
LA 
COMPOSITION CHIMIQUE 
DES  ÉTOILES 
C 
3 
- 
129 
Le moyen le plus économique de faire la quadrature 
exprimée par 
(6) 
est d'utiliser une formule de Gauss 
à 
un 
point  et un  poids,  ce  qui donne  l'approxima- 
tion 
: 
6, 
LX 
nB, 
(t, 
= 
3) 
. 
(9) 
rigoureuse lorsque  B(tv) est  fonction  linéaire de 
t,, 
et approchée dans les autres cas. Cette approximation 
est, en tout cas, suffisante pour expliquer que les raies 
sont en absorption 
: 
entre les raies S,est égal 
à 
nBv 
à 
la profondeur optique 
213 
dans le continu, ce qui est un 
point plus profond,  donc plus chaud, donc avec une 
valeur de 
B, 
plus grande que dans une raie où la grande 
opacité fait que l'on  observe 
B, 
plus en surface, 
à 
une 
valeur inférieure de la  température,  qui décroît vers 
l'extérieur. 
Une difficulté dans le problème de la formation des 
raies est celui de la connaissance exacte des mécanismes 
d'élargissement des raies. La largeur équivalente d'une 
raie dépend en effet de la répartition  de I'absorption 
autour de la longueur d'onde 
A, 
du centre de la raie. 
Plus l'absorption  est concentrée autour de A,,  moins 
elle contribue 
à 
la largeur équivalente puisque le flux 
ne peut pas décroître au-delà d'un plancher 
: 
quelle  que  soit l'importance de I'absorption sélective 
due 
à 
la raie (phénomène de saturation). La répartition 
de I'absorption autour de 
A, 
est en fait due aux causes 
d'élargissement suivantes 
: 
a) 
agitation  thermique  des  atomes  absorbants 
; 
b) 
mouvements aléatoires dans l'atmosphère 
; 
c)  perturbation de l'atome absorbant par ses voisins 
(dans les  atmosphères denses  des  étoiles  naines)  ou 
largeur  naturelle  de  la  raie  (dans  les  atmosphères 
moins denses des étoiles géantes). 
Les  facteurs 
b) 
et c)  ne  sont pas toujours  aisés 
à 
connaître avec précision. Les différentes parties de la 
figure 
2 
reflètent essentiellement la prédominance de 
l'une  des causes d'élargissement  énumérées ci-dessus. 
La partie 
AB 
est  celle  où  la saturation  ne  se  fait 
pas  encore  sentir,  la  largeur  équivalente  est  alors 
simplement  proportionnelle 
à 
la  concentration 
de 
l'absorbant.  La  partie 
BC 
est  celle de raie  dont la 
partie centrale est située avec les facteurs d'élargisse- 
ment 
a) 
ou 
6) 
dominants. 
La répartition de I'absorption  autour de 
A,, 
est alors 
sensiblement gaussienne et il faut beaucoup augmenter 
la concentration pour gagner relativement peu sur la 
largeur efficace de I'absorption. 
Enfin, la partie CD est dominée par un élargissement 
du type c). Les ailes de la raie ont un profil de Lorentz 
en 
AA-2 
et la largeur équivalente croît proportionnel- 
lement 
à 
la 
racine carrée de la concentration. 
III. 
Théorie  générale 
de 
la  formation  des  raies. 
La  composition chimique des  étoiles a  été  obtenue 
jusqu'ici  exclusivement  en  utilisant  l'approximation 
de l'équilibre thermodynamique local définie dans  la 
section précédente. 
Cependant, il convient de souligner que cette 
« 
pro- 
cédure 
» 
n'est  pas  rigoureuse.  Le  milieu  que  nous 
considérons est, en effet, ouvert sur un  espace duquel 
il  ne  reçoit pratiquement  aucun rayonnement. Cette 
circonstance  entraîne  l'existence  d'un  gradient  de 
température et l'on  peut montrer que l'équilibre ther- 
modynamique local serait justifié 
à 
la condition que la 
distance moyenne 
A 
parcourue par un photon  entre 
sa  production thermique et sa destruction thermique 
(entre temps il progresse par marche au hasard n'étant 
soumis qu'à  des processus de diffusion) soit suffisam- 
ment petite pour que la variation de température sur 
cette distance puisse être négligée. 
De plus, l'équilibre  thermodynamique local tombe 
aussi en  défaut lorsqu'un photon  produit  thermique- 
ment a une probabilité  appréciable de s'échapper  du 
milieu par la face 
« 
ouverte 
» 
sans être détruit thermi- 
quement par une collision de seconde espèce. 
En fait, ni l'une ni l'autre de ces conditions ne sont 
remplies et il est nécessaire de remplacer l'hypothèse 
de l'équilibre thermodynamique local par celle que les 
processus  de  peuplement  et  de  dépeuplement  des 
niveaux  s'équilibrent et conduisent 
à 
un état station- 
naire du milieu. 
A 
ces conditions, il faut joindre  les 
équations  du  transfert  du  rayonnement dans toutes 
raies  connectant  les  niveaux  de  l'atome  considéré. 
Dans  toute  sa  généralité  ce  problème  est  d'une 
extrême complexité. J'indiquerai la forme relativement 
simple qu'il  prend  dans le  cas d'un  atome qui aurait 
seulement deux niveaux. 
Appelons 
: 
N, 
la concentration des atomes au niveau inférieur, 
N, 
la 
- 
- 
supérieur, 
A,, 
la probabilité de transition spontanée d'Einstein, 
BI, 
le  coefficient  d'Einstein  d'excitation  radiative, 
C,, 
la probabilité de désexcitation par choc du niveau 
supérieur, 
@, 
la distribution de I'absorption en fréquence autour 
du centre de la raie, 
O 
l'angle  que fait Ia  direction en propagation  du 
rayonnement  avec  la  normale  ascendante dans 
l'atmosphère, 
9