
Même si la plupart des auteurs affirment que le pronos-
tic est moins bon pour les éléments dentaires avec la
racine complètement formée que pour les germes den-
taires, il est souhaitable d’envisager l’autotransplan-
tation même avec des racines complètement formées
ou des dents mâtures en malposition ou incluses.
Les résultats partiels obtenus sont très encourageants
et montrent que les dents sont bien intégrées chez le
négro-africain peut être à cause de son anatomie
osseuse assez favorable.
Dans notre démarche thérapeutique, nous recherche-
rons toujours la restitution “ad integrum” et il est sou-
haitable que la revascularisation pulpaire puisse se
faire, et qu’un ligament parodontal sain se mette en
place. A défaut, la consolidation de l’organe transplanté
se fera sous forme d’ankylose.
Est-ce un échec ?
Si rien n’avait été fait, l’espace aurait persisté entraî-
nant un déséquilibre occlusal et le germe /ou la dent
incluse ou enclavée aurait entraîné des complications
carieuses ou infectieuses dans son voisinage.
Si la rhyzalyse survient et entraîne la perte de la dent
transplantée cinq ou dix ans plus tard, c’est pourtant un
bénéfice pour le patient car l’échéance de la prothèse a
été repoussée d’autant.
Pour les auteurs, la fixité du transplant et son utilisation
normale par le patient constitue le succès de l’inter-
vention ils comparent avec CUESTAS CARNERO (4)
l’intérêt fonctionnel de la transplantation de la troisième
molaire inférieure à la place de la première molaire,
comme une restitution d’un membre perdu.
CONCLUSION
La transplantation réalisée au bon moment donne de
très bons résultats.
Il est intéressant chez nos petits patients présentant de
gros délabrements dentaires (dents de six ans notam-
ment ou dent de douze ans) de penser à faire une
radiographie panoramique et une téléradiographie de
profil pour apprécier le germe de la dent de sage :
. dans sa maturation,
. dans son évolution,
. dans son orientation,
. dans sa localisation.
L’extraction précoce de la dent de six ans permet la
mésialisation de la dent de douze ans et la mise en
place correcte de la dent de sagesse ; à défaut on peut
proposer l’autotransplantation lorsque la dent de six
ans ne peut être conservée et que la dent de douze
ans est mâture (fermeture apicale). On élimine une
dent de sagesse en malposition, on remplace avanta-
mie défavorable (racine en forme de bouchon de
champagne).
Nous avons néanmoins autotransplanté la 38 à la pla-
ce de la 37 afin de garder temporairement un pouvoir
masticatoire acceptable à gauche. Deux ans après
l’intervention, le patient ne se plaint pas et a une bonne
mastication bilatérale.
De nombreux cas cliniques ont été ainsi expérimentés
notamment les germes ou les dents de sagesse infé-
rieures, enclavées ou incluses en lieu et place d’une
dent de six ans ou de douze ans délabrées ou à l’état
de racine.
Mais aussi des canines permanentes incluses en lieu
et place des canines temporaires.
DISCUSSION
Combien de fois n’avons-nous pas été confronté à
cette situation ?
Que se soient :
. des germes surnuméraires avec des dents perma-
nentes délabrées,
. des canines de dent de sagesse donnant des signes
de rétention alors que la dent de six ans est irrécu-
pérable,
. des agénésies des deux prémolaires à gauche avec
présence des prémolaires à droite.,
. des agénésies de plusieurs éléments dentaires dans
le même cadran.
L’autotransplantation utilisée sur des cas cliniques
comme solution prothétiques d’attente ou définitive ou
mieux comme une prothèse naturelle a permis d’élimi-
ner une dent en malposition susceptible d’induire des
complications infectieuses dans son voisinage mais
aussi de remplacer avantageusement une dent détruite
sans préjudice financier pour le patient.
Les moyens assez limités des patients nous font écar-
ter la solution de la prothèse fixée pourtant bien indi-
quée dans la plupart des cas et les solutions orthodon-
tiques jugées trop coûteuses et trop longues pour les
adultes. Il est fréquent de voir des prothèses adjointes
partielles en résine remplaçant une molaire ou une pré-
molaire (avec l’inconfort lié à la prothèse résine). Et
pourtant une germe d’une dent de sagesse ou d’une
prémolaire surnuméraire toute prête aurait pu servir.
Ne serait-ce que pour maintenir l’espace, ou mieux,
remplacer définitivement la dent extraite ou à extraire
et repousser l’échéance de la prothèse adjointe (étant
entendu que la prothèse conjointe est hors de la possi-
bilité financière de nos populations).
Transplantation dentaire…
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Odonto-Stomatologie Tropicale