UNIVERSITÉ FRANÇOIS - RABELAIS
DE TOURS
ÉCOLE DOCTORALE SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE
EA 2114 Psychologie des Âges de la Vie
THÈSE présentée par :
Morgiane BRIDOU
soutenue le : 11 juillet 2012
pour obtenir le grade de : Docteur de l’université François - Rabelais
Discipline/ Spéciali : Psychologie
ETUDE DES PRINCIPAUX FREINS ET LEVIERS
PSYCHOLOGIQUES ENVERS LEXAMEN DE
DEPISTAGE DU CANCER COLORECTAL
Le rôle particulier de l’anxiété envers la santé
dans l’adoption de cette démarche
THÈSE dirigée par :
Madame AGUERRE Colette Maître de Conférences, Université F. Rabelais de Tours
Monsieur RÉVEILLÈRE Christian Professeur, Université F. Rabelais de Tours
RAPPORTEURS :
Madame COUSSON-GELIE Florence Professeur, Université P. Valéry Montpellier 3
Monsieur GRAZIANI Pierluigi Professeur, Université de Nîmes
JURY :
Madame AGUERRE Colette Maître de Conférences, Université F. Rabelais de Tours
Madame CHRISTOPHE Véronique Professeur, Université C. de Gaulle Lille 3
Madame COUSSON-GELIE Florence Professeur, Université P. Valéry Montpellier 3
Monsieur GRAZIANI Pierluigi Professeur, Université de Nîmes
Monsieur RÉVEILLÈRE Christian Professeur, Université F. Rabelais de Tours
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REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à Madame Colette AGUERRE pour la
confiance qu’elle m’a accordée, le temps et la disponibilité qu’elle m’a octroyés sans compter
durant toutes ces années, les nombreux conseils prodigués pour me remettre sur le droit
chemin, et les discussions passionnantes que nous avons échangées et que nous aurons
encore, je l’espère. Vous avez su me transmettre le virus de la recherche, merci infiniment !
Je remercie très chaleureusement le Professeur Christian REVEILLERE qui m’a fait
l’honneur de diriger mon travail de thèse. Il a eu la gentillesse de me témoigner son soutien et
de m’apporter de précieux conseils et des corrections probablement longues et fastidieuses qui
m’ont grandement aidée à conduire et finaliser ce travail.
Je remercie les Professeurs Véronique CHRISTOPHE, Florence COUSSON-GELIE et
Pierluigi GRAZIANI de m’avoir fait l’honneur d’accepter de juger ce travail de thèse. C’est
pour moi un grand plaisir de bénéficier de votre expertise dans les champs de la psychologie
de la santé et de la psychopathologie.
Je remercie sincèrement le Professeur Jérôme VIGUIER, le Docteur Ken
HAGUENOER, Monsieur Joël CHARTIER, Madame Florence ROBLIN, ainsi que
l’ensemble de l’équipe du Centre de Coordination des Dépistages des Cancers d’Indre-et-
Loire pour m’avoir fait confiance et m’avoir consacré beaucoup de leur temps afin de m’aider
à mener ce travail à son terme. J’ai vivement apprécié leur efficacité et leur disponibilité, ainsi
que leur pragmatisme qui, je l’avoue, me fait parfois défaut.
Un immense merci à Monsieur Guillaume GIMENES, Mademoiselle Violaine
KUBISZEWSKI, Madame Armel LE GALL, Mademoiselle Catherine POTARD et Monsieur
Olivier SOREL pour m’avoir aidé très efficacement à réaliser cette étude. Merci pour votre
professionnalisme, votre énergie, votre enthousiasme et votre amitié. Sans vous, cela aurait
été très certainement beaucoup plus compliqué…
Je remercie tout particulièrement Madame Brigitte GEFFRAY pour ses conseils
toujours avisés et ses idées lumineuses, dont je me dis parfois que j’aurais aimé y avoir songé
plus tôt... Elle œuvre en coulisse pour apporter une aide pratique et un soutien colossal, tous
deux très appréciés.
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Merci à Mesdemoiselles Coralie COURCIER, Virginie GOESLIER, Marjorie
PASSARD, et Marion ROSIER, étudiantes en Master 1 de psychologie, pour leur aide
efficace dans la passation de certains questionnaires, permettant en cela la réalisation de ce
travail.
Je remercie également l’ensemble des Doctorants et post-doctorants pour les moments
de détente partagés et les fous rires spontanés qui éclatent parfois au bureau 415bis.
Je remercie Mesdames Brigitte CHAPET, Marie-Claude DEROUET, Catherine
QUILLIO, Anne PHILIPPE, et Isabelle VANNIER pour leur soutien appuyé et très
réconfortant durant ce long travail de thèse.
Merci également à tous les participants sans qui cette étude n’aurait de toute façon pas
vu le jour. Merci pour le temps qu’ils ont généreusement accordé et leurs témoignages
essentiels qu’ils ont partagés sur un thème pourtant délicat à aborder.
Un immense merci amplement mérité aux nombreux membres de ma famille pour leur
patience immodérée face à mon anxiété chronique qui se traduit trop souvent par l’expression
de doutes et d’incertitudes multiples et variés, leurs encouragements répétés empreints d’une
foi inébranlable et désarmante en mes capacités, leur soutien tacite dont je prends conscience
chaque jour, et leur amour inconditionnel qu’ils savent m’exprimer à leur manière. Je vous
aime toutes et tous très fort.
