révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE par Pierre Cornélis, ON7PC rue J. Ballings, 88 1140 Bruxelles 1. Introduction La physique est la science qui à pour objet l’étude des propriétés générales des corps et des lois qui tendent à modifier leur état ou leur mouvement sans modifier leur nature. L’électricité et l’électronique sont deux branches de la physique. L'électron, particule élémentaire d'électricité négative, est le constituant de tous les atomes. Le courant électrique est une déplacement d'électrons. L'électronique utilise les phénomènes de conductions dans le vide, dans les gaz et dans les semi-conducteurs. C'est pourquoi les notions de physiques moléculaire et électronique sont si importantes pour les radioamateurs. Bien que le titre de ce chapitre soit un peu prétentieux, nous n'avons certainement pas l'ambition de vouloir plonger dans les détails des théories très complexes de la physique atomique et électronique, mais nous sommes convaincu qu’il est intéressant de dissocier cette théorie de la matière générale de l'examen de radioamateur et d’aller un peu plus loin que la simple introduction que l’on fait habituellement en commençant les cours d’électricité ou d’électronique pour radioamateur 2. Notion de molécule 2.1. La matière n'est pas divisible à l'infini. Une molécule d'un corps pur est la plus petite quantité de ce corps susceptible d'exister à l'état libre. 2.2. Le nombre d'Avogadro est le nombre de molécules contenues dans une môle Une môle est la quantité représenté par une formule chimique. La masse correspondante est appelée masse molaire. Par exemple la masse molaire du CO2 vaut 12 (2 x 16) = 44 g. Les moles des différents corps purs contiennent toutes le même nombre N de molécules. Ce nombre N est appelé nombre d'Avogadro 23 23 -23 et vaut N = 6,02 10 molécules. Dés lors la masse moléculaire du CO2 vaut 44 / 6,02 10 = 7,3 10 g . 2.1.3. Les molécules sont formés d'atomes L'atome est la plus petite partie d'un corps simple susceptible d'entrer dans les combinaisons chimiques. Un 23 atome gramme contient 6,02 10 atomes. 2.1.4. La température traduit l'énergie mécanique des atomes ou des molécules. révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 1/15 - 23/02/00 3. Théorie cinétique des gaz Cette théorie fournit des résultats très importants qui sont exploités dans les tubes électroniques à vide : 3.1. Le chaos moléculaire Les gaz sont beaucoup plus compressibles que les solides et les liquides, et leur masses spécifiques sont également beaucoup plus faibles. Il faut donc admette que les molécules des gaz sont beaucoup plus éloignées entre elles que les molécules des solides et de liquides. Le mélange de deux gaz, la diffusion d'un gaz à travers une paroi poreuse, l'existence sur les parois d'un récipient d'une poussée que l'on ne peut attribuer à la pesanteur, ne peuvent s'expliquer que par des mouvements de translation et l'énergie cinétique des molécules. Les molécules d'un gaz sont animées de mouvements incessants (agitation thermique) et n'ont d'action entre elles qu'au moment de leur chocs. Chaque molécule se déplace en ligne droite jusqu'au choc suivant; sa trajectoire est une ligne brisée. Cet état de désordre d'un gaz est appelé chaos moléculaire. La pression p exercée sur la paroi d'un récipient est proportionnelle au nombre de chocs par unité d'aire et de temps, c'est-à-dire au nombre n de molécules par volume. En diminuant le volume du gaz, on augmente n et la pression doit augmenter : on retrouve ici la loi de Mariotte (" pv = constante"). 