Première contribution de Réseaulux
à la révision du SDER en Wallonie
suite aux débats sur l’aménagement du territoire wallon
pour le 21ème siècle Octobre 2011
Une contribution partagée et inscrite dans l’avenir ........................ 3
Les 7 clés de la contribution de Réseaulux ...................................... 4
Les zones rurales, partenaires du redressement de la Wallonie .. 5
Focus 1 : Foncier, logement et habitat ............................................ 8
Focus 2 : Zones rurales, terres d’emploi .......................................... 13
Focus 3 : Mobilité ............................................................................... 21
Extraits d’interventions du Ministre Henry ....................................... 27
Les Partenaires .................................................................................... 28
Table des Matières
Les propositions et commentaires présentés dans
ce document de synthèse sont le fruit d’un travail de
exion et d’échanges qui a mobilisé durant plusieurs
mois Réseaulux, réseau de partenaires publics et pri-
vés rassemblés autour de l’objectif de développement
territorial équilibré de la province de Luxembourg.
Interpellés par la publication des «Lignes de force
pour l’aménagement du territoire wallon pour le
21ème siècle», les membres de Réseaulux ont cher-
ché à exprimer, à travers une position commune, leur
souci de la reconnaissance du potentiel et de la spéci-
cité du territoire luxembourgeois. Cette large mobili-
sation des forces locales trouve aussi sa source dans
leur volonté d’inscrire cet espace de développement
dans les débats engagés par la révision du Schéma
de Développement de l’Espace Régional (SDER).
Pour relever le dé d’une expression structurée et
approfondie, une coordination partenariale s’est
construite entre Réseaulux, la Maison de l’Urbanisme
Lorraine-Ardenne et l’association internationale Rura-
lité-Environnement-Développement. Elle a débouché
sur l’organisation de plusieurs réunions et séminaires
et d’une conférence interrégionale, en point d’orgue,
le 5 octobre 2011 à Arlon, au cours de laquelle le
Ministre Philippe Henry a présenté ses Lignes de
force devant une large assemblée.
Un premier séminaire tenu le 9 mai avait permis de
sensibiliser Réseaulux aux enjeux importants por-
tés tant par la démarche des Lignes de force que
par l’actualisation du SDER. Relayés par un groupe
rédactionnel associant notamment Idelux et la Pro-
vince de Luxembourg, les premiers commentaires ont
permis la rédaction d’un document proposé au débat
lors d’un second séminaire tenu le 5 septembre.
La conférence interrégionale, tant par ses présenta-
tions que par ses débats, a permis de produire la pré-
sente version aujourd’hui diffusée. Ce document n’est
pas que l’aboutissement d’une démarche qui a montré
l’intérêt et la volonté d’acteurs ruraux à s’associer plus
étroitement au devenir de la Wallonie et aux travaux
d’actualisation du SDER. Il s’agit d’une première
étape dans un processus qui doit permettre de mieux
rassembler et conjuguer les forces et les dynamiques
des centres urbains et des territoires ruraux autour
du dé commun du renouveau wallon. Cette mise en
cohérence est un enjeu majeur du futur Schéma de
développement de l’espace wallon.
Contribution de Réseaulux
aux débats sur l’aménagement du territoire wallon
pour le 21ème siècle
Une contribution partagée et inscrite dans l’avenir
1. Le territoire est le point de convergence des
résultats et des nalités des différentes politiques
sous-tendant le projet de développement. Celles-ci
doivent y être concertées. Les Lignes de force pour
une politique d’aménagement du territoire pour le
21ème siècle ont le mérite de rouvrir un débat sur
l’aménagement du territoire, trop longtemps négligé
au niveau de la province de Luxembourg.
L’occasion est ainsi donnée d’élaborer un projet
de territoire spatialisé pour le bassin de déve-
loppement luxembourgeois, de manière à contri-
buer à la conception du SDER, dont la révision est
en chantier et qui sera la matérialisation cartogra-
phique du projet de redéploiement wallon. Cette
situation rappelle en écho l’élaboration du Schéma
de développement provincial (SDEP) de 1999 lors
de l’élaboration du SDER alors mis en débat. De
cette initiative était née la démarche Luxembourg
2010, que prolonge Réseaulux, pour un projet glo-
bal de société.
