l’aspect qualitatif de la déficience auditive
tonale.
Pour réaliser ces mesures, il convient en
premier lieu de réaliser un étalonnage
spécifique du matériel audiométrique
utilisé. Cet étalonnage du matériel, pour la
pratique de l’audiométrie en vocale, est
défini par la norme NF EN ISO 8353-3 (août
1998). Cette norme prescrit les modes
opératoires et donne les prescriptions
s´appliquant à l´audiométrie vocale. La
norme décrit les méthodes d´utilisation
de bruits, soit comme bruits de masque
appliqués à l´oreille non essayée, soit
comme bruits de fond. La totalité des
modes opératoires ainsi spécifiés est fondée
sur l´utilisation de messages vocaux ouverts.
Cette norme contient aussi des prescrip-
tions relatives à l´enregistrement des mes-
sages vocaux et recommande des modes
opératoires de maintenance et de calibrage
de l´équipement audiométrique vocal. Elle
précise les niveaux de bruit résiduel dans le
local de mesure et les valeurs des seuils
physiologiques propres à chaque type de
test vocal, exprimées en décibels de
pression acoustique.
Le terme Seuil de Détectabilité (SDT, Speech
Detection Threshold)est défini comme
étant le niveau minimum pour lequel la voix
peut être entendue 50 % du temps (Wilson
et coll., 1973).
Le terme Seuil d’Intelligibilité (SRT,Speech
Recognition Threshold)est défini comme
étant le niveau minimum pour lequel 50 %
des mots sont reconnus. Ce seuil est
exprimé en décibel vocal (dB HV Hearing
Vocal). La norme NF EN ISO 8353-3 donne
les valeurs, en décibel de pression acou-
stique, du seuil de normalité en audiométrie
vocale (0 dB HV) pour chaque type de
transducteur de sortie pouvant être utilisé
pour des mesures en audiométrie vocale
(Tableau 1).
Sur le graphe d’audiométrie vocale, les seuils
d’intelligibilité ou seuils SRT sont
matérialisés par leurs valeurs en décibel
vocal (dB HV Hearing Vocal)inscrites sur la
ligne d’abscisse centrale du graphique. Les
valeurs lues sur l’audiomètre, en position
vocale, devront être reportées sur ce
graphique d’audiométrie vocale au niveau de
cet axedes seuils (dB HV) ( FIGURE 1).
La règle de corrélation entreles mesures
audiométriques tonales et vocales ne seront
valides qu’à la condition du strictrespect
de ces valeurs d’étalonnage et de ces
conditions de report sur le graphique vocal.
Par ailleurs, des indices ont été créés par
plusieurs auteurs afin de caractériser la
capacité globale de la fonction d’intelli-
gibilité des patients. Ces indices sont
calculés en réalisant la moyenne des scores
d’intelligibilité obtenus pour les niveaux de
voix faible Vpp, moyenne Vmf, et forte Vff.
Néanmoins le positionnement de ces trois
niveaux de voix varie selon les auteurs.
ll
Le SAI (Social Adequacy Index for
Hearing) de Davis utilise pour ces trois
niveaux de voix les valeurs: 35 dB HV
pour la voix faible Vpp, 50 dB HV pour
la voix moyenne Vmf et 65 dB HV pour
la voix forte Vff.
ll
L’Indicede Capacité Auditivede
Fournier utilisequant à lui les valeurs:
Vpp 30 dB HV, Vmf 45 dB HV, Vff 60 dB
HV.
La perception et la compréhension de la
parole font appel à des mécanismes neuro-
et psycho-acoustiques qui sont indiscuta-
blement liés à la gêne sociale éprouvée par
le patient. Quel que soit le type de mesure
vocale réalisée, oreilles nues ou oreilles
appareillées, ces mécanismes doivent être
connus de façon à déterminer les tests
vocaux les mieux adaptés à l’analyse de la
difficulté rencontrée et à son éventuelle
résolution.
Pour mener à bien la mesure de l’intel-
ligibilité, il est nécessaire de choisir,
parmi l’ensemble du matériel phonétique
disponible, les outils qui sont les mieux
adaptés au type de quantification désirée
par l’opérateur. En effet, les difficultés
d’intelligibilité du patient peuvent être liées
àun problème de:
ll
Sensibilité du signal vocal (le seuil
d’intelligibilité n’est pas atteint),
ll
Discrimination du signal vocal (au
dessus du seuil d’intelligibilité),
ll
Mémorisation des différents éléments
unitaires du message vocal (troubles de
la mémoire immédiate).
Ces difficultés peuvent varier en fonction
des différents environnements sonores
rencontrés par le patient.
Pour la détermination du seuil d’audition
ou étude de la sensibilité, les auteurs
américains considèrent que n’importe quel
matériel phonétique peut être utilisé. Dans
la pratique, en France, ce sont les listes
vocales de Fournier qui doivent être
utilisées pour cetype de mesure.
Pour la détermination des perturbations de
l’intelligibilité ou étude de la discrimination,
ces auteurs américains considèrent que
celle-ci ne peut être mesurée qu’au moyen
d’éléments monosyllabiques avec signifi-
cation (PB) ou éventuellement sans signifi-
cation (logatomes). Les listes adaptées pour
la langue française sont donc les listes
cochléaires de Lafon.
Les voies d’intégration du message vocal
peuvent être testées à travers les listes
de balayage phonétique et l’intégration
du message binaural grâce aux tests
dichotiques.
Les listes de phrases permettent la mesure
de la mémorisation immédiate des éléments
isolés d’un message vocal long.
Le type de matériel phonétique doit
donc être choisi en fonction du niveau
fonctionnel exploré (FIGURE 2).
2
F
IGURE
1:
E
XEMPLE DE
GRAPHIQUE
avec référence
de calibration
du seuil vocal
(dB HV)
en dB SPL
selon 3 types
de transducteur
de sortie
(Source Norme
ISO 8253-3)
Type Valeur
de Matériel en dB SPL
Écouteurs TDH 49 et 50 20,0
Écouteurs TDH 39 19,5
Écouteurs d’insertion dans coupleur HA1 ou 2cc 12,5
Écouteurs d’insertion dans simulateur d’oreille 18,0
Écouteurs Sennheiser HDA200 19,0
Vibrateur sur la mastoïde 55,0
Vibrateur sur le front 63,5
Champ librebinaural Azimut 0°14,5
Champ libreMonaural Azimut 0° 16,5
Champ libre binaural Azimut 45° 12,5
Champ libreMonaural Azimut 45° 11,0
T
ABLEAU
1: V
ALEURS DE RÉFÉRENCE
pour
un signal de parole correspondant au 0 dB
HV en fonction des transducteurs utilisés
(RESPLs selon la norme ANSI S3,6-1996)