collection “A la découverte des religions”
NOTES - ISLAM
LE CORAN
Le Coran, en arabe Qur’ân (récitation), regroupe 114 sourates réparties en trente sections pour en faciliter la récitation mensuelle.
Ces 6236 versets ont été transmis entre 610 et 632 à La Mecque et à Médine. Dans les années qui suivent la mort de Mohamed,
les feuillets sont rassemblés, puis une version définitive est établie et sa récitation fixée.
Pour les musulmans, le Coran est la Parole même de Dieu, calqué sur un modèle céleste et révélé à Mohamed par l’ange Gabriel,
à partir de l’injonction: «Lis, car ton Seigneur est très généreux! il a enseigné par la plume; il a enseigné à l’homme ce qu’il ne
savait pas.» (sourate Al-’Alaq, 96,3-5). Pour les musulmans, le Coran corrige les Ecritures qui l’ont précédé, Torah et Evangile
notamment. Considéré comme inimitable et proprement intraduisible, il est constitué de brèves séquences traitant de la foi en Dieu,
de la vie des prophètes, d’exhortations morales, de prescriptions juridiques et de questions pratiques. Le Coran aborde de
nombreux aspects de la vie religieuse, sociale et familiale.
Source première de la foi et de la pratique musulmanes, le Coran est complété par les hadiths, les paroles et les actes de
Mohamed, réunis dans des recueils pour constituer la sunna, la tradition du Prophète. Au cours des siècles, le Coran a fait l’objet
d’importants commentaires. Récité en psalmodiant et appris par cœur, le Coran imprègne la vie quotidienne des musulmans; ses
versets sont calligraphiés et les enfants apprennent souvent à lire et à écrire l’arabe avec la première sourate. Son influence
linguistique et culturelle a marqué l’ensemble des sociétés musulmanes, bien au-delà du monde arabe.
Jean-Claude Basset
© Editions Enbiro, Lausanne (Suisse) 2012
Toute reproduction sous quelque forme que ce soit, mécanique ou électronique, n’est autorisée qu’avec un accord préalable écrit.
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NOTES - RELIGIONS (GÉNÉRAL)
LES RACINES DU MONOTHÉISME BIBLIQUE ET CORANIQUE
Rappelons que juifs, chrétiens et musulmans ne sont pas les détenteurs exclusifs du monothéisme, même s’ils ont largement
contribué à sa diffusion sur la surface de la terre. On peut citer la tentative de l’Egyptien Akhenaton, à l’époque de Moïse, ou
encore la réforme du Perse Zarathushtra en faveur d’Ahura Mazda quelques siècles plus tard. Sur le continent indien, il y a bien
sûr la communauté sikhe qui s’inspire, il est vrai, de l’islam, mais aussi un grand nombre d’hindous, qui adorent un seul Dieu sous
des noms et des représentations différentes.
Dans la péninsule arabique à l’époque de Mohamed, le monothéisme était représenté par des tribus acquises à la foi juive ou à la
foi chrétienne; celui-ci cœxistait avec le polythéisme local qui associait un dieu supérieur à une série de divinités masculines et
féminines. Ce dieu s’appelait Allah, que les orientalistes considèrent comme une contraction de al-ilah, le Dieu – de la même racine
sémitique que El et Elohim en hébreu – alors que les musulmans y voient le nom propre de Dieu. Pour conforter sa prédication du
Dieu unique, Mohamed s’appuie explicitement sur les révélations antérieures, juive et chrétienne. Cependant, s’il y a eu
manifestement des contacts, Mohamed se défend de toute forme d’emprunt ou de dépendance, tout particulièrement après la
rupture avec les juifs de Médine.
Il est dit dans le Coran à propos d’Abraham qu’il «n’était ni juif ni chrétien. Il était fidèle et soumis (en arabe: muslim). Et il n’était
pas parmi les associateurs» (sourate 3,67). Pour Mohamed, Abraham est le prophète type du monothéisme qui a détruit les idoles
de son père et rompu avec le polythéisme de son peuple. De même que les juifs se rattachent généalogiquement – et les chrétiens
spirituellement – à Abraham par Isaac, les musulmans arabes s’y rattachent, quant à eux, par Ismaël, le fils d’Agar l’Egyptienne.
