Dossier pédagogique Le bruit des os qui craquent

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Dossier pédagogique
Le bruit des os qui craquent
24 janvier 2017
Contacts
Service Culturel | Mairie de Challans
02 51 49 18 99
[email protected]
Préambule
Par l’intermédiaire du service culturel, la ville de Challans accueille chaque année près de 4 000
élèves sur les spectacles vivants, les rencontres d’artistes ou encore les visites du théâtre.
En effet, la volonté municipale est d’accompagner les plus jeunes dans leur démarche de
spectateur en favorisant les rencontres et les expériences sensibles. L’important est de permettre
à tous de recevoir les spectacles dans les meilleures conditions possibles afin de connaitre le
plaisir d’être spectateur, tout en se familiarisant avec l’univers du spectacle vivant.
L’objectif de ce dossier est de proposer aux enseignants différentes pistes pédagogiques. Sous la
forme d’une boîte à outils, ce document vise à faciliter le travail d’accompagnement des élèves aux
spectacles de la saison culturelle. Il appartient à chaque enseignant d’adapter ces propositions à
l’âge et aux connaissances de ses élèves.
Le dossier s’articule de la manière suivante :
1. Le spectacle
2. La compagnie
3. L’équipe artistique
4. Le contexte artistique et culturel
5. Rencontre en « bord de scène »
6. Proposition de grille analytique
7. Annexes
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1. LE SPECTACLE
Le bruit des os qui craquent
Fable théâtrale
Par
LA CIE LE MOUTON
CARRE
D’après Suzanne Lebeau
Mise en scène : Nathalie Baussand
Avec :
Bénédicte Gougeon
Sophie Le Corre
Nicolas Massonnière
En savoir + : http://lemoutoncarre.overblog.com/
TOUT PUBLIC
Egalement présenté en tout public le mardi 24
janvier à 20 h 30 au théâtre Le Marais. Tarif C (de
5,50 à 9 €).
Elikia est une enfant ordinaire qui a vu sa vie basculer du jour au lendemain dans une guerre civile
cahotique. Enlevée à sa famille, elle devient enfant soldat. Victime, elle est aussi bourreau dans
une situation qui brouille les lois de l’éthique.
A travers Le bruit des os qui craquent, la compagnie Le Mouton Carré voudrait faire entendre avec
pudeur et lucidité la voix des enfants privés du droit d’être enfant par la voracité de la guerre. Un
texte intense qui concerne autant les adultes que les enfants.
Séance scolaire
Mardi 24 janvier
14 h 00
Théâtre Le Marais
Durée :1 h 15
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2. LA COMPAGNIE LE MOUTON CARRE
La compagnie Le Mouton Carré voit le jour en 2008 sous
l’impulsion d’un projet de création jeune public : Pinok et Barbie
de Jean-Claude Grumberg. Par la suite, seule en scène dans un
spectacle intimiste intitulé Rose, Bénédicte Gougeon mêlera avec
délectation son univers à celui d’un musicien. Rose est une
adaptation scénique du roman jeune public de Colas Gutman.
Cette dernière a reçu le Prix du Jury dans le cadre des Coups de
Pouce 2012 du Festival Au Bonheur des Mômes, et après deux
belles saisons et plus de 130 représentations, c’est avec
ravissement que la compagnie continue à partager l’histoire de
cette petite fille peu ordinaire.
Résolument tourné vers le jeune public, Le Mouton Carré aspire à explorer la diversité de ce public
en s’adressant aussi aux tout petits spectateurs avec le spectacle Ficelle créé en 2015.
Parallèlement la compagnie initie un travail de création à destination des adolescents avec Le Bruit
des os qui craquent de Suzanne Lebeau. Et parce qu’un théâtre qui s’adresse aux enfants, quel
que soit leur âge, se doit d’interpeller et d’ébranler aussi les adultes, nous tenterons, cette fois
encore, de toucher les « grandes personnes ».
Attentifs à ce que nos spectacles soient porteurs de sens et d’émotions, nous veillons à ce que
nos créations suscitent la réflexion. Ainsi, à chaque création artistique fait écho une proposition
pédagogique, permettant d’accompagner les jeunes spectateurs et de les sensibiliser à l’univers
théâtral.
Le travail de la compagnie se développe autour de la rencontre entre esthétiques théâtrales et
travail plastique. Dans cette démarche, le décor est toujours considéré comme un élément de jeu.