Merci à l’Institut National du Cancer (INCa) pour avoir soutenu financièrement ce
travail qui s'inscrit dans le cadre d'une recherche scientifique se rapportant aux freins et aux
leviers psychologiques envers l’examen de pistage du cancer colorectal (étude EF SPEED
CANCOL), coordonnée par Colette Aguerre et retenue lors de l’appel à projet 2010
« Recherche en sciences humaines et sociales, santé publique et épidémiologie ».
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RESUME
En 2005, 37413 nouveaux cas de cancer colorectal (CCR) étaient recensés en France,
un chiffre qui le propulse au troisième rang des cancers les plus fquents et au second rang
des décès par cancer (Bouvier, Chauvenet, Jooste, & Faivre, 2010). Nonobstant ces faits
alarmants, le CCR se traite relativement bien grâce à des techniques thérapeutiques toujours
plus performantes, avec un taux de réussite avoisinant les 100% lorsqu’il est diagnostiqué à
un stade précoce. Fort de ce constat, un programme national de dépistage organisé du CCR a
été mis en place afin de diagnostiquer la maladie avant l’apparition de signes avant-coureurs.
Ce programme propose aux individus ayant un risque moyen de développer un CCR de
participer à un test de dépistage spécifique (Hemoccult-II®) tous les 2 ans à partir de 50 ans. Il
est aujourd’hui clairement établi que le dépistage de masse par ce type de test réduit
notablement la mortalité relative au CCR (Hewitson & al., 2007). Toutefois, le taux de
participation actuel (34%) reste encore en deçà des normes recommandées (Institut National
du Cancer, 2009). Dès lors, il apparaît nécessaire de mieux comprendre ce qui motive ou, au
contraire, freine les individus à s’investir activement dans une démarche de dépistage visant à
détecter précocement un CCR. Deux études consécutives ont émenées avec pour objectif
d'explorer et comprendre les principaux freins et leviers psychologiques à la démarche de
dépistage du CCR par Hemoccult-II®.
Une étude qualitative, basée sur la conduite de 7 focus groups non mixtes, a été menée
auprès de 69 individus âgés de 50 à 74 ans. À cette occasion, trois principaux thèmes ont été
évoqués avec les participants : les connaissances et croyances envers le dépistage du CCR, les
leviers au pistage du CCR, et les freins au dépistage du CCR. Tous les groupes ont été
animés par deux psychologues, enregistrés et retranscrits dans leur intégralité, et traités avec
un logiciel d’analyse de données qualitatives. Les analyses factorielles des correspondances
effectuées à partir du corpus ainsi obtenu ont mis en évidence l’existence de trois dimensions
principales pour chacun des thèmes précités. Les leviers au dépistage du CCR étaient la
communication sur le dépistage du CCR, la simplicité perçue du test Hemoccult-II®, et la
perception du risque encouru. L’incertitude relative à la fiabilité du test Hemoccult-II®,
l’anxiété envers la santé, et l’embarras ont émergé comme principaux freins au dépistage du
CCR. Des analyses en tri-croisé ont également permis de gager des différences de contenu
dans le discours des hommes et celui des femmes.
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Une étude quantitative a ensuite été menée auprès de 674 individus âgés de 50 à 74
ans ayant rempli une batterie de questionnaires évaluant : la méticulosité (Facette Ordre du
Neo-Personality Inventory-Revised ; Rolland & Petot, 1994), la procrastination cisionnelle
(Echelle de Procrastination Décisionnelle du Melbourne Decision Making Questionnaire ;
Bailly & Ilharragorry-Devaux, 2011), l’évitement expérientiel (Questionnaire d’Acceptation
et d’Action-II ; Monestès, Villatte, Mouras, Loas, & Bond, 2009), les connaissances envers le
dépistage du CCR (issues de l’étude exploratoire), les freins et leviers envers le dépistage du
CCR (issus de l’étude exploratoire), la perception du risque personnel encouru envers le CCR
(Echelle Comparative du Risque Perçu ; Weinstein, 1983), l’anxiété envers la santé
(Questionnaire d’Anxiété envers la Santé ; Bridou & Aguerre, 2012), et les stratégies
d’ajustement de type vigilant et évitant (scénarios construits pour les besoins de l’étude). Des
analyses comparatives ont mis en évidence des différences significatives entre les individus
ayant déjà réalisé le test Hemoccult-II® (compliants) et ceux ne l’ayant encore jamais réalisé
(non compliants). Les individus compliants ont de meilleures connaissances concernant le
test Hemoccult-II®, surestiment davantage les leviers envers le test Hemoccult-II®, sont plus
anxieux envers la santé, et mobilisent davantage de stratégies d’ajustement de type vigilant
que les individus non compliants. Enfin, des analyses de régression logistique binaire ont mis
en évidence que les principaux prédicteurs de la participation au dépistage du CCR sont : le
degré de connaissances envers le dépistage du CCR, la surestimation des leviers au test
Hemoccult-II®, la dimension peur de la maladie, et les stratégies d’ajustement de type
vigilant.
Ce travail suggère que certains facteurs psychologiques jouent un rôle important dans
la participation au pistage du CCR par Hemoccult-II®. Nous espérons que ces données
aideront les organisations de santé publique à concevoir des campagnes de communication en
tenant compte des aspects psychologiques impliqués dans la démarche de participation au
dépistage du CCR.
MOTS-CLEFS :
Dépistage du cancer colorectal ; Hemoccult-II®; Déterminants psychologiques ; Anxiété
envers la santé.
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