Juif, chrétien ou musulman, le monothéisme prend des tonalités différentes. Dans le cas d’Israël, il faut attendre le retour de l’exil
babylonien au VIesiècle avant notre ère pour que les juifs croient en un Dieu unique et désormais universel (YHWH), par-delà le
lien avec le peuple d’Israël: «Nul autre n’est Dieu en dehors de moi; un Dieu juste et qui sauve, il n’en est pas, excepté moi» (Esaïe
45,21).
Les chrétiens, pour leur part, témoignent d’un monothéisme nuancé, étant donné leur foi en l’incarnation – qui fait de Jésus, Fils de
Dieu, un médiateur entre Dieu et les humains – ainsi qu’en la Trinité qui associe l’Esprit à la réalité divine. Au contraire, l’islam
atteste d’un monothéisme radical qui récuse tout lien entre le créateur et la créature et qui ne connaît de Dieu que ce qu’il dit de
lui-même dans le Coran. Associer qui ou quoi que ce soit à Dieu demeure jusqu’à aujourd’hui le péché par excellence pour lequel il
n’y a pas de pardon; de là découle le refus de toute image et de toute médiation.
Nonobstant ces différences, juifs, chrétiens et musulmans ont en héritage commun non seulement la foi en un Dieu unique et
universel, créateur de toutes choses, mais aussi en un Dieu personnel qui communique sa parole à des prophètes, fait alliance –
pose un pacte – avec les humains appelés à répondre par leur engagement dans la perspective d’un jugement dernier, placé sous
le signe de la miséricorde divine.
Jean-Claude Basset
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NOTES - HISTOIRE ET SOCIÉTÉ
L'ARABIE AU TEMPS DE MOHAMED
L’islam a ses racines en Arabie. La région correspond à l’actuelle péninsule arabique, bordée de trois côtés par la mer et séparée
de l’Asie par le désert. Le Yémen, au sud, rassemblait plusieurs royaumes prospères (grâce au commerce des épices et de
l’encens) et constituait la seule terre fertile de cette immense région, dominée par les déserts de pierres et de sable.
Au nord, les Arabes avaient pénétré la Syrie et créé, vers le IIesiècle avant J.-C., le royaume de Petra, puis celui de Palmyre.
Quant à l’Arabie centrale, elle était marquée par la vie bédouine. Ces éleveurs nomades, qui déplaçaient leurs tentes au gré des
pâturages, maintenaient des liens familiaux puissants fondés sur des valeurs communes, telles que le courage, l’honneur et le
devoir d’hospitalité. Dans cette région, il n’y avait pas d’Etat organisé mais des cités marchandes, dirigées par des tribus
sédentarisées. La Mecque était la plus importante de ces cités commerçantes: carrefour vers le Yémen, l’Egypte et la
Mésopotamie, la ville était aussi le passage obligé entre l’Arabie du Sud et l’Arabie du Nord.
L’Arabie connaissait alors une grande diversité de cultes. Diverses religions polythéistes y cohabitaient, mêlant des traditions
d’origine syro-palestinienne et la cosmologie de la Mésopotamie, dominée par les divinités astrales de Shams (le soleil) et Qamar
(la lune). Les cités yéménites avaient édifié des temples, tandis que chez les Arabes des oasis, le culte totémique des éléments
naturels s’associait à la crainte des esprits malins (les djinns).
Dans ces mêmes oasis, à Yatrib notamment, vivaient des tribus juives influentes. Dans le nord et dans le sud, des communautés
chrétiennes s’étaient formées. Les Arabes côtoyaient donc, de près ou de loin, les deux religions monothéistes. La Mecque, bien
avant l’islam, était un centre de pèlerinage religieux consacré à différentes divinités, telles al-Lat, al-Ouzza ou Manat, avec un Dieu
supérieur, al-Illah. En faisant briser les idoles païennes en 630, Mohamed mettra un terme à cette pluralité, imposant le pèlerinage
monothéiste à La Mecque comme l’un des cinq piliers de l’islam.