Fondée et dirigée par Bénédicte Gougeon, la compagnie a jusqu’alors cheminé aux côtés de la
metteure en scène Nathalie Baussand dont le regard a su se fondre dans l’univers du Mouton
Carré pour le sublimer. Cependant, étant une structure à taille humaine nous avons l’avantage de
pouvoir regrouper des compétences sans les cloisonner. Ainsi, l’équipe artistique et technique
fusionnent pour ne former qu’une seule et même équipe, capable de répondre à la spécificité de
nos spectacles. Sans parler de créations collectives, nous tendons vers une cohésion où chacun
est libre d’exercer la palette de ses capacités et surtout, où chacun peut apporter son regard et sa
sensibilité.
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3. L’EQUIPE ARTISTIQUE DU SPECTACLE LE BRUIT DES OS QUI CRAQUENT
 Nathalie Baussand, metteure en scène
Élève aux cours de théâtre du Stable Theater (Angleterre, Hastings 19881989) puis en Art Dramatique aux conservatoires du 18ème et du 20ème
arrondissement à Paris sous la direction de Danielle Richard (1989-1991),
elle continue sa formation à l’École Supérieure de Spectacle Pages de Paris
(1991-1993). Elle intègre la troupe « Image » dirigée par Chantal Nicolas
(1995) puis la Cie Jadht Théâtre (1997). Puis elle devient assistante à la
mise en scène de la Cie du Théâtre de Sarah et animatrice pour l’école de
théâtre de la compagnie (2005-2008). Elle est comédienne et metteure en
scène pour la Cie Carpe Diem de 2007 à 2013. Elle est également
animatrice théâtre en milieu scolaire et en Maisons des Jeunes et de la
Culture depuis 1992.
Mises en scène Jeune Public :
 Ficelle, Création Petite Enfance - (2015)
 Rose, adaptation du roman de Colas Gutman (2012) - Prix du Jury - Coup de Pouce 2012 Festival Au Bonheur des Mômes
 Pinok et Barbie de Jean-Claude Grumberg (2010)
 Les histoires pressées de Bernard Friot (2010)
 Am Stram Gram…, création sur le thème de l’école dans les années 40 (2008)
 Chut ! Astrid dort…, création tirée du livre « Fifi Brindacier » d’Astrid Lindgren (2004)
 Tistou les pouces verts, de Maurice Druon (2001)
Mises en scènes Tout public ou Adultes :
 « Prête-moi tes vers… », création sur les poèmes d’amour de Jacques Prévert (2011)
 Amicale mensonge, création sur le thème du mensonge (2011)
 Cabaret de la vie, création sur le temps qui passe (2010)
 De vous déplaise, création sur le thème de la séparation (2008)
 Andromaque, de Jean Racine (2007)
 Le fils, de Christian Rullier (2003-2006) - Premier prix de mise en scène à Festhéa
 Antigone de Jean Anouilh (2005)
 Théâtre sans animaux, de Jean-Michel Ribes (2004)
 Kicosaki, création sur le thème de la communication de nos jours (2004)
 Songe d’une nuit d’été, de William Shakespeare (1994)
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 Bénédicte Gougeon, Elikia, direction artistique, scénographie et costumes
Elève à la Maison du Geste et de l’Image de Paris (2000-2001),
elle poursuivra sa formation de comédienne avec Antonia
Malinova aux Cours de théâtre Florent de Paris (2001-2002)
puis avec Olivier Bordaçarre à l’école d’art La Comète à Paris
(2002-2003) avant d’intégrer la classe d’art dramatique de
Jean-Luc Galmiche au conservatoire du 18ème arrondissement
de Paris (2003-2007) et d’y obtenir son diplôme de second
cycle. C’est au conservatoire qu’elle découvre le travail du
mime et du clown qui l’amènera par la suite à s’intéresser à l’art
de la marionnette. Parallèlement à son apprentissage de
comédienne, elle suit un cursus universitaire de communication
à la Sorbonne Nouvelle de Paris et obtient en 2005 une Maîtrise
de communication. Démangée par l’envie d’approfondir son
sens plastique et d’apprendre le savoir-faire d’un métier qu’elle
pratique jusqu’alors comme autodidacte, elle entreprend une
formation de costumière à l’école des métiers du spectacle Scaenica de Montpellier (2007-2008).
Animée par l’envie d’explorer et de faire partager son propre univers artistique et plastique, elle
crée, en 2009, la compagnie Le Mouton Carré. En 2012, elle participe au stage de réflexion sur la
création pour la petite enfance organisé par L’Office Francoquébécois pour la Jeunesse,
Mélimôme (Reims, France), Les Petits Bonheurs (Montréal, Québec) et Pépite (Charleroi,
Belgique). Depuis 2010, elle enseigne également l’Art Dramatique.
