Claude LEDOUX
Courbes d’étoile(s) II
pour piano solo
Date de composition : 1996
Dédicataire : Claude Vivier
“Work in progress”[Courbes d’étoiles I / Courbes d’étoiles II : étoiles doubles (1996)/
Courbes d’étoile III : L’étoile sombre de Kobe (2001) / Courbes d’étoiles IV : Pulsar (2002) /
Courbes d’étoile V : Trajectoires incandescentes (2003)...]
Trajectoires d’étoiles filantes. Attitude rêveuse du spectateur terrestre face aux
décompositions fragmentaires de la matière en fusion. Particules en chute libre dans l’infini
de la pensée humaine. Un jour, un physicien me parlait des vibrations cosmiques à l’image du
monde sonore. L’analogie prenait ainsi forme. A la fragmentation atomique dans l’espace se
substitue la décomposition spectrale. L’oreille remplace l’œil, le temps d’une dérive
d’imaginaire. Calculs et poésie se mêlent. Un question vague se promène dans mon esprit: se
pourrait-il que les logarithmes scandent les vagues musicales au gré de leurs nombres
progressifs, que les rapports spectraux rythment l’harmonie au gré de la perception ? J’y crois.
Le plus compliqué étant de plier la technique pianistique selon les fantaisies crées par les
distorsions du matériau musical. Ainsi la poésie naît-elle d’une incontournable virtuosité.
Courbes d’étoiles I : obsession harmonique jusqu’à la saturation finale, éclatement d’étoile.
Un noyau est enfin visible, une fraction de seconde...suit l’unique silence de la nuit, moment
propice pour découvrir les subtilités de la lumière. Est-ce vraiment le repos ?
Cette page virtuose est dédiée à la chanteuse Josyane Lemaître.
Courbes d’étoiles II, étoiles doubles : selon le degré d’éloignement ou de proximité, la dualité
se joue soit de son apparence fusionnelle, soit de son déchirement (in)harmonique sublimé
dans la transparence des vents stellaires. Ces étoiles doubles, dansantes, se voudraient-elles
métaphores de la psyché humaine ? A moins que ce ne soit le contraire.
Cette deuxième pièce du cycle se définit comme un vibrant hommage à Claude Vivier et est
dédiée à la pianiste Therèse Malengreau.
Courbes d’étoile III, L’étoile sombre de Kobe, fut écrite pour ma compagne actuelle, Nao
Momitani (originaire de Kobe), en écho à la disparition de sa mère. Lieu où la courbe
n’égrène plus que quelques atomes bouleversés ci et là par quelques poussières d’une étoile
dont ne reste que le souvenir. Œuvre essentiellement expressive dans son dépouillement, à
l’instar d’un jardin Zen japonais dont les pierres éparses renvoient à cette unique étoile
intérieure qu’est notre âme.
C
dmc. Texte protégé par le droit d’auteur