voir le numéro - Société Française d`Audiologie

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Éditorial
Lactivité d’audioprothésiste évolue au rythme des progrès technologiques, ce qui oblige à une
formation continue permettant à l’ensemble de la profession d’améliorer sans cesse la qualité
de la prise en charge du déficient auditif appareillé. Les possibilités d’adaptation devenant de
plus en plus nombreuses, le Collège National d’Audioprothèse a souhaité ces deux dernières
années traiter de la phonétique en commençant par les bases théoriques et en finissant par son
impact sur le choix prothétique. Les professionnels de l’audition connaissent l’importance
de ces informations dans le cadre de l’appareillage et c’est pourquoi l’Enseignement Post-
Universitaire du Collège National d’Audioprothèse en décembre 2006 a rencontré un grand
succès avec plus de 700 participants. Si la plupart étaient des audioprothésistes, il y avait
également nombre de médecins ORL, d’orthophonistes, d’éducateurs spécialisés et d’audio-
métristes, cequi souligne le caractère pluridisciplinaire de l’action entreprise par le Collège sous
l’impulsion de son past-président Xavier Renard puis maintenant de son président Éric Bizaguet.
La qualité de cet EPU a été une nouvelle fois exceptionnelle et démontre la volonté du Collège
de non seulement tirer la profession d’audioprothésistes vers le haut, mais aussi de faire avancer
la recherche dans le domaine de l’audiologie et de la sciencepluridisciplinaire si complexe de
la correction auditive.
C’est dans cette continuité que le congrès organisé par l’UNSAF en mars 2007 a poursuivi cette
formation en donnant la parole à des chercheurs de haut niveau pour promouvoir l’importance
du dépistage précoce aussi bien pour l’enfant que pour l’adulte. C’est aussi en pensant à l’avenir
que la journée co-organisée avec le Collège National d’Audioprothèse dans le cadre de ce
congrès a également permis à de jeunes audioprothésistes de prendre la parole et de connaître
les joies et les difficultés d’une première intervention publique. Qu’ils soient remerciés de
leurs efforts et qu’ils continuent à croire à cette profession exceptionnelle où la meilleure
récompenseest la satisfaction du patient.
Frank Lefevre
Premier Vice-Président du Collège National d’Audioprothèse
AM21881
Congrès de la Société Française d’Audiologie.
Strasbourg, 16-17 Novembre 2007
De la naissance à l’adolescence :
Écoutes différentes
Le congrès de la SFAse tiendra les 16-17 Novembre 2007, au Parlement Européen à Strasbourg.
THÈMES
l
l
Développement des fonctions auditives de l’oreille au cerveau
l
l
Lapprentissage des langues étrangères
l
l
Laudition chez l’enfant autiste
ll
Les dysfonctionnements auditifs centraux dans les troubles d’apprentissage
l
l
Le point sur le dépistagede la surdité permanente néonatale en Europe
ll
Les prises en charge très précoces du nourrisson sourd
ll
Les choix et l’orientation professionnels de l’adolescent sourd
AM21882
Mesures
de la perception
de la parole
François Le Her
Chez l’homme, malgré la prédominance de
la vision, la communication se fait essentiel-
lement par l’intermédiairedu système au-
ditif. La surdité peut donc entraîner un
handicap plus ou moins important en fonc-
tion de l’impact fonctionnel des lésions.
En fonction de paramètres qualitatifs
caractéristiques de chaque surdité, une
dégradation quantitative identique du seuil
liminaire d’audition peut avoir des
conséquences plus ou moins lourdes sur
l’intelligibilité de la parole.
La valeur de la perteauditive relevée par la
valeur du seuil liminaire en audiométrie
tonale nest pas forcément corrélée avec
l’impact qualitatif mesuré au plan de
l’intelligibilité de la parole. On peut ainsi
relever de grandes différences, à perte
auditivetonale liminaire égale, dans la
compréhension du messageverbal. Il est
donc impératif de réaliser une mesure en
audiométrie vocale afin de quantifier
Larevue SFA-News est éditée par la
Société Française d’Audiologie (SFA)
La SFA remercie le laboratoire Ipsen et
la société Siemens de leur soutien pour la
réalisation de ce numéro.
l’aspect qualitatif de la déficience auditive
tonale.