Comédienne :
 Ficelle, mise en scène Nathalie Baussand - Création Petite Enfance - (2015)
 Rose, mise en scène Nathalie Baussand (En tournée depuis 2012) - Prix du Jury - Coup de
Pouce 2012 - Festival Au Bonheur des Mômes
 Pinok et Barbie, mise en scène Nathalie Baussand (2010-2014)
 Les Héroïdes d’Ovide, mise en scène Kevin Keiss (2005-2006)
 Andromaque de Racine, mise en scène Olivier Baucheron et Nathalie Baussand (2005)
 Les thrènes des roses qu’on assassine de Joseph Agostini, mise en scène de Julien
Gaunet (2003-2004)
 Le monstre Parade de Joseph Agostini, mise en scène de Julien Gaunet (2003-2004)
 Cie Aristée, Bourges, sous la direction d’Aurore Pacé (2000-2001)
Costumière :
 Cie Le Menteur Volontaire (2012)
 Cie Le Mouton Carré (Depuis 2009)
 Opéra de Nantes-Angers (2008)
 Opéra National de Bordeaux (2009)
 Cie La Machine, Nantes (2008)
 Théâtre National de Bretagne (création de la Cie François Verret), Rennes (2008)
Assistante de mise en scène de Sibel Chulliat sur La Moisissure D’Olgierd Kayak (2002)
Scénographie d’expositions : "PHOT’OEIL" et "REG’ART" (expositions de photographies), Paris
(2004)
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 Sophie Le Corre, l’infirmière
Elle fait sa première rencontre avec la scène à huit ans. Douze ans plus
tard, elle intègre une troupe professionnelle dans laquelle elle fait ses
premières armes avec des auteurs comme Musset, Shakespeare ou
encore Maupassant. En 1995, elle rejoint le Théâtre du Frêne pour la
pièce de F. Garcia Lorca La savetière prodigieuse mise en scène par Guy
Freixe. Une collaboration de plusieurs années qui l’amènera en tournée à
travers la France mais aussi en Italie, en Allemagne et jusqu'en Afrique
centrale. Puis elle travaille avec Donald Cardwell sur quatre spectacles et
en parallèle rejoint le Théâtre Carpe Diem. Elle découvre alors l'univers du
spectacle enfant avec Histoires comme ça ! de R. Kipling. Puis
s’ensuivront plusieurs créations. Elle travaille aussi avec la Cie Zambra et
avec la Cie Le Nez Au Vent pour laquelle elle signe la mise en scène du
spectacle Respire ! de F. Rouby. Avide de nouveaux défis, elle relève
celui du « seule en scène » avec Dans la loge de Marie Dorval de G. Soussen. En 2015, elle
retrouve la Cie Zambra pour laquelle elle incarne Edith Piaf dans un spectacle hommage Les mots
d’amour.
Comédienne Théâtre (dernières productions) :
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Les mots d’Amour – Spectacle hommage à Edith Piaf, mise en scène Annabelle Richefeu
(2015)
Tartuffe de Molière, mise en scène Philippe Leclaire - (2015)
Pierre et Papillon de Muriel Magellan, mise en scène Philippe Leclaire - (2014)
Coups de théâtre - Feydeau, Labiche, Courteline, mise en scène Vincent Auvet (2013)
Dans la loge de Marie Dorval de Gilbert Soussen, mise en scène Valérie Haltebourg Spectacle seule en scène (2012)
Tant d’aimes, mise en scène collective du Théâtre Carpe Diem - Lecture musicale (2011)
Don Juan d’origine de Louise Doutreligne, mise en scène : Jean-Michel Beugnet (2010)
Cavanna raconte Cavanna, mise en scène collective du Théâtre Carpe Diem - Création
autour de textes de François Cavanna (2009)
Contes magiques de R. Dahl et P. Gripari, mise en scène collective du Théâtre Carpe Diem
(2008)
Il était une fois le flamenco, mise en scène Annabelle Richefeu - Création jeune public
(2007)
Un fil à la patte de G Feydeau, mise en scène Vincent Auvet (2007)
Cabaret Lorca, mise en scène Jean-Michel Beugnet - Hommage à Federico Garcia Lorca
(2006)
Don Quichotte d’après Cervantès, mise en scène Jean-Michel Beugnet (2005)
Purgastars, mise en scène Alain Maillard - Théâtre musical (2004)
La jalousie du barbouillé et le médecin volant de Molière, mise en scène Donald Cardwell
(2003)
Virage dangereux de J.B. Priestley, mise en scène Donald Cardwell (2002)
Histoires comme ça ! De Rudyard Kipling, mise en scène collective du Théâtre Carpe Diem
(2002)
Comédienne Cinéma/Télévison :
 Petits secrets entre voisins Réal L. Smila - Rôle : Claudia Lebay
 Camping Paradis Réal P. Proteau - Rôle: Jenny
 De l’autre côté du périph’ - Long Métrage - Réal D. Charhon – Rôle : Une journaliste
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 Nicolas Massonnière, Jospeh
Elève à la compagnie l'Eygurande (1994 - 1999) , il obtient un DEUG Arts
du Spectacle Option Théâtre à la Sorbonne Nouvelle de Paris en 2000. Il
se dirige vers le Théâtre du Lierre pour approfondir le travail corporel et
vocale avec Farid Paya en 2001. Il complétera par la suite son cursus par
des stages au Samovar (2011) et à l'Ecole Internationale du mime
corporel dramatique (2013) ainsi qu'une approche dans le domaine de la
voice over (2013). Depuis 2010, il pratique les arts du cirque (tissu et
trapèze) et depuis 2012, le Flamenco. Il est également animateur théâtre
en milieu scolaire et en Maison des Jeunes et de la Culture depuis 2008.
