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d o c u m e n t a t i o n - u n i t e d e s c h r e t i e n s . f r
allés partout annonçant l’Évangile, Par leur parole, des communautés chrétiennes ont
pris naissance, nourries par l’Ancien Testament et l’Évangile. L’enseignement des
apôtres a été recueilli dans des hymnes, des confessions de foi et plus particulièrement
dans leurs lettres. Avec le temps, l’Église a reconnu l’autorité unique de leurs écrits
comme témoin de l’authentique Évangile de Jésus Christ. De cette manière, a été
constitué le canon du Nouveau Testament qui, avec l’Ancien Testament, forme les
Écritures chrétiennes.
Nous reconnaissons tous que dans les Écritures, Dieu utilise des mots humains comme
véhicules de sa communication. L’action inspiratrice de l’Esprit est telle, cependant, que
ce qu’ont écrit les auteurs humains est ce que Dieu voulait révéler. L’Écriture est donc
sans erreur. Parce qu’elle est la Parole de Dieu, son autorité divine et son unité doivent
être reconnues et parce que Dieu a parlé par des êtres humains, le contexte humain
originaire doit être aussi pris en considération dans le travail d’interprétation.
Mais les mots humains, même, inspirés, suffisent-ils à décrire pleinement Dieu ? Non, la
réalité infinie du Dieu vivant est un mystère qui ne peut pas être parfaitement
communiqué par des mots ou parfaitement compris par l’esprit humain, Aucune
formulation verbale ne peut être coextensive à la vérité qui est en elle. Néanmoins Dieu
a daigné utiliser des paroles aussi bien que des œuvres comme un moyen approprié
pour se révéler et nous devons nous efforcer de les comprendre. Nous le faisons avec la
confiance que s’ils ne révèlent pas Dieu pleinement, ils le révèlent cependant en vérité.
Les Catholiques romains et les Évangéliques diffèrent quelque peu dans leur
compréhension de la nature de l’Écriture et beaucoup plus sur un processus adéquat
d’interprétation de la Parole. Les deux groupes reconnaissent que Dieu a parlé par des
auteurs humains, dont la langue appartient à des cultures précises.
Les Catholiques romains parlent de cette relation entre le divin et l’humain dans
l’Écriture en analogie avec le divin et l’humain dans le Christ. Comme le dit le Concile
Vatican II : « Les paroles de Dieu, en effet, exprimées en des langues humaines, ont pris
la ressemblance du langage humain, tout comme autrefois le Verbe du Père éternel,
ayant pris la chair de la faiblesse humaine, s’est fait semblable aux hommes »11. Ainsi le
témoignage écrit des auteurs bibliques est inscrit dans la logique de l’Incarnation.
Les Évangéliques utilisent parfois cette analogie, mais ils ne sont pas complètement à
l’aise avec elle. Même s’ils lui reconnaissent une certaine justesse, ils ne la croient pas
exacte car il n’y a pas d’union hypostatique entre l’humain et le divin dans l’Écriture. Ils
font plutôt valoir habituellement le modèle de la providence de Dieu, c’est-à-dire que
celui-ci est capable d’accomplir sa parfaite volonté même à travers des humains déchus.
Il a donc parlé par les auteurs humains de la Bible de telle manière qu’il n’a ni supprimé
leur personnalité, ni déformé sa révélation.
Nous affirmons donc ensemble que la Parole de Dieu écrite est l’œuvre et de Dieu et des
hommes. Les éléments humains et divins forment une unité qui ne peut pas être brisée
et qui exclut toute confusion et toute séparation entre eux.
En ce qui concerne le processus d’interprétation, les Catholiques romains tiennent que
l’Écriture doit être perçue comme ayant été produite par et dans l’Église. Elle nous est
transmise par le témoignage inspiré des premiers chrétiens. L’authentique processus
d’interprétation est déterminé par le processus de la formation de l’Écriture. Nous ne
pouvons pas la saisir dans sa vérité à moins de la recevoir dans la foi vivante de l’Église
qui, assistée de l’Esprit Saint, nous garde dans l’obéissance à la Parole de Dieu.