Pour réaliser ces mesures, il convient en
premier lieu de réaliser un étalonnage
spécifique du matériel audiométrique
utilisé. Cet étalonnage du matériel, pour la
pratique de l’audiométrie en vocale, est
défini par la norme NF EN ISO 8353-3 (août
1998). Cette norme prescrit les modes
opératoires et donne les prescriptions
s´appliquant à l´audiométrie vocale. La
norme décrit les méthodes d´utilisation
de bruits, soit comme bruits de masque
appliqués à l´oreille non essayée, soit
comme bruits de fond. La totalité des
modes opératoires ainsi spécifiés est fondée
sur l´utilisation de messages vocaux ouverts.
Cette norme contient aussi des prescrip-
tions relatives à l´enregistrement des mes-
sages vocaux et recommande des modes
opératoires de maintenance et de calibrage
de l´équipement audiométrique vocal. Elle
précise les niveaux de bruit résiduel dans le
local de mesure et les valeurs des seuils
physiologiques propres à chaque type de
test vocal, exprimées en décibels de
pression acoustique.
Le terme Seuil de Détectabilité (SDT, Speech
Detection Threshold)est défini comme
étant le niveau minimum pour lequel la voix
peut être entendue 50 % du temps (Wilson
et coll., 1973).
Le terme Seuil d’Intelligibilité (SRT,Speech
Recognition Threshold)est défini comme
étant le niveau minimum pour lequel 50 %
des mots sont reconnus. Ce seuil est
exprimé en décibel vocal (dB HV Hearing
Vocal). La norme NF EN ISO 8353-3 donne
les valeurs, en décibel de pression acou-
stique, du seuil de normalité en audiométrie
vocale (0 dB HV) pour chaque type de
transducteur de sortie pouvant être utilisé
pour des mesures en audiométrie vocale
(Tableau 1).
Sur le graphe d’audiométrie vocale, les seuils
d’intelligibilité ou seuils SRT sont
matérialisés par leurs valeurs en décibel
vocal (dB HV Hearing Vocal)inscrites sur la
ligne d’abscisse centrale du graphique. Les
valeurs lues sur l’audiomètre, en position
vocale, devront être reportées sur ce
graphique d’audiométrie vocale au niveau de
cet axedes seuils (dB HV) ( FIGURE 1).
La règle de corrélation entreles mesures
audiométriques tonales et vocales ne seront
valides qu’à la condition du strictrespect
de ces valeurs d’étalonnage et de ces
conditions de report sur le graphique vocal.
Par ailleurs, des indices ont été créés par
plusieurs auteurs afin de caractériser la
capacité globale de la fonction d’intelli-
gibilité des patients. Ces indices sont
calculés en réalisant la moyenne des scores
d’intelligibilité obtenus pour les niveaux de
voix faible Vpp, moyenne Vmf, et forte Vff.
Néanmoins le positionnement de ces trois
niveaux de voix varie selon les auteurs.
ll
Le SAI (Social Adequacy Index for
Hearing) de Davis utilise pour ces trois
niveaux de voix les valeurs: 35 dB HV
pour la voix faible Vpp, 50 dB HV pour
la voix moyenne Vmf et 65 dB HV pour
la voix forte Vff.
ll
L’Indicede Capacité Auditivede
Fournier utilisequant à lui les valeurs:
Vpp 30 dB HV, Vmf 45 dB HV, Vff 60 dB
HV.
La perception et la compréhension de la
parole font appel à des mécanismes neuro-
et psycho-acoustiques qui sont indiscuta-
blement liés à la gêne sociale éprouvée par
le patient. Quel que soit le type de mesure
vocale réalisée, oreilles nues ou oreilles
appareillées, ces mécanismes doivent être
connus de façon à déterminer les tests
vocaux les mieux adaptés à l’analyse de la
difficulté rencontrée et à son éventuelle
résolution.
Pour mener à bien la mesure de l’intel-
ligibilité, il est nécessaire de choisir,
parmi l’ensemble du matériel phonétique
disponible, les outils qui sont les mieux
adaptés au type de quantification désirée
par l’opérateur. En effet, les difficultés
d’intelligibilité du patient peuvent être liées
àun problème de:
ll
Sensibilité du signal vocal (le seuil
d’intelligibilité nest pas atteint),
ll
Discrimination du signal vocal (au
dessus du seuil d’intelligibilité),
ll
Mémorisation des différents éléments
unitaires du message vocal (troubles de
la mémoire immédiate).