Comédien :
 Création sur le thème du sommeil sous la direction du théâtre Carpe Diem (2014)
 Aquí no pasa nada, création autour des poèmes de Federico Garcia Lorca, mise en scène
de Céline Roux (2013)
 Création sur le thème de la Malouffe sous la direction du théâtre Carpediem (2012)
 Prête-moi tes vers, création autour des poèmes d'amour de Jacques Prévert, mise en
scène de Nathalie Baussand (2011)
 De ville en vie, création sur le thème de l'urbanisme, mise en scène de Céline Roux (2009)
 Petite Entaille de Xavier Durringer, mise en scène de Céline Roux (2009)
 Turbulences et Petits Détails de Denise Bonnal, mise en scène de Céline Roux (2008)
 Le Fils de Christian Rullier, mise en scène de Nathalie Baussand & Céline Roux (2006) Premier prix d'interprétation masculine à Festhéa
 Transport de femmes de Steeve Gooch, mise en scène de Céline Roux (2005)
 Des jours entiers des nuits entières de Xavier Durringer, mise en scène de Céline Roux
(2003)
 Les femmes savantes de Molière, mise en scène d'Olivier Baucheron (2000)
 Jordan Lachèvre, création lumière
Issu d’une formation en électrotechnique et passionné par le
spectacle depuis l'enfance, il poursuivra sa formation à Besançon,
en Diplôme des Métiers d’Art, régie de spectacle. Durant deux ans, il
travaillera aux côtés des professionnels du spectacle vivant,
notamment avec le metteur en scène de la Compagnie L’artifice,
Christian Duchange, pour une création jeune public Miche et Drate
de Gérald Chevrolet. Le spectacle jeune public l’amènera à
rencontrer les équipes du festival Méli-Môme de Reims, puis celle
de Charlevilles Mézières, au festival de la marionnette. Aujourd’hui
sollicité par différentes structures culturelles, il travail comme
régisseur lumière avec notamment plusieurs créations auprès de la
compagnie Le Mouton Carré, et de différents artistes musicaux
comme Ian Scott ou encore Dive inn. Il est aussi technicien à la
scène national du Grand R, et chez différents prestataires.
Création Lumière:
 Ficelle, Création Petite Enfance - (2015)
 Rose, mise en scène Nathalie Baussand (2012) - Prix du Jury - Coup de Pouce 2012 Festival Au Bonheur des Mômes
 Pinok et Barbie, mise en scène Nathalie Baussand (2012)
 Miche et Drate, mise en scène Christian Duchange (DMA - 2011)
 Du Vian Dans Nos Crâne, Compagnie Dolbeau Trio (2010)
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 Lucie Gerbet, création décors
Technicienne vidéo de formation, elle quitte le monde du dessin-animé
pour nourrir sa curiosité pour les arts de la rue (2004). Par la suite, elle
rejoint la compagnie Cabadzi (compagnie itinérant sous chapiteau) où
elle devient technicienne multifonction (2004-2010) : d’abord
machiniste sur D’ombres et de clowns (2004-2006), elle prend ensuite
en charge la scénographie et la régie lumière de Treizièmes à Table
(2007-2009). En parallèle à son investissement dans Cabadzi, elle se
découvre une passion pour les structures nomades et démontables,
pour les mécanismes et la machinerie ainsi que pour les décors en
général. En 2010, elle crée un sauna mobile La Roul’Hot, entresort
bien-être ou elle parvient à mêler ses différents amours : scénographie,
construction, chant et relation avec le public. Après une formation de
constructrice de décors en 2011, elle rejoint les équipes techniques
d’Angers Nantes Opéra et du Grand R et devient régisseuse de la compagnie Glö.