3.2. L'énergie cinétique moyenne d'une molécule Cette énergie cinétique est proportionnelle à la température absolue du gaz. L'énergie cinétique 2 moyenne vaut 1/2 m v² où v représente la vitesse quadratique moyenne c'est-à-dire v² = Σ vi / n . On peut démontrer que cette énergie cinétique moyenne vaut aussi 3/2 k T où k est la constante de Boltzmann et vaut -23 1,38 10 joule/degré et où T est la température absolue (en degré Kelvin). Comme cette énergie cinétique est la même pour tous les gaz, on en déduit que les vitesses quadratiques moyennes sont inversement proportionnelles à la racine carrée de la masse moléculaire. Le libre parcours moyen est la distance parcourue en moyenne par une molécule entre deux chocs successifs contre d'autres molécules. Le libre parcours moyen vaut l = 1 / ( √ 2 π n d²), il est donc inversement proportionnel à la pression des gaz et au carré du diamètre de la molécule. Exemple : Soit de 8 l'argon à 0°C et sous une pression de 1mm Hg , le diamètre moléculaire du Hg est de 3,6 10 cm , 22400 cm³ 23 23 16 de gaz renferment 6,02 10 molécules de gaz fonc à 0°C n = 6,02 10 / 22400 x 760 = 3,54 10 molécules 16 -8 par cm³ d'où l = 1 / ( √ 2 π n d²) = 1 / √ 2 π (3,54 10 ) (3,6 10 )² = 0,0048 cm = 48 µ révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 2/15 - 23/02/00 4. L'électron ème Ce n'est qu'au 18 siècle que les phénomènes magnétiques et électrostatiques connus depuis l'antiquité ont fait l'objet de grandes découvertes . Notons au passage quelques dates importantes: • • distinction de l'électricité positive et négative (1730) lois de Coulomb sur les attractions et les répulsions des charges électriques (1780) ème Ce n'est qu'au 19 siècle que s'édifie l'œuvre fondamentale avec : • la découverte de la pile par Volta en 1800, et l'étude du courant électrique, • la découverte du champ magnétique produit par le courant par Oersted en 1819 • l'édification de l'électromagnétisme par Ampère en 1820 • la découverte de l'induction magnétique par Faraday en 1831 • la loi d'Ohm en 1826 • les lois de l'électrolyse par Faraday en 1833 • la loi de Joule en 1841 ème Plus tard au cours de la seconde moitié du 19 siècle : • Maxwell édifie une théories générale des phénomènes électromagnétiques (ce sont les équations de Maxwell en 1865), • Helmoltz explique (1881) les phénomènes de l'électrolyse par des structure discontinue de l'électricité, • On réussit à extraire les électrons de la matière (rayons cathodiques et émission photoélectronique) • On découvre les ondes hertzienne (1890), puis les rayons X (1895) et la radioactivité (1896) ème Au cours de 20 siècle on fait une grande synthèse (Einstein) . 4.1. Les lois de l'électrolyse impliquent la structure discontinue de l'électricité D'après Faraday, la quantité d'électricité qui traverse un électrolyte et la masse du métal déposé sont proportionnelles. Helmoltz (1881) explique cela en disant que chaque atome du métal apporte à la cathode une charge électrique bien déterminée. La théorie des ions d'Arrhénius (1887) explique ce résultat par le fait que la charge d'un ion est un multiple entier d'une charge élémentaire. L'électricité a donc une structure discontinue. Le "grain d'électricité" est nommé électron par l'irlandais Stoney. 4.2. Les rayons cathodiques sont formés d'électrons lancés à grande vitessse Si l'on applique une tension élevée à deux électrodes placées dans un gaz "suffisamment raréfié", la cathode émet un rayonnement qui se propage en ligne droite, et excite la fluorescence de certaines substances et qui échauffe les corps rencontrés (ce sont les expériences de Hittorf 1868, Goldstein et Crookes 1879). C'est l'expérience du tube de Crookes qui va permettre de donner une explication : Les rayons cathodiques d'un tube de Crookes : • chargent négativement un cylindre de Faraday, mais n'y déposent aucune matière, • ils sont attirés par les corps chargés positivement et repoussés par les corps chargés négativement; ils sont donc déviés par le champ électrique, • les rayons cathodiques sont déviés par un champ magnétique comme le serait un courant ayant la même direction, mais en sens inverse, • les rayons cathodiques se propagent à la vitesse de quelques dizaines de milliers de kilomètres par seconde (J.J. Thomson 1897) Ces propriétés s'expliquent en admettant que les rayons cathodiques sont formés de grains d'électricité négative sans support matériel. 