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NOTES - ISLAM
LE CORAN
Le Coran, en arabe Qur’ân (récitation), regroupe 114 sourates réparties en trente sections pour en faciliter la récitation mensuelle.
Ces 6236 versets ont été transmis entre 610 et 632 à La Mecque et à Médine. Dans les années qui suivent la mort de Mohamed,
les feuillets sont rassemblés, puis une version définitive est établie et sa récitation fixée.
Pour les musulmans, le Coran est la Parole même de Dieu, calqué sur un modèle céleste et révélé à Mohamed par l’ange Gabriel,
à partir de l’injonction: «Lis, car ton Seigneur est très généreux! il a enseigné par la plume; il a enseigné à l’homme ce qu’il ne
savait pas.» (sourate Al-’Alaq, 96,3-5). Pour les musulmans, le Coran corrige les Ecritures qui l’ont précédé, Torah et Evangile
notamment. Considéré comme inimitable et proprement intraduisible, il est constitué de brèves séquences traitant de la foi en Dieu,
de la vie des prophètes, d’exhortations morales, de prescriptions juridiques et de questions pratiques. Le Coran aborde de
nombreux aspects de la vie religieuse, sociale et familiale.
Source première de la foi et de la pratique musulmanes, le Coran est complété par les hadiths, les paroles et les actes de
Mohamed, réunis dans des recueils pour constituer la sunna, la tradition du Prophète. Au cours des siècles, le Coran a fait l’objet
d’importants commentaires. Récité en psalmodiant et appris par cœur, le Coran imprègne la vie quotidienne des musulmans; ses
versets sont calligraphiés et les enfants apprennent souvent à lire et à écrire l’arabe avec la première sourate. Son influence
linguistique et culturelle a marqué l’ensemble des sociétés musulmanes, bien au-delà du monde arabe.
Jean-Claude Basset
© Editions Enb iro, Lausanne (Suisse) 2012
Toute reproduction sous quelque forme que ce soit, mécanique ou électronique, n’est autorisée qu’avec un accord préalab le écrit.
27.09.2012 21:32
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NOTES - RELIGIONS (GÉNÉRAL)
LES
RACINES DU MONOTHÉISME BIBLIQUE ET CORANIQUE
Rappelons que juifs, chrétiens et musulmans ne sont pas les détenteurs exclusifs du monothéisme, même s’ils ont largement
contribué à sa diffusion sur la surface de la terre. On peut citer la tentative de l’Egyptien Akhenaton, à l’époque de Moïse, ou
encore la réforme du Perse Zarathushtra en faveur d’Ahura Mazda quelques siècles plus tard. Sur le continent indien, il y a bien
sûr la communauté sikhe qui s’inspire, il est vrai, de l’islam, mais aussi un grand nombre d’hindous, qui adorent un seul Dieu sous
des noms et des représentations différentes.
Dans la péninsule arabique à l’époque de Mohamed, le monothéisme était représenté par des tribus acquises à la foi juive ou à la
foi chrétienne; celui-ci cœxistait avec le polythéisme local qui associait un dieu supérieur à une série de divinités masculines et
féminines. Ce dieu s’appelait Allah, que les orientalistes considèrent comme une contraction de al-ilah, le Dieu – de la même racine
sémitique que El et Elohim en hébreu – alors que les musulmans y voient le nom propre de Dieu. Pour conforter sa prédication du
Dieu unique, Mohamed s’appuie explicitement sur les révélations antérieures, juive et chrétienne. Cependant, s’il y a eu
manifestement des contacts, Mohamed se défend de toute forme d’emprunt ou de dépendance, tout particulièrement après la
rupture avec les juifs de Médine.
Il est dit dans le Coran à propos d’Abraham qu’il «n’était ni juif ni chrétien. Il était fidèle et soumis (en arabe: muslim). Et il n’était
pas parmi les associateurs» (sourate 3,67). Pour Mohamed, Abraham est le prophète type du monothéisme qui a détruit les idoles
de son père et rompu avec le polythéisme de son peuple. De même que les juifs se rattachent généalogiquement – et les chrétiens
spirituellement – à Abraham par Isaac, les musulmans arabes s’y rattachent, quant à eux, par Ismaël, le fils d’Agar l’Egyptienne.
Juif, chrétien ou musulman, le monothéisme prend des tonalités différentes. Dans le cas d’Israël, il faut attendre le retour de l’exil
babylonien au VIe siècle avant notre ère pour que les juifs croient en un Dieu unique et désormais universel (YHWH), par-delà le
lien avec le peuple d’Israël: «Nul autre n’est Dieu en dehors de moi; un Dieu juste et qui sauve, il n’en est pas, excepté moi» (Esaïe
45,21).
Les chrétiens, pour leur part, témoignent d’un monothéisme nuancé, étant donné leur foi en l’incarnation – qui fait de Jésus, Fils de
Dieu, un médiateur entre Dieu et les humains – ainsi qu’en la Trinité qui associe l’Esprit à la réalité divine. Au contraire, l’islam
atteste d’un monothéisme radical qui récuse tout lien entre le créateur et la créature et qui ne connaît de Dieu que ce qu’il dit de
lui-même dans le Coran. Associer qui ou quoi que ce soit à Dieu demeure jusqu’à aujourd’hui le péché par excellence pour lequel il
n’y a pas de pardon; de là découle le refus de toute image et de toute médiation.
Nonobstant ces différences, juifs, chrétiens et musulmans ont en héritage commun non seulement la foi en un Dieu unique et
universel, créateur de toutes choses, mais aussi en un Dieu personnel qui communique sa parole à des prophètes, fait alliance –
pose un pacte – avec les humains appelés à répondre par leur engagement dans la perspective d’un jugement dernier, placé sous
le signe de la miséricorde divine.
Jean-Claude Basset
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NOTES - HISTOIRE ET SOCIÉTÉ
L'ARABIE
AU TEMPS DE
M OHAMED
L’islam a ses racines en Arabie. La région correspond à l’actuelle péninsule arabique, bordée de trois côtés par la mer et séparée
de l’Asie par le désert. Le Yémen, au sud, rassemblait plusieurs royaumes prospères (grâce au commerce des épices et de
l’encens) et constituait la seule terre fertile de cette immense région, dominée par les déserts de pierres et de sable.
Au nord, les Arabes avaient pénétré la Syrie et créé, vers le IIe siècle avant J.-C., le royaume de Petra, puis celui de Palmyre.
Quant à l’Arabie centrale, elle était marquée par la vie bédouine. Ces éleveurs nomades, qui déplaçaient leurs tentes au gré des
pâturages, maintenaient des liens familiaux puissants fondés sur des valeurs communes, telles que le courage, l’honneur et le
devoir d’hospitalité. Dans cette région, il n’y avait pas d’Etat organisé mais des cités marchandes, dirigées par des tribus
sédentarisées. La Mecque était la plus importante de ces cités commerçantes: carrefour vers le Yémen, l’Egypte et la
Mésopotamie, la ville était aussi le passage obligé entre l’Arabie du Sud et l’Arabie du Nord.
