es ti nt er di te . at , 20 o To e d 1 u p u c ou 6 a s t r i © o t d s i e n L dr l l e m e oi s ê e ts E s n t r tie in és tre t ns er er tie d v n d é i ou s e t e s d B . te e i T c r o B h e pa rti el le Cardiologie W êm Réadaptation cardiaque et activité physique chez le coronarien et l’insuffisant cardiaque Ca od uc tio n m Les Entretiens de Bichat 2016 re pr J.-C. Blanchard*, P. Cristofini*, M.-C. Iliou* Chez les coronariens RÉSUMÉ Activités physique et prévention CV En France, même si plus de 60 % de la population déclare avoir une activité physique supérieure à 30 minutes par jour, seulement 24 à 30 % ont des activités physiques d’intensité suffisante. De plus, être suffisamment actif ne suffit pas pour éviter la sédentarité qui se définit comme le temps passé en position assise ou allongé avec une dépense énergétique inférieure à 1,5 METs. Si l’on prend en compte cette définition, 57,5 % des français sont considérés comme sédentaires : 40 % des enfants, 48 % des hommes adultes et 66 % des femmes. 20 16 © Le s En tre pr tie ns Une activité physique régulière d’intensité modérée est recommandée en prévention cardiovasculaire avec un haut niveau de preuve. Celle-ci doit faire l’objet d’une prescription spécifique. Pour les patients atteints de pathologies cardiaques, la réadaptation cardiaque permet d’améliorer les capacités fonctionnelles et par conséquent la qualité de vie, réduit le nombre de ré-hospitalisation et a des effets bénéfiques sur la survie cardiovasculaire. MOTS-CLÉS er di te activité physique, cardiopathies, exercice, épreuve d’effort, réadaptation . de Bi ch at ,T ou s dr oi ts ré se rv és -T ou te * Service de réadaptation cardiaque et prévention secondaire, Hôpital Corentin Celton, AP-HP, Issy-les-Moulineaux es ti nt En prévention cardiovasculaire, la sédentarité et l’inactivité physique doivent être combattues. En effet, de nombreuses études ont fait la preuve que toute augmentation de l’activité physique (mesurée par le nombre de calories, dépense énergétique, nombre de pas par jour…) entraîne une réduction du risque de mortalité totale et cardiovasculaire de 20 à 30 %. Ceci est vrai quelle que soit la population étudiée : en prévention primaire ou secondaire, pour les hommes ou les femmes, les sujets jeunes ou âgés. De plus, les gains les plus importants apparaissent pour les groupes les plus inactifs et/ou sédentaires qui s’engagent dans une activité physique régulière d’intensité modérée. En revanche, des activités de très hautes intensités ne semblent pas apporter de bénéfice supplémentaire. lle rti e pa e êm m io n od uc t pr re -T ou te s vé er ré s its dr o s © Les Entretiens de Bichat 2016 - 1 20 16 © Le s En tre tie ns de Bi ch Ainsi, l’activité physique n’est qu’une des composantes de prévention et de la réadaptation, même si ses bénéfices démontrés sont majeurs et participent d’ailleurs à la correction de plusieurs facteurs de risque (diabète, hypertension, surpoids… et bien entendu sédentarité). Selon les récentes recommandations de la Société Européenne de Cardiologie [1], l’activité physique doit être évaluée pour tous les sujets (nombre d’heures par semaine et minutes par jour dans une activité physique d’intensité modérée ou intense), ainsi que les freins à la pratique régulière. Les activités d’endurance aérobie sont les plus étudiées avec un effet dose-réponse sur le pronostic et doivent être prescrites pour cumuler au moins 30 minutes par jour, 5 jours par semaine d’une activité d’intensité moyenne (3 à 6 METs), ou bien 15 min. par jour 5 jrs/semaine d’exercices de haute intensité (> 6 METs) ou une combinaison de ces deux modalités. En cas de surcharge pondérale et/ou dyslipidémies des durées plus longues (40 à 90 minutes par jour sont proposées). Les ,T ou La réadaptation cardiaque est une prise en charge pluridisciplinaire qui permet aux patients d’améliorer leur qualité de vie, leur survie et de limiter les ré-hospitalisations. Les différents composants de la réadaptation sont maintenant bien établis et associent l’évaluation fonctionnelle et pronostique, le réentraînement à l’effort, l’éducation thérapeutique, l’optimisation des traitements, la prévention secondaire et des aides psychologiques et sociales. Cette prise en charge doit être personnalisée. Différents professionnels de santé interviennent dans programmes de réadaptation cardiaque: