Conjoncture économique
4ème trimestre 2007
International Suisse Neuchâtel
Marche des affaires dans l'industrie
C. Jeanrenaud
Ex
ansion tou
ours vi
oureuse, au
mentation des incertitudes
Professeur d'économie publique
Université de Neuchâtel
Office de la statistique N°19 - novembre 2007
Les incertitudes entourant ces
prévisions sont importantes. Les
effets de la crise du crédit sur les
marchés financiers et l’activité
économique sont difficiles à pré-
voir. Si une récession aux Etats-
Unis ou de nouvelles perturbations
sur les marchés financiers restent
un scénario possible, ce n’est pas
le plus probable. Les experts
tablent sur un tassement de la
croissance aux Etats-Unis et en
Europe.
Les autres risques pour les douze
mois à venir sont la hausse du
prix du pétrole et une accélération
de l’inflation. Celle-ci obligerait les
banques centrales à donner une
orientation plus restrictive à la
politique monétaire.
Dans toutes les branches de
l’industrie, la marche des affaires
est excellente et ne manifeste
aucun signe de ralentissement.
En variation annuelle, deux tiers
des entreprises enregistrent un
accroissement significatif des
entrées de commandes. Dans
l’horlogerie, neuf entreprises sur
dix annoncent une augmentation
des commandes. L’évolution par
rapport au mois précédent est
positive également puisque les
hausses sont deux fois plus
nombreuses que les baisses. Les
carnets sont bien garnis, la
mécanique de précision et la
fabrication d’équipements élec-
triques et électroniques étant les
seules branches pour lesquelles
les jugements sur les réserves de
travail sont plus nuancés.
Conséquence de la bonne con-
oncture, la production est en
hausse, les capacités de pro-
duction sont partout presque
entièrement utilisées et une
entreprise sur trois (une sur deux
dans l’horlogerie) dit vouloir
engager du personnel supplé-
mentaire d’ici la fin de l’année.
Dans toutes les branches, une
large majorité d’entreprises
s’attend à une évolution favorable
des affaires au cours des six
prochains mois.
Le chômage poursuit son repli,
passant de 3,7% il y a un an à
3,2% aujourd’hui et la situation
devrait continuer de s’améliorer
l’an prochain. Fait réjouissant, le
chômage de longue durée est lui
aussi en nette diminution, sans
que l’on puisse toutefois savoir si
les chômeurs ont retrouvé un
emploi où s’ils ne sont plus
enregistrés une fois leurs droits
épuisés.
L' expansion conjoncturelle a
débuté il y a 52 mois. C’est la
plus longue période de hausse
qu’a connue la Suisse depuis le
début des années 80. Plusieurs
facteurs ont contribué à cette
évolution réjouissante: la bonne
conjoncture mondiale stimulée
par le boom économique en
Asie et en Europe de l’Est, la
faiblesse du franc par rapport à
l’euro et la possibilité d’utiliser
L' indicateur annonçant les chan-
gements conjoncturels dans la
zone OCDE est en recul. La crois-
sance mondiale devrait cependant
rester robuste, le ralentissement
aux Etats-Unis et en Europe étant
compensé par l’expansion rapide
des pays émergents (Chine, Inde,
Brésil, Russie). Dans la zone euro,
où se trouvent nos principaux
partenaires commerciaux, la
croissance devrait atteindre 2%.
le réservoir de main-d’œuvre
qualifiée de l’UE grâce à l’accord
de libre circulation.
Aujourd’hui les entreprises tra-
vaillent à la limite de leurs possi-
bilités, l’utilisation moyenne des
capacités excédant 90% dans
presque toutes les branches. Les
impulsions viennent des expor-
tations, des investissements en
biens d’équipement et de la
consommation des ménages.
Quelques signes pourraient ce-
pendant faire penser que le
sommet est dépassé: l’optimi-
sme des directeurs d’achat s’est
détérioré, le climat de consom-
mation est légèrement moins
favorable et le baromètre qui
annonce les changements de
conjoncture n’a plus augmenté
depuis deux mois.
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