4.3. Millikan mesure avec précision la charge de l'électron (1909) Millikan a fait l'expérience suivante : il suivait, à l'aide d'un microscope, le mouvement d'une petite gouttelette d'huile, obtenue par pulvérisation, entre les plateaux d'un condensateur. En l'absence de tension U, la vitesse de chute permet de connaître le poids p de la gouttelette. Dés qu'on charge la gouttelette d'une quantité révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 3/15 - 23/02/00 d'électricité q, il apparaît une force f = q E où E est le champ électrique et vaut E = U/d. Suivant la valeur de U, la gouttelette descend ou monte, ou reste immobile. Lorsque la gouttelette est équilibrée p = q E. Partant du fait que toutes les charges ainsi déterminées sont des multiples entiers de la plus petite d'entre elle, Millikan eu l'idée de faire un relevé précis sur des milliers de gouttelettes d'huile, puis de chercher la valeur -19 de la charge de l'électron, il obtint ainsi e= 1,602 10 coulomb . Les mesures de Millikan constituent les meilleures déterminations du nombre d'Avogadro. En effet 96490 coulombs représentent la charge d'une valence-gramme d'un métal, c-à-d de N ions monovalents ou encore -19 23 de N électrons, par conséquent N = 96490/1,602 10 = 6,02 molécules par mole. 4.4. L'électron est un constituant universel de la matière Dans les tubes cathodiques, des cathodes faites de différents métaux émettent des rayons cathodiques identiques. D'autres phénomènes tels que l'émission thermoélectronique, l'émission photoélectrique, la radioactivité β … correspondent aussi à l'émission d'électrons par les divers éléments, même électriquement neutres : les électrons entrent donc dans la constitution de tous les atomes; on dit encore que l'électron est un des constituants universels de la matière. révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 4/15 - 23/02/00 5. Constitution des atomes 5.1. Un atome n'est pas une "bille pleine" … Dans un solide, les atomes ne laissent pas entre eux d'intervalles, comme dans les gaz; pourtant, les rayons α des corps radioactifs traversent les plaques métalliques minces. Ces rayons α sont constitués de particules chargées positivement et de même masse que l'atome d'hélium (Rutherford 1902). L'expérience nous oblige à admettre que les rayons α traversent les atomes : un atome n'est donc pas rempli de matière. 5.2. L'atome referme des charges électriques positives Nous avons vu que tous les atomes renferment des électrons ; la charge électrique totale d'un atoime étant nulle, il faut donc que les charges négatives des électrons soient compensées par des charges positives. Il doit donc exister au centre de l'atome une charge positive (Rutherford 1911). 5.3. Dans un atome il y a deux régions : le noyau et un nuage d'électrons Chaque atome est constitué par un noyau central et Z électrons. Ce nombre Z est appelé nombre atomique. Le noyau • porte une charge positive Ze de sorte que l'atome est électriquement neutre; • représente la quasi totalité de la masse de l'atome; la masse de l'atome augmente avec le nombre atomique. ce phénomène traduit l'accroissement du nombre de particules (protons et neutrons) qui constituent les noyaux ; • n'occupe qu'un volume négligeable par rapport au volume total de l'atome. Le noyau est donc extrêmement dense • est responsable des phénomène de radioactivité; les rayonnements émis par les corps radioactifs transportent de l'énergie libérée lors de la réorganisation interne explosive des noyaux qui expulsent suivant leur nature, • des noyaux d'hélium (rayonnement α ); • des électrons (rayonnements β ) • des photons (rayonnements γ ). Il existe environ 300 noyaux stables et 1000 noyaux radioactifs Les électrons sont disposés autour du noyau et à une certaine distance : Ils sont attirés par le noyau (charges de signes contraires), révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 5/15 - 23/02/00 6. La physique thermoïonique La physique thermoïonique est celle qui aura les tubes électroniques comme application fondamentale. La diode à vide est le plus simple et le plus ancien des tubes électroniques. Il a permis d'étudier l'émission d'électrons par des corps incandescents et de mettre au point les différents types de cathodes. La diode constitue le point de départ de nombreux autres tubes. 