Fondation Pierre Arnaud
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lente mais inéluctable dégradation: montagnes érodées par les intempéries,
bâtiments tombés en ruines. Première victime de l’œuvre du temps, l’homme,
héros déchu, repose désormais sous une pierre devenue sa tombe.
1er$acte$–$Le$Sublime$
La première partie de l’exposition est consacrée à la majesté de la pierre et à
l’habileté de l’homme qui, bravant les sommets, puise dans ses composants
minéraux la matière première de ses propres édifications. Des sommets aux
entrailles de pierres, l’élite romantique déambule et vibre entre émotion pure et
soif de connaissance, au contact du géant minéral. Et puisqu’ils exercent sur
l’être humain un double phénomène d’attraction et d’appréhension, les décors
alpestres deviennent fantastiques. Exposé à tous les dangers, admiratif de ces
grandeurs et bouleversé par la petitesse de son être, l’homme romantique
trouve dans le phénomène minéral le vertige, la divagation propre à satisfaire
sa soif de sensation. La peinture romantique célèbre aussi l’architecture, avec
un intérêt tout particulier pour le monument, l’édifice cultuel, le château fort.
Remodelée par l’homme, la pierre bâtie atteint ainsi un statut d’œuvre d’art.
Refuge pour l’homme, elle est ainsi une démonstration de son génie, mais
aussi une trace de son passage sur terre.
2ème$acte$–$L’Abîme$
Cette seconde partie de l’exposition est vue comme une lente chute vers le
néant. Des montagnes, qui se fissurent, se polissent et connaissent un
mouvement descendant, aux édifices qui s’écroulent, se délabrent jusqu’à se
fondre dans le paysage, sans oublier l’être humain, témoin malheureux de sa
propre déchéance, dont l’impuissance face au destin programmé par Mère
Nature est bouleversante. Les intempéries, catastrophes naturelles et autres
phénomènes sismiques dégradent la droiture de nos sommets et modifient les
surfaces rocheuses. Autant de phénomènes dont la tension dramatique
ramène l’humanité à sa petitesse. Héroïque, l’homme n’en demeure pas moins
mortel. Il rejoint la terre ou le ciel. !Reste son souvenir gravé sur une pierre
tombale. Cet univers post-mortem reflète l’absurdité de la vie et ouvre la
brèche de la mélancolie dans laquelle peintres, écrivains et héros romantiques
se complaisent. La ruine, état dégradé d’un monument, focalise déjà l’attention
des artistes classiques qui se passionnent pour cette antiquité redécouverte et
fantasment sur un futur dans lequel la nature aurait repris ses droits.
L’affiche – Solitude dans le crépuscule du matin Johann Heinrich Füssli
A l’heure où le jour côtoie la nuit, où les premières lueurs dessinent quelques
silhouettes brumeuses, «Solitude dans le crépuscule du matin» donne à voir
un homme assoupi, le corps appuyé sur un rocher. La solitude, évoquée par le