émotions, témoignages, scènes de vie, scènes de mort, etc. Le reportage donne à voir. Le recours aux
adverbes, aux adjectif s, aux choses vues et entendues donne aux f aits une consistance concrète: Jules
César a spectaculairement débarqué en Grande-Bretagne hier matin. Il était en tenue de combat, rasé de
près, parfumé à l’eau de Cologne. Sa cuirasse brillait au soleil levant. Selon les vigiles bretons qui ont rapporté
la scène le proconsul de Rome, à peine parvenu sur la plage de Douvres, a déclaré d’un ton joyeux: « Alea
jacta est… », « Le sort en est jeté… ». Quelle que soit la longueur de l’article toutes les descriptions ont
valeur de reportage.
Questions complémentaires, réponses complémentaires
Il y a parf ois, selon les f aits, deux questions complémentaires: Comment? Pourquoi? Ces questions se
posent quand les f aits ne sont pas spontanément compréhensibles. Pour qu’on les comprenne mieux, le
journaliste inclut des éclaircissements dans sa mise en f orme de l’inf ormation.
Inf ormer, c’est donner des explications
Répondre au «comment » et au « pourquoi » des f aits observés, c’est renseigner sur les origines, les
causes, les motif s, les raisons qui les provoquent. C’est observer les f aits de plus près, à la loupe,
décrypter leur réelle nature sous leurs apparences f ormelles, déchif f rer leur vrai sens.
On explique en analysant, c’est l’enquête
L’enquête est la f orme inf ormative analytique. Elle donne à comprendre. C’est la décomposition des f aits
dans leurs éléments constituants. Jules César a débarqué en Grande-Bretagne hier matin? Le journaliste
enquêteur rassemble toutes les données disponibles puis explique quelles sont ou peuvent être les
intentions du proconsul de Rome, comment il a préparé son débarquement, quelles sont les f orces dont il
dispose, quel est ou peut être son plan de bataille, etc. Ce travail d’analyse implique une bonne
connaissance du sujet à traiter, une documentation appropriée, des sources f iables, des témoignages
précis, un temps de réf lexion. Il arrive que l’enquête analytique n’explique pas certaines choses à cause de
données invisibles, camouf lées ou occultées. Le journaliste engage donc des recherches au-delà des
données connues. C’est l‘enquête d’investigat ion, f orme inf ormative la plus approf ondie.
On explique en faisant analyser, c’est l’int erview
L’interview est un procédé analytique de substitution. Quand le journaliste n’est pas en mesure de f ournir
lui-même les explications qu’on attend de lui il sollicite l’avis d’un spécialiste du sujet. Jules César vient de
débarquer en Grande-Bretagne! Vous qui connaissez bien le proconsul de Rome en Gaule, Monsieur Brutus,
pouvez-vous nous expliquer pourquoi?… L’interview publiée sous f orme de questions-réponses est la plus
éclairante.
Inf ormer, c’est fournir des interprét ations
Quand la narration, la description et l’analyse laissent subsister des zones d’ombre autour des f aits
observés le journaliste peut se poser en interprète de l’actualité: f aute de pouvoir exposer les f aits dans
toute leur réalité, il tente de les déchiffrer à travers les f ragments à sa disposition.
On int erprète en évaluant, c’est le commentaire
Il y a plusieurs f açons de partager ses réflexions personnelles avec ses lecteurs mais toutes sont des
f ormes de commentaire: billet, chronique, dessin: Jules César a débarqué en Grande-Bretagne hier
matin? Les forces qui l’accompagnent sont si importantes qu’il est peu probable que le proconsul de Rome en
Gaule ait traversé la Manche pour une visite touristique… C’est le lecteur qui juge de la pertinence de
l’interprétation.
On int erprète en concluant , c’est l’éditorial