L’Arabie connaissait alors une grande diversité de cultes. Diverses religions polythéistes y cohabitaient, mêlant des traditions
d’origine syro-palestinienne et la cosmologie de la Mésopotamie, dominée par les divinités astrales de Shams (le soleil) et Qamar
(la lune). Les cités yéménites avaient édifié des temples, tandis que chez les Arabes des oasis, le culte totémique des éléments
naturels s’associait à la crainte des esprits malins (les djinns).
Dans ces mêmes oasis, à Yatrib notamment, vivaient des tribus juives influentes. Dans le nord et dans le sud, des communautés
chrétiennes s’étaient formées. Les Arabes côtoyaient donc, de près ou de loin, les deux religions monothéistes. La Mecque, bien
avant l’islam, était un centre de pèlerinage religieux consacré à différentes divinités, telles al-Lat, al-Ouzza ou Manat, avec un Dieu
supérieur, al-Illah. En faisant briser les idoles païennes en 630, Mohamed mettra un terme à cette pluralité, imposant le pèlerinage
monothéiste à La Mecque comme l’un des cinq piliers de l’islam.
Collectif Enbiro
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NOTES - ISLAM
LES
CINQ PILIERS DE L'ISLAM
De la profession de foi au pèlerinage
Les cinq piliers sont les obligations cultuelles majeures de l'islam, auxquelles sont astreints tous les croyants à partir de la puberté
– sauf circonstances exceptionnelles. Ces piliers sont stipulés dans le Coran et attestés par la Tradition.
La chahada ou profession de foi
Chahada signifie, en arabe, attestation ou témoignage. C'est la profession de foi, qui est le premier et le plus important pilier de
l'islam. Elle consiste à prononcer une formule: «Il n'est de dieu que Dieu et Mohamed est son prophète.». Par cette formule, les
croyants attestent de leur foi en Dieu, affirment l’unicité de la divinité, et reconnaissent la mission du prophète de l’islam. La
récitation de la chahada a une double conséquence: d'une part, elle fait de celui ou celle qui la récite un-e musulman-e qui entre
dans la communauté des croyants; d'autre part, elle constitue un signe de reconnaissance.
Les salat, ou cinq prières quotidiennes
Dès la puberté, chaque croyant-e doit prier cinq fois par jour, à l'appel du muezzin: à l'aube (sobh), à midi (zohr), l'après-midi (aasr),
au coucher du soleil (maghreb) et le soir (iicha). La prière, ou salat, peut se pratiquer en tout lieu, à l'exception des cimetières et
des abattoirs. Celle du vendredi midi doit se dire en communauté, dans une mosquée ou un espace dévolu à cet effet, sous la
conduite d'un imam qui prononce un prêche ou sermon.
Avant de prier, les croyants doivent se purifier. Ils procèdent donc à des ablutions rituelles codifiées, à l’eau, sinon avec une pierre.
Les petites souillures sont ôtées par des ablutions mineures en dix étapes (les mains, le visage et les pieds). Les souillures
majeures (par exemple après une relation sexuelle) nécessitent une ablution de tout le corps (sourates 4,43; 4,77…). Les croyants
peuvent ensuite commencer leur prière, avec une intention pure et un recueillement complet. Ils se tournent en direction de La
Mecque (indiquée dans les mosquées par la niche du mihrab) et commencent par réciter la fatiha, littéralement “l'ouverture”, la
première sourate du Coran. Outre la récitation de passages du Coran, la prière comprend un ensemble de gestes et une série de
prosternations codifiés, qui varient légèrement selon les écoles et les confessions.
Ces prières ont, pour les musulmans, une valeur d'adoration. Elles les purifient des fautes légères et les poussent à accomplir de
bonnes actions, selon le souhait de Dieu. Elles sont aussi l'occasion, pour les croyants, de parler à Dieu et de le remercier de ses
bienfaits.
D'autres formes d'adoration existent dans l'islam, hormis les cinq prières rituelles: les prières de demande, de louange […]; la
récitation du “chapelet musulman” des 99 beaux noms de Dieu; ou encore la lecture méditative du Coran.
La zakat ou aumône
La zakat est l'aumône légale obligatoire, contribution financière que doit verser tout musulman qui en a les moyens pour venir en
aide en particulier aux plus pauvres de la communauté. Elle doit provenir de gains légitimes et honnêtes. Mentionnée dans
trente-trois versets du Coran (voir par exemple sourate 9,103), elle comporte une dimension sociale de justice, ainsi qu'une
dimension de purification. La zakat a évolué avec les conditions économiques des sociétés islamiques: alors qu'aux premiers temps
de l'islam, on portait secours aux voyageurs, aujourd'hui l'aumône est institutionnalisée. Dans certains pays musulmans, elle est
intégrée dans les impôts. Dans les autres pays, y compris non musulmans, elle est versée par les fidèles par le biais d'associations
musulmanes ou de mosquées. Un autre type d'aumône, la sadaqa, correspond à tout don spontané à un mendiant comme à un
proche, et a les mêmes vertus de piété.
Le sawm ou jeûne du Ramadan
Le jeûne dure les 29 ou 30 jours du mois de Ramadan, le neuvième mois du calendrier (lunaire) musulman. Ses dispositions sont
précisées dans le Coran (sourates 2,183 à 187): commençant un peu avant l'aube, il s'achève après le crépuscule, au moment de
la première prière du soir, et consiste à s'abstenir de manger, de boire, de fumer et d'avoir des relations sexuelles, mais aussi à
s'interdire de jurer ou de se livrer à la violence. C'est un temps de prière, de recueillement et de lecture du Coran.
Le jeûne célèbre la révélation du Coran – qui correspond à la 27e nuit, dite nuit du Destin ou du décret. Il est obligatoire pour tout
musulman pubère, en état de force suffisant – les malades et les voyageurs en sont dispensés, les jours de jeûne omis étant
remplacés par autant de jours jeûnés ultérieurement.
Chaque soir, la rupture du jeûne se déroule dans une atmosphère festive. À la nouvelle lune, le mois de Ramadan s'achève avec
Aïd al-Fitr, première journée de retour à la normale, fériée dans tous les pays musulmans.
Le hajj ou grand pèlerinage
Le grand pèlerinage (ou pèlerinage communautaire) à La Mecque a lieu durant le mois de dhoul hijja, le douzième du calendrier
musulman, au cours duquel est célébré Aïd al-Adha, fête commémorant le sacrifice d'Abraham. C'est un rite exceptionnel, que les
musulmans doivent accomplir au moins une fois dans leur vie, à condition d'en avoir les moyens physiques et matériels.
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Ses différentes étapes sont codifiées par le Coran (voir par exemple sourates 2,158 et 2,196-200). Le hajj commence au huitième
jour de dhoul hijja […]. Après les ablutions rituelles, les pèlerins (hommes) revêtent deux pièces de tissu blanc non cousues
(l'ihram) et récitent des prières exprimant leur soumission à Dieu. Entrés en état de pureté, ils ne peuvent, jusqu'à la fin du
pèlerinage, le 12 de dhoul hijja, se couper les cheveux ou les ongles, chasser ou avoir des relations sexuelles.
