Synthèse du séminaire « Migrations et Changements climatiques et

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Synthèse du séminaire « Migrations et Changements climatiques et environnementaux » - Samedi 10 septembre 2016
St Ouen - France
Synthèse du séminaire « Migrations et Changements climatiques et environnementaux » - Samedi 10 septembre 2016
St Ouen - France
Introduction Mohammed BAZZA, Président du Réseau IDD
Profil https://www.facebook.com/mohammed.bazza
www.Idd-reseau.org
Au nom du réseau IDD et de la plateforme euro Marocaine Migration Développement Citoyenneté et
Démocratie je tiens à vous remercier de votre présence aujourd’hui, je remercie l’ensemble des
salariés IDD et l’ensemble des bénévoles de différentes association pour leur implication et pour leurs
contributions pour l’organisation de ce séminaire intitulé MIGRATIONS ET CHANGEMENTS
CLIMATIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX
Ce séminaire est pour la société civile en Europe et pour la Coalition Marocaine pour la Justice
Climatique, un des moyens de faire entendre notre voix dans le cadre de la préparation des
22èmesessions de la Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur le
changement climatique (COP 22) qui sera accueillie à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016.
Le changement climatique n’épargne aucune zone de la planète, ses conséquences ne sont pas les
mêmes que l’on vive au Nord ou au Sud.
D'ici 2050, environ 200 millions d'individus seront forcés de se déplacer, conséquence du changement
climatique (selon l'organisation internationale des migrants) pour atteindre 1 milliards à la fin du
siècle).
[Présentation du programme et des intervenants]
Table ronde 1 : De la COP21 à la COP22 (Modérateur : Mohammed BAZZA)
Intervention de Gilles Lemaire, ATTAC
Profil https://www.facebook.com/lemairegi
Catastrophe ou non ? L'accord de Paris, la satisfaction énoncée par les gouvernements qui se
congratulaient à son issu, que peut-on en penser ? Les COP ont commencé en 1972 à Rio.
COP 7 à Marrakech en 2001 -> dans la foulée du protocole de Kyoto (1997) entré en vigueur en 2005
Objectifs :
Réduction des émissions de gaz à effet de serre pour les pays les plus émetteurs sur la période 20052012. Ratifié le 16 février 2015. Pour être ratifié : 55 pays sont responsables de 55% des émissions
mondiale. (Aujourd’hui 40% des émissions environ)
L’Accord de Paris a été signé en Avril dernier
Certains pays sont sortis du processus de ratification (Canada...) du protocole de Kyoto, comment
faire pour que les pays ne se désengagent pas
Qu'est-ce que l'accord de Paris ? Limiter le réchauffement climatique et s'adapter au réchauffement
climatique (qui aura lieu de toute manière)
Il faut fixer des objectifs de réduction pays par pays, comment les pays le gèrent par branche interne
et par le fond vert (fond qui aidera les pays du sud à lutter contre le réchauffement climatique, pays les
plus touchés par le réchauffement climatique)
L'accord de Paris, sur le fond vert, fixait un objectif de 100 milliards de $ (minimum) par an à partir de
2020 et 30 milliards par an d'ici 2020. En 2014, on est à 1% de l'objectif visé du fond vert.
L'ensemble de ces financements représente seulement 300 millions de $ aujourd'hui.
Le fond vert sert à financer des projets visant à réduire l'effet de serre mais aussi des projets visant à
limiter le réchauffement climatique aux nombreuses conséquences : grignotage des côtes, famines,
etc.
Les 3/4 des financements débloqués vont sur les projets d'atténuation, seulement 1/4 va dans l'aide
au pays pour s'adapter.
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L'accord de Paris sera rediscuté à Marrakech car peu d'avancées depuis. Les déclarations ont été
multipliées. Exemple : il faut limiter à 1,5° le réchauffement mais l'ensemble des pays disent qu'il faut
le limiter à 3°. D'ici 2020, l'accord de Paris dit qu'on devrait être sur une réduction des émissions mais
aujourd'hui, en 2016, on est toujours sur une augmentation des émissions.
L'ensemble des déclarations des pays va sur 3° de réduction. Le GIEC dit que d'ici 2021, il faut une
diminution des émissions de gaz à effet de serre.
Actuellement, la majorité des déplacements de population due au réchauffement climatique sont
internes aux pays. Au Bengladesh, le grignotage des côtes est un problème (pourrait disparaitre...).
Les problèmes liés au réchauffement accentuent les tensions sociales et politiques dans des pays
déjà fragilisés (Syrie, ...)
Les questions de justice climatique doivent être liés aux questions de justice sociale.
C'est un changement de comportement des populations, pour ce faire cela doit passer par une justice
sociale. Avec une mobilisation forte, les gouvernements seront obligés de modifier leur politique tant
nationale que locale.
Transition M. Bazza
Les scientifiques s'accordent sur le fait qu'au-dessus de 3°, le réchauffement climatique n'est plus
contrôlable.
Intervention de Omar ZIDI, représentant de la Coalition Marocaine pour la Justice Climatique
Profil http://ma.viadeo.com/fr/profile/omar.zidi
La société civile marocaine essaie de se mobiliser. Cette société civile est composée de plus de
116000 associations (en augmentation depuis 2005). La mouvance démocratique laïque essaie de
s'imposer.
Sous l'impulsion du Forum Social Maghrébin, 150 associations se sont réunies et ont discuté sur le
sujet du réchauffement climatique.
Associations de droit des femmes, ... mais aussi des associations qui travaillent sur l'environnement.
Quelques milliers d'associations sur l'environnement sont réparties dans des localités au Maroc.
Le 7 février a été créé la coalition marocaine de justice climatique
Objectif 1-> vulgariser les discours sur l'environnement et créer une conscience collective dans
ce domaine
Objectif 2-> il faut que la COP22 soit un congrès africain, où l'impact du réchauffement sera très
important. Les problèmes de salinité des sols, de désertification créent une grande mobilité interne à
l'Afrique, les gens sont forcés de se déplacer dû à l'impact du réchauffement. Ceci a des
conséquences sur les droits humains, l'équité sociale. Les migrants se trouvent dépourvus de tout
droit et on doit agir pour que ces migrants aient des droits sur le plan social comme économique.
Organisation de la coalition :
1 AG qui réunit les associations qui sont prêtes à s'engager dans la lutte contre le réchauffement
climatique
1 Comité d'organisation
Depuis février, beaucoup d'actions au Maroc avec une production de documents sur ce qu'est la COP
21 et la COP22, des résultats d'études sur ce qui arrivera aux Bengladesh dans quelques années si
rien en change par exemple.