Collectif Enbiro
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NOTES - ISLAM
LES CINQ PILIERS DE L'ISLAM
De la profession de foi au pèlerinage
Les cinq piliers sont les obligations cultuelles majeures de l'islam, auxquelles sont astreints tous les croyants à partir de la puberté
– sauf circonstances exceptionnelles. Ces piliers sont stipulés dans le Coran et attestés par la Tradition.
La chahada ou profession de foi
Chahada signifie, en arabe, attestation ou témoignage. C'est la profession de foi, qui est le premier et le plus important pilier de
l'islam. Elle consiste à prononcer une formule: «Il n'est de dieu que Dieu et Mohamed est son prophète.». Par cette formule, les
croyants attestent de leur foi en Dieu, affirment l’unicité de la divinité, et reconnaissent la mission du prophète de l’islam. La
récitation de la chahada a une double conséquence: d'une part, elle fait de celui ou celle qui la récite un-e musulman-e qui entre
dans la communauté des croyants; d'autre part, elle constitue un signe de reconnaissance.
Les salat, ou cinq prières quotidiennes
Dès la puberté, chaque croyant-e doit prier cinq fois par jour, à l'appel du muezzin: à l'aube (sobh), à midi (zohr), l'après-midi (aasr),
au coucher du soleil (maghreb) et le soir (iicha). La prière, ou salat, peut se pratiquer en tout lieu, à l'exception des cimetières et
des abattoirs. Celle du vendredi midi doit se dire en communauté, dans une mosquée ou un espace dévolu à cet effet, sous la
conduite d'un imam qui prononce un prêche ou sermon.
Avant de prier, les croyants doivent se purifier. Ils procèdent donc à des ablutions rituelles codifiées, à l’eau, sinon avec une pierre.
Les petites souillures sont ôtées par des ablutions mineures en dix étapes (les mains, le visage et les pieds). Les souillures
majeures (par exemple après une relation sexuelle) nécessitent une ablution de tout le corps (sourates 4,43; 4,77…). Les croyants
peuvent ensuite commencer leur prière, avec une intention pure et un recueillement complet. Ils se tournent en direction de La
Mecque (indiquée dans les mosquées par la niche du mihrab) et commencent par réciter la fatiha, littéralement “l'ouverture”, la
première sourate du Coran. Outre la récitation de passages du Coran, la prière comprend un ensemble de gestes et une série de
prosternations codifiés, qui varient légèrement selon les écoles et les confessions.
Ces prières ont, pour les musulmans, une valeur d'adoration. Elles les purifient des fautes légères et les poussent à accomplir de
bonnes actions, selon le souhait de Dieu. Elles sont aussi l'occasion, pour les croyants, de parler à Dieu et de le remercier de ses
bienfaits.
D'autres formes d'adoration existent dans l'islam, hormis les cinq prières rituelles: les prières de demande, de louange […]; la
récitation du “chapelet musulman” des 99 beaux noms de Dieu; ou encore la lecture méditative du Coran.
La zakat ou aumône
La zakat est l'aumône légale obligatoire, contribution financière que doit verser tout musulman qui en a les moyens pour venir en
aide en particulier aux plus pauvres de la communauté. Elle doit provenir de gains légitimes et honnêtes. Mentionnée dans
trente-trois versets du Coran (voir par exemple sourate 9,103), elle comporte une dimension sociale de justice, ainsi qu'une
dimension de purification. La zakat a évolué avec les conditions économiques des sociétés islamiques: alors qu'aux premiers temps
de l'islam, on portait secours aux voyageurs, aujourd'hui l'aumône est institutionnalisée. Dans certains pays musulmans, elle est
intégrée dans les impôts. Dans les autres pays, y compris non musulmans, elle est versée par les fidèles par le biais d'associations
musulmanes ou de mosquées. Un autre type d'aumône, la sadaqa, correspond à tout don spontané à un mendiant comme à un
proche, et a les mêmes vertus de piété.
