Les sept erreurs stratégiques fatales de Hitler.
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Claude Collin-Delavaud
Claude Collin-Delavaud
Les sept erreurs stratégiques fatales de Hitler.
Les sept erreurs stratégiques fatales de Hitler.
Economica. 293 pages.
par Cyril Froidure
Mise en ligne : dimanche 9 septembre 2007
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Deuxième Guerre mondiale
Les sept erreurs stratégiques fatales de Hitler.
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Car oui, dans cette histoire, l’empire nazi s’étend tel celui d’Alexandre le Grand jusqu’en Iran mais
le surpasse car au moment de son extension maximale, le territoire contrôlé par l’Axe Rome -
Berlin - Madrid - Istanbul court des Highlands à Tachkent et de Magnitogorsk au Maroc.
Mais comment expliquer une telle réussite ? Et on en revient au titre, les sept erreurs
stratégiques fatales de Hitler. D’entrée, l’auteur le précise, on peut discuter ses choix et l’idée d’un
führer fin stratège car pour lui, il s’agit simplement de se dire : et si Hitler n’avait pas commis une
série d’erreurs stratégiques, l’issue de cette guerre eut-elle été différente ?
Et si Hitler avait gagné ?
Une grande partie du développement laisse à penser que cette victoire eut été envisageable. Les
victoires et occupations de la France et surtout du Royaume-Uni laissaient à l’Allemagne les mains
libres à l’est ; à cette occasion, Hitler ne sous-estima pas les réactions des démocraties occidentales
à l’invasion de la Pologne (première erreur évitée) et envisagea dès 1939 l’invasion de la Grande-
Bretagne en cas de défaite française (seconde erreur).
Suite à la défaite britannique, Churchill choisit de poursuivre la guerre dans l’empire tout comme
la France mais, troisième erreur évitée, la formation d’un axe sud fort Espagne-Italie, motivé par la
distribution promise des colonies franco-anglaise, aux côtés de l’Allemagne permet la conquête de
l’Afrique du Nord et le passage du canal de Suez.
Mais la grande affaire se situe désormais à l’est et encore, l’erreur est évitée : finie la triple
offensive visant Leningrad, Moscou et l’Ukraine, place à une offensive majeure direction Moscou,
prise en novembre 1941. A ce moment du récit, la situation n’est pas loin d’être désespérée pour
les Alliés ; leur reste à faire le dos rond en attendant l’aide américaine massive.
Le 7 décembre 1941 précipite les choses et permet à Roosevelt de s’engager franchement dans le
conflit car, et l’auteur suit l’histoire, Hitler décide de déclarer la guerre aux Etats-Unis contre
lequel il n’obtiendra aucune soutien japonais ; là se situe la seule des sept erreurs stratégiques que
le Hitler de cette guerre commet. Ici, il est utile de préciser que l’auteur laisse la guerre dans le
Pacifique suivre son cours sans rien changer, ne revenant vers elle que pour signaler la défaite
japonaise.
A partir du début de l’année 1942, une course contre la montre s’engage entre les deux camps : les
Alliés cherchent à gagner du temps en abandonnant du terrain dans l’attente des renforts
américains, l’Axe décide de forcer l’Oural, d’y établir la frontière orientale de son empire et
d’engager des pourparlers de paix. Seulement les alliés rejettent cette alternative et compte sur la
machine industrielle américaine pour retourner la situation à leur avantage.
Toutefois ceux-ci, réalistes, évaluent à trois ans le temps nécessaire pour regagner le terrain perdu.
Et le récit prend encore de l’ampleur ; afin de mettre fin plus rapidement au conflit, les Alliés
décident d’une stratégie en deux temps : le bombardement atomique des installations dédiées au
programme nucléaire de l’Allemagne et un débarquement à l’ouest, plus précisément en Espagne.
Terminer en 1946
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Plus rapidement que dans la vraie histoire, les américains développent l’arme atomique et ce pour
au moins deux raisons : l’occupation de la Grande-Bretagne et le développement sous l’impulsion
de Hitler d’un programme nucléaire allemand. Le 28 avril 1945 marque le début de la fin pour
l’Allemagne : plusieurs vagues de bombardiers détruisent à l’aide de plusieurs bombes atomiques
Peenemunde, site de V1 et de V2 et Degussa, site de mise au point de la bombe atomique
allemande. La réussite de l’opération, malgré de lourdes pertes fragilisent l’Axe et plus
particulièrement l’Espagne. Un an après l’offensive aérienne alliée, ceux-ci débarquent en Espagne
qui change de camp. Un mois plus tard en mai 1946, la guerre s’achève sur une défaite de
l’Allemagne alors que celle-ci était à l’apogée de sa puissance ; malgré l’assassinat de Hitler par
Stauffenberg, les Alliés rejettent toute négociation et imposent une reddition sans conditions.
L’Allemagne est occupée et la Wehrmacht, invaincue sur le terrain, doit abandonner le terrain
conquis sans combattre, remplacée par l’armée américaine en Europe de l’est. L’épilogue s’attarde
sur les conséquences de cette guerre : la guerre froide a bien lieu mais l’Europe de l’est ne se
trouve pas sous la coupe soviétique, la décolonisation est prévue à la suite d’une période
transitoire de 5 ans, l’Europe entière en sort ravagée et grandement affaiblie.
Que dire de ce livre ? Dans la préface et le développement, des précautions ont été prises ; ce livre
est un « wargame », un « docufiction ». C’est bien le cas et c’est plutôt passionnant pour tous ceux
qui sont férus des aspects militaires du conflit, mais peu utile à l’enseignant, même si l’on reste
sceptique sur les réelles valeurs combattives des armées espagnole et italienne ou sur la possibilité
pour les Américains de fabriquer et lancer plusieurs bombes atomiques en une opération. Quant à
savoir si le Hitler lucide de « cette guerre » pouvait remporter ce conflit : c’est non car comme le
dit l’auteur, malgré les bonnes options stratégiques prises par le IIIème Reich, restait une série de
problèmes insolubles :
Le facteur temps d’abord, l’Allemagne avait pour réussir une fenêtre de tir assez courte avant
que les Etats-Unis ne soient pleinement opérationnels puisque du fait de l’occupation de
l’Angleterre, ceux-ci mobilisent leur économie plus tôt dans le conflit.
Les facteurs espace et population, ce conflit laissait l’empire nazi face au reste du monde
dominant les circulations océaniques.
Bref même si le scénario de départ de ce récit d’histoire alternative est tout à l’avantage de Hitler,
l’issue reste identique, « l’histoire a eu raison ».
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