Discussion sur le plan maghrébin, discussion avec la société civile marocaine
Une date à retenir : 10-11 oct. 2016 (pré COP à Rabat)
Il faut toujours lutter pour essayer d'imposer des lois sur ces question-là.
C'est une question de système productiviste et consumériste qui vise au bien-être des banques au
dépend de l'humain. C'est le marché qui contrôle le système.
Il faut changer toute une philosophie et c'est là qu'est le combat sur le plan international.
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Défit qu'affronte le Maroc sur le plan écologique
1 – problème de pénurie de l'eau : stress alarmant au Maroc
Exploitation hasardeuse des nappes souterraines (jusqu'à 300m), ce qui est interdit car c'est une
atteinte au patrimoine naturel
2 - La désertification
Le désert avance au Maroc d'une façon très grave. La région de Marrakech sera un vrai désert d'ici
2025. Des tribunes se sont trouvées déplacées des oasis de Ouarzazate et Tata pour aller dans la
région au sud de Marrakech car le sable a submergé leur zone.
3 - La déforestation
14000 hectares disparaissent chaque année. D'autres problèmes : certaines forêts sont brûlées pour
libérer de la terre qui servira à cultiver du cannabis.
Le lobby immobilier bétonne les plages et les terres. On a donné 300 hectares de terre où se trouve
(ait ?) des arganiers (unique au monde) à la cimenterie du Maroc
4 - La pollution
Différents types de pollution (exemple de Fez et de Safi où le port de pêche n'est plus productif à
cause de la pollution : les usines chimiques jettent leurs déchets dans la mer.
Sur le plan de la législation, le Maroc est au point et fait partie des pays qui ont ratifié, mais sur la
pratique il y a de grands problèmes. En 2015, 2 lois sont passés au parlement : sur les carrières et
sur le littoral.
- sur le littoral la loi dit qu'on ne peut rien mettre sur 100 mètres de plage mais des constructions se
font tout de même au bord de la mer sans respecter les 100m.
La coalition n'est pas faite seulement pour la COP22 : il y a un avant COP22 et un après COP22 qui
nous demandera de relever le défi d'une meilleure organisation, un meilleur rassemblement de la
société marocaine pour une meilleure lutte de la société civile marocaine.
Les accords de Paris parle du nombre de degrés à ne pas dépasser sans pour autant préciser la
quantité de carbones qu'il faut réduire.
La population mondiale doit être unie dans ce combat qui ne profite qu'au financier, capitaliste qui se
base sur la consommation. Il nous pousse quotidiennement à la consommation pour qu'on puisse
toujours consommer plus en nous rapprochant alors de la fin.
Intervention de Samia BENGUETAIB, ALTERNATIBA
Le changement climatique est aussi un problème systémique : il révèle et accentue les
phénomènes de domination de l'Homme sur l'Homme et de l'Homme sur la nature.
Les collectifs ALTERNATIBA
https://alternatiba.eu/
( https://alternatiba.eu/) ont décidé de se réunir pour discuter des solutions possibles car il y en a. Ils
ont fait le pari de se diriger vers une société plus pure et vivable.
Depuis octobre 2013, 120 villages alternatifs se sont montés en France, en Espagne et en Suisse
notamment, bientôt 1 à Dakar où la montée des eaux se constate de jour en jour
-> au total c'est 50000 personnes qui se sont mobilisées pour montrer les alternatives déjà à l'œuvre
partout dans le monde
Face à l'urgence d'agir (constat des scientifiques qui disent qu'on a 5 à 10 ans pour agir), nos
stratégies d'action ont évolué. On réaffirme notre volonté de marcher sur 2 jambes : les alternatives
possibles aujourd'hui et des actions de boycott, de non-coopération (comme à Pau en juin dernier :
blocage du sommet des pétroliers qui, juste après les accords de Paris, se sont réunis pour décider de
quelle manière mieux continuer leurs forages dans la mer. 500 militants se sont réunis et ont discuté
avec les organisateurs de ce sommet dans l'optique de faire évoluer leur vision des choses.)
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Le camp-climat : ALTERNATIBA cet été a formé des militants aux actions non-violentes et leur donne
des clés en main pour agir auprès des dirigeants et faire bouger les choses.
ALTERNATIBA est en quête de gouvernance démocratique permanent. Il y a une coordination
nationale qui se met en place pour définir les feuilles de route.
La campagne transition énergétique : on part du scénario,
NegaWatt (http://www.negawatt.org/scenario/decouverte,
développé par une association
d'ingénieurs et citoyens engagés) -> Si nous sommes plus sobres énergétiquement, alors nous
pourrons aller vers les alternatives renouvelables.
Il ne faut pas seulement cibler les Etats, chacun doit être sensibilisé.
CETA/TAFTA : accords de libre échanges (Canada-Europe, EU-Europe).
Collectif stop TAFTA https://www.collectifstoptafta.org et https://stoptafta.wordpress.com/
Le TAFTA serait abandonné mais il faut être vigilent après les périodes électorales américaines,
françaises et allemandes car il pourrait revenir. L'urgence est au niveau de CETA, qui devrait être
ratifié début 2017. Journée de la Transition Citoyenne le 24 sept (partout en France, là où vous voulez
organiser quelque chose).
Le 15 octobre : grande marche nationale. Manifestation citoyenne
Intervention de Maryse LEROUX, ALTERNATIBA
Le collectif ALTERNATIBA de St-Denis cherche à se faire connaître en mettant en place différentes
actions à St-Denis. Il sera également uni à ALTERNATIBA Paris lors des prochaines manifestations.
Echanges avec la salle :
- Dans le cadre de cette dynamique de la société civile marocaine, on voit souvent dans les infos qu'il
y a une structure gouvernementale qui organise la société civile au travers
du Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH). Est-ce qu'il y a réellement une autonomie de la
société civile face au gouvernement marocain ?
- J'ai apprécié la qualité de l'intervention de monsieur Omar Zidi et sa franchise. Comment les
discussions se sont effectuées et sur quels axes elles progressent ?
- question sur Mon quartier hors TAFTA
Toutes les réponses sont sur le site du collectif transition http://www.transitioncitoyenne.org/
- Par-rapport à la notion de justice sociale, dans les problèmes environnementaux, les gens veulent
souvent le changement mais lorsque le changement les touche eux-mêmes, un refus se fait sentir
face à celui-ci. Pourriez-vous détailler cette notion de justice sociale ?
Réponses :
Ceux qui ont le moins de moyens doivent pouvoir s'adapter au réchauffement climatique sans en
souffrir. Cela implique des changements d'organisation de société, de mode de consommation, de
transport et de modes de vie. Il y a la question de quelle priorité mettre en avant selon une personne.