Avant de partir pour la vallée de Mina, les fidèles tournent sept fois autour de la Kaaba, temple cubique situé au centre du
sanctuaire de La Mecque, puis effectuent le trajet entre les monts de Safa et de Marwa, pour commémorer la course désespérée
d’Agar, servante d'Abraham, à la recherche d’eau pour sauver son fils Ismaël de la mort.
Le deuxième jour du pèlerinage est consacré à la demande de pardon pour les fautes des pécheurs: les croyants se rendent dans
la plaine d'Arafat, à une vingtaine de kilomètres de La Mecque.
Le troisième jour du pèlerinage, celui de la grande fête du sacrifice, honore Abraham qui a accepté de sacrifier son fils (Ismaël,
selon la tradition musulmane, et non Isaac comme le dit la Bible) avant que Dieu envoie l'ange Gabriel substituer un mouton à
l'enfant.
Le quatrième jour du pèlerinage, dans la vallée de Mina, est consacré à la méditation et au rite de la lapidation […]: les pèlerins
lancent des pierres sur trois stèles symbolisant le démon, se protégeant ainsi définitivement du mal.
Le dernier jour du pèlerinage se déroule à La Mecque, où les croyants tournent à nouveau sept fois autour de la Kaaba. Les
pèlerins, dont les péchés antérieurs ont été effacés, portent, à leur retour à la vie civile, le nom de hajj (hajja pour les femmes),
«celui qui a accompli le pèlerinage».
Le petit pèlerinage ou omra, dit aussi pèlerinage privé (voir sourate 2,196), est une recommandation, non une obligation. Il se limite
aux rites de La Mecque et des environs proches et peut avoir lieu à tout moment de l'année, en dehors de la période du hajj.
Mélissa Chemam, © Le Monde des Religions - janvier 2007
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NOTES - ISLAM
LE RAMADAN
Le jeûne du Ramadan correspond à un mois de l’année lunaire du calendrier musulman. Il constitue un temps fort pour les fidèles
et rythme, année après année, la vie des sociétés musulmanes. Pour la minorité musulmane d’Occident, il est un point de
ralliement, bien au-delà du cercle des personnes qui pratiquent la prière quotidienne et fréquentent régulièrement une mosquée ou
un centre islamique.
Prescrit dans le Coran (notamment sourate 2), le jeûne du Ramadan requiert de toutes et tous les musulman-e-s adultes et en
bonne santé de s’abstenir de toute nourriture et boisson, de n’absorber aucune substance (fumée comprise) et de ne pas avoir de
relations sexuelles du lever au coucher du soleil. Des dispenses ou des renvois à une période ultérieure sont prévus pour les
voyageurs, les femmes enceintes et naturellement les malades.
De fait, les musulman-e-s se retrouvent couramment à la tombée de la nuit pour rompre le jeûne en partageant du lait et des dattes;
ils/elles poursuivent par un repas festif auquel il est recommandé d’associer les plus pauvres en signe de solidarité entre membres
de la même communauté. Fondamentalement, le Ramadan est pour les fidèles un effort sur soi-même qui associe corps, cœur et
esprit dans le souci de marquer la priorité que l’on doit à Dieu. La privation de nourriture ne vaut pas pour elle-même mais pour la
place qu’elle laisse au rappel de Dieu, Créateur de toutes choses et miséricordieux pour celles et ceux qui se tournent vers lui.
Le mois du Ramadan est pour beaucoup de musulman-e-s l’occasion de fréquenter assidûment les mosquées: on y récite des
prières supplémentaires ainsi que le Coran dans son intégralité au cours des différents soirs du mois. Cette pratique culmine lors
de la nuit du destin – Lailat al-Qadr – (la 27e du mois), qui célèbre la révélation du Coran descendue sur le prophète Mohamed
(sourate 97); il s’achève par la fête de la rupture du jeûne (Aïd al-Fitr), où les musulman-e-s aiment à se retrouver dans la joie de
l’effort réalisé pour Dieu.
Jean-Claude Basset
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NOTES - ISLAM
LE
CALENDRIER MUSULMAN (HÉGIRIEN)
Le calendrier musulman est appelé hégirien en référence à son début, l'hégire, ou exil de Mohamed et de ses compagnons de La
Mecque à Médine, en 622 de l'ère chrétienne. C'est un calendrier fondé sur les cycles de la lune et formé de douze mois de 29 ou
30 jours, totalisant 354 jours. Ce décalage sur l'année solaire (qui compte 365 jours) explique que les fêtes musulmanes, d'une
année à l'autre, ont lieu environ onze jours plus tôt par rapport au calendrier usuel. Ainsi, le mois du Ramadan correspond à des
dates identiques toutes les 34 années solaires seulement.
Aujourd’hui, les calendriers hégirien et occidental grégorien cœxistent dans le monde musulman. Le premier est réservé aux dates
religieuses, le second régit la vie quotidienne.
Les douze mois de l'année musulmane sont, dans l'ordre: moharram, safar, rabi al-awal, rabi al-thani, joumada al-awal, joumada
al-tani, rajab, chaabane, ramadan, chawal, dhoul kida et dhoul hijja (hajj).
Un petit exercice? Pour passer du calendrier grégorien au calendrier musulman, il suffit de retrancher 622 à l’année grégorienne et
de diviser le résultat par 0,97. Exemple: 2003 – 622 = 1381. 1381: 0.97 = 1423.
Collectif Enbiro
© Editions Enb iro, Lausanne (Suisse) 2012
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NOTES - ISLAM
LES
MOSQUÉES
Histoire et architecture
Déformation médiévale du mot arabe masdjid, devenu mezquita en espagnol, moschea en italien, et qui signifie étymologiquement
le «lieu où l’on s’agenouille» en signe d’adoration, la mosquée est le bâtiment où les musulmans se réunissent pour prier. Le terme,
qui existait en arabe avant la naissance de l’islam, désignait tout lieu de prière et, plus particulièrement, le sanctuaire polythéiste de
La Mecque où étaient vénérées les idoles contenues dans la Kaaba, bâtiment cubique célèbre pour sa pierre noire enchâssée.
Avec le prophète Mohamed, le mot prend le sens que nous lui connaissons aujourd’hui de lieu où les musulmans se réunissent
pour faire les prières quotidiennes et pour écouter le sermon du vendredi, jour de rassemblement; les fidèles s’y retrouvent
également lors des grandes fêtes de la rupture du jeûne du Ramadan (Aïd al-Fitr) et du sacrifice à l’occasion du pèlerinage à La
Mecque (Aïd al-Adha).
Depuis la naissance de l’islam, les mosquées ont connu divers styles d’architecture en fonction du climat et de la culture des
différentes régions du monde. Généralement construites sur un plan carré ou rectangulaire, elles offrent un espace délimité par des
murs – soit en plein air, soit surmonté par une ou plusieurs coupoles.
Toutes les mosquées sont orientées par rapport à La Mecque et contiennent à cet effet une niche en forme d’abside – mihrab – qui
indique aux fidèles la direction de la Kaaba. Elles contiennent aussi le plus souvent une chaire en pierre ou en bois, appelée
minbar, sur laquelle monte l’imam pour faire face à l’assemblée lors du sermon du vendredi; sinon, il conduit la prière à même le
sol, habituellement couvert de tapis pour accueillir les fidèles.
