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planification et le choix d’une aire protégée sur un territoire, à une échelle donnée. La
tâche est déjà considérable, de nombreux modèles théoriques ont été développés et
certains sont présentement appliqués sur le terrain. Le planificateur d’un tel réseau est
également confronté à une multitude de facteurs socioéconomiques, comme les
détenteurs de droits sur le territoire, les terres privées, les impacts économiques d’une
aire protégée (particulièrement dans les communautés dépendantes des ressources
ligneuses) et l’acceptabilité de la population.
Le Québec, malgré une nette amélioration lors des trois dernières années, possèderait
moins que 3 % de sa superficie protégée, se plaçant ainsi avant-dernier à ce chapitre sur
l’ensemble des provinces et territoires canadiens et loin derrière la moyenne mondiale
d’approximativement 10 %. C’est en réaction à ce retard que le Québec a mis en œuvre la
Stratégie québécoise sur les aires protégées dont les premiers résultats ont été publiés
dans un plan d’action stratégique en 2002. L’objectif de la stratégie est d’atteindre, d’ici
2005, 8 % de la superficie du territoire protégée et représentative de l’ensemble des
écosystèmes.
La région administrative de l’Outaouais, bien que renfermant une grande diversité
d’écosystèmes et d’espèces, est nettement sous-représentée dans l’ensemble d’aires
protégées québécoises. En effet, bien que près de 7 % du territoire de l’Outaouais soit
dans des territoires qui sont parfois considérés comme « protégés », à peine plus de 1 %
est classé sous les catégories I à III de l’UICN, c’est-à-dire sous protection intégrale.
Ainsi, si on considère les terrains de la Commission de la capitale nationale (CCN)
comme étant des aires protégées, l’effort nécessaire pour atteindre les 8 % de la
superficie protégée est de 2550,33 km2. Cependant, si on se réfère à la définition d’une
aire protégée de l’UICN, les terrains de la CCN ne sont pas, à strictement parler, des aires
protégées. En effet, le parc de la Gatineau et le parc du lac Lemay n’ont aucune
protection légale qui empêcherait le propriétaire de ces terrains, soit la CCN,
d’entreprendre différents travaux, comme la construction de routes, la création d’un
terrain de golf, la coupe forestière ou la vente de leurs terrains à des intérêts privés. Pour
cette raison, seulement 0,19 % du territoire de l’Outaouais est réellement sous protection