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15 semaines en hiver (11). On pense que le virus persiste dans le lisier pendant envi-
ron 2 mois en hiver et 1 mois en été (39, 40), qu'il est inactivé par un traitement bio-
thermique du lisier en 5 jours en été et en 12 jours en hiver (56), qu'il est inactivé en
50 heures dans le lisier stocké à l'air (pH 9,6, température jusqu'à 44°C) (18). Dans
du fumier tassé, le virus est inactivé en 8 à 15 jours (40). On a trouvé du virus
encore vivant dans le sol au bout de 5 à 6 semaines (39). Dans le foin et la paille, le
virus peut résister 15 jours en été et 40 jours en hiver (67), alors que desséché sur
des sacs ou du bois, il ne résiste que 10 jours environ en été et 15 jours en hiver (40,
67).
On ne dispose d'aucune donnée pour les déchets de cuisine non traités. Dans
les produits soumis à une fermentation avec des Lactobacilles acidophiles, le VMA
est inactivé à 20°C et 30°C en 24 heures mais survit au moins pendant 48 heures à
10°C et 96 heures à 5°C (93).
ESPÈCES ANIMALES SENSIBLES
Les porcs sont les principaux hôtes du virus bien qu'un grand nombre d'autres
espèces puissent être infectées naturellement ou expérimentalement. Parmi les plus
importantes figurent : les bovins, les moutons, les chèvres, les chiens, les chats, les
renards d'élevage, les rats et les souris. Par contre, il est très difficile d'infecter le
cheval et les oiseaux; des doses importantes de virus sont nécessaires et elles doivent
être inoculées par voie intracérébrale, sous-cutanée ou intramusculaire. On consi-
dère que l'homme n'est pas sensible à la maladie.
Les taux de morbidité et de mortalité sont chez les porcs fonction de l'âge des
animaux. Ces taux décroissent avec l'âge; les jeunes porcs constituent donc la popu-
lation à risque le plus élevé. Dans les autres espèces, la maladie est généralement
fatale quel que soit l'âge des animaux, la guérison étant une exception.
MODALITÉS D'INFECTION
Les porcs s'infectent principalement par la voie respiratoire en inhalant les par-
ticules virales en suspension dans l'air ou en reniflant leurs congénères malades. La
contamination orale peut se produire avec les aliments ou avec le lait maternel con-
tenant du virus. La transmission du virus peut être transplacentaire. Elle peut aussi
intervenir au moment de la saillie ou de l'insémination. Le chien, le chat et les
autres carnivores ainsi que les souris et les rats s'infectent par voie orale en man-
geant de la viande, des déchets d'abattoirs ou des carcasses contaminés.
La sensibilité des animaux à l'infection est sous la dépendance de plusieurs fac-
teurs (12, 15, 25, 34, 43, 59, 60, 84, 86) : le degré de virulence de la souche virale, la
quantité de virus, la porte d'entrée, l'espèce animale, l'âge des porcs, l'effet de
stress et l'état physiologique de l'animal. Par exemple : il faut, par voie orale, une
plus grande quantité de virus pour infecter un animal que par la voie respiratoire;
de fortes doses de virus sont nécessaires pour infecter le rat par voie digestive alors
que de faibles doses suffisent par voie intramusculaire; le porcelet s'infecte avec des
quantités de virus moindres que le porc adulte; il faut plus de virus pour infecter un
bovin qu'il n'en faut pour un porc. Il faut, pour obtenir l'infection expérimentale
par voie respiratoire : avec un porcelet entre 101 et 103 DCT50*, avec un jeune porc
* DCT50 : dose cytopathogène 50%.