Il y a cette idée de plus en plus fausse également que le bio est plus cher que le non-bio. Plus il y a de
développement de produits bio et plus les prix vont baisser. Le problème du climat est lié à une
organisation des sociétés et lier justice sociale et réchauffement climatique est important. Parfois, on
entre dans des contradictions (ça ne me concerne pas, c'est bobo, etc.). On n'a pas le choix, faut
changer notre consommation et notre organisation, pas pour la planète mais pour l'espèce humaine.
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Pour plus d’information sur la justice sociale et la justice climatique au Magreb, Article deHamza
HamoucheneÉcrivain, activiste et co-fondateur
d'AlgeriaSolidarityCampaign(ASC)http://www.huffpostmaghreb.com/hamza-hamouchene/que-signifiede-se-battre_b_11830984.html?ncid=engmodushpmg00000006
Selon Gilles Lemaire, Ecologie = Démocratie + Justice sociale + Préoccupations environnementales
Pour M. Bazza, l'essentiel du combat des associations est politique.
Combien de personnes savent réellement que les COP existent ?? Cela révèle de l'éloignement entre
les citoyens et les dirigeants. ALTERNATIBA est sur cette problématique, gros travail de fourmi.
Intervention l'Odyssée des alternatives - Ibn Battûta http://odysseeibnbattuta.org/
L'Odyssée consiste à rallier les questions liées à la lutte pour la justice sociale, le climat et les
migrations. Relier les territoires car l'Odyssée est un voyage, pour commencer et donner la parole aux
acteurs au sud et au nord. Relier les territoires qui partiront de Barcelone, la Seyne sur mer, le nord de
la Sardaigne, Tunis (ou Bizerte) et Gabes, l'Algérie et Tanger. L'Odyssée n'est pas uniquement pour
la COP22, c'est un projet dédié à la création de liens et de partager des solutions déjà à l'œuvre.
L'Odyssée compte une cinquantaine de personnes actives organisées en groupe de travail
transversaux (communication, logistique, etc.) et en groupe d'appui locaux internationaux (à chaque
escale et sur des territoires au sud), lesquels font le lien avec les acteurs présents sur place aux
escales.
Table ronde 2 : Migrations et changements climatiques (Modératrice : Chadia ARAB)
Introduction de Chadia Arab - Plateforme-Euro-marocaine MDCD
http://www.univ-angers.fr/fr/_plugins/mypage/mypage/content/chadia.arab.html
Qu'est-ce qu'on appelle migrant ou réfugié climatique ? Il existe beaucoup de termes qui ne sont pas
neutres et qui manquent d'une définition commune : migrant, exilé, réfugié, demandeur d'asile, etc.
Migrant politique ou économique ou climatique sont tous révélateur des facteurs qui les font se
déplacer.
Milieu XXème Emme, la lecture des flux est bien plus politique (conditions économiques à changer,
...). La différence entre migration économique et politique n'est pas une distinction à faire. Travaux de
François Gemmée : le climat joue un rôle transversal avec les facteurs économiques et politiques.
C'est aussi une manière de dépolitiser la question de l'environnement (comme si les politiques ne sont
pas concernés) mais ces questions sont bien liées aux évasions fiscales, à la domination de l'Homme
sur la nature, de l'homme sur la femme, des enjeux démocratiques, des enjeux climatiques. Le terme
de réfugiés climatiques est défini par Ritimo (http://www.ritimo.org/) comme une "personne obligée de
quitter son lieu et/ou pays d'habitation à cause de facteurs environnementaux".
Intervention de Driss EL KORCHI – Plateforme Euro-marocaine Migration, Développement,
Citoyenneté et Démocratie
http://plateformeeuromaro.wixsite.com/mdcd
Ces questions ont été déjà abordées au sein du Forum Social Maghrébin, comment peut-on lier la
question de la migration avec les problématiques climatiques ?
Les conditions environnementales ont toujours été une cause de migration dans l'histoire de
l'humanité. Seulement ces migrations se passaient sur de longues périodes contrairement à
aujourd'hui où les changements climatiques et environnementauxsont brutaux et combiné à une
croissance démographique sans précédent.
Dans les prochaines décennies, l’humanité devra faire face à un des plus défis de son histoire : les
changements environnementaux et climatiques que nous faisons subir à la terre. Ces changements
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vont impliquer de grands mouvements de populations auxquels les systèmes politiques, économiques
et sociaux actuelles ne sont pas adaptés.
Ces thématique et ces questions ont encore peu d’écho dans la littérature française alors que la
littérature anglophone est plus fournie. Pour l’instant, On parle de centaines de millions de migrants
d'ici à 2050. L’organisation mondiale des migrations se basant les prédictions du groupe d’experts
intergouvernementales sur les évolutions du climat (GIEC) donne les prédictions les plus probables
des migrants dû aux changements climatiques de l’ordre de 200 millions de personnes à l’horizon
2050.
Vue qu’actuellement nous ne disposons que d’estimations avec de grande marge d’incertitudes, nous
devons nous limiter à des ordres de grandeurs : de 200 millions au milliard.
Mais quelques soient les chiffres et estimations, nous pouvons an déduire :
 Les estimations les plus basse parles de plusieurs dizaines de millions de personnes.
 Une tendance à la croissance de ce nombre en cours de décade à venir.
En comparaison, la crise des migrants qui ne concernait qu’un million de personne a montré les
grosses failles de la construction européenne.
Les causes de migrations :
Certes les changements climatiques vont avoir un impact important sur les mouvements de population
mais ils ne sont pas uniques. Les changements environnementaux font déjà sentir leurs effets qui
seront croissant à court et moyen terme. La dégradation de l’écosystème terrestre par les pollutions
des eaux, de l'air, des terres, les dégradations des sols, laperte de la biodiversité, la diminution des
ressources halieutiques...se fait déjà sentir particulièrement chez les populations les plus pauvres. Le
combat pour l'environnement est donc également un combat politique.
Quant aux changements climatiques, ils sont inéluctables et l'équation est simple :
Une augmentation de la température inférieure à 1°C n'engendrera que des impacts mineurs, une
augmentation de la température entre 1°C et 2°C engendre des conséquences significatives mais qui
peuvent être surmontées, une augmentation supérieure à 2°C engendre des conséquences
irréparables. Dans les scénarios les plus optimistes, on est au-delà des deux degrés.
On a tendance à se focaliser sur l’énergie comme cause principale des changements climatiques en
oubliant que les secteurs des transports et l'agriculture industrielle ont des impacts encore plus
importants.
