DISCOURS SUR L’ORIGINE DE L’UNIVERS
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C’est là qu’Étienne Klein nous met en garde, en nous dévoilant les coulisses de ce « big bang »...
En effet, cette singularité physique qu’est le Big Bang correspond au moment, dans l’histoire de
notre univers, où l’infiniment grand rejoint l’infiniment petit, c’est-à-dire pour la Science, où la
théorie de la relativité générale (expliquant les mouvements des objets à grande échelle) rencontre
la physique quantique (explique les objets et leurs mouvement à l’échelle atomique). Or, ces deux
théories de la physique contemporaine sont...Incompatibles !
Quel coup de théâtre dans la pièce mettant en scène l’origine de l’univers ! Les dialogues des
acteurs en présence ne correspondent pas ! Concrètement, dans un univers petit, chaud et dense,
la relativité générale est incapable de décrire le comportement de la matière et de l’énergie et les
cosmologistes doivent alors convoquer la physique de l’infiniment petit, la physique quantique
mettant en scène les trois autres forces à l’œuvre dans l’univers : les forces nucléaire faible, forte
et l’électromagnétisme. Or, la quatrième force, celle décrite par la relativité générale, la
gravitation, n’est pas convoquée par la physique quantique.
En résumé, l’expression big bang ne désigne pas l’origine, le point zéro de l’histoire de notre
univers mais « seulement » une singularité physique sur laquelle buttent actuellement les deux
grandes théories de la physique contemporaine.
Étienne Klein regrette cette malheureuse expression qui laisse à penser que l’univers aurait jailli
d’une explosion originelle à un instant zéro d’où serait ensuite nés la matière, l’espace et... Le
temps ! Mais Étienne Klein regrette encore plus l’usage imprudent et peu scientifique qu’en font
certains vulgarisateurs auprès du public les laissant croire cette contre-vérité.
Et c’est ici que la physique rejoint la philosophie voire la théologie : si explosion primordiale il y
aurait eu, qui ou quoi l’aurait déclenché ? La question de l’origine en vient donc à rejoindre la
question de l’être et du néant. Quelque chose peut-il sortir de rien ? L’être peut-il émerger du
néant ? De ces questions, Dieu n’est jamais bien loin...
Étienne Klein nous emmène alors aux frontières de la connaissance physique du moment, c’est-à-
dire au pied du mur de Planck, limite actuelle des équations... Limite actuelle de notre physique et
non de la physique, là encore, les mots ont leur importance...
A l’assaut du mur de Planck, les dernières théories des cosmologistes et la fin de
A l’assaut du mur de Planck, les dernières théories des cosmologistes et la fin de
l’origine...
l’origine...
Par un abus de langage une fois de plus dénoncé par Étienne Klein, on associe très souvent le mur
de Planck à l’univers tel qu’il était il y a 10 puissance moins 43 secondes. Or, pour les physiciens,
ce mur de Planck désigne au contraire la plus ancienne période de l’univers accessible aux
équations, ce qui est totalement différent.
S’approcher encore plus de l’éventuelle origine de l’univers consisterait d’abord à franchir le mur
de Planck. Mais comment ?
En unifiant la physique quantique qui décrit la matière et ses interactions et la relativité générale
qui décrit la manière dont cette matière structure l’espace-temps.
En effet, au sein de l’univers primordial existaient les particules dotées d’une énergie colossale et
interagissant entre elles. Les physiciens ont déjà réussi à mettre sur pied un modèle mathématique
décrivant le jeu de trois des quatre forces, dépendantes les unes des autres au départ, c’est ce que
l’on appelle le modèle standard. Mais ce modèle est incomplet car il exclut la gravitation.
Une poignée de théories encore à l’état d’hypothèses tentent de réunir ensembles, dans un même
formalisme mathématique, les quatre forces de la physique moderne.
La première et la plus célèbre est la fameuse théorie des cordes ou supercordes. Contre la
physique nucléaire, elle postule non plus l’existence d’atomes c’est-à-dire de particules ponctuelles
mais de cordes dont la manière de vibrer déterminerait le type de particules et donc ses propriétés.
Dans cette théorie, l’espace-temps de l’univers contiendrait 6,7, 10, 22 dimensions imposées par le
formalisme mathématiques et imperceptibles pour nous car repliées sur elles-mêmes.
Quoiqu’il en soit, de cette théorie, plusieurs scénarios de l’origine voient le jour :
Le rebond de l’univers. L’univers aurait rebondit sur lui-même, c’est-à-dire qu’après une phase
d’expansion, il aurait connu une phase de contraction, le big bang, puis connaîtrait alors, par un
mouvement de rebond sur lui-même, une nouvelle phase d’expansion.