Cette grande simplicité n’exclut ni l’harmonie des lignes architecturales qui concilient les angles droits de la base et les arrondis
des voûtes, ni les éléments décoratifs directement empruntés aux différentes cultures arabe, persane, turque, indienne ou
africaine, allant de la plus grande sobriété à la profusion de motifs toujours non figuratifs pour respecter l’interdiction des images:
figures géométriques, entrelacs inspirés des végétaux et calligraphies de versets du Coran. Les murs – et spécialement celui face
auquel les fidèles prient – sont volontiers décorés de sculptures gravées (Syrie, Espagne), de faïences polychromes où dominent
les bleus (Iran, Asie centrale) ou de peintures (Egypte, Tunisie).
La prière
L’appel à la prière, jadis lancé par le muezzin depuis le balcon supérieur du minaret, est aujourd’hui diffusé le plus souvent par des
haut-parleurs. Des ablutions rituelles précèdent la prière. Pour se laver la tête, les mains et les pieds, les fidèles disposent d’une
fontaine ou, plus couramment, de robinets dans un mur de la mosquée.
Après les ablutions requises, c’est alignés et orientés en direction de La Mecque que les fidèles accomplissent les cinq prières
quotidiennes, soit au total 17 cycles; à chaque fois, ils récitent la première sourate du Coran, appelée Fâtiha (= ouverture), suivie
d’une succession d’invocations, qu’ils prononcent en se tenant tour à tour debout, inclinés, prosternés à terre et assis.
Lors de la prière, les femmes ne se mêlent pas aux hommes, mais sont généralement associées à la célébration. Elles se tiennent
à l’arrière de la salle de prière, dans un lieu surélevé ou dans une salle à part.
Mais la mosquée n’est pas le seul lieu de prière de l’islam. Ainsi, les musulmans peuvent prier dans tout lieu propre et décent, en
s’orientant en direction de La Mecque. Des emplacements spécifiques pour la prière (mçallas ou muçallas) sont également
aménagés dans divers endroits: lieux d’étude (madrassas), lieux d’hébergement, lieux professionnels, en plein air ou encore de
manière occasionnelle lors de grandes fêtes. Certaines confréries soufies encouragent également la prière dans des zaouïas
(centres de confréries).
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FEMMES
ET ISLAM
Les épouses de Mohamed
A la Mecque, Mohamed épouse Khadidja et pendant 25 ans demeure fidèle à cette union monogame, soit jusqu’à la mort de
Khadidja qui est de 15 ans son aînée.
A Médine, Mohamed devient polygame et vit entouré de nombreuses épouses (jusqu’à 9), d’âges et de milieux très différents
(mentionnons Saudah, épousée avant l’Hégire, et Aïcha, la fille d’Abou Bakr, qui n’a que sept ans lorsqu’elle est promise à
Mohamed). A ces épouses officielles s’ajoutent deux concubines: la copte Maria et la juive Rayhana. A l’origine de ces mariages,
des raisons affectives mais bien davantage politiques (la nécessité d’alliance), enracinées dans les coutumes séculaires du désert.
Cette pratique matrimoniale met l’homme au centre du groupe, elle répond aussi à la recommandation d’assurer l’existence des
veuves et des orphelins. De fait, Mohamed épouse plusieurs veuves, converties et sans ressources, qui trouvent chez le prophète
de l’islam un refuge.
Petit à petit, Mohamed définit des normes nouvelles, qui améliorent la condition des femmes. Le prophète ébranle le système
patriarcal en vigueur en interdisant le meurtre des petites filles (pratique courante dans un système où seuls les héritiers mâles
sont valorisés). Les femmes ont désormais droit à leur part d’héritage: elles passent du statut de valeur marchande à celui de
personne à part entière.
Ce que Le Coran en dit
La loi coranique autorise l’homme musulman à épouser jusqu’à quatre femmes, à condition qu’il subvienne à leurs besoins de
manière équitable, sans quoi cette pratique n’est pas admissible (sourate 33,50-53). Ainsi, le Coran autorise la polygamie en même
temps qu’il en formule les exigences, et donc sa restriction à des cas particuliers. En fait, un verset (sourate 4,135) précise que
l’équité parfaite entre les co-épouses est impossible, ce que mettent en avant les partisans de la monogamie. Mohamed lui-même a
bénéficié d’une permission spéciale pour dépasser la limite normale des quatre épouses.
Le Coran affirme l’égalité fondamentale de l’homme et de la femme devant Dieu (sourates 9,71; 16,97; 40,40). Ce ne sont pas la
race, l’origine sociale ou le sexe qui hiérarchisent les individus mais leur piété. Hors des prescriptions religieuses et morales qui
s’adressent aux hommes comme aux femmes, le Coran maintient une distinction des rôles et des responsabilités dans la société,
où chacun-e a des droits à la mesure de ses devoirs. Le Coran accorde à l’homme une capacité juridique supérieure à celle de la
femme. Concrètement, cela vient justifier la tutelle masculine: «Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs que
Dieu accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens» (sourate 4,34). En effet, si l’islam
reconnaît à la femme la libre disposition de son patrimoine, l’homme se doit d’assurer les charges de sa famille, alors que son
épouse n’est pas obligée d’y contribuer. Cette règle explique qu’en cas d’héritage la femme reçoive la moitié de la part de l’homme.
Certaines disparités homme-femme trouvent plus difficilement leur justification. Le témoignage d’un homme vaut autant que celui de
deux femmes (sourate 2,282). Dans le mariage, le Coran accorde théoriquement l’égalité entre les sexes, pourtant leur statut reste
très différencié. L’homme peut avoir plusieurs épouses, mais l’inverse est impensable. Le choix de la séparation appartient à
l’homme, qui peut répudier sa femme. Quant au mariage avec un conjoint qui n’est pas musulman, il obéit à des règles différentes:
une femme musulmane n’a pas le droit d’épouser un non-musulman, alors qu’un homme peut épouser une chrétienne ou une juive.
«Vos femmes sont un champ de labour» précise le Coran, pour qui le mariage et l’enfantement sont la destinée essentielle des
femmes; ainsi, le célibat est perçu comme une honte aussi bien pour l’homme que pour la femme.
Hors du foyer, les femmes musulmanes ont peu de rôle à jouer, elles ne sont pas encouragées à se montrer. Aucune législation
n’oblige explicitement les femmes à cacher leur visage, mais elles doivent se couvrir le corps, le cou et les bras, et ne se montrer
qu’aux hommes les plus proches: père, mari, frères. A ce propos, voici le verset coranique le plus explicite: «Ô Prophète! Dis à tes
épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de se couvrir de leurs voiles (jalâbib, tunique): c’est pour elles le meilleur moyen
de se faire connaître et de ne pas être offensées.» (sourate 33,59).
A l’origine, le voile féminin islamique a donc une double finalité: affirmer l’identité islamique et se protéger des regards étrangers ou
indélicats. Le nom qu’on lui donne (hijab, tchador, etc.), de même que la forme qu’il revêt, dépendent essentiellement des
coutumes locales; il peut cacher la totalité du visage mais au minimum couvrir les cheveux considérés comme chargés d’un attrait
sexuel.