Les conséquences des changements climatiques sont :
 La montée des eaux
 La désertification
 Le stress hydrique et la diminution des ressources en eaux potables
 L’intensification des catastrophes naturelles
Ces conséquences sont liées les unes les autres, l'augmentation de l'une a pour conséquence
l'augmentation de l'autre. Les Conséquences des changements climatiques :
 Zones côtières : montées des eaux
 Stress hydrique et diminution drastiques des ressources en eaux potables dans certaines
régions
 Désertification
 Intensification des catastrophes naturelles : ouragans tempêtes et inondations.
Certains de ces phénomènes seront les causes de migrations forcées que ce soit temporaires ou
définitives
En troisième lieu, bien que non prévisible, ne pas oublier les risques de catastrophes industrielles
majeures :
• Tchernobyl
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•
•
Fukushima Daiichi
Bophal
Toutes ces catastrophes industrielles ont impliqué des mouvements important et forcé de populations.
Même si elles sont internes à un territoire national elles ont un impact significatif.
Les régions qui seront les plus touchées
Paradoxalement, Les pays les moins pollueurs seront les plus impactés. Bien qu’ils soient les plus
exposé, ces pays pauvres sont ceux qui auront le plus de difficultés, pour des raisons économiques,
techniques et politiques, à affronter les défis que pose le changement climatique et
environnementaux.
oute la partie du Sahel, du Maghreb, de la Chine, de l'Inde et du Caucase vont se désertifier. Ces
régions, à l’exception notable de la Chine, sont les moins émettrices de CO2 et ont pour autant moins
de capacités d'adaptation et sont plus pauvres que certains pays du Nord.
Qu’entend-on par migrations climatiques et environnementales ?
« La question des migrations environnementales fait apparaître différents termes. On parle de
migration environnementale ou climatique; d’un phénomène global ou local et de facteurs additionnels
à la cause environnementale. De plus, les migrants de l’environnement partent soit volontairement soit
de manière forcée. Leur déplacement peut être soit transfrontalier soit à l’intérieur de leur propre pays.
Et puis, il y a, à côté des migrants de l’environnement, ceux qui n’ont pas le choix de partir et qui sont
«hors d’état» de migrer »
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1
Cette définition tirée de l’étude du CIRE (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers) montre
toute la complexité de la question. Les migrations environnementaux et climatiques sont peuvent être
locaux, régionaux ou globaux, volontaires ou forcés … Ceci pose de nombreuses questions
auxquelles nous devons apporter des réponses.
Comment, par exemple, gérer la situation des gens incapables de partir ou qu'on empêche de partir ?
Dans un premier temps, au sein des sociétés civiles, nous devrions nous mettre d’accord sur la
terminologie à utiliser, Ce n’est pas simplement une question de rhétorique mais derrière chaque
terme (migrants climatiques, réfugiés environnementaux, déplacés) se cache des connotations et un
contenu politique et des droits qui pourraient y être liée. Comment faire la différence entre quelqu'un
obligé de se déplacer et quelqu'un qui ait choisi de partir ? Nommer et définir les termes est une
question complexe.
Quels statuts pour ceux qui fuient à cause du climat ?
Le terme de « réfugié climatique » apparaît pour la première fois dans un rapport de 1985 du
Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). A ce jour, il n’existe pas dans le droit
international de définition du statut juridique des réfugiés climatiques 2.


Faut- il élargir les définitions existantes et d’inclure les motifs environnementaux et climatiques
dans la convention sur les réfugiés. Ce qui est déjà un peu le cas dans la convention de
l’Organisation de l’unité africaine, où la notion de réfugié inclut également les victimes de
catastrophes environnementales
Améliorer la capacité d’assistance humanitaire, de faire de la prévention et d’insister sur les
mécanismes de solidarité dans les zones les plus exposées aux risques
La question du genre
La question du genre et des droits des femmes et l’égalité entre les sexes doit transversales et faire
partie de nos préoccupations. Ce seront les pays les plus pauvres sont les plus vulnérable aux
changements de l’écosystème terrestre et dans les pays pauvres se seront les plus démunis qui
seront le plus impacté et dans des sociétés patriarcales et où les inégalités homme/femme sont très
fortes :Les femmes doublement impactées.
Cas du Maghreb
La région du Maghreb est :




Région d’immigration, d’émigration et de transit
Régions fortement impactées par les changements climatiques et environnementaux
Région à faible capacité d’adaptation
A la frontière d’une Europe qui se transforme en citadelle.
1
Source : https://www.cire.be/ étude 'les migrations de l'environnement : état des lieux et
perspectives".https://www.cire.be/thematiques/politiques-migratoires/les-migrants-de-l-environnementetat-des-lieux-et-perspectives
2
Autre ressource faisant référence à ce sujet sur la "revue européenne des migrations
internationales" http://remi.revues.org/1654?lang=en sur "les réfugiés de l'environnement", article de
Patrick Gonin and Véronique Lassailly-Jacob
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De fait cette région devra surmonter de nombreux obstacles ce qui ne pourra pas se faire dans les
conditions actuelles car le minimum d’une intégration régionale n’existe pas.
En Conclusion : Quelques recommandations à discuter.





Adopter des programmes et des politiques d'adaptation aux changements climatiques
sensibles aux migrations et aux conflits et visant à réduire la vulnérabilité des moyens
d'existence,
Promouvoir des alternatives et améliorer la disponibilité et l'accès aux ressources naturelles,
Promouvoir la coopération environnementale régionale en matière de lutte contre les
changements climatiques, les migrations et les conflits,
Les problématiques de changements climatiques et de migration sont régionales par nature,
et, en tant que telles, ne devraient pas être gérées uniquement au niveau national comme
c'est principalement le cas aujourd'hui,
Renforcer l'action préventive, la diplomatie environnementale, le droit aux ressources et la
résolution des conflits afin de prendre des mesures précoces et de désamorcer tant les
menaces imminentes que l'instabilité au sens large.
Mais cela ne pourra se faire dans le cadre du modèle capitaliste néolibérale qui est en grande partie
responsable des dégradations environnementales et climatiques.
Intervention de Khady SAHKO NIANG – FORIM
https://twitter.com/khadysakhoniang
www.forim.net
Cette question et dans l’air du temps, nous avons l’impression que les "tous les sujets sont climatisés
!"
Comment concilier les migrations et les phénomènes liés aux changements climatiques ?
Les nombreuses conséquences du changement climatique nous contraignent à migrer. Migrant
climatique et réfugié climatique : toutes les notions se rejoignent et il faut passer au-delà des mots car
la notion de migrants et de réfugiés sont différentes mais très proches. Un migrant n'est pas toujours
un réfugié mais un réfugié devient un migrant. Il ne faut pas sectoriser en disant qu'il y a un traitement
pour les réfugiés et un traitement pour les migrants.