2. Les réactions aux « Lignes de force pour une poli-
tique d’aménagement du territoire pour le 21ème
siècle », parfois tranchées, exprimées par les
forces vives de la province de Luxembourg lors
des rencontres préparatoires, méritent l’attention
des autorités responsables et nécessitent de
poursuivre le dialogue, pour lever tous les malen-
tendus.
3. La récente 6ème réforme de l’Etat belge inclut
des décisions fortes concernant les conditions
de la solidarité entre Régions et Communautés,
plaçant la Wallonie devant un calendrier exigeant
de relance économique. Il s’agit d’une opportunité
qu’il faut saisir pour mettre au centre des préoccu-
pations un développement économique durable,
basé sur nos propres ressources mais appuyé sur
des relations ouvertes sur l’extérieur. Les zones
rurales wallonnes, et le Luxembourg en particu-
lier, entendent pleinement contribuer à relever
ce dé lancé à la Wallonie, en synergie avec les
autres composantes de la Région, de façon à
élever le niveau de production de valeur ajoutée et,
in ne, d’emploi et de bien-être.
4. Les territoires ruraux wallons ne sont pas des es-
paces « en creux » dans la Wallonie, ils ne sont pas
des zones caractérisées par une « absence » par
rapport à d’autres milieux, mais ils af chent des
différences, des spéci cités, qui sont sources
d’opportunités pour le développement durable.
Les Lignes de force ne doivent pas culpabiliser les
ruraux mais les associer à une démarche globale.
Cette reconnaissance de leur potentiel dans le
SDER est une condition nécessaire à la valori-
sation sociale et économique de leurs atouts.
5. Le territoire de la province de Luxembourg est
à appréhender comme un bassin de développe-
ment : sa dimension est pertinente pour y concevoir
et y mener à bien un projet de développement so-
cio-économique. Ce territoire est également perti-
nent dans d’autres domaines, comme l’organisation
des soins de santé ou des services de secours,…
Selon une étude récente, la réalité socio-écono-
mique de ce territoire est con rmée par la géogra-
phie des communications mobiles, leur fréquence et
leur durée moyenne, à l’instar d’autres territoires de
projet wallons comme la Wallonie picarde.
Cette dimension doit donc être prise en compte
pour identi er ou con rmer des projets struc-
turants à l’échelle wallonne, au départ de ce
bassin de développement.
6. Ce territoire est traversé de plusieurs bassins
de vie, chacun recouvrant plusieurs villages et
espaces ruraux en relation avec une petite ville
(Marche, Bastogne, Virton,…) dotée de fonctions
urbaines polarisantes. C’est à cette échelle que
beaucoup de services à la population doivent
désormais être envisagés.
7. En particulier, le plan provincial de mobilité, issu
des ré exions de ces dernières années et présenté
à de multiples reprises, apparaît en complète adé-
quation avec les Lignes de force. Aussi, sa concré-
tisation, traduisant la nouvelle répartition des
activités et de la population sur le territoire, doit
être menée sans délai, une mobilité plus ef cace
et raisonnée permettant d’accélérer le développe-
ment du territoire.
Les 7 clés de la contribution de Réseaulux
aux débats sur l’aménagement du territoire wallon
pour le 21ème siècle
1. Périurbanisation et Luxembourg rural
La périurbanisation (étalement urbain) est le résultat
d’un phénomène de sortie des actifs et autres urbains
des villes, pour des raisons diverses, de coût du fon-
cier, de recherche de l’espace, du grand air, de sché-
mas culturels…Elle aboutit à « vider les villes » et à
augmenter le nombre d’habitants à leurs périphéries,
qui deviennent alors des zones « dortoirs » ; progres-
sivement toutefois, cette nouvelle population souhaite
disposer à proximité d’autres services (enseignement,
commerces,…), ce qui tend alors à déstructurer
l’espace et à affaiblir les centralités urbaines (double
conséquence de perte de population et de services,
donc d’attractivité).
Ces inconvénients ont été relevés à juste titre dans les
Lignes directrices pour l’aménagement du aerritoire
au 21ème siècle et la nécessité de lutter contre le
phénomène de perte d’attractivité des villes s’impose,
quelle que soit la dimension de la ville considérée.
