d'évolution (espèce, parenté, transmission et brassage des caractères par
reproduction sexuée, transformation des espèces ...) qui fondent la classification
scientifique du vivant. L’utilisation de mots dont l'étymologie est souvent
compliquée n’ayant pas d’intérêt, le vocabulaire lié à la classification à l'école
primaire sera limité aux groupes les plus connus : mammifères, oiseaux,
carnivores, ongulés, ruminants ... et aux caractères exclusifs qui les définissent
: poils, plumes, crocs, sabots, cornes .... Une classification simplifiée du vivant
(forcément incomplète à ce niveau) pourra être construite au moyen des
exercices effectués.
Les limites de la méthode
Après avoir classé des organismes en utilisant des caractères observables,
il pourrait être tentant de continuer à utiliser la même méthode avec un
échantillon constitué de différentes races de chiens … Mais, dans ce cas, la
même méthode ne peut être appliquée.
En effet, dans l’exemple présenté ici, les animaux appartiennent à des
espèces différentes : ils ne se reproduisent pas entre eux. Même si la notion
d’espèce est complexe et encore en discussion chez les spécialistes, une
définition simple pourrait en être «ensemble des organismes pouvant se
reproduire entre eux dans des conditions naturelles». Une chienne et un chat, un
coq et une brème ne peuvent pas avoir une descendance commune. Ils
appartiennent clairement à des espèces différentes.
Dans le cas d’une même espèce de la faune sauvage soumise à la
sélection naturelle, il existe des variations d'un individu à l'autre (taille,
coloration, développement de certains organes ...) qui, par transmission sexuée
et sélection naturelle peuvent souvent former des populations constituant des
variétés isolées géographiquement. On distingue par exemple 7 variétés ou sous-
espèces de l’espèce lion, Panthera leo, dont l’une, Panthera leo persica, ne survit
plus que dans la réserve de Gir en Inde. C’est actuellement la seule population
naturelle de lion ne vivant pas en Afrique. Les individus de ces différentes
variétés sont interfertiles : un lion africain et une lionne indienne peuvent se
reproduire entre eux et leur descendance sera fertile. Cependant, si dans le futur
l’évolution séparée de ces deux variétés accroît l’écart génétique à un point tel
que la reproduction entre elles devient impossible, on sera en présence de deux
espèces distinctes dont le lien de parenté sera constitué par l’espèce actuelle,
Panthera leo, qui sera alors leur ancêtre commun.
Dans le cas d’une espèce domestiquée comme le chien, Canis familiaris,
issue du loup, Canis lupus, les caractères décelables chez différentes variétés
(taille , forme des oreilles, coloration du pelage …) peuvent se transmettre, être
sélectionnés ou écartés par l’éleveur. Un mâle et une femelle de deux variétés
différentes peuvent être croisés dans le but de créer une troisième possédant les
caractères recherchés par l’éleveur. Un même caractère, longueur ou coloration
du pelage, a pu ainsi être sélectionné plusieurs fois dans des contextes différents
et ne signe donc pas le déroulement de l’histoire de ces variétés. Ces variétés
sont des races, dans le sens où elles ont été le fruit d’une décision et d’une
sélection contrôlées par l’homme. Leurs caractères ne signifient donc rien en
terme de reconstitution de l’évolution de ces races.
Le déroulement évolutif de l’histoire de ces races peut être décrit à l’aide
de documents (gravures, textes, répertoire de pedigrees …) ou grâce à l’analyse