RELIGION Le Centre suisse islam et société, à Fribourg, met en place
un programme pour répondre aux besoins en formations continues.
Pour mieux comprendre l’islam
MÉLINE MURISIER
Alors qu’il vient de célébrer
son ouverture officielle le 13
juin à Fribourg, le Centre
suisse islam et société (CSIS) a
du pain sur la planche. Dans
un rapport de recherche pu-
blié fin avril, ce centre, affilié à
l’Université de Fribourg, a re-
censé toutes les formations
continues en Suisse en lien
avec l’islam que proposent les
hautes écoles, les universités,
les centres professionnels et
les milieux associatifs. Objec-
tif: développer son propre pro-
gramme de formations.
Parmi les institutions offrant
déjà ce type de formations, on
trouve notamment l’Universi-
té de Genève et la Haute Ecole
pédagogique de Fribourg, qui
organisent régulièrement des
séminaires autour de la migra-
tion, de la sécurité ou de l’his-
toire de la religion (si aucune
institution neuchâteloise n’a
été recensée par le CSIS, on si-
gnale la présence à l’Université
du Forum suisse pour l’étude
des migrations et de la popula-
tion et celle du Centre de droit
des migrations).
Afin d’identifier les besoins
dans ce domaine, des entre-
tiens ont été menés d’une part
avec des professionnels tra-
vaillant dans des secteurs en
contact avec la communauté
musulmane, d’autre part avec
plusieurs personnes actives
dans des associations musul-
manes. Ces entretiens ont ré-
vélés des attentes plutôt simi-
laires entre les deux groupes
cibles. Néanmoins, il en res-
sort que les formations exis-
tantes peinent à attirer les per-
sonnes des associations
musulmanes, principalement
en raison d’un manque de
temps et de moyens finan-
ciers.
A partir de ces constats, le
CSIS est à présent en train
d’élaborer deux programmes
de formation continue: l’un en
collaboration avec le service
de formation continue de
l’Université de Fribourg, l’au-
tre en partenariat avec plu-
sieurs associations musulma-
nes présentes à l’échelon
régional et national. «Notre ob-
jectif est de créer un lien de con-
fiance entre les institutions étati-
ques, les milieux professionnels en
contact avec la communauté mu-
sulmane et les associations musul-
manes elles-mêmes. Il ne faut pas
que ces associations aient l’impres-
sion d’être des objets d’étude, mais
nous voulons plutôt qu’elles se con-
sidèrent comme des partenaires
sociaux», explique Hansjörg
Schmid, directeur du CSIS.
Les vingt-cinq ateliers de for-
mation que prévoit le projet
du CSIS, soutenu par la Confé-
dération, devraient débuter
après les vacances d’été et se
tiendront dans plusieurs ré-
gions de Suisse. «Ces ateliers
aborderont diverses thématiques
telles que la prévention ou la ques-
tion du genre en lien avec l’islam. A
la fin du projet, c’est-à-dire dans
deux ans, des cahiers thématiques
reprendront des discussions abor-
dées pendant les ateliers et pour-
ront être diffusés à un public plus
large.»
A l’issue de chaque forma-
tion, les participants se ver-
ront remettre un certificat at-
testant de leur participation.
Dans l’immédiat, le centre ne
proposera pas de formation
continue donnant accès à des
certificats comme le CAS
(Certificate of Advanced Stu-
dies), «mais c’est aussi en prépara-
tion», précise son directeur.
Dans l’intervalle, le CSIS a
organisé en mai un séminaire
intitulé «Comprendre la radi-
calisation pour la prévenir.
L’islam, les jeunes et le dji-
had». Le même séminaire sera
reconduit cet automne et l’an-
née prochaine. «Ce genre de thé-
matiques a du succès. Les vingt
places prévues pour le même sémi-
naire au mois de novembre sont
déjà réservées», conclut Hans-
jörg Schmid. }
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Ch. des Lovières 13