Mais il y a ruralité et ruralité…L’absence d’une
grande ville à une distance proche a placé la pro-
vince de Luxembourg et plus largement le Sud Est
wallon rural dans une situation spéci que.
L’augmentation de population constatée depuis les
années ’70 en province de Luxembourg n’est pas
issue du phénomène de périurbanisation.
Jusqu’au milieu de ces années ‘70, un exode rural
important a sévi dans la province, par manque
d’accessibilité de celle-ci et par manque d’emplois
sur place dans un contexte socio-économique modi-
ant fondamentalement les données antérieures du
développement territorial (notamment l’émergence
du Marché commun agricole à partir de 1957, dans
une économie luxembourgeoise dominée par une
agriculture quasi autarcique, et avec la quasi absence
d’industries,…).
Un point d’in exion apparaît à partir de cette décen-
nie ’70, résultat de différents facteurs:
* la prise de conscience d’un groupe de respon-
sables, qui se connaissent, des possibilités de
«prendre en main son avenir », et d’en n « trouver
un emploi sur place pour leurs enfants », évitant
ainsi l’exil (dans le sillon industriel, à Bruxelles,
dans les Colonies,…). On notera qu’un vrai projet
de territoire a donc déjà été porté à l’époque.
* l’obtention par lobbying consensuel auprès des au-
torités nationales d’une accessibilité très amélio-
rée du territoire, grâce à la construction du réseau
autoroutier dans la province achevé en 1988 (E25
et E411), rapprochant celle-ci de Bruxelles. Ce
réseau ouvrait en même temps la province à l’Eu-
rope, via les pays voisins, et singulièrement très tôt
vers Luxembourg. L’accessibilité par la voie ferrée
n’a, elle, pas connu d’amélioration depuis 1950,
selon certaines sources…Au contraire, l’un des
chefs-lieux d’arrondissement luxembourgeois (Bas-
togne) a perdu son accès à celui-ci, fait unique en
Belgique. Le désenclavement routier a permis aux
Luxembourgeois de trouver de l’emploi à l’exté-
rieur de la province, surtout au Grand-Duché, à
une distance raisonnable, sans plus devoir démé-
nager et quitter celle-ci, puisque le phénomène de
navette devenait possible.
* en parallèle à la construction de ces autoroutes,
une prospection active d’investisseurs étran-
gers a été mise sur pied au niveau provincial. Très
rapidement, grâce aux méthodes innovantes pour
les attirer déployées à l’époque, des résultats signi-
catifs ont été engrangés jusque dans les années
’90, concrétisés d’abord par les implantations de la
Cellulose des Ardennes (Virton), de L’Oréal (Libra-
mont), Archambel (Aubange),…Un tissu diversi é
s’est construit progressivement sur la base de ces
implantations structurantes, permettant de fournir
un emploi sur place à une population luxembour-
geoise traditionnellement jeune, qui quittait la
province auparavant. Simultanément se concré-
tisait un vaste plan d’équipement en zones indus-
trielles des principales petites villes de la province,
bien reliées aux différentes viabilités nécessitées
par l’accueil des grandes unités manufacturières
ciblées. La fermeture de la sidérurgie d’Athus en
1977, séisme pour l’économie provinciale, a ren-
forcé la nécessité de repeupler le tissu industriel
(Mobil, …) du Sud de la province, efforts qui ont été
encore ampli és avec le Pôle Européen de Déve-
loppement (PED) à partir de 1985 (Ferrero, Ampa-
cet,…). Après le Sud, puis le Centre et le Nord à
partir de la n des années ‘90, un nouvel équilibre
doit aujourd’hui être recherché.
Pour schématiser, plus de Luxembourgeois de-
meurent dans leur province et y fondent une famille,
ce qui permet à la population d’augmenter durable-
ment par solde naturel.
Texte rédigé par : Henry Demortier, Directeur du Département Partenariats à Idelux,
coordinateur Réseaulux sur base des séminaires organisés dans le cadre de Réseaulux
Les zones rurales,
partenaires du redressement de la Wallonie
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