DENTALWORLD | NR.25 | DEZ. 2005 37
minue l’intensité de la contraction du muscle
temporal dans un arc réflexe – le réflexe noci-
ceptif d’inhibition du nerf trijumeau ou réflexe
d’ouverture des mâchoires.
NTI-tss vs. gouttière
occlusale conventionnelle
Le système NTI-tss est le premier produit auto-
risé par la FDA pour traiter les migraines, les
céphalées de tension et les troubles de l’articu-
lation temporo-mandibulaire diagnostiqués
médicalement. Une étude comparative rando-
misée (NTI vs. gouttière occlusale convention-
nelle) menée auprès de patients migraineux a
montré: 82% des patients NTI ont eu en moy-
enne 77 % moins de migraines. Dans le grou-
pe de patients porteurs d’une gouttière
conventionnelle, 27% ont fait état d’une aug-
mentation de 46% de la fréquence des migrai-
nes. L’action du système NTI est donc compa-
rable à celle de médicaments « préventifs » –
toutefois sans effets secondaires.
Les gouttières traditionnelles recouvrent toute la
rangée de dents et ne sont pas efficaces chez
tous les patients ; au moins chez 50% d’entre
eux, les symptômes demeurent inchangés, voi-
re s’aggravent. Les résultats sont si peu satisfai-
sants en raison du fait que les gouttières occlu-
sales permettent les contacts réguliers des dents
latérales lors du serrement des dents, ainsi que
des contacts entre les canines avec une intensi-
té de contraction presque maximale des muscles
temporaux. Une gouttière n’autorisant que le
contact des dents antérieures réduit à environ
un tiers l’intensité des contractions musculaires.
Les gouttières de ce type, connues sous le ter-
me de « déprogrammeurs », accroissent les chan-
ces de guérison. Le système NTI a été conçu de
manière à créer un élément modifié de désoc-
clusion sur la ligne médiane antérieure (Anterior
Midline Point Stopp, AMPS). L’AMPS ainsi mo-
difié permet de supprimer les contractions dans
tous les mouvements mandibulaires.
Un cours de formation
impressionnant
Lors du cours de formation continue NTI-tss qui
s’est tenu le 8 septembre 2005 au Technopark
de Zurich, Gary L. Unterbrink, B.S., D.D.S., a
démontré combien il était facile à un médecin
expérimenté de confectionner et d’ajuster rapi-
dement un NTI : Une préforme du système NTI
est placée sur les incisives supérieures (généra-
lement) et centrée par rapport au point inter-in-
cisif mandibulaire. Mélanger le Snap (méthacry-
late d'éthyle), en remplir la préforme et laisser
polymériser pendant deux minutes dans la bou-
che. Désinsérer le NTI et retirer les excès de ma-
tériau à l’aide d’une paire de ciseaux. Déposer
le NTI dans un bain d’eau chaude pour achever
la polymérisation et réinsérer le NTI pendant 30
secondes dans la bouche. Fraiser ensuite le NTI
et ajuster les angles. « Il faut avoir du contact
sur les deux incisives ; un glissement doit être
possible, mais il ne doit pas y avoir d’accrocha-
ge » a expliqué Gary L. Unterbrink pendant qu’il
procédait adroitement aux derniers polissages. Il
faut compter en moyenne trois nuits jusqu’à ce
que les patientes et les patients s’habituent à
dormir avec le NTI.
Les acquis de l’expérience
Le Dr. med. dent. Arwed E. Boitel – qui essaya
sur lui-même le NTI avant de le prescrire à ses
patients – a puisé dans son expérience nombre
d’« affirmations et suppositions » intéressantes.
❙Un NTI porté durant la nuit agit aussi durant
la journée : Le modèle de comportement obte-
nu par le port du NTI subsiste même après le
retrait du système. Les patients font état
d’une modification de leur perception dentai-
re et se disent mieux conscientisés par rapport
aux problèmes dentaires.
❙Le concept occlusal optimal est une gouttière
limitée aux dents antérieures : elle empêche le
grincement des dents, mais permet le serre-
ments des dents (moins dangereux).
❙Un traumatisme occlusal entraîne une des-
truction du parodonte.
❙Des obstacles évidents au glissement, qui pro-
voquent des parafonctions, doivent être limés.
❙Les craquements de l’articulation temporo-
mandibulaire sont dus à des parafonctions sur
les canines durant la journée.
Des critiques issues du milieu universitaire met-
taient en cause la contrainte – théoriquement –
accrue des articulations temporo-mandibulaires.
Certes, on ne peut guère affirmer que le systè-
me NTI-tss n’affecte pas ces articulations. Tou-
tefois, selon le Dr Boitel, les forces agissantes
sont minimes. En enduisant la gouttière de ver-
nis à ongles ou en passant un feutre résistant à
l’eau sur la gouttière avant son insertion, on
pourra déterminer facilement l’intensité de la
pression sur le NTI et vérifier si les dents provo-
quent un limage. Ces traces montrent généra-
lement que la contrainte est très faible. De plus,
le feutre n’est habituellement limé que sur le
tiers postérieur du NTI.
Le NTI a fait à ce jour ses preuves chez envi-
ron 9000 patientes et patients en Suisse. Les
premières études en provenance des cliniques
universitaires suisses ne devraient pas tarder à
être publiées. ■
Informations complémentaires
www.nti-tss.com
Sources: Cours de perfectionnement « Bruxisme et mi-
graine ». Approfondissement et techniques NTI-tss
avancées, le 8 septembre 2005 au Technopark de Zu-
rich. Boyd JP, et al. Bezähmung der Muskelkräfte, die
die tägliche Zahnmedizin bedrohen. Postgraduate
Dentistry (Peer Review), Nov 2000.
www.karrdental.ch >> NTI-tts
foto: Thomapyrin
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