Scénographie et construction :
 Prends ton manteau on y va, Compagnie Glö (2013)
 La baraque foraine, Nej’Ma (2012)
 La Roul’Hot, Betty BoiBrut’ (2010)
 Emeute de souffles, Cabadzi (2009)»
 Henriii, Cabadzi (2009) »
 Treizièmes à Table, Cabadzi (2007)
 David Charrier, création musicale et univers sonore
C'est après un BTS d'architecture d'intérieure à l'école nationale supérieure
d'arts appliqués et des métiers d'arts (Olivier de Serres - 2000-2003) qu'il
se redirige vers ses premières passions, la musique et le son. Il se forme
alors à l'institut supérieur des techniques du son à Rennes (2003-2006).
Depuis, il exerce le métier de régisseur son chez divers employeurs,
travaille sur le son live de groupes musicaux, mais également sur des
projets d'installations artistiques, sonores et multimédias. Pianiste depuis
l'âge de 10 ans et passionné de musique assistée par ordinateur, il
compose et arrange au sein de plusieurs formations musicales.
Régisseur son :
 Le Grand R scène nationale, la Roche-sur-Yon
 Le Fuzz'yon, scène musique actuelle, la Roche-sur-Yon
 Société LR événement, prestataire technique, Soullans
Installations Multimédias :
 Projet Persiane, Cie à Peau d'écran (PAU)
 Cabinet de Curiosités, exposition d'Angèle Villeneuve, illustratrice, Angoulême.
Musicien :
 Aka la Troupe du son (dub rock)
 Kulbuto (rock)
 Calahan (électro)
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4. LE CONTEXTE ARTISTIQUE ET CULTUREL
 Le texte de Suzanne Lebeau
 Portrait de Suzanne Lebeau
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 Origine du projet
La vision d'un documentaire sur les enfants soldats en 2004, les commentaires des enfants
interviewés qui n'ont parfois que six ou sept ans, ont causé un choc très profond à Suzanne
Lebeau et sont à l'origine de l'écriture et du spectacle Le bruit des os qui craquent.
Il y a trois ans, j'ai été bouleversée par les regards et les récits d'enfants soldats dans un
documentaire. On parlait alors de 300 000 enfants. Aujourd'hui, en faisant des recherches pour
préparer le lancement du spectacle, je lisais qu'ils sont 500 000 intégrés dans les forces armées,
régulières ou rebelles, dans au moins quarante et un pays. Quels que soient les chiffres, ils sont
effroyables. Ces enfants ont 6 ans, 8 ans, 10 ans, 15 ans. On les kidnappe, on les enlève à leur
enfance et à leur famille, on les jette dans des guerres civiles pour les tâches que les adultes
refusent par peur ou par dégoût. Ils sont armés d'armes désuètes, chaussés de bottes trop
grandes qui les font trébucher quand ils devraient courir sauver leur vie.
Ils sont humiliés, drogués, violentés pour une obéissance parfaite, payés avec une cigarette. Ils
ont soif, ils ont faim, ils ont peur. Peur d'être tués et peur de ne pas tuer assez vite... On enlève les
garçons, on enlève aussi les filles... Et à toutes les violences, il faut ajouter les viols en série et à
répétition, les maternités impossibles, les maladies qui tuent... Je n'ai pas pu oublier et faire
comme si je ne savais pas. J'étais obsédée par les images, celles que j'avais vues et celles que
j'imaginais [...]
Suzanne Lebeau
(mot de l'auteure, Le bruit des os qui craquent, Éditions Théâtrales Jeunesse, p. 91-92)
Suzanne Lebeau travaille depuis toujours sur le monde de l'enfance, et avec des enfants. Pour
écrire Le bruit des os qui craquent, elle ne déroge pas à la règle. Confrontée à la difficulté et à la
violence du sujet pour des enfants, elle organisa des séances avec treize classes d'enfants de dix,
onze et douze ans, de différentes couches sociales, avec des professeurs intéressés, et leur
proposa, sans préparation, les images du documentaire qu'elle avait vu. La projection était suivie
d'une discussion toujours très riche révélant le grand intérêt des enfants. A la question « A-t-on le
droit de vous parler des enfants soldats ? », les enfants répondaient toujours: « Non seulement
vous avez le droit, mais vous avez le devoir de nous en parler ». Ensuite, l'auteure leur faisait
remplir un questionnaire sur « pourquoi et comment parler aux enfants de sujets aussi graves et
de réalités qu'ils ne connaissent pas » ; ils étaient libre de répondre ou non. Ainsi, à chaque fois
qu'elle avait des difficultés dans l'écriture – et ces moments furent nombreux −, elle retournait à
ces paroles d'enfants, passionnées et sincères, qui la nourrissaient et la soutenaient.