Ces difficultés peuvent varier en fonction
des différents environnements sonores
rencontrés par le patient.
Pour la détermination du seuil d’audition
ou étude de la sensibilité, les auteurs
américains considèrent que n’importe quel
matériel phonétique peut être utilisé. Dans
la pratique, en France, ce sont les listes
vocales de Fournier qui doivent être
utilisées pour cetype de mesure.
Pour la détermination des perturbations de
l’intelligibilité ou étude de la discrimination,
ces auteurs américains considèrent que
celle-ci ne peut être mesurée qu’au moyen
d’éléments monosyllabiques avec signifi-
cation (PB) ou éventuellement sans signifi-
cation (logatomes). Les listes adaptées pour
la langue française sont donc les listes
cochléaires de Lafon.
Les voies d’intégration du message vocal
peuvent être testées à travers les listes
de balayage phonétique et l’intégration
du message binaural grâce aux tests
dichotiques.
Les listes de phrases permettent la mesure
de la mémorisation immédiate des éléments
isolés d’un message vocal long.
Le type de matériel phonétique doit
donc être choisi en fonction du niveau
fonctionnel exploré (FIGURE 2).
2
F
IGURE
1:
E
XEMPLE DE
GRAPHIQUE
avec référence
de calibration
du seuil vocal
(dB HV)
en dB SPL
selon 3 types
de transducteur
de sortie
(Source Norme
ISO 8253-3)
Type Valeur
de Matériel en dB SPL
Écouteurs TDH 49 et 50 20,0
Écouteurs TDH 39 19,5
Écouteurs d’insertion dans coupleur HA1 ou 2cc 12,5
Écouteurs d’insertion dans simulateur d’oreille 18,0
Écouteurs Sennheiser HDA200 19,0
Vibrateur sur la mastoïde 55,0
Vibrateur sur le front 63,5
Champ librebinaural Azimut 0°14,5
Champ libreMonaural Azimut 0° 16,5
Champ libre binaural Azimut 45° 12,5
Champ libreMonaural Azimut 45° 11,0
T
ABLEAU
1: V
ALEURS DE RÉFÉRENCE
pour
un signal de parole correspondant au 0 dB
HV en fonction des transducteurs utilisés
(RESPLs selon la norme ANSI S3,6-1996)
Bibliographie
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La Plaine Saint-Denis, France. (www.afnor.org)
American National Standards Institute: ANSI. New York:
the Institute ( www.ansi.org )
AM21883
indispensable à la recherche du meilleur
compromis confort/résultats.
Un des dangers majeurs de la vocale est de
confondre le résultat des tests en cabine et
lasatisfaction du patient en vie sociale. À
correction égale, certains patients seront
très satisfaits alors que d’autres exprimeront
unmanque, voire un échec. De nombreux
paramètres expliquent ce cas de figure
et sont à prendre en charge dans le cadre
de l’éducation prothétique, élément clé de
l’appareillage. Il ne faut promettre que ce qui
est prévisible et indiquer la nécessité d’un
temps d’apprentissage. Il faut intégrer dans
le résultat l’attente du patient et de ses
proches envers l’appareillage, l’importance
de sa perte auditive ainsi que ses besoins.
Trois éléments discordants peuvent exister:
le patient dont la vigilance et l’état de
conscience sont plus grands en situation
de test en cabine, le milieu privilégié de
la cabine en opposition avec le milieu
réverbérant, parfois bruyant, rencontré par
un patient dans savie sociale, et enfin les
signaux utilisés sont calibrés, présentés pour
un enregistrement de voix moyenne, à débit
contrôlé et avec une articulation de bonne
qualité. La FIGURE 3montrel’influencedu
bruit de fond et du temps de réverbération
sur la qualité de la discrimination chez des
patients avec et sans réverbération.