6.1. L'émission thermoélectronique En 1883, Thomas Edison, en étudiant les premières lampes électriques à incandescence, y introduisit une plaque métallique (P) et fit les constatations suivantes : • le courant I est dirigé, dans le vide, de la plaque vers le filament (F) chauffé (sens conventionnel du courant du + vers le -) • le courant I disparaît si la plaque est négative par rapport au filament, • le courant I disparaît aussi, si l'on cesse de chauffer le filament. Du fait que ce montage ne laisse passer le courant que dans un seul sens, on l'a bien vite assimiler à une soupape, la diode est d'ailleurs parfois appelée "valve" en anglais, et certains auteurs ont même utilisé le terme "soupape" en français, mais le terme correct est diode ou diode à vide. Edison montra ainsi qu'un filament incandescent émet autour de lui des charges négatives qui atteignent une plaque à travers le vide de l'ampoule. Cette expérience fut confirmée par J.J. Thomson en 1892, et en 1901 Richardson identifia ces charges négatives à des électrons. Si on supprime la source de tension, la plaque et le filament sont au même potentiel, on constate toutefois l'existence d'un courant beaucoup plus petit que si l'anode est positive, mais de même sens. Par conséquent on peut dire que l'émission d'électrons n'est pas due à l'attraction des électrons par la plaque. On peut faire une autre expérience, c.-à-d. maintenir la tension de la plaque constante et faire varier le courant de chauffage : on constate alors que le courant anodique varie avec la température du filament. L'émission d'électrons est donc due à la température du filament c'est pourquoi on l'appelle émission thermoélectronique. Les premières expériences étaient faites à partir de lampes à incandescence, mais pour atteindre des rendements élevés sans destruction du filament on est conduit à utiliser d'autres matériaux. On emploie presque exclusivement le tungstène, le tungstène thorié (tungstène avec 1 à 2% d'oxyde de thorium) et des mélanges d'oxydes de baryum et de strontium. révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 6/15 - 23/02/00 Les faits précédents ont permis d'élaborer une théorie dont voici les grands résultats : • dans un métal, même électriquement neutre, il existe un grand nombre d'électrons libres qui s'agitent entre les ions positifs à la façon des molécules d'un gaz. • lorsqu'un électron sort du métal, les ions positifs voisins exercent une force de rappel sur cet électron. Le travail de cette force est appelé travail d'extraction, il varie en fonction du métal et est indépendant de la température. Le travail d'extraction est l'énergie minimale qu'il faut communiquer à l'électron pour qu'il puisse être arraché du métal, donc pour qu'il puisse quitter le métal. Le travail d'extraction du tungstène (W) est de 4,5 eV, celui du tungstène thorié est de 2,7 eV. Rappel : l' électron-volt est l'énergie communiquée à l'électron par une tension d'accélération d'un volt : 1 e V -19 = 1,6 10 joule • à température ordinaire, la vitesse d'agitation thermique des électrons est trop faible pour pouvoir quitter le métal. Mais cette vitesse d'agitation thermique croît extrêmement vite avec la température. A température élevée les électrons possèdent donc une énergie cinétique qui peut dépasser le travail de sortie : il peut y avoir émission thermoélectronique. • le potentiel de sortie peut être considéré comme la différence de potentiel de contact métal-vide. Le métal est positif par rapport au vide situé à son voisinage immédiat. On dit encore qu'il existe à la surface du métal une barrière de potentiel que les électrons doivent franchir pour quitter le métal. métal Ws (en eV) Li 2,2 Na 1,9 K 1,8 Cs 1,8 Ca 3,2 Ba 2,4 Mg 3,5 Al 3,0 Zn 3,4 Fe 4,7 Ni 5,0 Mo 4,4 Hg 4,5 Ag 4,7 Au 4,9 Puisque nous avons parlé de l'histoire, nous avons conservé le terme "plaque", mais comme la plaque est portée à un potentiel positif on préfère utiliser un terme plus scientifique : l' anode. L'autre électrode est par conséquent la cathode, et on peut distinguer deux cas : • soit le filament qui sert en même temps d'électrode négative, c'est en fait la cathode à chauffage direct, • soit le filament peut chauffer un autre métal qui lui-même émettra les électrons, on parle alors de cathode à chauffage indirect. 