a) la production
On constate que les forêts françaises sont plus productives (étude INRA Nancy)
contrairement à ce que l’on pensait dans les années 80 après les pluies acides ; ceci est vrai
pour toutes les essences (épicéa, sapin, hêtre, chêne, pin). On a ensuite relié ce phénomène à
celui du changement climatique (allongement de la saison de végétation, hausse des
températures, du taux de CO² mais aussi de la pollution atmosphérique).
Prenons l’exemple des durées de révolution pour l’année 2005: pour atteindre 60cm, il ne
fallait déjà plus que 90 ans (-40%) alors qu’il y a un siècle il aurait fallu 150 ans ; je vous
laisse imaginer les bouleversements pour les plans de gestion, les aménagements…
Quand aux hauteurs on prévoyait qu’elles allaient augmenter de 4m à l’âge de 65 ans. Ces
changements sont vraiment importants pour la stabilité des peuplements
Si l’on s’intéresse à la vigne, on sait que les viticulteurs ont toujours été plus attentifs aux
changements climatiques, indices majeurs pour la bonne santé de leur production ; ils ont
ainsi pu constater depuis 1970 que la date de floraison était avancée de 12 jours et la date de
vendange de 23 jours. C’est un problème car il n’y a plus étudiants disponibles à cette
époque ! Ils sont donc très inquiets sur l’évolution des crus.
Cette tendance de l’évolution de la production ne peut pas durer indéfiniment, les arbres ne
peuvent pas pousser indéfiniment ; il y aura des changements quand on manquera d’eau et que
la sécheresse viendra ; il y aura une rupture. Dans le sud a été mise en place une étude sur le
pin d’Alep qui prend de la place sur le pin Sylvestre (cf : hécatombe de 2003 dans les Alpes
de Haute-Provence). Depuis 1960 il y a une diminution de la production mais il finira lui aussi
par disparaître vers 2030.
b) Aspect phytosanitaire
Il est lui aussi inquiétant car une augmentation de la température s’accompagne d’une
expansion de l’aire potentiel, en surface et en hauteur, d’un certain nombre de ravageurs
(insectes, parasites, pathogènes…) : la chenille processionnaire du pin va bientôt arriver en
Franche-Comté ainsi que la maladie de l’encre du chêne ... Les insectes ont de beaux jours
devant eux !
c) Catastrophes climatiques
Les incendies de forêts sont un indice fort. On a l’exemple de 2004 où on avait relevé des
risques important en zone méditerranéenne ; en 2003, pendant la canicule, le risque couvrait
une bonne moitié de la France.
Les gens ont des idées partagées sur la fréquence des tempêtes mais on constate au moins que
les dégâts sont plus importants ; les volumes abbatus sont plus importants ; ils sont dus soit à
la tempête soit à la fragilité des peuplements qui sont de plus en plus haut et qui vont
s’accroître encore.
d) Evolution des aires de répartition potentielle des espèces d’arbres
Pour atteindre ces nouvelles aires de développement il leur faudra migrer naturellement,
ce qui n’est déjà pas évident car on ne peut savoir comment elles vont vraiment réagir au
changement climatique. De plus, sur leur chemin, elles vont rencontrer d’autres espèces, il
faudra alors qu’elles s’équilibrent.
On distingue 5 groupes d’essences: celle des montagnes, celle des plaines et des montagnes de
l’ouest, celle des plaines de l’ouest, du sud ouest et méditerranéennes (carte validée avec les
données de l’Inventaire forestier national) ; on observe, suivant le scénario le plus positif du
GIEC, une remontée des espèces du sud et une réduction importante des espèces de montagne
et de l’ouest.