En dehors de surdités à distorsions
importantes, il existe une corrélation entre
tonale et vocale. Certaines discordances
peuvent être liées au mode de présentation
du stimulus. Par exemple, un nombre plus
grand d’erreurs en début de liste doit
conduire à ne pas utiliser la liste en question
dans l’analyse globale du test. De même,
chez certains patients, la durée du test peut
3
F
IGURE
2: M
ATÉRIEL PHONÉTIQUE
ET NIVEAU D
EXPLORATION
EN AUDIOMÉTRIE VOCALE
Intérêts et limites
de la vocale
Eric Bizaguet
Lebut final de la prise en charge
prothétique est de restituer la meilleure
qualité de compréhension possible au
déficient auditif appareillé. But louable et
que nous tentons chaque jour d’améliorer,
mais il existe de nombreuses limites aux
réglages interactifs des aides auditives à
partir des erreurs phonétiques relevées lors
de l’audiométrie vocale. Connaître les
causes de ces limites permet de ne pas
continuer à chercher dans une direction
impossible.
Bien que son intérêt puisse varier en
fonction de nombreux paramètres, la vocale
est un passage obligé lors de tout
appareillage auditif. Elle permet de
confirmer la justesse de la correction en
tonale, de montrer au patient et à sa famille
le résultatobtenu, de rechercher une
correction spécifique complémentaire en
cas de confusion phonétique répétitive
portant sur un seul paramètre de codage et
pour finir de vérifier que la modification
de réglage réalisée amène l’amélioration
attendue.
Laudiométrie vocale est aussi incontour-
nable pour comprendre les compensations
de décodage mises en place et la plainte du
patient avec et sans appareils. Pour renforcer
encore le côté indispensable, n’oublions pas
que le patient vient pour mieux entendre,
mais surtout pour mieux comprendre.
Ne pas tester cequi l’aamené à consulter
serait très dommageable pour la mise
en confiance nécessaire à l’interactivité
F
IGURE
3: I
NFLUENCE COMBINÉE
du bruit et du temps de réverbération (TR) sur la discrimination
Mésencéphale
rostral
Cerveau
Cortex
auditif
primaire
Mésencéphale
caudal
Jonction
Pont-
mésencéphale
Pont moyen
Bulbe
rostral
Corps genouillé
médian du thalamus
Colliculus inférieur
Noyau du
lemnisque
latéral
Olive
supérieure
Noyaux cochléaires
Dorsal
Postero-ventral
Antéro-ventral
Nerf
auditif
Ganglion
spinal
Cochlée
être excessive et conduire à des difficultés
d’analyse des résultats.
En dehors de ces biais de mesure, les erreurs
relevées lors du test peuvent ensuite être
traitées soit en notant la quantité d’erreurs
par liste, soit en analysant la qualité de
lerreur ou plutôt de la confusion.
Lanalyse quantitative est un indicateur de
suivi du patient, indique un profil de gêne,
surtout lors du test en milieu bruyant,
mesure l’efficacité globale du gain
prothétique et les éventuelles anomalies
entre gain tonal et gain vocal, et correspond
àune étape suffisante pour le contrôle
d’efficacité prothétique immédiat et
continu.
Lanalyse qualitative a pour but de
comprendre l’erreur en décortiquant la
confusion de façon à modifier les réglages
de l’aide auditive et ensuite vérifier
l’efficacité de la modification de l’ampli-
fication. Lerreur est-elle logique ou non?
Est-elle répétitive? Atteint-elle la compo-
sante fréquentielle ou la composante
temporelle ?La zone de l’erreur correspond-
elle à une zone perçue ou non?Est-
elle analysable ou non au niveau des
distorsions? Lerreur peut-elle être corrigée
en renforçant le mode habituel de
compensation ? Le type de décodage est-il
analytique ou global ? Lerreur est-elle
caractéristique de la perteauditive ? Lerreur
est-elle la même en dehors de son
environnement phonologique?
On se rend bien comptede la difficulté
d’analyse et de modification des réglages à
partir des erreurs phonétiques. Bien que
complexe, l’analyse est cependant possible
en corrélant tonale et qualité des
confusions, à condition que les listes soient
monosyllabiques de façon à diminuer la
suppléancementale.
