Adaptation au changement climatique – Vanuatu

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Adaptation au changement climatique – Vanuatu Situé à l’Ouest de l’océan Pacifique et à 1750km à l’est de l’Australie, l’archipel du Vanuatu qui compte 83 îles est particulièrement exposé au changement climatique. S’il est très difficile de connaître les causes de l’évolution du climat il y a néanmoins quelques certitudes sur les phénomènes ayant influence sur l’archipel. Il y a tout d’abord les phénomènes naturels, El Nino et La Nina qui modifient environs deux fois par décennie la saison dite « normale » ou « neutre » au Vanuatu. El Nino – Alizées faibles dans le pacifique -­‐ engendre des années plus sèches, un niveau de l’eau qui baisse, et des nuits plus froides. Lors de La Nina – Alizées forts dans le Pacifique -­‐ c’est une saison plus humide, des nuits chaudes et un niveau d’eau qui monte. Ceci engendre des conséquences directes sur les ressources en eau, les cultures, la santé et les catastrophes naturelles telles que des incendies ou les inondations. Le Vanuatu est aussi très exposé au changement climatique dû à l’activité humaine et à l’augmentation des gaz à effet de serre. Ceci implique une montée des eaux de 6mm par an à Port Vila, des catastrophes naturelles moins nombreuses mais plus violentes, un océan plus acide et une augmentation de la température moyenne. Enfin l’activité humaine sur les îles engendre des phénomènes parfois trop rapidement mis sur le dos du réchauffement climatique. Pour n’en citer que deux, la déforestation et les carrières de sable provoquent eux aussi de l’érosion côtière dont la responsabilité revient en totalité aux populations. Les conséquences de ces variations climatiques sont réelles pour les insulaires mais les actions mises en place sont aussi de plus en plus nombreuses. Des populations exposées Selon un responsable de la Croix Rouge au Vanuatu, la principale conséquence des phénomènes évoqués ci dessus est l’érosion côtière. C’est le sujet qui revient le plus souvent lors de ses échanges avec les villageois. L’impact de l’érosion c’est d’abord la perte de terrains, puis le déplacement de certaines maisons et villages. C’est aussi un nouveau risque, car sans la protection naturelle de la côte, les habitants sont plus exposés aux typhons. Les villageois ont aussi remarqué une perturbation des saisons qui arrivent plus ou moins tard. Ceci entrainant des pénuries d’eau de pluie, des pics de dengue ou de malaria. Les retards ont des conséquences importantes sur l’agriculture et un impact fort sur l’écosystème terrestre et marin. Enfin il a été noté de manière très localisée une augmentation significative des précipitations sur les îles de Gaua ou de Santa Maria. Des réactions adaptées ? Le changement climatique et l’exposition des populations est petit à petit devenu un sujet à la mode et médiatisé. Les réactions se font donc à toutes les échelles : locales, provinciales, nationales, régionales et internationales. Chacun agissant dans tel ou tel secteur. De manière générale les efforts sont concentrés sur : La santé, qui consiste à prendre des mesures de précaution pour éviter ou combattre les épidémies qui apparaissent lors de phénomènes climatiques anormaux. L’accès à l’eau. Pour des raisons d’hygiène et de sécurité il est important de diversifier les sources d’eau potable entre récupération de l’eau de pluie, nappe phréatique et désalinisation. Lors de notre passage, la Croix Rouge venait de terminer un immense réseau d’eau potable au Vanuatu. La protection des ressources naturelles par la replantation d’arbres afin de protéger les côtes et les villages de l’érosion. L’agriculture, en plantant des graines plus résistantes aux aléas climatiques. Par exemple Igname Tarot ou Navia avant la saison cyclonique comme faisaient les anciens avant que la pratique se perde au profit de graines importées souvent plus fragiles. Enfin chaque acteur mène un travail de sensibilisation auprès des populations pour que tous soient en mesure de faire la différence entre les diverses causes des variations de climat. Ceci afin de responsabiliser les villageois sur leur pratique de construction et de les informer sur les prévisions et les risques à venir. Toutes ces actions misent en place s’inscrivent dans le long terme et il est difficile aujourd’hui d’en évaluer les résultats. Il faut jouer sur deux fronts, consistant à limiter le changement climatique tout en prévoyant le pire et c’est souvent là que les contradictions apparaissent. Des enjeux mondiaux Fin 2013, lors de la dernière conférence mondiale sur le climat à Varsovie on a vu des Etats comme l’Australie diminuer leurs objectifs (déjà très bas) de réduction d’émission de Gaz à effet de serre. Une régression frappante lorsqu’on sait que sur le terrain les ONG, les gouvernements et la société civile se battent pour s’adapter au changement climatique. Il n’est dorénavant plus possible de changer la courbe du réchauffement climatique sur les vingt prochaines années mais un changement global est indispensable pour ne pas connaître des bouleversements spectaculaires d’ici à 2100. 
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