En 2013, 22 millions de personnes ont été déplacées à cause de phénomènes naturels. Selon l'ONU il
y aura plus de 250 millions de réfugiés climatiques en 2050.
Il y a des aspects très contraignants aux accords de Paris mais un succès : les deux plus grands
pollueurs ont rejoint la COP : Chine et Etats Unis
L’Afrique fait partie des zones qui seront les plus touchés par les changements environnementaux. Il
faut sensibiliser les populations.
Tant que les associations de migrants ne s'inscrivent pas dans ces volets, ne participent pas à
l'éducation, l'accès à l'eau, etc. et ne contribuent pas aux projets qui permettent de valoriser et donner
plus de voix, il faut que les associations se placent sur tout ça.
Intervention de Youssef BRAHIMI
Profil https://fr.linkedin.com/in/youssef-brahimi-00a66549
Site "route du sel et de l'espoir - ROSE" : http://www.larouteasso.org/
Sources cartes http://www.oecd.org/fr/csao/cartes/
Objectif de prendre en compte les espaces oasiens dans les problématiques de changements
climatiques et de migrations.
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L'espace oasien est un espace peu peuplé
40% de l'espace maghrébin, 10 million de personnes sur ces territoires
Espace peu peupler mais toujours au carrefour de plusieurs communautés
Espace de nomadisme et de vie grâce à l'eau : imbrication entre nomades/pasteurs
On ne peut aborder la question des réfugiés qu'uniquement sur le cadre scientifique, il faut aussi
regarder les condition sociaux-économiques.
L'oasis est un écosystème à prendre en compte dans la grande muraille verte. Ecosystème unique au
monde qui a montré dans sa vision idéale qu'il est le résultat du génie de l'Homme capable de
s'adapter à une situation extrême.
La gestion optimale de l'eau est une caractéristique des oasis, révélatrice d'une organisation sociale et
de règles de gestion des conflits. Il faut valoriser ce patrimoine mais comment faire ?
L'oasis est un véritable laboratoire pour l'adaptation aux changements climatiques.
La zone Sahara-Sahel est une zone de conflit (armé, terrorisme, ...) qui freine l'accès à l'éducation et
à la santé.
Dans ces régions, tous les facteurs sont réunis amenant les populations à se déplacer. La majorité
des migrations de la zone sahélo-saharienne se font au niveau de l'Afrique saharienne et peu des flux
migratoires évoluent vers le nord.
Carte flux migratoires http://www.oecd.org/swac/maps/13-migratorymovements.pdf
Les migrants ont repris les chemins migratoires anciens, et passent dans les oasis en augmentant
ainsi les populations et les activités économiques (plus basées sur le transport, les pièces détachées),
développant des villes-oasis parfois de façon plus importante que les capitales.
Carte densité population http://www.oecd.org/swac/maps/14-Sahara-density.pdf
Les pays maghrébins, dû à leurs relations avec l'Europe, sont les gendarmes de l'Europe et
limitent les flux migratoires en direction du nord, ce qui donne lieu à des atteintes aux Droits de
l'Homme au sein de ces pays.
L'espace oasien dispose de ressources naturelles considérables (pétrole, gaz naturel, uranium, fer,
phosphate, cuivre, or, eau, ensoleillement, ...)
La richesse des espaces oasiens est le sujet de conflits de gestions des ressources et représente un
coût élevé en infrastructure, des risques de pollution, une opportunité touristique.
Proposition pour intégrer l'espace oasien dans la Grande Muraille Verte-GMV (initiative africaine de
projet de gestion durable des ressources naturelles http://www.grandemurailleverte.org/) :
- en tant que référence/laboratoire : intégrer un espace unique au monde dans les problématiques du
développement durable initiées par la GMV
- restaurer et renforcer les liens historiques
- Restaurer l'espace oasien, avec ses routes transsahariennes et ses oasis, comme pont entre le
Maghreb et l'Afrique Subsaharienne, comme lieu d'échange et de partage.
- Ouvrir l'espace oasien à la solidarité interafricaine et œuvrer pour la paix par le développement et la
valorisation du patrimoine des peuples qui y vivent.
La division du Maghreb et des pays d'Afrique subsaharienne crée des opportunités de relation entre
l'Afrique subsaharienne et les pays extérieurs, entre le Maghreb et les pays extérieurs mais il n'y a pas
de relations entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne. Aujourd'hui, L'Europe ne peut être impliquée
sans conséquences sur le Maghreb ou l'Afrique subsaharienne, d'où l'importance de renforcer les
liens entre ces deux derniers.
Des projets intra-africains existent et représentent des opportunités d'intégrer les populations
oasiennes mais pour ça, ces projets doivent se faire avec les espaces oasiens et non pas seulement
les traverser (développement de la fibre optique, gazoduc, développement de l'énergie solaire).
Échanges avec la salle
Synthèse du séminaire « Migrations et Changements climatiques et environnementaux » - Samedi 10 septembre 2016
St Ouen - France
- concept de justice climatique et concept de la contrainte. Vivre dans un environnement sain est l'un
des principaux droits de l'Homme. Les questions climatiques doivent être transversales à tous nos
projets dans la société civile.
- Si on utilise le terme Maghreb par rapport à Afrique du Nord, c'est que le second a une origine
coloniale. Il faut faire attention aux termes, il n'a pas de migration illégale ou clandestine, le terme
réfugié est quant à lui à revoir, car beaucoup de camps de réfugiés par exemple ne sont pas
des refuges et on s'y sent davantage en prison. Des multinationales profitent de nos discours et de
notre travail pour faire du chiffre. Les gens doivent s'approprier leurs biens et c'est notre travail en tant
qu'association.
C'est difficile de dire que nous travaillons sur ces changements climatiques sans créer des alliances. Il
faut avec ces alliances voir dans quelle mesure il est possible de faire changer les multinationales,
d'impliquer les populations locales et ainsi travailler ensemble pour que tous les acteurs concernés
aillent dans le même sens.
- Etonnement de revoir la GMV sur les rails, demande d'éclaircissement.
- touché par l'intervention sur l'espace oasien. Dans les oasis, les nomades se sédentarisent à cause
des changements climatiques. Cela a un impact sur les nappes phréatiques, vendent leurs terres
agricoles.
- En France, nous ne faisons pas la démarche de demander aux pollueurs de payer, comment le faire
à l'échelle des Etats. Besoin d'éclaircissement sur la GMV, qui finance ?
