RESUME ANALYTIQUE
La richesse produite en Centrafrique au lendemain des indépendances est décroissante. Le
revenu réel par tête est passé de 430 dollars EU en 1965 à 260 dollars EU en 2000. Pendant ce
temps, celui de la Corée du Sud qui était de 329 dollars EU en 1965, passait à 8685 dollars
EU par habitant en 1999. Pourquoi la croissance économique est beaucoup plus rapide dans
d’autres pays qu’en Centrafrique ?
Les théories de la croissance cherchent à déterminer les causes des écarts de niveaux de vie
entre les pays. Cependant, les nouvelles théories sur la croissance (croissance endogène)
considèrent la croissance comme un phénomène économique. Elles viennent ainsi contredire
la thèse de Solow selon laquelle la croissance économique est un phénomène naturel et
indépendant de la sphère économique. A travers ces nouvelles théories, nous avons modélisé
les déterminants de la croissance économique en Centrafrique. En effet, la croissance
économique est définie comme une augmentation soutenue pendant une ou plusieurs longues
périodes (une année) du produit intérieur brut (PIB) en termes réels. On distingue deux
formes de croissance : la croissance extensive qui est proportionnelle à l’augmentation des
quantités des facteurs de production,et la croissance intensive qui est liée à l’augmentation de
la productivité du travail et du capital.
Cette étude s’intéresse à la croissance intensive liée à l’augmentation de la productivité du
travail et du capital en Centrafrique. Par définition, la productivité est la quantité de biens ou
de services qu’un travailleur produit par unité de temps en fonction de ses compétences et des
outils disponibles. En outre, selon John Taylor (2002), haut responsable du ministère des
finances des Etats-Unis (1998), « un pays qui compte de nombreux emplois très productifs
est un pays riche, alors qu’un pays qui en compte peu est un pays pauvre. En d’autres termes,
ce sont les emplois très productifs qui permettent de sortir le pays de la pauvreté ». Pour
Mankiw (1998), « la grande disparité des niveaux de vie dans le monde est expliquée par la
productivité ». Donc, le niveau de vie des habitants d’un pays est inexorablement lié à ses
capacités productives. La présente étude vise à rechercher les variables déterminantes de la
croissance économique en Centrafrique. L’analyse de ces différentes variables permettra de
proposer des recommandations de politique pour une croissance économique forte et durable
en RCA.
La revue de la littérature théorique et empirique nous a amené à spécifier un modèle
économétrique basé sur la croissance endogène de Mankiw- Romer- Weil ( 1992). Quatre
hypothèses de recherche étaient a tester, à savoir :
(i) Le capital humain influence positivement le taux de croissance du PIB réel par habitant.
(ii) Le capital physique influence positivement le taux de croissance du PIB réel par habitant.
(iii) Le déficit budgétaire influence négativement le taux de croissance du PIB réel par
habitant.
(iv) La stabilité politique influence positivement le taux de croissance du PIB réel par
habitant.
L’analyse des résultats de l’estimation économétrique du modèle à long terme par les MCO
nous a permis de tirer les conclusions suivantes quant aux effets des différentes variables
explicatives sur le PIB réel par tête.
Le capital humain influence négativement la croissance économique. Ce résultat
infirme notre hypothèse de recherche. Les raisons possibles à cette contradiction sont entre
autre : un enseignement médiocre, un système scolaire inadapté aux besoins économiques du