Color profile: Disabled Composite Default screen 100 95 100 L’AVIS DU MÉDECIN : CONSEILS À L’INTENTION DES PARENTS ET DES SOIGNANTS 95 75 75 25 25 5 5 0 Les infections streptococciques envahissantes et la «maladie mangeuse de chair» 0 C ette feuille communique aux parents des faits sur les infections streptococciques envahissantes, et surtout sur la maladie qu’on appelle «maladie mangeuse de chair». Bien que cette maladie ne soit pas nouvelle et qu’elle soit en fait très rare, elle a récemment retenu l’attention du public et captivé son imagination, en grande partie en raison de l’intérêt manifesté par les journaux, les magazines et les émissions-débats envers l’infection dont a souffert Lucien Bouchard, Premier ministre du Québec. Voici les questions les plus souvent posées au sujet de la maladie mangeuse de chair. Qu’est-ce que la maladie mangeuse de chair? La maladie mangeuse de chair désigne une maladie du nom de «fasciite nécrosante» qui infecte les tissus sous la peau et atteint les tissus adipeux, le fascia (l’enrobage des muscles et des tendons) et les muscles. Les tissus peuvent mourir rapidement en raison d’un mauvais apport sanguin, et parfois entraîner le décès du patient. Quelle est la cause de la maladie mangeuse de chair? Elle est causée par une bactérie connue sous le nom de streptocoque de groupe A. Est-ce le même streptocoque qui est responsable de l’infection streptococcique de la gorge? Oui, c’est le même. On observe des streptocoques dans la gorge ou sur la peau de jusqu’à 10 % des enfants et 1 % des adultes. Cependant, il arrive parfois que ces streptocoques déjouent les mécanismes de défense normaux de l’organisme et pénètrent dans le sang ou d’autres tissus où les bactéries ne vivent généralement pas. C’est ce qu’on appelle une infection streptococcique envahissante, une maladie qui peut donner lieu à une pneumonie, à une infection des os et des articulations ou, rarement, à une fasciite nécrosante ou à un «syndrome de choc toxique streptococcique». Ce syndrome se produit lorsque les bactéries streptococciques se répandent rapidement dans l’organisme et libèrent des toxines qui provoquent un choc et une insuffisance de nombreux organes et tissus. La fasciite nécrosante et le syndrome de choc toxique streptococcique peuvent se manifester séparément ou ensemble. Ce n’est que lorsque la fasciite nécrosante entre en jeu que l’on parle de maladie mangeuse de chair. Par ailleurs, rien n’indique que le risque de maladie mangeuse de chair soit plus élevé chez les personnes qui possèdent ce germe dans la gorge. Dans ce cas, si mon enfant souffre d’une infection streptococcique de la gorge, devrais-je craindre qu’il développe la maladie mangeuse de chair? 100 95 75 25 Non. La plupart des cas de maladie mangeuse de chair proviennent d’une maladie de la peau et des tissus mous, et non de la pharyngite streptococcique ou infection streptococcique de la gorge. Des millions d’enfants nord-américains souffrent d’une telle infection chaque année, mais moins d’un enfant sur un million contracte la maladie mangeuse de chair. Pour remettre les choses en perspective, le risque de mourir d’un accident d’automobile est 100 fois supérieur à celui de mourir de la maladie mangeuse de chair chaque année en Amérique du Nord, et celui d’être frappé par la foudre est 50 % plus élevé. Ainsi, il est très rare que l’infection streptococcique de la gorge se détériore au point de devenir la maladie mangeuse de chair. 100 95 75 25 5 5 0 0 Paediatr Child Health Vol 4 No 1 January/February 1999 83 1 G:\PAEDS\1999\Vol4No1\strep_nfr.vp Tue Feb 16 15:23:26 1999 Color profile: Disabled Composite Default screen 100 L’AVIS DU MÉDECIN : CONSEILS À L’INTENTION DES PARENTS ET DES SOIGNANTS 95 75 100 95 75 25 25 Comment puis-je savoir si mon enfant souffre de la maladie mangeuse de chair ou du syndrome de choc toxique streptococcique? 5 Il faut surtout se rappeler que ces deux maladies sont rares et qu’elles sont différentes de l’infection streptococcique de la gorge. Lorsqu’elles se développent, aucun signe particulier ne permet de les reconnaître. Souvent, les enfants atteints peuvent se plaindre d’«une grippe accompagnée de fièvre, de malaises, de douleurs et de frissons». Certains enfants peuvent présenter des signes de pneumonie, d’essoufflement et de toux. Cependant, la plupart de ces signes demeurent non spécifiques, et la majorité des enfants qui présentent ces symptômes souffrent probablement d’une grippe ou d’une autre maladie que le syndrome de choc toxique streptococcique. Dans le cas de la maladie mangeuse de chair, l’enfant se plaint souvent d’une douleur grave disproportionnée par rapport aux observations pendant l’examen de la région du corps atteinte, et cette région peut être extrêmement sensible au toucher. Quoi qu’il en soit, si vous vous inquiétez au sujet de votre enfant, il est préférable de le faire examiner par votre pédiatre ou votre médecin de famille. 0 5 0 J’ai entendu dire que les enfants atteints de varicelle ou de troubles cutanés sont plus susceptibles de contracter la maladie mangeuse de chair. Que dois-je faire si mon enfant attrape la varicelle? Oui, il est vrai que les enfants qui souffrent de la varicelle risquent plus de souffrir de fasciite nécrosante. Cependant, par rapport au nombre d’enfants qui contractent la varicelle chaque année, la fasciite nécrosante demeure très rare, et il n’est pas nécessaire de prendre des mesures particulières chez un enfant atteint de varicelle, à moins qu’il ne développe les signes énumérés plus haut, une forte fièvre le troisième jour après l’éruption ou de la fièvre à compter du quatrième jour. Si un membre de ma famille souffre de la maladie mangeuse de chair ou du syndrome de choc toxique streptococcique, les autres membres de ma famille risquent-ils de développer aussi ces maladies? Certaines données laissent supposer que l’entourage immédiat d’une personne atteinte (en général, des personnes qui sont en contact avec elle plus de quatre heures par jour) présentent un risque plus élevé de développer ces maladies que celles qui ne sont pas en contact étroit avec elle. Bien que ce risque demeure faible, la plupart des autorités canadiennes en matière de santé publique suggèrent de traiter les membres de la famille afin de réduire les risques. Votre médecin vous conseillera le meilleur traitement à adopter. Ces renseignements ne devraient pas remplacer les soins et les conseils médicaux de votre médecin. Ce dernier peut recommander des variations au traitement tenant compte de la situation et de l’état de votre enfant. Cette information peut être reproduite sans permission et partagée avec les patients et leur famille. Elle est aussi disponible sur Internet, au www.cps.ca. (Révisée par le conseil d’administration de la Société canadienne de pédiatrie.) 100 100 95 95 75 75 25 25 Société canadienne de pédiatrie, 2204, chemin Walkley, bureau 100, Ottawa (Ontario) K1G 4G8, téléphone 613-526-9397, télécopieur 613-526-3332, http://www.cps.ca 5 0 5 0 84 Paediatr Child Health Vol 4 No 1 January/February 1999 2 G:\PAEDS\1999\Vol4No1\strep_nfr.vp Tue Feb 16 15:23:29 1999