La Tradition
La porte ouverte à une plus grande égalité entre les hommes et les femmes a vite été refermée, notamment sous le deuxième calife
Umar connu pour sa sévérité envers les femmes; ce qui l’a souvent opposé à Umm Salamah Hind, sixième épouse de Mohamed,
laquelle avait défendu le droit des femmes auprès de son conjoint.
Si Aïsha n’a pas hésité à s’engager sur la scène politique, allant jusqu’à prendre les armes, Fatima, la propre fille de Mohamed,
s’est vue privée d’une part d’héritage sans qu’elle ne puisse défendre ses droits.
La tradition musulmane attribue à Mohamed un certain nombre de paroles proprement misogynes, telles que «Ne connaîtra jamais
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prospérité le peuple qui confie ses affaires à une femme». Quelle qu’en soit l’authenticité, de tels hadiths n’ont servi qu’à écarter
les femmes de l’espace social et politique pour les enfermer dans le rôle d’épouse et de mère.
Bien souvent, les coutumes locales sont venues encore renforcer la discrimination des femmes dans le monde musulman. De fait,
la plupart des sociétés musulmanes se sont construites sur le principe de la séparation des sexes.
A la mosquée, les femmes ont un espace réservé, en retrait ou sur la galerie. Dans la pratique, elles sont beaucoup moins
nombreuses que les hommes à fréquenter la mosquée; en revanche, elles participent de plein droit et à égalité au pèlerinage à La
Mecque.
Aujourd’hui
L’islam contemporain est animé par d’incessants débats sur la condition féminine. Certaines coutumes locales, comme celles qui
tendent à refuser toute part d’héritage à la femme, à autoriser le mariage forcé des jeunes filles ou à imposer le port du voile
intégral, sont ouvertement contestées.
Certains milieux féministes soutiennent que les femmes musulmanes ont libre accès à toutes les responsabilités professionnelles,
sociales, politiques et même cultuelles, puisqu’elles ont la faculté de présider comme imam la prière d’un groupe de femmes.
Il est impossible de décrire la situation des femmes musulmanes comme une réalité homogène. Les façons de vivre l’islam dans le
monde sont très diverses, de même que l’interprétation des textes coraniques et l’application de la charia.
Comme dans bon nombre de religions, la position des femmes et leur degré d’indépendance varient selon les régions, le contexte
politique, les milieux et les époques. Ainsi, les femmes iraniennes ont un plus grand champ de responsabilités que les femmes
saoudiennes ou pakistanaises. Le droit à l’éducation (y compris universitaire) et à la formation professionnelle est une
revendication partagée par bon nombre de courants réformistes, voire islamistes.
Mais au vu du poids des habitudes, des contraintes économiques et du jeu des intérêts politiques, sans parler de la résistance des
milieux traditionalistes, le chemin est encore long jusqu’à l’égalité des droits et des devoirs entre hommes et femmes.
Jean-Claude Basset et Florence Gaillard
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NOTES - ART ET CULTURE
L'ART
ISLAMIQUE
L’art islamique s’est conformé à l’interdiction coranique de toute représentation figurative; il a trouvé plusieurs supports à son génie
créateur. Le premier d’entre eux, considéré comme la forme suprême de l’art, est l’architecture, qui s’épanouit dans la
construction des grandes mosquées, des mausolées et des madrasas (écoles religieuses). Ces bâtiments sont ensuite ornés de
motifs géométriques et végétaux, les fameuses arabesques, héritées de l’art hellénistique et perse. Second art dans la hiérarchie
islamique, la calligraphie. La «belle écriture» sert de décoration épigraphique dans les mosquées et les écoles; elle est
inséparable de l’art du livre. La langue arabe, en effet, langue sacrée du Coran, devient avec la calligraphie l’objet d’une recherche
visuelle très élaborée qui, outre la perfection esthétique, doit viser au prolongement méditatif et poétique du texte sacré.
Au cœur de l’islam, une question a perduré: l’art a-t-il le droit de représenter le divin et les individus? Représenter Dieu n’est-il pas
un acte idolâtre? Peindre un être vivant ne revient-il pas, pour l’artiste, à se prendre pour l’égal du créateur, Dieu lui-même?
Selon les époques, la réponse a évolué: certaines lois ont limité l’interdit à la représentation de Dieu, d’autres ont prohibé toute
forme de représentation réaliste des êtres vivants. Quoi qu’il en soit, les arts islamiques – peintures murales, textiles, céramiques –
ont souvent cherché à exprimer une «idée» de la créature humaine, sans l’individualiser, ni prétendre la rendre réaliste.
Avec l’essor du livre, entre le Xe et le XIIIe siècle, c’est tout un art pictural miniature qui s’est néanmoins développé, en se tournant
vers le réalisme. Le premier livre illustré, qui date de 1009, est un traité d’astronomie. Avec l’avancée des connaissances
scientifiques, les artistes se mettent à illustrer des ouvrages de médecine ou de science appliquée. Parallèlement, les grands
classiques de la littérature arabe ont été le support de magnifiques illustrations.
Parmi les livres religieux, il faut distinguer le Coran – dont la calligraphie est le support exclusif – des récits de la vie du prophète,
qui eux sont illustrés. Les différents héros de l’islam y sont figurés, à l’exception de Mohamed, dont le visage ne peut être peint, au
nom de l’interdit concernant la représentation du sacré.
Au XIVe siècle, alors que la peinture commence à décliner dans le monde arabe, elle connaît un renouveau extraordinaire en
Perse, puis en Inde. Avec les miniatures persanes et indiennes exceptionnellement fines et luxuriantes, cet art oriental connaît un
nouvel essor.
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NOTES - ART ET CULTURE
LA CALLIGRAPHIE
ARABE
Omniprésente pour glorifier la parole de Dieu (Allah), la calligraphie est inséparable du livre sacré, le Coran. La calligraphie touche
au plus près les textes sacrés, elle les enrobe, cherche leur beauté et leur vérité à travers le graphisme, que ce soit sur papier ou
sur les murs des mosquées et des écoles. Le Khatt (art de la calligraphie) s’est élaboré à partir de deux formes de graphie: le
coufique (irakien), raide et anguleux, et le naskhi, plus rond et fluide. A la fin du IXe siècle, on dénombre plus de 20 formes
différentes d’ornementation, bientôt réduites à six styles canoniques. La calligraphie est toujours pratiquée dans le monde
musulman. Elle constitue tout à la fois un acte religieux (la copie du Coran), un support à la méditation (une réflexion sur la parole
sacrée à travers la mise en forme et la gestuelle) et une pratique artistique pure.
La calligraphie se fonde sur le mouvement. Le mouvement définit le monde des hommes, comme la permanence définit Dieu. Il
existe une calligraphie particulière où l’art ornemental rejoint la figuration. Ce sont les calligraphes turcs qui ont produit ce genre de
composition, où le texte s’insère dans une silhouette reconnaissable (animal, objet ou personnage). L’oiseau est très fréquent dans
l’ornementation islamique: il renvoie au printemps, au bien-être, au jardin du Paradis… Déjà dans l’Iran préislamique, il est symbole
de chance et de liberté, par sa capacité à voler, à s’élever, à rencontrer le divin.