6.2. La courbe caractéristique de la diode On peut tracer la courbe caractéristique d'une diode, c'est-à-dire la courbe Ia (V a). Si maintenant on trace la même courbe pour un courant filament plus important, on constate que la première partie de la courbe reste commune. Donc pour des tensions faibles, le courant ne dépend pas de la température, il dépend seulement de la tension anodique. Dans cette zone, le courant suit la loi de Child-Langmuir : I a = G Va 3/2 où G est une constante appelée pervéance et est une caractéristique de la géométrie de la diode. Si la tension anodique est faible, l'anode capte seulement une partie des électrons émis; les autres retournent dans la cathode, tandis que d'autres électrons en sortent au même instant. Il existe constamment entre la cathode et l'anode un essaim d'électrons. Cette charge négative est appelée la charge d'espace. Les courbes caractéristiques IA (V a) montrent que le courant n'augmente plus lorsque la tension anodique dépasse une certaine valeur : la diode fonctionne alors en régime de saturation. Le courant de saturation révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 7/15 - 23/02/00 correspond au nombre total d'électrons émis par la cathode par seconde, c.-à-d. au pouvoir émissif de la cathode. La résistance interne d'une diode est représentée par l'inverse de la pente de la caractéristique et varie avec le point de fonctionnement choisi : Ri = ∆Va / ∆ Ia 6.3. Rôle de la température Donnons à Va une valeur fixe assez grande et faisons varier la température de la cathode. Traçons Is en fonction de If On constate une rapide variation de l'émission thermoélectronique en fonction du chauffage If . Il pourrait sembler avantageux de faire travailler les cathodes à la température la plus élevée permise par leurs propriétés mécaniques et physiques (fusion, émission de vapeur) afin d'obtenir un fort pouvoir émissif. Mais la durée de vie varie en raison inverse de la température. Une faible variation de température provoque une importante variation de l'émission et de la durée de vie du tube : la tension de chauffage indiquée par le constructeur doit être respectée avec une tolérance de ± 5%. Les cathodes les plus avantageuses ne sont pas nécessairement celles qui possèdent le travail d'extraction le plus faible. Richardson et Dushmann ont établi l'équation de la courbe qui donne la densité du courant d'émission : -b/T Js = A T² e avec Js A T e b T la densité du courant en A/cm² une constante universelle ( 120 A/ cm² (°K)²) la température absolue de la cathode la base des logarithmes népériens ( e = 2,718...) constante caractéristique de la nature de la cathode la température absolue de la cathode. Cette loi est la base fondamentale de l'émission thermoélectronique. 6.4. Types de cathodes Les tubes à cathode chauffée constituent la catégorie la plus nombreuse des tubes électroniques (soupape à vide et à gaz, tubes amplificateurs et oscillateurs, thyratrons, tubes à rayons cathodique, etc.). Les propriétés de ces tubes dépendent fortement de leur cathode. Il en est de même de leur durée de vie ; ils sont mis hors service par une baisse notable de leurs performances due à l'affaiblissement progressif de l'émission. Une cathode doit avoir un pouvoir émissif élevé, avoir une durée de vie suffisante, un bon rendement (nombre d'ampères émis par watt dépensé pour le chauffage), une résistance mécanique élevée, une résistance aux bombardements par les ions positifs, une très faible tension de vapeur afin de ne pas contaminer les autres électrodes. A b Vs (V) tungstène ≈ 60 5260 0 4,4 4,6 à 2200 2400 à 1 rendeme nt (A/W) 0,005 tungstène thorié 3 à 15 3050 0 2,6 2,9 à 1500 1700 à 2 0,07 à 1160 0 0,8 1,2 à 700 à 950 cathodes oxydes -3 à 10 1 t° (°C) Js (A/cm²) 0,5 0,2 usage diodes et triodes à haute tension ou de grande puissance. tubes