cardiologues, infirmières, kinésithérapeutes, psychologues, diététicienne, tabacologues, assistants sociaux. L’objectif final est que le patient acquière les capacités de poursuivre la prévention au-delà de cette période clé (d’une durée de 20 à 36 séances); bien entendu, le renforcement de ces mesures (pour la plupart comportementales) nécessite une bonne coordination avec les médecins en charge du patient à long terme. at êm Introduction MG_006_iliou.indd 1 04/07/2016 10:52 es ti nt er di te . at , 20 o To e d 1 u p u c ou 6 a s t r i © o t d s i e n L dr l l e m e oi s ê e ts E s n t r tie in és tre t ns er er tie d v n d é i ou s e t e s d B . te e i T c r o B h ts ré se rv és -T ou te re Les phases d’échauffement et récupération doivent être respectées et, enfin, une progression en fréquence, durée et intensité de façon graduelle respectée. Selon ces recommandations, une évaluation cardiologique est nécessaire pour des activités de compétition y compris amateur ou de hautes voire très hautes intensités. oi s 20 16 © Le s En tre pr tie ns de Bi ch at ,T ou Le programme de réadaptation des insuffisants cardiaques comprend une évaluation des capacités d’effort finement appréciée par l’épreuve d’effort avec analyse des gaz expirés (VO2), de la fonction systolique du ventricule gauche par échocardiographie et des risques rythmiques. Le programme de réentraînement est adapté et personnalisé à chaque patient, il associe un entraînement en endurance (soit en continu au seuil aérobie soit en « interval training », soit en alternance entre ces deux modes) avec un entraînement en résistance dynamique en débutant à 30-40 % de la résistance maximale par groupes musculaires séparément. L’entraînement spécifique des muscles respiratoires est proposé en fonction de l’efficience respiratoire. De plus, le programme d’éducation comprend spécifiquement des séances ou ateliers sur le régime pauvre en sodium, des signes d’alerte et bien entendu sur les traitements médicamenteux. À noter que la période de réadaptation cardiaque est idéale pour optimiser et titrer le traitement ce ces patients. er di te nt ti es e pa rti e lle Les bénéfices escomptés de la réadaptation cardiaque ont été démontrés par de nombreuses études, en particulier pour les insuffisants cardiaques à fraction d’éjection altérée, certaines études sont en cours concernant les patients à fraction d’éjection préservée avec des résultats prometteurs. Si les évidences scientifiques concernant la mortalité globale et cardiovasculaire sont discutées car dépendantes de l’observance ; les effets bénéfiques sur les ré-hospitalisations (– 28 %) et sur la qualité de vie sont indéniables [5]. re pr od uc t io n m êm En cas d’adressage rapide en réadaptation cardiaque, une diminution de la durée moyenne de séjour et une diminution significative des ré hospitalisations ont également été constatées. Enfin, la réalisation de ces programmes sous surveillance cardiologique permet d’assurer une parfaite sécurité pendant les efforts [4]. Par ailleurs, les bénéfices sont du même ordre pour les patients en post infarctus, en post angioplastie (avec ou sans stents) et pour les patients en post pontages aorto-coronaires. Conclusion vé s La réadaptation des coronariens et des insuffisants cardiaques a des effets bénéfiques clairement démontrés. Toutefois, cette prise en charge reste peu employée en France essentiellement pour des raisons de disponibilité des centres spécialisés. La poursuite d’une activité physique régulière est essentielle à l’amélioration des résultats et leur pérennité, l’apport de la télémédecine restant à évaluer. er êm Pourtant, les preuves des bénéfices pour les patients, pour l’organisation des soins et pour la santé publique sont claires. En effet, les bénéfices pour les patients sont : une réduction du risque de mortalité cardiovasculaire de 26 % [3], une amélioration de 20 % de capacité d’effort corrélée avec une amélioration de la qualité de vie, réduction du nombre de facteurs de risque cardiovasculaires. . dr Réadaptation Les indications de participation à un programme structuré de réadaptation cardiaque concernent le post syndrome coronaire aigu, les suites de revascularisation (angioplastie ou pontage), ainsi que l’angor stable et les patients à très haut risque cardiovasculaire [2]. Classiquement, la réadaptation est proposée à ces patients dans les suites d’un événement aigu ; en théorie, tous les patients