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NOTES - ART ET CULTURE
LES
MINIATURISTES
Les miniaturistes étaient des artisans, qui pouvaient atteindre un statut social assez élevé puisque – à certaines époques et à
certains endroits – ils dépendaient directement de la cour. Généralement, ils sont restés anonymes, d’où la difficulté de déterminer
leur sexe, même s’il semble peu probable que des femmes aient pratiqué ce métier. Certains sont toutefois connus par leurs noms,
voire même par leurs biographies (al-Wasiti, Mésopotamie, XIIIe siècle, – Kamal al-Din Bihzad, Iran, XVe /XVIe siècle – Nakkash
Hasan, Istanbul, XVIe / XVIIe siècle). On a parlé d’«écoles» de peinture: toutefois, il ne faut pas s’imaginer des institutions du type
de celles que nous connaissons aujourd’hui, mais des ateliers où un ou plusieurs élèves apprenaient à peindre sous la houlette
d’un maître.
Les commanditaires appartenaient souvent à l’élite politique (émirs, sultans, etc.). Cependant, la bourgeoisie marchande achetait
également des manuscrits illustrés.
Silvia Naef
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NOTES - ISLAM
L'ISLAM
ET LA SCIENCE
Selon Mohamed, la connaissance est un devoir. Cette injonction a logiquement influencé la recherche scientifique. Sur un territoire
arabisé de l’Andalousie à l’Inde, de l’Egypte à l’Asie centrale, la science circule, particulièrement du VIIIe au XIIIe siècle. La
nécessité religieuse a aussi contribué au progrès: pour déterminer l’heure des prières ou la direction de La Mecque, par exemple,
les musulmans se sont naturellement penchés sur des questions d’astronomie et de géographie.
Bien avant l’Europe, les Arabes jonglent avec l’abstraction. Cela leur permet des percées fondamentales en mathématique: ainsi,
vers 770, les Arabes adoptent le système décimal et les chiffres hindous, de même que le zéro (sifr, qui donne en français le mot
«chiffre»). Omar Khayyam, célèbre poète et astronome perse de la fin du XIe siècle, résout des équations du 3e degré. En
médecine, les Arabes profitent de la traduction des manuscrits scientifiques grecs, perses et sanscrits. Grâce à ce regroupement
de connaissances, ils développent la chirurgie, la chimie et les hôpitaux, que l’Occident découvrira lors des croisades, en même
temps que les somptueuses bibliothèques du monde oriental. Outre ces rencontres frontales, motivées par les guerres religieuses,
c’est par l’Espagne, terre à la fois musulmane, juive et chrétienne, que le savoir d’Orient pénètre l’Occident.
L’Orient a produit de nombreux scientifiques, médecins ou philosophes. Parmi les plus fameux figurent le mathématicien
al-Khwarizmi (fondateur de l’algèbre al jabr; son nom a donné le mot «algorithme»), l’astronome al-Biruni (qui au XIe siècle
détermine l’héliocentrisme), les médecins et philosophes Ibn Sina (Avicenne) et Ibn Rushd (Averroès).
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NOTES - ISLAM
M OHAMED,
SON NOM ET SA VIE
Le nom
Muhammad est la transcription littérale de l’arabe; c’est un participe passé de la racine HMD (= louer, approuver) qui signifie
«digne ou comblé d’éloges»; Moham[m]ed correspond à une transcription phonétique. Le Moyen Age est riche en caricatures du
prophète de l’islam, appelé Mahon, Mahum ou Mahumet. La forme Mahomet s’est imposée à partir du XVIIe siècle, probablement
sous l’influence du turc – Mehmet. Pour rompre avec les travers de l’ethnocentrisme, il apparaît préférable de respecter au mieux
l’appellation d’origine Muhammad, que l’on peut écrire et prononcer comme les arabes contemporains: Mohamed.
La vie
Mohamed, fils d’Abd Allah (fils d’Abd al-Muttalib de son nom complet), est né à La Mecque. Il appartient au clan des Hashimites qui
a été remplacé à la tête de la tribu des Quraysh par celui des Umayyades. Né dans une famille modeste, Mohamed devient
orphelin à 6 ans, mais reçoit une bonne éducation grâce à son grand-père et à son oncle Abou Talib. Encore jeune, il accompagne
des caravanes jusqu’à Jérusalem ou Damas et fait du commerce pour le compte d’une riche veuve, Khadidja, qu’il épouse. C’est
vers 40 ans, alors que ses affaires sont prospères et qu’il est réputé pour être digne de confiance, que sa vie bascule au cours
d’une retraite sur le Mont Hira (non loin de La Mecque), durant laquelle il connaît sa première expérience de révélation de Dieu.
Après une période de recherche et de réflexion, pendant laquelle il reçoit le soutien de son épouse, Mohamed commence à prêcher
à ses concitoyens polythéistes l’unicité de Dieu et le Jugement dernier. Outre Khadidja et son cousin Ali, les premiers convertis se
trouvent parmi les jeunes et les pauvres, alors que Mohamed doit faire face à l’opposition déclarée des riches Mecquois. En 622,
après 13 années où il n’a cessé de transmettre les messages reçus de Dieu, Mohamed et ses partisans émigrent dans une ville
voisine de La Mecque, Yatrib, renommée Médine, la ville du prophète.
A Médine, où cœxistent des tribus arabes polythéistes et trois tribus juives, la vie de Mohamed prend un nouveau tour. Sur la base
de la Charte de Médine, Mohamed organise la vie de la cité. Par ailleurs, Mohamed et les siens sont impliqués dans une série de
batailles contre les Mecquois, jusqu’à leur ralliement et à l’unification des tribus de la péninsule arabique. C’est durant ces dix
années que Mohamed règle les différents aspects de la vie sociale, politique et familiale de la communauté musulmane.
A la fin de sa vie, Mohamed accomplit un dernier pèlerinage à La Mecque, autour de la Kaaba qui a été vidée de ses idoles. C’est
à Médine, le 8 juin 632, qu’il meurt, sans avoir désigné de successeur selon la tradition sunnite.
Chronologie
Les principales dates de la vie de Mohamed:
~ 570: naissance à la Mecque dans la tribu des Hashimites
~ 610: première révélation dans la grotte de Hira
~ 612: début de la prédication à La Mecque
622: hégire ou émigration à Médine [début du cal. musulman]
623: promulgation de la constitution de Médine
631: pèlerinage d’adieu à La Mecque
632: (8 juin) mort et enterrement à Médine
Jean-Claude Basset
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NOTES - ISLAM
M OHAMED,
UN ENFANT ORPHELIN
On ne connaît pas exactement la date de naissance de Mohamed. On la situe vers l’an 570 de l’ère chrétienne. Orphelin de père à
sa naissance, l’enfant est recueilli avec sa mère par son grand-père paternel, Abd al-Muttalib. Selon la tradition, les enfants de
notables de La Mecque sont envoyés en nourrice dans les tribus bédouines sédentarisées de la région. Ceci pour des raisons de
santé, mais aussi pour établir des liens sociaux et politiques: l’enfant accueilli devient alors le frère de lait d’une autre tribu, ce qui
équivaut, dans le code bédouin, à être frères de sang. La nourrice bédouine de Mohamed, Halima, emmène l’enfant dans les
montagnes, où il devient gardien de troupeau.