à rayons X. durée de vie 1000 à 1500 heures Tubes de moyenne puissance. durée de vie de 10.000 heures. Tubes de petite puissance et à faible tension. Radio, révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 8/15 - 23/02/00 cathodes diffusion à 1 à 15 1,6 à 2 1000 1200 à 300 (en impulsions) 10 amplificateurs,... Tubes à gaz à cathode chauffée Tubes modernes pour hyperfréquences. Tubes de puissance. révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 9/15 - 23/02/00 7. La physique des semi-conducteurs 7.1. Définition d'un semi-conducteur Les éléments chimiques, ainsi que leurs composés et leurs mélanges, ont été classés par les physiciens en bon et en mauvais conducteur de l'électricité. Après avoir fait ce classement on s'est aperçu que les bons conducteurs ont la propriété de posséder plus de 4 électrons de valence. Pour rappel, les électrons de valence sont ceux qui gravitent sur les couches les plus éloignées du noyau et qui participent aux liaisons chimiques. La densité en électrons libres est de l'ordre de 10 -6 -5 est de l'ordre de 10 à 10 ohms cm . 22 23 à10 électrons libre par centimètre cube et la résistivité Les isolants, quant à eux possèdent moins de quatre électrons de valence et la résistivité est de l'ordre de 16 19 10 à 10 ohms cm. Nous avons parlé des éléments à plus de 4 électrons de valence (les métaux), et de ceux de moins de 4 électrons de valence (les isolants), mais quid des corps qui ont 4 électrons de valence alors ? Et bien ce ceux eux précisément que l'on va appeler l e s semi-conducteurs, leur résistivité varie de -3 7 10 à 10 ohms cm. Les deux principaux matériaux semiconducteurs qui nous intéressent sont le germanium (Ge) et le silicium (Si), ils ont donc cette propriété d'avoir 4 électrons périphériques ou électrons de valence. Chaque atome met donc en commun ces 4 électrons avec les 4 atomes les plus proches pour former une structure cristalline appelée système cubique-diamant (voir figure) . Le fait de mettre deux électrons en commun s'appelle un lien covalent. La figure ci-dessus représente de façon imagée la structure dans un système à 3 dimensions, pour les explications qui vont suivre, une telle représentation est peu commode, nous allons donc "aplatir" cette représentation et représenter les phénomènes dans un plan ... Au voisinage de 0°K (-273°C), aucun électron n'est libre et la résistivité est élevée, mais lorsque la température augmente, la conductibilité apparaît. Cette propriété fut découverte en 1833 par Faraday sur l'oxyde de cuivre, la découverte des semi-conducteurs est dont antérieure à celle des tubes ! Pendant un certains temps d'ailleurs on a fabriqué des redresseurs à oxyde de cuivre, principalement utilisé dans les chargeurs de batteries et dans les alimentations. Mais cela appartient au passé car les diodes au silicium sont de loin plus performantes. Une propriété importante des corps est l'énergie nécessaire pour rompre une liaison de valence et donc pour libérer un électron, cette énergie est • pratiquement nulle pour les métaux, les électrons sont donc relativement libres • de plusieurs électronvolts pour les isolants • de l'ordre de un électronvolt pour les semi-conducteurs (1,1eV pour le silicium et de 0,7eV pour le germanium). révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 10/15 - 23/02/00 7.2. Conductibilité intrinsèque Lorsque la conductibilité a lieu normalement au sein d'un semi-conducteur pur, on parle de conduction intrinsèque ( = "au dedans"). La conductibilité intrinsèque a lieu parce qu'il y a des électrons libres et qu'une différence de potentiel les oblige à se mouvoir dans une direction. Les atomes peuvent être excités par une énergie suffisante (température, lumière, rayonnement nucléaire) certains électrons périphériques peuvent acquérir une énergie supérieure à celle qui les maintient en liaison, et ces électrons peuvent donc être libérés. Lors de la conduction intrinsèque un électron est ainsi libéré, mais à la place qu'il vient de quitter, l'électron laisse un vide appelé "trou" ou "lacune". Ce trou peut soit