Doc 1 : Malgré des formes très variées le plan d’organisation des êtres vivants est sous le contrôle d’une famille de gènes
homologues (les gènes Hom pour les invertébrés et Hox pour les vertébrés)
Doc 2 : Le gène HoxD13 s’exprime d’une manière plus durable et dans une zone plus étendues lors du développement de l’embryon
de souris que lors du développement de l’embryon d’un poisson zèbre. ce qui aboutit à la formation d’un membre supérieur
typique des vertébrés tétrapodes (humérus, radius-cubitus, doigts) alors que chez le poisson l’expression est plus limitée en surface
et dans le temps aboutissant à la mise en place d’une nageoire.
La mise en place du membre supérieur d’un poisson et d’une souris n’est pas liée à des gènes différents. Les différences ont pour
origine le lieu et le temps d’expression du gène HoxD13.
Doc 3 : Les pinsons des iles Galápagos ont des becs très divers liés à leur nutrition (petit bec pointu insectivore, gros bec
granivore…)
La formation du bec se fait à l’état embryonnaire, et est sous le contrôle d’un gène nommé Bmp4. Ce gène présente d’importante
similitude chez tous les types de pinsons. C’est l’expression de ce gène au niveau de la tête qui aboutira aux différents becs.
Si le Bmp4 est sous exprimé le bec sera petit , surexprimé il sera épais et crochu et exprimé « normalement » il sera moyen et
pointu.
Conclusion : Ainsi les variétés de phénotypes ne dépendent pas que des variétés alléliques mais reposent aussi sur la foçon dont un
même gène s’exprime lors du développement. De ce faite les gènes du développement par leur fonctionnement participe à la
diversité des forme de vie.
Complément :
Lors de son voyage au Galápagos, Darwin a découvert une diversité importante de pinsons. Ces derniers différaient notamment par leurs tailles et
la forme de leurs becs. Darwin établit un lien entre la forme des becs des oiseaux et le régime alimentaire de ces derniers. Il expliqua la diversité
des pinsons sur les différentes îles, par une diversification à partir d’une même espèce ancestrale. Ainsi en fonction des ressources alimentaires
présentes sur les îles les pinsons ayant le bec le plus adapté ont survécu. Au cours des générations et aléatoirement, certaines modifications du
bec se produisent. La ressource alimentaire restreinte (pression de sélection du milieu) sélectionne les oiseaux dont le bec et le plus adapté
(variable selon les îles). C’est le mécanisme de sélection naturelle.
Darwin n’avait aucune idée de la notion de gène. Il ne pouvait donc pas savoir quels « éléments » du pinson étaient modifiés aléatoirement. On sait
aujourd’hui que ce sont les gènes (mutations génétiques) qui peuvent être modifiés au hasard.
Sélection naturelle= Sélection par l’environnement d’un l’allèle apportant un avantage (ou évitant un désavantage) à l’individu qui le porte. Les
individus favorisés se reproduisent plus et transmettent donc plus l’allèle sélectionné aux générations suivantes.
Dans le cas du bec des pinsons, c’est le gène Bmp 4 qui peut être modifié par mutation. Ce gène intervient lors du développement embryonnaire
(gène de développement), et peut être soit surexprimé soit sous exprimé.
Pour démontrer le lien entre Bmp4 et la forme du bec on peut étudier les expériences de transfert de gène réalisée en 2004. En transférant dans
les cellules embryonnaires frontales de poulet un gène Bmp4 surexprimé, on constate qu’au 10ème jour après la fécondation, l’embryon possède un
bec plus haut et plus large que le témoin. Au contraire l’introduction d’un gène sous-exprimé de Bmp4 induit une diminution de la taille du bec
par rapport au témoin (embryon au gène Bmp4 non modifié). Bmp4 est donc bien impliqué dans la mise en place du bec et sa morphologie. Selon
l’intensité de son expression le même gène aboutira à des becs différents
Les études de 2004 montrent que selon les espèces de pinsons, l’expression du gène au stade 4,5 jours du développement est variable. Les espèces
ayant à l’âge adulte un bec fin (Geospiza difficilis, Geospiza scandens) n’expriment pas ce gène (aucune transcription à partir du gène Bmp4). Au
contraire les espèces à gros bec (Geospiza fortis ou Geospiza magnirostris) expriment fortement le gène.
La diversité de bec dépend donc du timing de l’expression du gène Bmp4.
Au stade 5,5 jours toutes les espèces expriment Bmp4, mais à des degrés diverses. Les espèces à gros bec l’expriment très fortement et dans de
nombreuses cellules embryonnaires du futur bec. Au contraire les espèces à petit bec expriment faiblement Bmp4 et dans peu de cellules.
Selon le degré d’expression et la localisation de l’expression de Bmp4, le bec formé à une morphologie variable.
Conclusion :
Darwin avait mis en évidence la diversification des espèces de pinson à partir d’une espèce ancestrale par sélection naturelle (les pinsons ayant un
bec plus adapté aux ressources alimentaires de l’île étant favorisés).
On sait aujourd’hui que les variations de la forme du bec sont liées au timing et degré d’expression du gène Bmp4 (gène architecte). Ainsi une
modification aléatoire de Bmp4 dans une population de pinson, peut conduire à une nouvelle forme de bec, qui sera ou non avantageuse. On
explique génétiquement la sélection naturelle de Darwin.