On voit cependant dans la FIGURE 4les
difficultés d’utiliser la quantité pour justifier
une modification des réglages. La liste 1
indique le nombred’erreurs, la liste2et 3
des erreurs en nombreidentique, mais des
qualités d’erreurs différentes donnant en cas
d’utilisation des modifications de réglage
différentes. L’interprétation peut d’ailleurs
être faussée, car il est rare que l’erreur
consiste en un blanc de répétition si une
information sonore est perçue. De plus,
l’analysedes confusions doit intégrer les
compensations mises en place, la zone
fréquentielle utilisée par le déficient auditif
n’étant pas forcément celle utilisée par un
sujet entendant.
Pour compliquer le tout, rappelons que les
traits pertinents utilisés par l’entendant ne
sont pas les mêmes dans le silence et en
présence de bruits, et que les informations
délivrées dépendent également du locuteur
(timbre de voix, débit, prosodie...). Pourtant,
cette audiométrie vocale en présence de
bruits devient de plus en plus indispensable,
car elle est de plus en plus représentative
de la gêne réelle du patient dans son cadre
de vie sociale et surtout prouve l’efficacité
des techniques de traitement du signal
(élimination des bruits, renforcement vocal,
directionnalité des microphones, etc.).
C’est dans cette étape de l’audiométrie
que l’éducation prothétique va utiliser les
résultats obtenus et les conditions
expérimentales pour expliquer au patient
comment utiliser les options laissées à sa
disposition (multiprogrammation, micro-
phones directionnels, matériel HF, orien-
tation vis-à-vis du bruit en fonction des
programmes utilisés, etc).
La vocale est donc indispensable à notre
prise en charge, mais son analyse doit
intégrer les nombreux paramètres liés au
patient et à son histoire, aux interlocuteurs,
aux besoins et à l’activité. Définir des limites
et l’impact sur les capacités d’un patient en
fonction de l’audiométrie vocale en les
rendant normales permet souvent l’accep-
tation des limites elles-mêmes. Normaliser
la perterésiduelle est une étape
indispensable pour améliorer la satisfaction
subjective du sujet appareillé.
Prédirele résultatpeut, de plus, permettre
d’intégrer dans la prise en charge l’entourage
familial et social en renforçant le gain
prothétique par une modification du
comportement et des modes de discussion.
En conclusion, la vocale est obligatoire dans
le cadre de l’acte prothétique. On se rend
cependant compte de la difficulté de
l’analyse, ce qui rend son utilisation parfois
impossible pour les réglages, surtout que
l’ancienneté de la perte, les troubles
cognitifs et mnésiques, le déficit de
vigilance, l’existence d’un syndrome
dépressif, les habitudes de solitude ou de la
famille perturbent la recherche des
modifications à effectuer.
Limites et intérêts ne peuvent être connus
qu’après le test, ce qui justifie sa réalisation,
non forcément corrélée avec la satisfaction
du patient qui peut varier en fonction de
son attente et des conditions réelles
d’écoute en milieu social. Laspect subjectif
doit cependant être l’élément clé et le fil
conducteur de l’appareillagcondition
d’être adaptatif et évolutif dans le temps,
l’entraînement normalisant souvent confort
subjectif et efficacité vocale.
AM21884
Outils d’adaptation
prothétique -
Data Logging
et Outils visuels
Hervé Bischoff
Les circuits électroniques utilisés actuel-
lement dans les aides auditives ont de
formidables capacités de traitement numé-
rique de l’information. Les plus récents sont
dotés de mémoires capables d’enregistrer
des données sur l’environnement du patient,
ses habitudes de vie, la durée de port de
l’appareil, etc. Muni de ces enregistrements,
l’audioprothésiste peut optimiser les régla-
ges et améliorer ainsi l’intelligibilité ou le
confort dans chaque situation identifiée.
Les Data Logging ou enregistreurs de
données sont apparus il y a moins de deux
ans sur les microprocesseurs des appareils
auditifs et sont en passede modifier
considérablement la priseen chargedes
patients malentendants. Leurs capacités
4
F
IGURE
4:
L
A MÊME LISTE
peut donner
des informations
très différentes
alors que le nombre
d’erreurs est identique
préfigurent d’énormes possibilités et de
nouvelles approches pour la correction
auditive.
Les informations enregistrées diffèrent d’un
fabricant à l’autre, mais toutes renseignent
sur la durée de port. C’est d’ailleurs
l’information principale indispensable à
l’analyse de l’efficacité de la prise en charge.