 Thématique des enfants-soldats
C’est le sujet douloureux des enfants-soldats qui est au cœur de ce texte. Pourquoi et comment
raconter l’histoire de ces enfants privés d’enfance ? Comment dire le monde tel qu’il est ? Sans
voyeurisme ? Pour Suzanne Lebeau, l’écriture se doit aussi « de dire le monde tel qu’il est, jusque
dans ses retranchements les moins glorieux ».
Pour son texte, Suzanne Lebeau a mené des recherches poussées sur la situation des enfants
soldats dans le monde, mais, surtout, elle est partie en République démocratique du Congo
rencontrer et travailler avec Amisi et Yaoundé, ex-enfants soldats de douze à dix-sept ans. C'est
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leur parole qui a permis à l'auteure de pouvoir écrire « les couleurs et les odeurs de leur quotidien
», si difficiles à appréhender pour ceux qui ne le connaissent pas.
Qu’est ce qu’un enfant-soldat ?
Le terme enfant-soldat désigne toute personne âgée de moins de dix-huit ans qui fait partie d’une
force armée ou d’un groupe armé. Cette personne peut exercer différentes fonctions telles que
cuisinier, porteur, messager, soldat, etc. Cette définition englobe aussi les filles recrutées à des
fins sexuelles et pour des mariages forcés. Elle ne concerne donc pas uniquement les enfants qui
sont armés ou qui ont porté des armes.
Cette définition basée sur les principes adoptés au Cap-Afrique en 1997.
En racontant une histoire sur les enfants soldats, l’auteure fait une action pour eux : elle révèle leur
existence au plus grande nombre et notamment aux plus jeunes. C’est une manière de lutter, de
s’engager pour une plus grande reconnaissance des droits humains. Par ce texte elle nous
interroge également sur le traitement a posteriori de ces enfant-soldats, sur leur place et leur
réinsertion dans la société car : « si le fusil tue le corps de celui qui a peur, il tue aussi l'âme de
celui qui le porte. ».
Ainsi, pour plus de portée, Suzanne Lebeau a voulu oublier les statistiques, les données objectives
et les mises en contexte. Le texte se veut sans cadre spatio-temporel défini, il est une plongée
dans le pouvoir cathartique des images et des émotions. Dès lors, la didascalie de la première
comparution précise à propos de l'infirmière : « Il n'est pas important de savoir où et pourquoi elle
témoigne. Seul le témoignage importe ». Si la réalité crue n'est pas gommée, jamais le texte ne
tombe dans le voyeurisme, le sensationnalisme ou le misérabilisme. Avec ce récit Suzanne
Lebeau cherche, par une écriture sensible et vraie, à provoquer chez le spectateur une prise de
conscience.
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 L’adaptation du texte au théâtre
 La note d’intention de Nathalie Baussand et Bénédicte Gougeon
Quel est ce bruit des os qui craquent ? A quoi pourrait bien ressembler ce craquement ? A quoi
nous renvoie donc cette image sonore inquiétante ? Le titre de la pièce, qui impose une perception
sensorielle forte, nous laisse présager que l’intention de l’auteure n’est pas documentaire, mais
plutôt empreinte de la volonté de nous amener au cœur du drame humain.
Le challenge de cette création est donc de trouver le juste endroit du jeu d’acteur. Un jeu tourné
vers l’intime, vers la profondeur et l’intensité, mais qui, à l’image du langage de Suzanne Lebeau,
préfère l’évocation et l’émotion à la leçon de vie où à la démonstration. Un jeu qui, loin du pathos,
vise à faire émerger un instant de vérité intérieur et de conscience politique.
Pour porter visuellement cette parole, nous ne pouvions opter que pour une scénographie sobre et
épurée, une scénographie qui tente de marier poésie et réalisme.
Ainsi, nous avons choisi de faire évoluer les comédiens sur un plateau uniquement peuplé de
cordes.
Des cordes qui, des cintres au plancher, viennent lacérer l’espace de leur verticalité.
Des cordes qui peuvent découper l’espace de lignes rigides mais aussi plier ou onduler.