Le sawm ou jeûne du Ramadan
Le jeûne dure les 29 ou 30 jours du mois de Ramadan, le neuvième mois du calendrier (lunaire) musulman. Ses dispositions sont
précisées dans le Coran (sourates 2,183 à 187): commençant un peu avant l'aube, il s'achève après le crépuscule, au moment de
la première prière du soir, et consiste à s'abstenir de manger, de boire, de fumer et d'avoir des relations sexuelles, mais aussi à
s'interdire de jurer ou de se livrer à la violence. C'est un temps de prière, de recueillement et de lecture du Coran.
Le jeûne célèbre la révélation du Coran – qui correspond à la 27enuit, dite nuit du Destin ou du décret. Il est obligatoire pour tout
musulman pubère, en état de force suffisant – les malades et les voyageurs en sont dispensés, les jours de jeûne omis étant
remplacés par autant de jours jeûnés ultérieurement.
Chaque soir, la rupture du jeûne se déroule dans une atmosphère festive. À la nouvelle lune, le mois de Ramadan s'achève avec
Aïd al-Fitr, première journée de retour à la normale, fériée dans tous les pays musulmans.
Le hajj ou grand pèlerinage
Le grand pèlerinage (ou pèlerinage communautaire) à La Mecque a lieu durant le mois de dhoul hijja, le douzième du calendrier
musulman, au cours duquel est célébré Aïd al-Adha, fête commémorant le sacrifice d'Abraham. C'est un rite exceptionnel, que les
musulmans doivent accomplir au moins une fois dans leur vie, à condition d'en avoir les moyens physiques et matériels.
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Ses différentes étapes sont codifiées par le Coran (voir par exemple sourates 2,158 et 2,196-200). Le hajj commence au huitième
jour de dhoul hijja […]. Après les ablutions rituelles, les pèlerins (hommes) revêtent deux pièces de tissu blanc non cousues
(l'ihram) et récitent des prières exprimant leur soumission à Dieu. Entrés en état de pureté, ils ne peuvent, jusqu'à la fin du
pèlerinage, le 12 de dhoul hijja, se couper les cheveux ou les ongles, chasser ou avoir des relations sexuelles.
Avant de partir pour la vallée de Mina, les fidèles tournent sept fois autour de la Kaaba, temple cubique situé au centre du
sanctuaire de La Mecque, puis effectuent le trajet entre les monts de Safa et de Marwa, pour commémorer la course désespérée
d’Agar, servante d'Abraham, à la recherche d’eau pour sauver son fils Ismaël de la mort.
Le deuxième jour du pèlerinage est consacré à la demande de pardon pour les fautes des pécheurs: les croyants se rendent dans
la plaine d'Arafat, à une vingtaine de kilomètres de La Mecque.
Le troisième jour du pèlerinage, celui de la grande fête du sacrifice, honore Abraham qui a accepté de sacrifier son fils (Ismaël,
selon la tradition musulmane, et non Isaac comme le dit la Bible) avant que Dieu envoie l'ange Gabriel substituer un mouton à
l'enfant.
Le quatrième jour du pèlerinage, dans la vallée de Mina, est consacré à la méditation et au rite de la lapidation […]: les pèlerins
lancent des pierres sur trois stèles symbolisant le démon, se protégeant ainsi définitivement du mal.
Le dernier jour du pèlerinage se déroule à La Mecque, les croyants tournent à nouveau sept fois autour de la Kaaba. Les
pèlerins, dont les péchés antérieurs ont été effacés, portent, à leur retour à la vie civile, le nom de hajj (hajja pour les femmes),
«celui qui a accompli le pèlerinage».
Le petit pèlerinage ou omra, dit aussi pèlerinage privé (voir sourate 2,196), est une recommandation, non une obligation. Il se limite
aux rites de La Mecque et des environs proches et peut avoir lieu à tout moment de l'année, en dehors de la période du hajj.
Mélissa Chemam, © Le Monde des Religions - janvier 2007
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