on ne le dit pas toujours ouvertement). C’est vrai. Mais pour nous, ce
n’est pas l’islam qui est fautif, mais ceux qui n’arrivent pas à l’accepter.
Nous démontrons ici, que si cette culture différente de la culture
occidentale dominante en Europe a causé l’exclusion sociale, c’est bien
parce que certaines politiques européennes, sont basées sur de fausses
données, des stéréotypes et des préjugés.
Notre connaissance directe des deux cultures (occidentale et islamique)
nous permet de pousser un peu plus loin l’analyse. Peut-on vraiment dire
que l’islam n’est pas fautif, quant à l’exclusion des musulmans d’Europe ?
S’agit-il vraiment seulement de politiques européennes biaisées envers les
musulmans ? Comment expliquer alors la radicalisation de certains
musulmans d’Europe qui va jusqu’à faire de certains d’entre-eux un
véritable soutien à Al-Qaeda, s’ils ne sont pas directement impliqués
dans des activités terroristes ? Après tout, depuis le 11 septembre 2001,
on a découvert que ce sont des musulmans d’Europe qui ont agi à tous
les niveaux du réseau terroriste.
Il est surprenant en effet, pour quelqu’un qui a passé une grande partie
de sa vie dans des pays musulmans, de constater jusqu’à quel point les
musulmans de France, par exemple, sont conservateurs par rapport à des
pays comme la Tunisie, le Maroc, l’Égypte, etc… et jusqu’à quel point
leur conservatisme semble réactif à l’égard de leur environnement direct.
Pourtant, ce qu’il est désormais convenu d’appeler « calvinisme islamique
» a des bases réelles dans le comportement des musulmans. Quand nous
parlons de « bases », cela veut dire qu’on peut chercher loin les racines de
ce comportement, essentiellement dans le Coran lui-même, aussi bien
que dans la Tradition ou Sunna du prophète Muhammad. En effet,
plusieurs versets et Hadith tendent à confirmer le plus simplement du
monde les conclusions de l’analyse empirique, qui sans se référer aux
textes-sources de l’islam, a pourtant bien vu que lorsque les musulmans
cherchent la prospérité et l’intégration dans une société développée,
même si elle est culturellement différente, ils ne se sentent pas du tout en
conflit avec leur religion. Bien au contraire. Mais avant d’aller plus loin, il
faut aussi relativiser. Pour nous aussi, le problème ne se pose pas au
niveau de la religion elle-même. Quelle que soit la société dans laquelle
un musulman (pratiquant ou non) essaie de s’intégrer, il peut trouver
dans sa religion (s’il le veut) tout ce qui l’aide à développer non
seulement une interaction active avec la société d’accueil, mais aussi un
esprit d’entreprise. Mais s’il est vrai que certaines politiques européennes
n’arrivent pas à intégrer les musulmans, il y a aussi un autre facteur
entravant, qui provient d’une double interaction négative : avec la société
d’origine, et avec la société d’accueil.