A découvrir : « Discussion apologétique pour l’Astrologie » de Michel Servet
Savez-vous que jusqu’en 1666, l’Astrologie était enseignée à la Sorbonne au même titre que la
théologie, le Droit ou la Médecine ? C’est en effet Colbert, sous la pression des jésuites, qui la raya
des disciplines académiques. En Angleterre, elle sera enlevée du cursus universitaire qu’un siècle
plus tard ; ainsi, Isaac Newton put encore l’étudier. Bien sûr, cette Astrologie-là, n’avait rien à voir
avec les « horoscopes » dont la presse féminine ou nos hebdomadaires de télévision sont si friands.
C’est qu’au XVème et au XVIème siècle, nombre de rois et de reines mais aussi de prélats catholiques,
comme Louis XI, Charles Quint, Catherine de Médicis et des papes comme Jules II ou Léon X - les
bâtisseurs de St Pierre et protecteurs de Michel Ange -, consultaient régulièrement des astrologues.
Car alors, l’Astrologie était l’un des arts pratiqués par de nombreux humanistes et médecins,
comme Rabelais ou son confrère Michel de Villanova, plus connu sous le nom de Michel Servet. En
effet, à cette époque, la médecine est un savoir qui englobe aussi bien la philosophie, la chimie,
l’herboristerie (Servet fut herboriste à Charlieu, dans la Loire), l’anatomie (Servet fut le découvreur
de la petite circulation sanguine)… et ce que l’on appelle l’astrologie médicale, qui permet de
connaître les prédispositions de chacun aux maladies en fonction des signes et thèmes de naissance.
Au XXème siècle, Carl G. Jung, dans ses travaux, redécouvrira ce lien symbolique entre l’astrologie
et la psychologie. Bien sûr, une partie du judaïsme comme le protestantisme de Luther et de Calvin
ont longtemps condamné cet « art » ; mais, justement, il est un protestant atypique, humaniste et
universaliste, critique des dogmes imposés à l’Eglise depuis Constantin - notamment celui de la
Trinité -, qui fut l’un des derniers à faire l’apologie de l’Astrologie. C’est entre 1536 et 1538, qu’il
écrira ce petit traité réédité récemment aux Editions Droz : « Discussion apologétique pour
l’Astrologie ». Ce livre est difficile à trouver, mais pour ceux que cela intéresserait, j’en ferai une
présentation le jeudi 16 juin prochain, à 17 h, au centre de Documentation de la paroisse catholique
de Villefranche (65 rue Roland), dans le cadre d’un Atelier de Lectures œcuménique.
Pasteur Luc Serrano
Encore une histoire de petite monnaie…
Nous nous intéresserons tout d’abord à un mot devenu
ecclésiastique, le denier, du latin denarius. D’aucuns vous
diront que pour un trésorier « un sou c’est un sou » (ou bien
« un chou ch’est un chou », en Auvergne), cela n’est pas tout à
fait vrai. Qui, en effet, n’a pas entendu parler du « denier du
culte », même par des réformés ? Cette monnaie romaine en
argent n’était pas du tout petite quand elle avait cours en
Palestine au temps de Jésus. Elle avait un pouvoir libératoire
assez important car, rappelez-vous, dans une des versions de sa
« trahison », Judas avait pu acheter une terre avec ses trente
deniers (Actes 1 v.16 à 20).Souvenons-nous aussi du « denier
de la veuve » (Marc 12 v.41-44), appelé aussi obole chez
certains traducteurs, qui symbolise, cette fois, une somme
modeste en absolu mais considérable pour un donateur pauvre.
Dans notre Ancien Régime, deux impôts ont fait référence au denier, c’est tout d’abord le denier de
Saint Pierre destiné directement aux papes qui avaient de gros frais de nature somptuaire, ne serait-
ce que pour entretenir une cour quasi royale. C’est ensuite le denier à Dieu, une petite taxe
ecclésiastique prélevée lors des foires et marchés. Cette appellation a perduré quelque temps, sous
la forme…d’une gratification destinée aux concierges d’immeubles.
Et les sous dans tout ça ? C’est une autre histoire et nous en parlerons bientôt, dans sa version
moderne, à l’occasion du rapport financier qui vous sera présenté lors de notre Assemblée générale.
Alain Quillet