Des cordes que l’on peut ramasser, nouer, tirer, embrasser, emmêler, arracher, grimper…
Un seul élément plastique mais une multitude de signifiants possibles. Un matériau unique et
ambigu qui peut aussi bien entraver celui qui s’y emmêle que retenir celui qui s’y accroche.
Une corde comme un lien tenu vers un retour à la vie pour ces enfances ravies par la guerre Une
corde non pour s’y pendre, mais pour s’y accrocher, ne pas renoncer à l’acharnement à être, à
continuer. Continuer, croire, rêver encore. Ne pas accepter que l’on mutile l’humanité et
l’imaginaire.
 Choix de décors et mise en scène
L’équipe de la compagnie Le Mouton carré a choisi de réaliser une adaptation théâtrale du texte
de Suzanne Lebeau Le bruit des os qui craquent qui traite des enfants-soldats. S’il n’est pas
évident de s’approprier un tel sujet au risque d’être trop moralisateur, Nathalie Baussand et
Bénédicte Gougeon ont fait le choix d’une scénographie et d’un décor simple et épurée en accord
avec le texte à l’écriture juste et honnête.
Le décor et les accessoires
Les cordes, aux évocations multiples (sauver, tuer, retenir…), disposées sur le plateau constituent
l’essentiel du décor. Un décor volontairement abstrait pour laisser place à l’imagination de chacun.
Il revient donc au spectateur de se plonger dans ce décor qui bouge et se transforme au fur et à
mesure qu’Elikia et Joseph progressent dans leur fuite. De plus, les nappes sonores (entre
bruitages et compositions musicales) et les effets de lumières viennent renforcer la projection du
spectateur dans l’univers des deux enfants.
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Seule la kalachnikov que porte Elikia durant tout le spectacle renvoie directement et brutalement
au propos de la pièce. Cette arme est portée par Elikia comme on porte une peluche, objet
symbolique et transitionnel que l’enfant garde contre lui pour se rassurer. Cet accessoire a été
voulu d’une facture la plus réaliste possible par l’équipe artistique : poids, taille, matériau, tout y
est. Cela permet de donner plus de force au propos.
Le cahier qui accompagne toutes les comparutions d'Angelina, l’infirmière, est également un objet
essentiel de l’histoire. Il s’agit du cahier rédigé par d'Elikia parce que « les mots de la bouche ne
peuvent pas tout raconter, qu'ils sont trop près de la haine et de la vengeance ». En effet, ce n’est
pas Elikia elle-même qui raconte son histoire mais bien Angelina qui par le biais de ce cahier
rédigé par la jeune fille témoigne et interpelle sur la condition des enfants-soldats. C’est par cet
objet qu’est révélé l’histoire d’Elikia (son enlèvement, les brutalités dont elle a été victimes, ses
pensées, ses peurs…).
La mise en scène
L’espace scénique se découpe en deux, comme les deux temps de la narration. D’un côté, le
temps du passé et de la narration, celui de la fuite d’Elikia et Joseph et de l’autre, le temps du
présent, celui du témoignage rapporté par l’infirmière Angelina. En effet, dix scènes alternent avec
dix comparutions. Les scènes racontent la fuite des deux enfants, jusqu'à leur arrivée à l'hôpital.
Les comparutions d'Angelina rapportent son témoignage, et celui d'Elikia, notamment par la lecture
du cahier qu'elle a écrit.
Les comparutions appartiennent au temps réel, au temps de référence, alors que les scènes de la
fuite appartiennent au passé, au temps de la mémoire qui ne veut ni ne peut oublier. Deux espacetemps cohabitent grâce à l'artifice du théâtre qui permet de mettre en présence et en parallèle
deux mondes, deux temps qui existent l'un et l'autre, qui se répondent. D’un côté le décor de
cordes, référence aux différents paysages dans lesquels évoluent Joseph et Elikia et, de l’autre,
l’espace sobre, vide et frontale d’une salle de commission où témoigne Angelina.
Ainsi, la parole d'Angelina peut annoncer ou faire écho aux scènes, elle peut interpeller son
auditoire ou le laisser le temps d'une question ; elle met toujours en contexte l'histoire d'Elikia et de
Joseph. Angelina s'adresse aux membres d'une commission ; isolée par la lumière qui arrive de
face, Elle est seule face à ses interlocuteurs, avec le cahier d'Elikia. Cette mise en scène, avec
ses hésitations, ses silences, ses émotions, donne l'illusion du non jeu, l'impression que le texte
naît de l'instant même.