devraient pouvoir en bénéficier ; il n’y a pas de « délai limite » après l’événement mais les bénéfices seraient plus importants en débutant le plus tôt possible. Tout médecin est habilité à faire une ordonnance de 20 séances de réadaptation cardiaque. En pratique, le nombre de places étant limité, les taux de participation au programme de réadaptation sont faibles dans notre pays (29 % en post infarctus par exemple, beaucoup plus faible en post angioplastie et un peu meilleur après pontage). -T ou te Réadaptation plan morphologique que fonctionnel et des modifications de la fonction respiratoire. Tous ces facteurs limitants conduisent à un cercle vicieux : limitation des activités, aggravation du déconditionnement musculaire et aggravation des symptômes. Le déconditionnement à l’effort de ces patients est un des facteurs pronostiques parmi les plus importants et la principale cible du reconditionnement nécessaire par une reprise des activités physiques adaptées. En effet, l’entraînement physique des patients en insuffisance cardiaque a démontré une réduction significative des ré-hospitalisations, une nette amélioration de la qualité de vie et pour certaines études une réduction de la mortalité. êm m pr od uc tio n activités de type musculation en résistance (ou force) dynamique, combinées avec des activités d’endurance sont bénéfiques pour le contrôle des lipides et de la pression artérielle, elles sont recommandés à la « dose » minimale de 3 fois 8 à 12 répétitions, 2 fois par semaine. e pa rti el le W Cardiologie its ré s Chez les insuffisants cardiaques s ,T ou at RÉFÉRENCES 1 Piepoli M., Hoes A., Agewall A. et al. 2016 European guidelines on cardiovascular disease prevention in clinical practice. Eur. Heart J., doi:10.1093/ eurheartj/ehw106. En tre tie ns de Bi ch Chez les patients insuffisants cardiaques, les activités physique sont limitées par les symptômes : essentiellement dyspnée et/ ou fatigue des membres inférieurs. Les phénomènes physiopathologiques sous-jacents sont nombreux et complexes mais tous liés à la réduction du débit cardiaque. Ainsi, il existe un dérèglement de la balance sympatho-vagale, une altération de la fonction endothéliale, des altérations musculaires tant au dr o Activité physique et insuffisance cardiaque 20 16 © Le s 2 - © Les Entretiens de Bichat 2016 MG_006_iliou.indd 2 04/07/2016 10:52 es ti nt er di te . at , 20 o To e d 1 u p u c ou 6 a s t r i © o t d s i e n L dr l l e m e oi s ê e ts E s n t r tie in és tre t ns er er tie d v n d é i ou s e t e s d B . te e i T c r o B h Pavy B., Iliou M.-C., Verges Patois B. et al. French society of cardiologfy: tio Anderson L., Oldridge N., Thompson D. et al. Exercise-based cardiac reha- Jan;22(1):27-34. Taylor R., Sagar V., Davies E. et al. Cochrane Database Syst. Rev., 5 od uc 3 Iliou M.-C., Pavy B., Martinez J. et al. Exercise training is safe after coro- nary stenting: a prospective multicenter study. Eur. J. Prev. Cardiol., 2015 n 2012;105:309-28. 4 êm Guidelines for cardiac rehabilitation in adults. Arch. Cardiovasc. Dis., m 2 e pa rti el le Cardiologie W bilitation for coronary heart disease. J. Am. Coll. Cardiol., 2016;67:1-12. -T ou te re pr 2014;(4):CD003331. doi: 10.1002/14651858.CD003331. és Questions à choix multiples ré se rv 1. Concernant les activités physiques de patients avec des facteurs de risque cardiovasculaires, la(les)quelle(s) est (sont) vraie(s) : oi ts a) Nécessitent de conseiller la pratique d’un sport s dr b) Nécessitent une évaluation par épreuve d’effort dans tous les cas at ,T ou c) Sont contre-indiquées en cas de syndrome coronaire aigu récent ch d) Doivent donner lieu à une prescription spécifique Bi e) Permetent d’améliorer le pronostic cardiovasculaire tie ns de 2. Pour envisager un programme de réadaptation cardiaque pour un patient coronarien : pr a) Il faut l’avis d’un cardiologue c) Une ordonnance de kinésithérapie à domicile peut suffire d) Il faut une entente préalable e) L’accord et la motivation du patient seront recherchés 20 16 © Le s En tre b) Il existe des indications et des contre-indications à respecter tie ns de Bi ch at ,T ou s dr o its ré s er vé s -T ou te re pr od uc t êm io n m êm e pa rti e lle es ti nt er di te . Réponses : 1. d), e) – 2. b), e) © Les Entretiens de Bichat 2016 - 3 20 16 © Le s En tre Absence de liens d’intérêts déclarés par les intervenants MG_006_iliou.indd 3 04/07/2016 10:52