A six ans, Mohamed quitte le désert et retrouve sa mère, Amina, qui meurt peu après. L’enfant est alors ramené à La Mecque, dans
la demeure de son grand-père; celui-ci décède à son tour. A huit ans, Mohamed n’a plus aucun parent en ligne directe; il est alors
recueilli par son oncle paternel Abou Talib. Avec lui, Mohamed découvre le monde du voyage: son oncle est un marchand qui
conduit ses caravanes à travers le désert. Adolescent, Mohamed vit donc à La Mecque avec ses cousins et s’initie
progressivement au métier de commerçant.
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NOTES - ISLAM
M OHAMED
ET
KHADIDJA
Mohamed est désormais un jeune homme. On rapporte qu’il s’est vu refuser la main de sa cousine Umm Hani, car il est très
pauvre. Il est par contre très débrouillard. C’est cette qualité que remarque bientôt Khadidja, une marchande de La Mecque.
Veuve et très riche, elle dirige seule ses affaires. Elle trouve en Mohamed un homme de confiance pour conduire ses caravanes
vers la Syrie. Plus, elle en tombe amoureuse et décide de l’épouser, ce qui n’est pas courant dans l’Arabie du VIe siècle. Selon une
tradition, Mohamed est lui-même surpris par la demande de Khadidja. Celle-ci affronte les doutes du jeune homme et les attaques
de son propre clan: leur mariage est célébré en 595.
Cette union marque un changement important dans la vie de Mohamed. Etre le jeune époux d’une femme riche lui permet
d’accéder à un statut social enviable. En intégrant le clan familial de sa femme, le jeune homme rencontre des hommes pieux, des
ascètes, et toute une frange aisée et cultivée de la population mecquoise. Loin des soucis financiers, Mohamed devient un homme
considéré.
Pourtant, une ombre plane sur la vie du couple: Khadidja met au monde quatre filles et deux garçons, lesquels meurent en bas
âge. Dans la civilisation arabe, être privé d’héritiers mâles équivaut à une honte terrible. Mohamed, fidèle à Khadidja avec qui il est
très heureux, choisit d’accueillir son jeune cousin Ali et d’adopter un esclave, Zayd, qu’il affranchit.
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NOTES - ISLAM
M OHAMED
A UNE RÉVÉLATION
Selon la tradition musulmane, Mohamed a quarante ans; il aime se retirer dans la montagne sur le Mont Hira à proximité de La
Mecque pour réfléchir et méditer. Une nuit, les mots d’une créature enveloppée de lumière le réveillent pour lui demander de réciter
ce qui est considéré comme la plus ancienne sourate du Coran: «Récite/Lis au nom de ton Seigneur qui a créé! Il a créé l’homme
d’un caillot de sang. Récite/Lis car ton Seigneur est le Très-Généreux qui a instruit l’homme au moyen du calame et lui a enseigné
ce qu’il ignorait.» (sourate 96,1-5)
On imagine peut-être un homme plein d’orgueil après une telle expérience. Mohamed, lui, a simplement très peur. Est-ce Satan qui
lui a parlé ou l’ange Gabriel, le messager de Dieu – celui-là même qui a annoncé à Marie la naissance de Jésus? La révélation
s’avère bouleversante pour Mohamed. Il trouve en Khadidja un puissant soutien. Celle-ci consulte un cousin, fin connaisseur des
textes juifs et chrétiens, qui déchiffre le sens de l’événement: Mohamed a été choisi comme prophète, il est l’Envoyé de Dieu et doit
prêcher en son nom. Mohamed accepte sa mission. Après une longue période de silence, les révélations se succèdent au gré des
circonstances pour s’arrêter avec la mort de Mohamed.
En islam, le prophète ne traduit pas la parole divine: il la reçoit comme un don descendu du ciel et la récite sans la modifier. Cette
récitation solennelle, qur’an en arabe, a donné le mot Coran, le Livre sacré des musulmans.
Le Coran est compris par les musulmans comme la parole divine, transmise dans une langue particulière, l’arabe. La langue
choisie par Dieu pour guider les hommes gagne son statut de langue sacrée. La base du message transmis par Mohamed est la
soumission – définition du mot islam – au Dieu unique.
Collectif Enbiro
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NOTES - ISLAM
M OHAMED
PRÊCHE À LA
M ECQUE
Durant trois ans, Mohamed parle de l’islam à ses proches. Khadidja et ses deux fils adoptifs, Ali et Zayd, se convertissent, suivis
d’Abou Bakr, un marchand aisé qui deviendra l’ami fidèle du prophète. Un nouveau verset est bientôt dicté à Mohamed, lui
ordonnant de prêcher publiquement l’obéissance à Dieu. Mohamed proclame alors l’unicité de Dieu, condamne le polythéisme et
l’idolâtrie.
Le discours de Mohamed commence par divertir les Mecquois; bientôt, il les irrite et leur fait peur. Les riches marchands craignent
pour leurs intérêts, en entendant qu’il s’agit de partager les richesses, de respecter les femmes et les esclaves. Et si toutes les
divinités sont désormais supprimées au profit du Dieu unique, que va-t-il advenir de La Mecque, centre qui tire profit des nombreux
pèlerinages?
Aux intrigues succède la persécution. Mohamed résiste, comme les premiers convertis, parmi lesquels beaucoup de femmes,
d’esclaves et de pauvres, quelques chrétiens mais aussi des jeunes héritiers de puissants notables. Les menaces se multiplient,
Mohamed conserve la vie sauve grâce à son appartenance tribale. Certains musulmans sans appuis fuient en Ethiopie. En 619, le
prophète perd ses deux meilleurs alliés: son oncle Abou Talib qui, sans se convertir, lui servait de protecteur, et son épouse
Khadidja, que sa conversion a d’ailleurs ruinée.
Les Qurayshites, tribu à laquelle appartient Mohamed, décident de se débarrasser de lui. Mais à 350 km de La Mecque, à Yatrib,
on s’intéresse de près à la nouvelle religion, découverte lors de pèlerinages. Des dignitaires de Yatrib estiment surtout que la
personnalité de Mohamed pourrait résoudre les conflits incessants qui gangrènent la ville. Une délégation contacte Mohamed, pour
lui assurer asile et protection à Yatrib, ainsi que la liberté de mettre en œuvre l’islam. Mohamed quitte alors discrètement La
Mecque, en compagnie de son ami Abou Bakr, devancé par les premiers musulmans. Le 24 septembre 622 est une date
fondamentale: elle marque l’émigration (hidjra, d’où Hégire) vers Yatrib (Médine). Toutefois, la tradition fait débuter l’ère musulmane
le 16 juillet, premier jour de l’année lunaire.