Pour aller + loin :
En amont :

S’interroger sur le titre de la pièce, les visuels du spectacle, la notion d’enfant-soldat…
En aval :

L’adaptation d’un texte au théâtre. Plusieurs adaptations du texte existent dont celle de la compagnie de
Suzanne Lebeau, Le Carrousel. Il serait intéressant de pouvoir comparer les choix de mise en scène.

La mise en scène de la compagnie Le Mouton Carré

Le rapport d’une œuvre à son genre littéraire (entre récit, témoignage et journal)

La place du témoignage et de la mémoire dans l’histoire contemporaine

L’engagement de l’art et des artistes : doivent-ils dénoncer ?
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5. LA RENCONTRE « EN BORD DE SCENE »
Dans la mesure du possible, au cœur de la salle de spectacle, un temps d’échange avec les
artistes a lieu après la représentation. Cette rencontre dite « en bord de scène » fait de l’élève un
spectateur privilégié. A cette occasion, les artistes abordent leurs parcours, dévoilent les phases
d’élaboration du spectacle. Cette rencontre-discussion est également l’occasion de poser des
questions et d’évoquer avec les artistes leur ressenti du spectacle. Cette expérience donne à
l’élève une approche de la scène et du spectacle, côté coulisses.
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6. PROPOSITION DE GRILLE ANALYTIQUE
Pour aider à l’analyse et à la lecture raisonnée du spectacle, on peut prendre appui sur une grille
qui met en avant les différents champs d’un spectacle vivant : forme, récit, organisation, espace,
son… Il s’agit alors de revenir avec le plus de précisions possible sur certains éléments du
spectacle, sans entrer dans le subjectif. Cette phase s’intéresse davantage à tout ce qui participe à
la construction d’un spectacle, s’interroger sur la forme pour mieux saisir le fond. Par la suite, la
description la plus précise et objective possible servira de matière à l’élève pour élaborer une
analyse critique et argumentée du spectacle.
 Grille d’analyse du spectacle (à adapter à l’âge des élèves)
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7. ANNEXES
1. Extraits du spectacle
2. Visuels du spectacle
3. Bibliographie
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Annexe 1 : personnages, lieux, table des matières
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Annexe 2 : Extraits
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21
Annexe 3 : visuels du spectacle
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 AUTOUR DE « LE BRUIT DES OS QUI CRAQUENT »
Site de la compagnie « Le Mouton Carré »
http://lemoutoncarre.com/
Suzanne Lebeau, Le bruit des os qui craquent, Editions Théâtrales jeunesse, 2008.
 POUR ALLER PLUS LOIN
Sur Suzanne Lebeau
Itinéraire d’auteur, Suzanne Lebeau, entretien avec Joël Jouanneau, Edition CNES – La
Chartreuse, 2002.
Sur les enfants et la guerre
Romans/témoignages
Ishmael Beah, Le Chemin parcouru, Mémoires d’un enfant soldat, Presses de la Cité, 2008.
China Keitetsi, La Petite Fille à la kalachnikov, Edition GRIP, 2004.
Ahmadou Kourouma, Allah n’est pas obligé, Edition Seuil, 2000.
Théâtres
Philippe Aufort, Le Mioche, L’école des Loisirs/Pastel, 2004.
Nathalie Papin, Yolé tam Gué, Ecole des Loisirs, collection « Théâtre », 2002.
Lilian Atlan, Monsieur Fugue et le mal de terre, Ecoles des Loisirs/pastel, 2000.
Daniel Danis, Le pont de pierre et la peau d’images, Ecole des Loisirs, collection « Théâtre »,
1996.
Mangas/BD
Akira Fukaya, Enfant soldat, tomes I et II, Edition Delcourt/Tonkam, 2009.
Jean-Philippe Stassen, I comb Jesus et autres reportages africains, Edition Futuropolis, 2015.
Boinet/Bonifay/Derenne/Barroux, Les oubliés : l’ogre d’Ouganda, Bamboo Editions, 2005.
Films
Newton Aduaka, Ezra, Atlantis, 2007.
Jean-Stéphane Sauvaire, Johnny mad dog, distribute par TFM Distribution, 2007.
Edward Zwick, Blood Diamond, distribué par Warner Bros France, 2006.
Kim Nguyen, Rebelle, 2012.
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Autres textes
Déclaration des droits de l’enfant, 1959
http://www.humanium.org/fr/normes/declaration-1959/texte-integral-declaration-droits-enfant-1959/
Convention internationale des droits de l’enfant, 1989
https://www.unicef.fr/sites/default/files/convention-des-droits-de-lenfant.pdf
Dossier d’Amnesty international sur les enfants-soldats
http://www.amnestyinternational.be/IMG/pdf/dossierenfantssoldats-2.pdf
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