- L'on nous dit que la migration est un problème, or les peuples n'ont pas de frontières contrairement
aux Etats
La GMV est une initiative de 2007 mise en place par l'Union Africaine. Un espace de boisement qui
serait le cumul de plusieurs projets verts mais sujet à des problèmes institutionnels qui tendent à
s'améliorer. Quelques projets ont déjà débuté (au Sénégal : reboisement, jardins potager) et
permettent de donner une dimension plus concrète et opérationnelle à la GMV. Les acteurs locaux et
leurs activités sont valorisés avec un accent mis sur les jeunes et les femmes.
Synthèse du séminaire « Migrations et Changements climatiques et environnementaux » - Samedi 10 septembre 2016
St Ouen - France
DECLARATION
Du 7 au 18 novembre 2016, se tiendra la 22ème Conférence des parties de la Conventioncadre des Nations unies sur le changement climatique (COP22) à Marrakech, Maroc. Les associations
issues de l’immigration en Europe et les organisations de la société civile réunies à Paris le 10
septembre 2016 affirment leur volonté à agir auprès des structures de défense des Droits Humains,
des Etats et des institutions compétentes pour que la voix des migrants soit audible et prise en
compte. Nous appelons à la justice sociale dans un climat sain et un environnement favorable à
l’épanouissement, à la liberté et à l’égalité des droits.
Animé par un esprit constructif, nous exigeons que la COP22 aboutisse à des conclusions
émanant des soucis quotidiens des citoyens à travers le Monde et prenne en compte les
recommandations des différents ateliers programmés de façon officielle, autogérés ou en marge des
rencontres.
Les changements climatiques, les bouleversements environnementaux, les catastrophes
naturelles successives, les politiques irresponsables et les programmes de développement hasardeux
ont un impact direct sur les conditions de vie des populations les plus vulnérables et, particulièrement
celles vivant dans des zones à risques, comme les régions oasiennes, sahéliennes, montagneuses et
littorales. De nombreuses études ont montré que la pression constante du réchauffement climatique
sur l’environnement vient renforcer les inégalités sociales et menace les droits humains des
populations et les expose à l’exil et à la migration forcée.
Les changements climatiques et environnementaux révèlent et accentuent les phénomènes
de domination que ce soit les dominations néocoloniales, impérialistes, de classes ou de genre
(homme/femme). Ils sont d’ores et déjà devenus le premier facteur de déplacement forcé des
populations. L’ONU estime que près de 6 millions d’individus par an seraient poussés à abandonner
leur lieu de vie, à cause de l’action du climat sur l’érosion des littoraux, l’inondation des territoires
côtiers ou des dérèglements affectant la production agricole. A ce rythme, le nombre de migrants
climatiques sera alors compris entre 200 et 250 millions à l’horizon 2050. Cette migration viendra
s’ajouter à celles dues à l’instabilité politique d’un nombre croissant de pays, aux guerres et aux crises
économiques successives.
Les pays industrialisés et leur modèle économique dommageable pour le bien-être collectif de
l’humanité, sont les principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre agissant sur le
réchauffement climatique. Or, les populations les plus vulnérables aux effets du réchauffement
climatique sont celles d’Afrique et d’Asie du Sud, ainsi que celles des îles des Caraïbes et du
Pacifique. L’injustice réside dans le fait que les populations les moins responsables sont celles qui
souffrent et qui souffriront le plus des effets du changement climatique.
Dans le même temps, l’Union Européenne, parmi les plus gros pollueurs de la planète, n’en
finit plus malgré les catastrophes qui poussent les populations à l’exil, de renforcer la fermeture et
l’étanchéité de ses frontières pour empêcher les migrations vers ses états membres. Permission de
polluer mais interdiction de migrer. Ainsi certains ne voient plus d’autres solutions que de risquer leur
vie en affrontant les déserts, les mers et les barbelés électrifiés plutôt que de subir les pires
humiliations dans les consulats pour se voir refuser un visa.
Synthèse du séminaire « Migrations et Changements climatiques et environnementaux » - Samedi 10 septembre 2016
St Ouen - France
Il est urgent et nécessaire d’agir collectivement face à ces enjeux de justice climatique qui
nous concernent toutes et tous. Chacun doit jouer son rôle dans la préservation de l’environnement et
empêcher l’évolution de ces catastrophes qui nous menacent.
Les engagements pris lors de la dernière COP 21 sont très faibles, en particulier d’ici à 2020
et l’accord de Paris non-contraignant pour les états pollueurs !
Les associations issues de l’immigration en Europe, les organisations de la société civile réunies à
Paris le 10 septembre 2016, en prévision de la COP 22, déclarent et recommandent :







La justice climatique ne doit plus être dissociée de la justice sociale, des
problématiques économiques et des modes de gouvernance
La gouvernance doit répondre aux exigences de solidarité, de démocratie, de justice sociale,
sans domination des pays riches et se faire au niveau mondial. Elle doit être juste et
véritablement écologique tout en imposant une réglementation se basant sur les « droits des
générations futures » et des pays en détresse, ainsi que des migrants climatiques pour une
justice écologique.
De nouvelles relations sont à inventer. La promotion de la coopération environnementale
régionale en matière de lutte contre les changements climatiques, les dégradations des
écosystèmes, et les conflits doit être une priorité. Ainsi, il y a la plus grande nécessité d’une
concertation entre populations, organisations de la société civile, collectivités locales et
représentants de l’Etat dans la préservation des régions oubliées et en danger, et la mise en
place d’alternatives locales.
Il est primordial de sensibiliser les populations, sur les causes des changements climatiques
et leur incidence sur le déplacement forcé des populations, ainsi que de restaurer et renforcer
les liens entre le Sahel et le Maghreb mais également entre les populations du pourtour
méditerranéen.
Les états doivent tenir les engagements pris à Paris en agissant vers la réduction des gaz à
effet de serre et en informer les citoyens, conformément à l'article 13 de l'accord de Paris qui
promet la transparence. La dissociation doit être claire et nette entre les politiques sécuritaires
des Etats du Nord et les enjeux climatiques et migratoires. Il doit être mis en place un statut
juridique pour protéger et donner des droits aux victimes des changements climatiques et
environnementaux.
Les modèles économiques ont un impact essentiel sur le climat. L’extractivisme et
l’accaparement des terres au profit du capital, ne peuvent plus être les modèles économiques
dominants. Il est impératif de promouvoir des alternatives et d’améliorer la disponibilité et
l’accès aux ressources naturelles et particulièrement l’accès à une eau potable, à un
environnement sain non pollué, ainsi que d’adopter des programmes et des politiques
d'adaptation aux changements climatiques sensibles aux migrations et aux conflits et visant à
réduire la vulnérabilité des moyens d'existence.