capturer un électron libre et il y aura recombinaison, ou encore, le trou peut capturer un électron d'une liaison voisine, le trou peut donc changer de place. L'électron et le trou sont libres. Le sens de déplacement des électrons est donc opposé à celui des trous et l'exemple le plus souvent cité consiste à imaginer une rangée de sièges et des spectateurs, un siège est libre et le spectateur se déplace en prenant chaque fois le siège libre à côté de lui, le spectateur et le siège libre se déplacent en sens inverse... FIGURE 3. révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 11/15 - 23/02/00 7.3. Conductibilité par dopage Par opposition à la conductibilité intrinsèque, il existe aussi la conductibilité extrinsèque, celle-ci est due à des impuretés que l'on ajoute dans le système. La conductibilité des semi-conducteurs peut être fortement modifiée par l'introduction de ces impuretés. Cette opération s'appelle le dopage ou la contamination. Pour pouvoir doper un semi-conducteur, il faut que le rayon ionique de l'élément dopeur soit voisin de celui du semi-conducteur (environ 5,5 Å), en d'autres termes il faut que l'atome puisse "entrer" dans la structure cristalline. 8 Une proportion d'impuretés négligeable (de l'ordre d'un atome d'impureté pour 10 conducteur pur) à une influence énorme sur la conductivité. atomes de semi- Si on dope un semi-conducteur avec un élément pentavalent (5 électrons de valence), quatre électrons seront utilisés dans les liaisons avec les atomes du semi-conducteur, tandis que le cinquième électron restera libre, car il est faiblement lié au réseau. On dit que les éléments pentavalents sont des donneurs d'électrons et que la conductibilité est du type n. L'atome donneur antérieurement neutre, se voit privé d'une charge négative (qui est libre) et il devient donc un ion positif lié au cristal. L'antimoine (Sb), l'azote (N), l'arsenic (As) et le phosphore (P) sont des donneurs d'électrons. Par contre si on dope un semi-conducteur avec du bore (B), de l'aluminium (Al), du gallium (Ga) ou de l'indium (In), qui n'a que 3 électrons de valence, il y a un électron trop peu ou un trou de trop. On dit que ces éléments trivalents sont accepteurs et il en résulte une conductibilité du type p. L'atome accepteur, antérieurement neutre se comporte à présent comme un ion négatif lié au cristal. révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 12/15 - 23/02/00 7.4. Mécanisme complet de la conductibilité Au fait la conductibilité intrinsèque et la conductibilité par dopage n'ont pas lieu séparément, mais elles ont lieu simultanément, et on pourrait dresser le bilan complet du mécanisme pour le type n: type n dopage par atome pentavalent Conduction intrinsèque ion donneur lié électron libre électron libre trou libre majoritaires minoritaires on remarque que dans un semi-conducteur du type n, les électrons libres sont majoritaires alors que les trous libres sont minoritaires. Et d'une façon similaire, on pourrait dresser le bilan pour le type p: type p dopage par atome trivalent Conduction intrinsèque ion accepteur lié trou libre trou libre électron libre majoritaires minoritaires on remarque que dans un semi-conducteur du type p, les trous libres sont majoritaires alors que les électrons libres sont minoritaires. Lorsque dans un semi-conducteur, on passe d'un région du type n vers une région de type p on crée une jonction p-n . 7.4. La jonction P-N Considérons donc provisoirement la formation d'une jonction p-n comme étant le fait de mettre deux cristaux (un du type p, et un de type n) ensemble. En réalité, la fabrication d'une jonction p-n n'est pas un simple accolement, mais un processus chimique complexe et délicat. L'électron libre est représenté par un - , le trou libre par un +, l'électron lié par un et enfin le trou lié par un Juste avant accolement nous avons ... dés qu'il y a accolement, les trous libres et majoritaires du cristal p vont être attirés par les électrons libres et majoritaires du cristal n, c'est le phénomène de diffusion. Les trous libres et les électrons libres vont se