Dossier de presse 16 avril 2013 - format : PDF

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La Guyane face aux effets potentiels du changement climatique :
état des connaissances et réflexions pour l’adaptation régionale
Dossier de presse
Journée d’échange et d’information du 19 avril 2013 –
Cité Administrative Régionale
Pourquoi s'adapter au changement climatique ?
Notre planète est en train de subir une période de réchauffement climatique globale, liées
aux émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, depuis l'ère industrielle. Les quatre
rapports d'expertise produits par le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur
l'évolution du climat) confirment sans équivoque les tendances de réchauffement climatique
déjà enregistrées.
La Guyane, et plus largement la région amazonienne, ne sont pas à l'abri de ces
changements futurs ou parfois déjà observés. L'ensemble des systèmes naturels sera affecté
par les changements avec des conséquences plus ou moins marquées pour la gestion et
l'aménagement du territoire guyanais.
Quels enjeux pour la Guyane ?
Les incidences possibles pour la Guyane sont multiples et pourraient concerner : les
ressources (eau et énergie), les risques naturels (érosion-submersion marine, inondation,
mouvement de terrain), la biodiversité (terrestre et marine), l'agriculture et la pêche,
l'urbanisme ou encore la santé. Il est donc nécessaire de connaître, d'anticiper ces
changements et de mener une réflexion sur les pistes d'adaptation afin de réduire la
vulnérabilité du territoire et des activités humaines.
A titre d'illustration, Météo France via son modèle de simulation “ARPEGE-CLIMAT” a réalisé
plusieurs projections mesurant l’évolution des précipitations et des températures maximales
sur des périodes de plus de cinquante ans. Quelle que soit la saison la température
maximale augmentera de 1° à 2°C pour la période 2050-2070. A savoir que la température
en Guyane a augmenté de 1,36°C entre 1955 et 2009.
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Évolution des températures observées par Météo France en Guyane entre 19955 et 2009
Concernant l'impact sur le milieu marin, l'IFREMER insiste sur la baisse des volumes des
ressources halieutiques ces dernières années attribuée à une surexploitation générale et à
des variations environnementales impactant le taux de survie des juvéniles. L'augmentation
de la température de la mer pourrait modifier l'abondance et la diversité des différentes
espèces au sein des écosystèmes. Or, il semble que toutes les espèces sont déjà à la limite de
tolérance de la température actuelle des eaux de la Guyane.
Pour l'agriculture, la connaissance établie à partir des modèles du GIEC prévoit à terme pour
la région Amérique du Sud, l'augmentation des périodes de sécheresse, en intensité, durée
et fréquence, et l'intensification des épisodes pluvieux concentrés de périodes plus courtes.
Les effets négatifs directs possibles pour l'agriculture seraient liés à la dégradation de la
qualité des sols et la diminution de l'eau disponible dans le cycle annuel des saisons.
Concernant les écosystèmes forestiers, ceux-ci jouent un rôle primordial dans la régulation
du cycle de l'eau et du climat régional. Ils contribuent, jusqu'à une certaine mesure, au
stockage des gaz à effet de serre. Le couvert forestier et les nombreux services
environnementaux, sociaux et économiques qu'il rend pourraient donc être menacés d'ici à
quelques dizaines d'années. Il convient donc que l'aménagement du territoire prenne en
compte leur capacité d'adaptation aux modifications futures du climat.
Sur le littoral, l’élévation du niveau de la mer qui, selon les scénarios, serait comprise entre
0,18 et 0,59m à la fin du 21ème siècle, aggraverait le risque de submersion de la côte. Dans
ces conditions les niveaux marins extrêmes retenus pour élaborer les PPR (Plans de
Prévention des Risques), pourraient être plus fréquemment atteints. L’élévation du niveau
marin pourrait également affecter les écosystèmes côtiers et en particulier la mangrove. Ces
hypothèses nécessitent cependant encore de nombreux efforts pour être confirmées ou
infirmées et pour évaluer l’étendue des zones qui seraient impactées. Dans tous les cas,
l’aménagement du littoral guyanais doit dès aujourd’hui tenir compte de cette vulnérabilité
liée au changement climatique.
C’est plus largement la question de l’évolution des risques naturels qui se pose. Une
amplification des évènements extrêmes et notamment des fortes pluies pourraient
accentuer les risques inondations et mouvements de terrain. L’évaluation de l’évolution de
ces risques nécessite cependant beaucoup de précautions et la part entre l’effet du
changement climatique et le développement de l’urbanisation corrélée à la déforestation
des collines en milieu urbain doit être faite.
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Enfin, si l’existence de périodes d’étiages plus marquées se confirmait, cette situation,
couplée à une élévation du niveau marin, pourrait favoriser des remontées du front de
salinité plus importantes que ce qui est observé aujourd’hui. Cela nécessiterait alors
d’adapter le réseau de distribution d’eau potable et de prévoir des ressources alternatives.
Quels sont les objectifs de la journée d'information et d'échange sur l'adaptation au
changement climatique ?
Cette journée d'information et d'échange organisée par la Région, la DEAL, le WWF, l'ADEME
et le BRGM destinée aux scientifiques, élus et acteurs du territoire, est articulée en deux
temps :
1. un état des connaissances et des recherches existantes sur les problématiques de la
vulnérabilité du territoire au changement climatique et des effets potentiels du
changement climatique en Guyane, avec un focus sur les thématiques climat
écosystèmes forestiers, ressources halieutiques, eau et des risques ; les incertitudes
associées aux études scientifiques en cours seront abordées, les manques et les
besoins pour l’avenir de la Guyane également.
2. une table ronde au cours de laquelle les décideurs et acteurs du territoire pourront
exprimer leurs attentes et échanger sur les recommandations possibles pour une
stratégie locale d'adaptation répondant aux enjeux du territoire.
A cet effet, deux études sont présentées :
- une étude conduite par le BRGM avec l'appui de plusieurs organismes de recherche (CIRAD,
METEO FRANCE, IFREMER, CNRS, ECOFOG, IRD, ..) co-financée par la Région, l'ADEME et la
DEAL. Cette étude lancée en 2012 fournit une première vision d'ensemble des vulnérabilités
et des aléas que subit la région, une estimation des impacts potentiels en fonction de
scénarii raisonnables du changement.
- la seconde étude conduite par le WWF concerne l'impact du changement climatique
portant sur les écosystèmes et la biodiversité du plateau des Guyanes.
Quelles attentes des décideurs ? Quelle stratégie pour la Guyane ?
Face aux constats, décideurs, acteurs du territoire et experts scientifiques sont amenés à
échanger, proposer ensemble des mesures d'adaptation envisageables pour le territoire. Tel
est l'objectif de la table ronde de cette journée.
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