Il est urgent de prendre en compte les exemples concrets d’adaptation aux changements
climatiques comme dans les Oasis et de préserver les écosystèmes, la biodiversité et de
promouvoir l’agro écologie et l’agriculture familiale.
Le 10 septembre 2016, à Saint Ouen
Organisations :
Altercarto – les Mondes de la Terre , Amal femme, Association NEAMA pour le développement, Association Des Travailleurs Maghrébins
de France, Bassin Houiller Lorrain (ATMF-BHL), Association Ribat Al Fath pour le Développement Durable, Attac France Attacharouk,
CCFD-Terre Solidaire, FORIM, CEDETIM, le CRID, CENTRE MIGRATION ET DEVOLOPPEMENT - EMCEMO, PAYS BAS,
Association Chaml pour la famille et la femme, Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l Homme en Tunisie (CRLDHT),
Conexx-Europe-ULB, Belgique, Crépuscule, Eau et Energie pour Tous (ASEET) – Maroc, CRID, Fédération de Amis de Figuig Maroc –
France, Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives – FTCR, Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux,
Khamsa Solidaire Ici et ailleurs, La Route du Sel et de l'Espoir, Les Deux Rives Vernouillet, LVN Personnalistes et Citoyens, Migrations et
Co-développement Alsace- MCDA, Oualidia New Green Wave (ONGW), Organisation Démocratique des Travailleurs immigrés au Maroc,
Oued Maït, Plateforme Euro-Marocaine Migration, Développement, Citoyenneté, Démocratie, Racines et Horizons– ATDC, Maroc, Tahadi
pour l'environnement, Tidi, Sur les Traces de l’Espoir, Réseau Immigration Développement Démocratie, Union syndicale Solidaires.
Synthèse du séminaire « Migrations et Changements climatiques et environnementaux » - Samedi 10 septembre 2016
St Ouen - France
‫‪Citoyen(ne)s :‬‬
‫‪Kamime Abdelhak, Spécialiste éducation, GMIRA ABDELALI, Secrétaire Général CGT Maroc, Mohamed Ait Khandouch , Driss‬‬
‫‪AJJOUTI, Coordinateur National Programme Concerté Maroc, Benjelloun Chakib journaliste, Martine Blanchard, BOULAMANE, ILHAM,‬‬
‫‪Jean Brafman, Militant associatif., Claude Calame, Directeur d'études, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Adam Chabi Bouko,‬‬
‫‪Ph.D Candidate in Public Law, Université Paris XIII, Pierre Cours-Salies, professeur émérite de sociologie, Ali Dabaj, AAT‬‬
‫‪Marie Davée, El Ghazouani Abdelkrim, CMED, Véronique FERNANDEZ , Dr.Abdelhai Guerouali, Institut Agronomique et Vétérinaire‬‬
‫‪Hassan II, Youssef Haji, écrivain, (Mémoires vives de migrants), Mohamadou Idas, Sarah Khedache, IRHOUZA, MOSTAPHA, Isabelle‬‬
‫‪Jouck, Gustave Massiah, économiste altermondialiste, Issam Moussaoui, Cedric Mesinele, Paul Oriol, Philippe Sabatier, Serge Seninsky,‬‬
‫‪retraité, Horya Fadelane, Chadia Arab, Thibaut Lejeune, Anabel Mousset‬‬
‫‪ 10‬سبتمبر ‪ – 2016‬باريس‬
‫البيان الختامي‬
‫من ‪ 07‬الى ‪ 18‬نوفمبر ‪ 2016‬سيلتئم مؤتمرقمة األطراف في اإلتفاقية اإلطار لألمم المتحدة بشأن تغير المناخ‬
‫(‪ )COP22‬بمراكش‪ ،‬المغرب‪ .‬في هذا الصدد فإن جمعيات الهجرة بأوروبا وكذا هيآت المجتمع المدني المجتمعين في‬
‫باريس يوم ‪ 10‬سبتمبر ‪ 2016‬يؤكدون عزمهم العمل مع هيآت الدفاع عن حقوق اإلنسان والدول والمؤسسات ذات‬
‫الصلة‪ ،‬من أجل إسماع صوت المهاجرين وأخذه باالعتبار‪ ،‬كما نوجه النداء من أجل العدالة االجتماعية في مناخ صحي‬
‫وبيئة مواتية لإلنعتاق والحرية والمساواة في الحقوق‪.‬‬
‫متشبعين بروح إجابية بناءة‪ ،‬نطالب أن تخلص أشغال ‪ COP22‬إلى استحضاراإلنشغاالت اليومية للمواطنين في جميع‬
‫أنحاء العالم‪ ،‬وتأخذ بعين االعتبار التوصيات الصادرة عن مختلف ورشات العمل المبرمجة رسميا‪ ،‬أوالمدبرة داتيا‪،‬وحتى‬
‫المنضمة على هامش االجتماعات‪.‬‬
‫التغيرات المناخية واالضطرابات البيئية والكوارث الطبيعية المتتالية والسياسات غير المسؤولة والمخططات التنموية‬
‫العقيمة‪ ,‬لها تأثير مباشر على الظروف المعيشية للسكان األكثر ضعفا وهشاشة‪ ،‬وخصوصا أولئك الذين يعيشون في‬
‫المناطق المعرضة للخطر‪ ،‬مثل المناطق الواحية‪ ،‬الصحراوية‪ ،‬الجبلية والساحلية‪ .‬وقد أظهرت العديد من الدراسات أن‬
‫الضغط المستمر لظاهرة االحتباس الحراري على البيئة يعززعدم المساواة االجتماعية ويهدد الحقوق اإلنسانية للساكنة‬
‫ويعرضهم إلى مخاطر المنفى والهجرة القسرية‪.‬‬
‫إن التغيرات المناخية واإلضطرابات البيئية تكشف وتبرزبجالء ظواهر الهيمنة سواء منها الهيمنة االستعمارية الجديدة‪،‬‬
‫اإلمبريالية‪ ،‬الطبقية أو الجنسية (ذكور ‪ /‬إناث) والتي أصبحت بالفعل أول عامل النزوح القسري للسكان‪ .‬وتقدراألمم‬