recombiner et se neutraliser, il apparaît donc une zone de diffusion qui est neutre qui ne comporte que des électrons liés (dans le type p) et des trous libres (dans le type n), ces charges vont créer une barrière de potentiel (autrement dit un champ électrique) qui va empêcher la continuation de la diffusion. Si nous relions le région p à la borne positive d'une source de tension et la région n à la borne négative, la région n recevra des électrons et s'opposera moins à la diffusion des électrons vers la région p, la diffusion est donc facilitée et la jonction conduit. Si la région p est reliée à la borne négative, elle devient d'avantage positive, et la diffusion est pratiquement supprimée, la jonction est bloquée. MOUNIC SC T1 p 21 Au fait la jonction exercera sur un électron qui l'aborde une force dirigée de p vers n, si cet électron provient • de la région n (ou il était majoritaire), il sera donc renvoyé (... à moins que son énergie soit suffisante ...) révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 13/15 - 23/02/00 • de la région p (ou il était minoritaire), il sera propulsé dans la région n et de même, la jonction exercera sur un trou qui l'aborde une force dirigée de n vers p. 7.5. L'effet transistor Si nous accolons trois cristaux respectivement de type n , p et n , la concentration en trous du cristal p étant supérieure à celle du cristal n, les trous vont tendre à diffuser vers la zone n. De la même manière, les électrons vont tendre à diffuser vers la zone p. Aux environs immédiats de la jonction il y aura neutralisation des charges, la disparition de trous de la zone p va rendre celle-ci négative et la disparition des électrons de la zone n va rendre celle-ci positive. Il en résulte l'apparition d'une différence de potentiel de contact ou barrière de potentiel. Cette barrière de potentiel empêche la diffusion de se poursuivre. Les phénomènes décrits sont illustrés ci-contre. On imagine d'abord les trois cristaux séparés, puis l'accolement des trois cristaux, puis la diffusion, puis la neutralisation des charges et la formation de la barrière de potentiel. Mais on peut supprimer de cette représentation les porteurs liés (ceux qui ne donnent pas lieu à une conduction) à l'exception de ceux au voisinage des jonctions. révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 14/15 - 23/02/00 Arrêtons nous un instant.... tous ces mécanismes sont très jolis, me direz-vous, mais à quoi bon se mettre tout cela en tête, ai-je vraiment besoin de cela pour savoir comment fonctionne mon récepteur ou mon émetteur ? Eh bien oui! il faut comprendre tous ces mécanismes car ils sont à la base de l'électronique des semi-conducteurs. C'est grâce à ces mécanismes nous allons pouvoir expliquer la courbe caractéristique d'une diode, expliquer pourquoi le courant direct croît d'une façon exponentielle avec la température, etc... et plus tard nous expliquerons le transistor. Au fait, il faut être conscient du fait qu'au delà de toutes les diodes, les transistors, les amplis opérationnels ou les microprocesseurs, que nous utilisons se cache le génie d'un chimiste qui aura purifié les semiconducteurs, les aura dopés, et aura fabriqué des jonctions, sans chimiste l'électronique n'existerait pas. Songez aussi un instant, rien qu'un instant, que tous ces mécanismes se déroulent sans que vous vous en préoccupiez ! Avant de passez à la suite assurez vous donc d'avoir convenablement assimilé les notions décrites ci-dessus ... Ce cours est un service de l' UBA. Il est disponible sur le site internet sous http://club.euronet.be/on7pc. Vous pouvez l'utiliser • pour préparer l'examen de radioamateurs en travaillant comme autodidacte, soit en Belgique, soit dans un autre pays francophone, • comme base ou comme complément aux cours données au sein des sections de l' UBA qui préparent les candidats à l'examen IBPT Mais Il est strictement interdit de l'utiliser à d'autre fins et notamment à des fins commerciales ou au profit d'organisations belges autres que l' UBA. révision de PHYSIQUE ATOMIQUE ET ELECTRONIQUE - p 15/15 - 23/02/00