Évolution des températures observées par Météo France en Guyane entre 19955 et 2009
Concernant l'impact sur le milieu marin, l'IFREMER insiste sur la baisse des volumes des
ressources halieutiques ces dernières années attribuée à une surexploitation générale et à
des variations environnementales impactant le taux de survie des juvéniles. L'augmentation
de la température de la mer pourrait modifier l'abondance et la diversité des différentes
espèces au sein des écosystèmes. Or, il semble que toutes les espèces sont déjà à la limite de
tolérance de la température actuelle des eaux de la Guyane.
Pour l'agriculture, la connaissance établie à partir des modèles du GIEC prévoit à terme pour
la région Amérique du Sud, l'augmentation des périodes de sécheresse, en intensité, durée
et fréquence, et l'intensification des épisodes pluvieux concentrés de périodes plus courtes.
Les effets négatifs directs possibles pour l'agriculture seraient liés à la dégradation de la
qualité des sols et la diminution de l'eau disponible dans le cycle annuel des saisons.
Concernant les écosystèmes forestiers, ceux-ci jouent un rôle primordial dans la régulation
du cycle de l'eau et du climat régional. Ils contribuent, jusqu'à une certaine mesure, au
stockage des gaz à effet de serre. Le couvert forestier et les nombreux services
environnementaux, sociaux et économiques qu'il rend pourraient donc être menacés d'ici à
quelques dizaines d'années. Il convient donc que l'aménagement du territoire prenne en
compte leur capacité d'adaptation aux modifications futures du climat.
Sur le littoral, l’élévation du niveau de la mer qui, selon les scénarios, serait comprise entre
0,18 et 0,59m à la fin du 21
ème
siècle, aggraverait le risque de submersion de la côte. Dans
ces conditions les niveaux marins extrêmes retenus pour élaborer les PPR (Plans de
Prévention des Risques), pourraient être plus fréquemment atteints. L’élévation du niveau
marin pourrait également affecter les écosystèmes côtiers et en particulier la mangrove. Ces
hypothèses nécessitent cependant encore de nombreux efforts pour être confirmées ou
infirmées et pour évaluer l’étendue des zones qui seraient impactées. Dans tous les cas,
l’aménagement du littoral guyanais doit dès aujourd’hui tenir compte de cette vulnérabilité
liée au changement climatique.
C’est plus largement la question de l’évolution des risques naturels qui se pose. Une
amplification des évènements extrêmes et notamment des fortes pluies pourraient
accentuer les risques inondations et mouvements de terrain. L’évaluation de l’évolution de
ces risques nécessite cependant beaucoup de précautions et la part entre l’effet du
changement climatique et le développement de l’urbanisation corrélée à la déforestation
des collines en milieu urbain doit être faite.