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NOTES - ISLAM
M OHAMED
ORGANISE LA VIE À
M ÉDINE
Arrivé à Médine, Mohamed organise la communauté (oumma) sur la base d’un pacte entre les émigrés et les habitants. Les
musulmans venus de La Mecque sont confrontés au manque de ressources. A la manière des bédouins, Mohamed lance des
razzias (la capture de biens et de chameaux): il prend pour cible les caravanes mecquoises sur la route de la Syrie.
Mohamed doit répondre à une nécessité économique, politique et religieuse. Rapidement, le prophète se double d’un chef de
guerre. Il mène une série de campagnes militaires contre les Mecquois, qui ont rejeté son message et qui cherchent à attaquer
Médine. Il entraîne les musulmans dans son combat sur la voie de Dieu – jihad – et révèle son génie politique ainsi que sa capacité
à fédérer les Arabes. Parallèlement, Mohamed durcit son attitude face aux juifs de Médine, accusés de le trahir au profit des
Mecquois. Après la célèbre «bataille du fossé» (627), où Mohamed vainc les Mecquois, les tribus juives disparaissent de Médine
du fait d’une violente répression, d’un certain nombre de conversions à l’islam ou d’un exil forcé.
Par ailleurs, il s’agit pour Mohamed d’organiser la société musulmane. Les «cinq piliers de l’Islam» forment la base des obligations
religieuses. Il édicte des principes légaux dans tous les domaines de la vie sociale, politique, familiale et religieuse; il dote Médine
d’un système juridique civil et pénal; il établit un code de savoir-vivre, l’adab.
En 630, après plusieurs années de conflits et de trêves, Mohamed et ses troupes marchent sur La Mecque. La cité lui ouvre ses
portes et la majorité des Mecquois se convertissent à l’islam. Le prophète débarrasse la ville de toutes ses idoles, puis rentre à
Médine.
En 631, le prophète accomplit un dernier pèlerinage à La Mecque, le «pèlerinage de l’adieu». Il meurt la même année. Sa
succession sera l’objet d’âpres discussions parmi ses proches compagnons, avant d’être confiée à Abou Bakr, l’un des tout
premiers convertis à l’islam.
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NOTES - ISLAM
M OHAMED
ET LES DÉBUTS DE L'ISLAM : LES SOURCES
Pour connaître la vie de Mohamed et les débuts de l’islam, nous disposons de différentes sources d’informations.
Le Coran est la première source, contemporaine de Mohamed; c’est pour les musulmans la parole immuable et inimitable de Dieu
communiquée graduellement à son prophète jusqu’à sa mort en 632. La mise en forme du Coran est réalisée pour l’essentiel dans
les 20 ans qui suivent sa disparition. La difficulté pour l’historien, c’est que le Coran ne dit pratiquement rien de la vie de Mohamed
et ce n’est que plus tard que les commentateurs ont cherché à retrouver les circonstances correspondant à chaque sourate, ou
partie de sourate, et à en établir l’ordre chronologique.
Les hadiths constituent la seconde source; ce sont les paroles de Mohamed rapportées par ses compagnons; les musulmans les
distinguent clairement du Coran, puisqu’ils émanent du prophète et non de Dieu. Leur transmission et leur mise par écrit se sont
étalées sur plus de deux siècles. Les sunnites ont retenu en priorité six collections, résultat d’un tri dans un fonds quasi inépuisable
où se côtoient l’authentique et la pure invention, les emprunts à d’autres traditions et les adaptations aux circonstances du moment,
sans parler des nombreuses variantes d’un même récit. La collection de Bukhari (~870) est accessible en français (4 gros
volumes).
Les biographies du prophète remontent pour la plupart à Ibn Ishaq (~767). Son ouvrage sur les expéditions et actions de
Mohamed reprend des récits antérieurs; il nous est parvenu à travers différentes recensions dont la plus connue, la Sira de Ibn
Hisham (~831), est disponible en anglais (750 pages) et en cours de traduction en français. C’est un texte hagiographique
(excessivement élogieux) qui fourmille de détails, historiques ou légendaires, sur la généalogie du prophète, sa vocation et sa
prédication à La Mecque et dont plus de la moitié est consacrée aux expéditions guerrières de Mohamed à Médine.
La quatrième source est le travail des commentateurs du Coran et des historiens musulmans qui se sont efforcés de
reconstituer les circonstances de la naissance de l’islam sur la base des éléments à leur disposition. Bien que pas toujours fiable,
on peut citer l’œuvre de Tabari (~923); il est l’auteur d’une «Collection générale sur l’interprétation des versets du Coran», qui est
une compilation des traditions antérieures, ainsi que d’une «Histoire des envoyés et des rois», dont la partie consacrée à
Mohamed a été traduite en français à partir d’une version persane.
A noter qu’en dehors des auteurs musulmans, nous ne disposons que de quelques brèves notices sur les débuts de l’islam
rédigées par des chroniqueurs chrétiens.
Jean-Claude Basset
© Editions Enb iro, Lausanne (Suisse) 2012
Toute reproduction sous quelque forme que ce soit, mécanique ou électronique, n’est autorisée qu’avec un accord préalab le écrit.
27.09.2012 21:27
Enbiro - Méthodo
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collection “A la découverte des religions”
NOTES - ISLAM
LES
MUSULMANS DANS LE MONDE
Aujourd’hui, on compte près d’un milliard 200 millions de musulmans dans le monde. La majorité d’entre eux vit en Asie (833
millions). L’Indonésie est le plus grand Etat musulman actuel, avec 161 millions de personnes. L’Afrique est la deuxième terre
musulmane (plus de 300 millions), suivie de très loin par l’Europe (32 millions). En Suisse, la population musulmane est estimée à
450'000 personnes, issues majoritairement des Balkans (Bosnie, Serbie, Kosovo), du Maghreb, du Moyen-Orient et de l’Afrique,
ainsi que quelques milliers de convertis.
Ainsi, il y a des musulmans indiens (Inde, Pakistan, Bengladesh), malais (Indonésie, Malaisie), arabes (Irak, Jordanie, Syrie,
Arabie), turcs (Turquie et Asie centrale), perses (Iran, Afghanistan). A ces distinctions ethniques et culturelles se superposent les
différents courants de l’islam (sunnites, chiites avec leurs ramifications, et quelques minorités dissidentes) ainsi que l’influence des
grandes confréries religieuses (soufis) et des coutumes régionales.
Points communs à cette immense communauté religieuse, la foi en Dieu et son prophète, les cinq piliers (dont la pratique connaît
quelques variantes) et la langue de la prière. L’arabe est la langue maternelle d’une minorité de musulmans; pour les autres, c’est
une langue plus ou moins bien connue, qui sert à réciter le Coran et la prière.
L’islam s’étend actuellement grâce à la croissance démographique élevée de la plupart des pays musulmans. Un certain nombre de
conversions, résultant tout à la fois d’activités missionnaires – da’wa, d’influences politiques et de mariages mixtes, contribuent
également à son expansion, tandis que les «sorties» de l’islam sont freinées par des prescriptions très sévères.
Collectif Enbiro
© Editions Enb iro, Lausanne (Suisse) 2012
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27.09.2012 21:40
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