‫المتحدة أن ما يقرب من ‪ 6‬ماليين شخص سنويا سوف تضطر إلى مغادرة أماكن عيشهم‪ ،‬نتيجة لتأتير المناخ على تآكل‬
‫السواحل‪ ،‬الفيضانات في المناطق الساحلية واالضطرابات المؤثرة على اإلنتاج الزراعي‪ .‬وإذا استمرت األمور على ما‬
‫هي عليه‪ ،‬فإن عدد المهاجرين بسبب العوامل المناخية سيتراوح ما بين ‪ 200‬و ‪ 250‬مليون نسمة في عام ‪.2050‬‬
‫وستضاف هذه الهجرة إلى تلك التي تعز ى إلى عدم االستقرار السياسي والحروب واألزمات االقتصادية المتعاقبة في عدد‬
‫متزايد من البلدان‪.‬‬
‫‪Synthèse du séminaire « Migrations et Changements climatiques et environnementaux » - Samedi 10 septembre 2016‬‬
‫‪St Ouen - France‬‬
‫إن الدول الصناعية بنموذجها اإلقتصادي المفترس هي األكثر مسؤولية على اإلنبعاثات الغازية المتسببة في اإلحتباس‬
‫الحراري‪،‬بحيث أن الدول اإلفريقية واآلسيوية الجنوبية وكذالك منطقة البحر الكرايبي وجزر المحيط الهادي‪ ،‬هي األكثر‬
‫عرضة آلثارظاهرة اإلحتباس الحراري‪ .‬إنه من غير العادل أن المناطق األقل مسؤولية عن ظاهرة الثغيرات المناخية هي‬
‫التي تعاني وسوف تعاني أكثر فأكثر منها‪ .‬في الوقت نفسه‪ ،‬فإن اإلتحاد األوروبي الذي يعثبر من بين أكبر الملوثين في‬
‫العالم وذلك بالرغم من الكوارث والحروب التي تدفع بساكنة هذه المناطق إلى المنفى‪،‬ال يتوقف عن إغالق حدوده لمنع‬
‫الهجرة واللجوء إلى الدول األعضاء‪ .‬إنه ترخيص لثلويت البيئة مع حضرالتنقل‪.‬‬
‫وبالتالي أصبحت مواجهة الصحراء‪ ،‬البحار واألسالك الشائكة‪ ،‬أكثرإنسانية وأسهل من المعاماالت المهينة في القنصليات‬
‫ومن الحصول على تأشيرة السفر نحو أوروبا‪.‬‬
‫لقد أصبح من المستعجل ومن الضروري العمل بشكل جماعي لمعاجة القضايا المرتبطة بالعدالة المناخية بما يضمن‬
‫العيش في بيئة سليمة وتفادي مخاطر الكوارث التي تهددنا‪.‬‬
‫إن اإل لتزامات التي تم اإلتفاق عليها أتناء مؤتمراأل طراف ‪ COP22‬بباريزال ترقى إلى ما كان منتظرا‪ ،‬وخصوصا في‬
‫الفترة التي تفصلنا عن ‪ 2020‬وتبقى هذه األخيرة غير ملزمة بالنسبة للدول الملوثة‪.‬‬
‫إن جمعيات الهجرة في أوروبا ومنظمات المجتمع المدني المجتمعة بباريس يوم ‪ 10‬سبتمبر ‪ ،2016‬في إطار التحضير‬
‫لمؤتمر ‪ COP 22‬توصي بما يلي‪:‬‬
‫‪ ‬عدم فصل العدالة المناخية عن العدالة االجتماعية وعن القضايا االقتصادية وأساليب الحكامة‬
‫‪ ‬على الحكومات أن تفي بتعهداتها في توفيرمتطلبات التضامن و الديمقراطية والعدالة االجتماعية‪ ،‬دون هيمنة الدول الغنية‬
‫التي الزالت لحد اآلن تؤثر إلى جانب شركاتها المتعددة الجنسيات وبنوكها; على كل اإلتفاقيات الدولية‪ .‬كما يجب أن تتحلى‬
‫هذه األخيرة بالعدالة وأن تهتم جديا بقضايا البيئة وأن تفرض نظم جديدة لصيانة حقوق األجيال القادمة والبلدان المتضررة؛‬
‫وكذا المهاجرين بسبب التغيرات المناخية‪ ،‬وذلك من أجل إقرارعدالة مناخية‪.‬‬
‫‪ ‬وجوب خلق عالقات جديدة وإعطاء األولوية لتعزيز التعاون البيئي اإلقليمي في مكافحة تغيرات المناخية‪ ،‬وتدهور النظام‬
‫البيئي‪ ،‬والنزاعات‪ .‬وبالتالي‪ ،‬فنحن في أمس الحاجة للحوار بين الشعوب ومنظمات المجتمع المدني والسلطات المحلية‬
‫وممثلي الدولة في الحفاظ على المناطق المنسية المهددة‪ ،‬وتطوير بدائل محلية‪.‬‬
‫‪‬‬
‫يجب رفع مستوى الوعي حول أسباب التغيرات المناخية وتأثيرها على التهجير القسري‪ ،‬وكذلك استعادة وتعزيزالروابط‬
‫بين منطقة الساحل والمنطقة المغاربية وشعوب الحوض المتوسطي‪.‬‬
‫‪ ‬إلتزام الدول باتفاقيات باريزالمتعلقة بالحد من انبعاثات غازات اإلحتباس الحراري والتعجيل في تنفيدها‪ ،‬وكذا توعية‬
‫المواطنين‪ ،‬وفقا للمادة ‪ 13‬من اتفاقية باريز التي تدعو للشفافية‪ .‬كما يجب أن يكون الفصل واضحا بين السياسات األمنيّة‬
‫لدول ال ّ‬
‫شمال وقضايا المناخ والهجرة; ويتعيّن وضع ترسانة قوانين لحماية ضحايا التغيّرات المناخيّة والبيئيّة وتمكينهم من‬
‫حقوقهم‪.‬‬
‫‪ ‬إن أساليب التنمية المعتمدة لها أثربالغ على المناخ‪ .‬ذلك أن الحيويّة المفرطة وانتزاع األراضي لفائدة رأس المال ال يمكن‬
‫صة توفير المياه‬
‫اعتمادها كمناويل اقتصادية مهيمنة حيث يتعيّن دعم خيارات تحسين توفّر الوصول للموارد الطبيعيّة وخا ّ‬
‫ملوث بما في ذلك ضبط برامج وسياسات تتالءم مع التغيّرات المناخيّة ذات الصلة‬
‫ي غير ّ‬
‫الصالحة للشرب‪ .‬ولمحيط نق ّ‬
‫بالهجرة والنزاعات والتقليل من هشاشة وسائل العيش‪.‬‬
‫‪ ‬لقد بات من األكيد األخذ بعين االعتبار األمثلة الواقعيّة للتأقلم مع التغيّرات المناخيّة في الواحات والمحافظة على النّظم‬
‫التنوع البيولوجي ودعم الفالحة البيئيّة والزراعة العائليّة‪.‬‬
‫البيئيّة وعلى ّ‬
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‫‪St Ouen - France‬‬
Synthèse du séminaire « Migrations et Changements climatiques et environnementaux » - Samedi 10 septembre 2016
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