mi-distance entre l’angle supéro-
interne de l’omoplate et de l’acro-
mion) est très douloureuse [voir
schéma];
— les tests isométriques contre
résistance mettent en évidence un
déficit souvent important de la
force de la rotation externe et plus
modéré de la force de l’abduction;
— la mise en adduction hori-
zontale et antépulsion passive
réveille des douleurs (mais il faut
avoir éliminé une pathologie
acromio-claviculaire);
—l’amyotrophie de la fosse
sous-épineuse (surtout) et de la
fosse sus-épineuse (parfois), bien
que souvent tardive, a une valeur
diagnostique primordiale.
Il est important de noter que le
tableau est parfois paucisympto-
matique, notamment au début de
l’évolution clinique (douleur noc-
turne minime, déficit très discret
de la force de la rotation externe),
ce pourquoi la recherche de cette
atteinte microtraumatique doit
être systématique.
Confirmation
par électromyogramme
Les examens complémentaires
sont dominés par l’électromyo-
gramme qui permet très souvent:
— de confirmer le diagnostic
(atteinte tronculaire);
— de localiser l’atteinte avec
précision (échancrure coracoï-
dienne ou défilé spino-glénoï-
dien);
— d’évaluer la gravité de l’at-
teinte (réinnervation);
— d’écarter enfin une associa-
tion lésionnelle possible avec le
nerf grand dentelé ou le nerf cir-
conflexe.
Les radiographies standard
d’épaule de face (trois rotations) et
de coiffe (de profil) permettent
d’éliminer une tendinopathie cal-
cifiante et une rupture de coiffe.
La RMN ou l’arthroscanner
complètent idéalement ce bilan et
recherchent en particulier un
kyste paraglénoïdien susceptible
de comprimer le nerf dans le défilé
spino-glénoïdien.
La prise en charge thérapeu-
tique, essentiellement médicale,
est surtout rééducationnelle. Elle
débute par une éviction sportive
obligatoire de durée variable (en
fonction des données cliniques et
paracliniques), mais bien souvent
supérieure à trois mois. Elle com-
porte surtout des infiltrations de
corticoïdes dans l’échancrure
coracoïdienne ou dans le défilé
spino-
glénoïdien. Elle peut associer des
anti-inflammatoires non stéroï-
diens, voire l’apport de vita-
mine B.
Priorité à la rééducation
La rééducation tient une place
privilégiée. Elle comporte la phy-
siothérapie, le renforcement mus-
culaire analytique des muscles de
la coiffe, différentes techniques de
massage, et vise surtout à corriger
le geste sportif en cause.
• La physiothérapie consiste
préférentiellement en une stimula-
tion électrique transcutanée
(TENS) à l’aide d’électrodes cuta-
nées produisant des courants de
basse fréquence. Elle agit sur le
circuit de la douleur (gate control
system) et permet d’obtenir une
réinnervation musculaire (recrute-
ment spatio-temporel d’unités
motrices).
• La rééducation à proprement
parler comporte des massages, des
DOSSIER FMC
N° 2169 - MARDI 22 JANVIER 2002
UN AUTHENTIQUE SYNDROME
CANALAIRE
Le nerf sus-scapulaire est un nerf mixte sensitivo-moteur, qui innerve les
muscles sus-épineux et sous-épineux et qui a pour origine le plexus
brachial (C5-C6). Il gagne ensuite le creux sus-claviculaire, puis fran-
chit deux défilés (zone anatomique d’espace restreint) responsables de
sa pathologie:
— l’échancrure coracoïdienne, fermée par le ligament coracoïdien;
— le défilé spino-glénoïdien, sur le bord externe de l’épine de
l’omoplate, qui est limité par le ligament du même nom.
L’atteinte du nerf sus-scapulaire dans l’échancrure coracoïdienne
est la plus fréquente (75 % des cas) et retentit alors volontiers sur les
muscles sous-épineux et sus-épineux, alors qu’une atteinte du nerf
dans le défilé spino-glénoïdien ne touche habituellement que le muscle
sous-épineux.
Les trois ancrages fixes du nerf sus-scapulaire (plexus brachial,
échancrure coracoïdienne, défilé spino-glénoïdien) permettent d’expli-
quer la physiopathologie. En effet, dans les mécanismes d’adduction
horizontale et antépulsion extrême, le nerf se trouve étiré, voire com-
primé contre des reliefs osseux parfois « agressifs », ce qui crée un
authentique syndrome canalaire.
J.C. RIPA