page 3
— Son père, Cloyd Robert Quine, né aussi à Akron, est le fils de Robert Stanford Quine,
originaire de l’Isle de Man, et de Katherine Motz du village de Fronhofen dans le Palatinat
du Rhin. Sa mère, Harriet Ellis van Orman (à l’origine van Normans), est née à Wadsworth
(village au sud-ouest d’Akron) d’un père hollandais et d’une mère britannique.
1922 — En janvier, Quine gradue du Portage Path et entre au West High School. Ses matières
favorites sont la grammaire de l’anglais, son introduction au latin et l’algèbre.
1923 — Quine s’inscrit au cours scientifique parmi les quatre programmes disponibles à l’époque
(classique, scientifique, technique et commercial). Il songe à l'ingénierie civile. Il n’aime
pas le travail de laboratoire mais se plaît en mathématiques. Il se met à écrire, gagne un
concours de poésie et devient le directeur de la rédaction de l’album des finissants.
— Quine occupe différents emplois temporaires (ouvrier, commis) pendant les vacances
estivales et fait plusieurs excursions (auto-stop, canoé) avec des camarades dans plusieurs
états (et au Canada (chutes du Niagara) où les douaniers leur refusent l’entrée en 1928 parce
que son ami, sujet britannique, n’avait pas son passeport et parce que Quine avait inscrit
“athéisme” comme religion dans les formulaires de routine).
— Il lit toute l’œuvre d’Edgard Poe4 et apprécie particulièrement ses poèmes. À la lecture
d’Eureka5, il développe un intérêt pour la philosophie. Il acquiert Things and Ideals de
Max Otto et Pragmatism de William James qu’il lit de façon compulsive en y adhérent
entièrement et en oubliant tout par la suite. Ibsen6, Young7 et Butler8 sont aussi au nombre
de ses lectures “prétentieuses”, comme il dit lui-même (p. 38).
3
3Les chiffres sont pour 1990. Source: Dictionnaires Le Robert, 1999.
4
4Edgard Allan Poe: écrivain américain (1809 ~ 1849); carrière de critique littéraire au Southern Literary
Messenger (1835-7) brisée par un alcoolisme précoce; sa vie fût abrégée par la misère, l’instabilité, l’alcool (p.-ê.
drogue aussi) et la mort des femmes qu’il aima (dont celle de sa femme et cousine Virginia Clemm en 1847,
épousée en 1835 à l’âge de 14 ans). Maître du conte de raisonnement (ratiocination) et d’horreur, les Américains,
qui le trouvent pédant, artificiel et mécanique, le considèrent avec réserve. Son œuvre qui fut traduite en français
par Baudelaire, devint l’objet d’un véritable culte en France, influençant la littérature, et est aujourd’hui classique.
Ses principaux écrits sont: Les Aventures d’Arthur Gordon Pym (The Narrative of Arthur Gordon Pym of
Nantucket, 1838), livre d’aventures maritimes; Histoires extraordinaire (Tales of the Grotesque and Arabesque,
1839) contenant notamment «La Chute de la Maison Usher»; Double crime dans la rue Morgue (1841), ancêtre
du roman policier moderne; Le Scarabée d’or (1843), conte fondé sur la cryptographie, Le Corbeau (The Raven,
1845), poème; et The Philosophy of Composition (1846).
5
5Eureka (1848): poème en prose où Poe prétendait avoir découvert le secret de l’univers.
6
6Henrik Ibsen: poète et dramaturge norvégien (1828 ~ 1906); publia dès 1848 des poèmes dédiés aux peuples
asservis, drames historiques et philosophiques, pièces à thèse soumettant les problèmes à discussion. Œuvres
principales: Brand (1866), Peer Gynt (1867), Maison de poupée (1879) et Le Canard sauvage (1884).
7
7Edward Young: poète britannique (1683 ~ 1765); il menait une vie très retirée, ses échecs littéraires l’avaient
rendu misanthrope. Son œuvre principale en vers blancs (sans rimes), The Complaint, or Night Thoughts on Life,
Death and Immortality (1742) en fait la source du courant de la mélancolie religieuse associée aux problèmes de
la mort et de la destinée, un romantique avant le titre-même.
8
8Samuel Butler: romancier britannique (1835 ~ 1902); écrivit des satyres sur les traditions religieuses et
morales appuyées sur les descriptions de civilisations imaginaires; produits des ouvrages aux thèses farfelues sur