Le but d’un appareillage réussi est en effet
d’obtenir un port régulier des appareils du
matin au soir, tous les jours.
Pourquoi ? Parce qu’en cas d’irrégularité du
port, l’entraînement des voies auditives peut
devenir insuffisant pour rétablir un mode de
fonctionnement central normal, faisant
persister l’utilisation des informations de
compensation et entraînant une moins
bonne compréhension notamment en
milieu bruyant. Cercle vicieux qui conduit le
patient à participer de moins en moins et à
finir par s’isoler. La mauvaise audition crée
les conditions d’une mauvaise compré-
hension, ce qui entraîne une tendance
àl’isolement, et donc un moindre
entraînement qui induit de nouveau une
dégradation supplémentaire de la compré-
hension, etc. La boucle est bouclée.
Il existe différentes méthodes pour valider
un appareillage auditif et évaluer son
efficacité. La durée de port représente une
alerte importante et il est indispensable de
rechercher la cause d’un port irrégulier des
appareils auditifs. Ce défaut dans le
processus global d’appareillage peut venir
d’un manque de motivation du patient, d’un
manque d’explication sur l’importance du
port régulier, d’une douleur physique, d’un
refus psychologique, etc., ou de problèmes
plus simples, mais tout aussi importants
quant aux conséquences, comme une pile
usée, une difficulté de manipulation pour
mettre l’appareil ou utiliser le téléphone,
etc.
Sur la FIGURE 5,on peut remarquer la date de
début et de fin d’enregistrement, il en
découle la durée totale et moyenne de port.
Dans cet exemple, l’utilisation des différents
programmes est présent avec l’environ-
nement habituel du patient. Il sagit d’un
patient actif (68 % du temps en ambiance
bruyante) qui porte ses appareils très
régulièrement 14,5 heures par jour en
moyenne.
Dautres données vont pouvoir êtrecollec-
tées, tel le temps d’utilisation exact chaque
jour,le niveau sonore de l’environnement, le
fonctionnement des microphones en mode
directionnel (pour le restaurant) ou omni-
directionnel (pour le calme), le fonction-
nement des réducteurs de bruit, etc.
Toutes ces informations vont pouvoir être
analysées séparément ou être mixées sur
plusieurs dimensions : type de microphone
(omni ou dir) par rapport à l’intensité de
l’environnement, type d’environnement en
fonction de l’intensité, type de programme
enfonction de l’environnement, etc.
Sur la FIGURE 6,on peut «admirer » avec
le patient une représentation à trois
dimensions de son environnement habituel
de vie. Ces quatre vues ont été extraites des
appareils de quatre patients différents ayant,
àl’anamnèse, un profil relativement proche
(jeune retraité). On peut constater avec
surprise des environnements de vie très
différents. Les réglages qui ont suivi ont été
différents pour ces quatre patients, alors
que sans cette information, ils n’auraient pas
pu être aussi précis. Les trois dimensions
représentées dans ces diagrammes sont
le niveau sonore de l’environnement
(fort, moyen, faible, calme), le temps de
présence (jamais à souvent) et la fré-
quence (Pente = grave, Moyen, Plat = aiguë).
SoundSmoothing™/ DataLearning™ / e2e™ / Rechargeable / Réhaussement phonétique / Réduction du bruit / Traitement de la parole et du bruit (TPB)
Anti Larsen adaptatif exclusif / Détection automatique des situations (y compris de la musique) / Réducteur du bruit de vent 2egénération
Réduction du bruit micro / Emergence rapide de la parole / Décalage de la dynamique de sortie / AquaProtect™ / Protège micros clipsable / Water resistant
Membrane type GoreTex™ / C-Guard™ / nanoProtect™ / RIC (Receiver In the Canal) 2egénération / Tubes écouteurs coudés / Contact écouteur à 3 points
Dômes souples ouverts et fermés / Connexion par baïonnette / Embout fermé en option / Arrêt automatique / Chargeur intelligent / Télécommande ePocket™
Pour pertes auditives légères à moyennes / Gain 55dB / Niveau de sortie 118dB / Directionnel TwinMic / Pile 13
Puissance évolutive pour pertes moyennes à sévères.
Ecologique, économique, sûr, efficace, esthétique, performant, intelligent, sécurisé
CENTRA Active de Siemens, soyez exigeants !
S
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