
2 | ÉVALUATION D’UN ALGORITHME D’AIDE AUDITIVE
2 | VISANT À RÉDUIRE LES EFFETS NÉGATIFS DE LA RÉVERBÉRATION
Que nous soyons conscients ou non de notre environnement, ses propriétés
acoustiques affectent notre perception des sons autour de nous. Dans un
environnement fermé, tel qu’une salle de classe ou une salle de concert,
l’acoustique de la pièce a une grande inuence sur la transmission du son
entre la source et l’auditeur.
Le son perçu par l’auditeur se compose d’une partie directe et réverbérante
du signal. La nature exacte de la manière dont ces deux sources se
mélangent dépend des caractéristiques de la pièce, ainsi que de la position
de l’auditeur par rapport au son émis par la source. Boothroyd1 a identié
quatre facteurs clés qui affectent le signal acoustique perçu dans une pièce :
· la distance;
· la réverbération initiale;
· la réverbération retardée;
· le bruit.
La distance entre la source et l’auditeur inuence le signal perçu. Plus la
source est éloignée de l’auditeur, plus le signal réverbérant aura une
inuence. On appelle distance critique (DC) le stade où l’énergie du son
direct est égale à l’énergie du signal réverbérant. Lorsqu’un auditeur se
rapproche de la source – dans la DC – le signal direct reprend le dessus et
l’effet de réverbération devient alors marginal. Cependant, au-delà de la DC,
la partie réverbérante du signal reprend le dessus sur le signal direct2. Dans
ce contexte, l’auditeur perçoit principalement la partie réverbérante du signal
dans un champ sonore diffus, tel qu’un grand amphithéâtre.
Selon les propriétés acoustiques de la pièce et la position de l’auditeur dans
la salle, le son rééchi se divise en réexions et réverbérations initiales et
retardées. Les réexions initiales, celles arrivant dans les 50ms après le son
direct, peuvent améliorer l’intelligibilité de la parole pour les auditeurs
entendants et malentendants. Bradley et al3 ont proposé d’utiliser l’avantage
de réexion initiale (ARI) pour quantier le rapport entre les réexions
initiales (au cours des premières 50ms) et le son direct (au cours de pre-
mières 10ms). Les réexions retardées, arrivant après 50ms, sont
considérées comme ayant un effet néfaste pour les malentendants et
peuvent donc être perçues comme un bruit ou un son indésirable4.
Les caractéristiques des conditions de réverbération peuvent être quanti-
ées à l’aide de la DC, du rapport entre le son utile et néfaste (U50) et du
rapport entre le son utile et retardé (C50). Ces indicateurs décrivent l’effet de
la réverbération dans une pièce donnée et à une distance précise de la
source. Ce sujet est extrêmement complexe et son explication complète
sortirait du cadre et de l’objectif de cet article (voir Bistafa et Bradley5 pour
plus de détails). Cela dit, le rapport U50 traite la partie néfaste du signal
comme la somme du bruit et des réexions retardées, et il existe une
corrélation inverse entre le rapport U50 et l’intelligibilité de la parole6. À en
croire ces observations, il apparaît que l’effet perçu de réverbération dépend
d’un grand nombre de paramètres et que la réverbération ne peut pas
toujours être considérée comme un problème pour l’auditeur.
L’acoustique de la
pièce a une
grande influence
sur la
transmission du
son entre la
source et
l’auditeur.