danse théâtre l’étoile d’alger 14 > 26 février artiste complice la maison des métallos, établissement culturel de la ville de paris 01 47 00 25 20 reservation@ maisondesmetallos.org 94 rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11e L’ÉTOILE D’ALGER le spectacle roman et adaptation, dramaturgie Aziz Chouaki chorégraphie et mise en scène Farid Ounchiouene direction d’acteurs Anne Conti avec Farid Ounchiouene et Pauline Geslin composition musicale Omur H. création vidéo Gaëtan Besnard vidéo Mehmet Arikan création et régie lumière Vincent Lallement régie son Emmanuel Gautiez, Ali Hemissi production Compagnie Farid’O coproduction Théâtre National de Chaillot en partenariat avec le Centre National de la Danse-Résidence de recherche (Pantin), L’Hippodrome-Scène Nationale de Douai, le Centre Culturel de la Ville d’Avion, la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration-Paris avec le soutien du Conseil Régional Nord Pas-de-Calais, de la Ville de Lille, du Théâtre Paul Eluard de Bezons grâce au concours de la Région Ile-de-France. L’étoile d’Alger, c’est l’histoire de Moussa Massy, jeune chanteur kabyle dans l’Algérie des années 90. Son ambition ? Devenir le Michael Jackson algérois. Rattrapé par le réel d’une Algérie en pleine guerre civile, dans la rue ou en prison, Moussa tente de s’accrocher à son rêve… Le danseur hip-hop, chorégraphe et metteur en scène Farid Ounchiouene propose ici une plongée chorégraphique dans le roman éponyme de l’auteur et dramaturge Aziz Chouaki. L’écriture rythmée, la langue abrupte et syncopée de l’écrivain prennent corps sur scène à travers un duo de danseurs qui met en perspective le roman et donne corps et voix au personnage de Moussa Massy. Un spectacle sur un sujet sensible qui invente une forme hybride entre danse et texte pour dresser le portrait d’une jeunesse condamnée. extrait du texte adapté pour la pièce « Cité Mer et Soleil, la voiture de Djelloul s’arrête devant le bâtiment C, Moussa descend en baillant. Il claque et reclaque la portière, puis ils se séparent d’un simple geste. Deux ou trois fois le refrain ? Vérifier tout à l’heure, accrochage à ce sujet avec le bassiste. On parie que c’est trois fois ? Cloaque boueux devant l’entrée du bâtiment, Moussa soulève les pans de son pantalon, slalom souple entre les flaques, hop. Il en rate une, les beaux souliers vernis, 750 dinars, plongent. En maugréant, il sort un petit mouchoir blanc, crache dessus et nettoie les tâches. Le hall d’entrée de l’immeuble est dévasté, boîtes aux lettres éventrées, murs et escaliers laminés, gosses, gosses, gosses. Pieds et torse nus, un enfant de trois ans s’ébroue dans la fange, les joues tatouées de boue. Il s’amuse avec un oiseau mort, lui arrache les plumes une à une. […] Je fais exprès de rentrer au petit matin. Comme ça c’est mieux, comme ça tu tombes de fatigue direct, comme ça tu vois un peu moins. […] Cité Mer et Soleil, violents immeubles marinant dans des montagnes d’immondices, tout le monde se fout de tout dans ce pays. Et bien moi aussi je m’en fous, je vais quitter ce bled et je deviendrai une grande vedette, Paris, Londres, New York, le show-biz... » entretien avec farid ounchiouene De son travail, Farid Ounchiouene dit qu’il oscille entre geste et mot. Non à la façon d’un pendule indécis mais comme le choix délibéré d’un artiste à part entière, pour qui d’abord importe le sens. Tout en se revendiquant comme danseur et chorégraphe, il ne se contente pas de l’ivresse physique de la performance. Pour lui, le corps doit se faire l’interprète de sujets essentiels, à l’image de celui abordé dans cette création, adaptée du roman éponyme d’Aziz Chouaki. Sur un sujet sensible qui fait intimement écho avec ses origines algériennes, Farid Ounchiouene a mis en scène l’itinéraire d’un jeune déclassé dont les rêves d’ascension artistique se heurtent douloureusement aux aléas de l’Histoire. Ce faisant, il relève plusieurs défis. Chorégraphique, en inventant une forme hybride où la danse se met au service du texte. Dramaturgique, puisqu’il fait raconter par deux interprètes une tranche de vie peuplée de nombreux personnages. Politique, enfin : il ose dresser le constat amer d’une époque sacrifiée – celle des années de plomb de l’autre côté de la Méditerranée – dans laquelle toute innocence est devenue impossible. Entre fantasmes de gloire et tension quotidienne, le héros, Moussa, est la figure tragique d’une jeunesse condamnée à l’enfer. Dans cette pièce forte, le chorégraphe a mis beaucoup de lui-même. Il apporte aussi, si besoin était, la preuve que le hip hop, loin de se résumer à une pure virtuosité, est aussi le mode d’expression privilégié des thématiques contemporaines. Qui est l’Étoile d’Alger ? C’est un jeune garçon kabyle nommé Moussa, qui vit en banlieue d’Alger, cité Mer et Soleil. Il est le héros d’un roman de l’écrivain Aziz Chouaki, que j’ai eu envie d’adapter à la scène. Comme l’indique le titre de la pièce, Moussa désire par-dessus tout devenir une rock star de la chanson kabyle moderne et tutoyer les étoiles. En toile de fond de son histoire, il y a le paysage politique et social des années quatre-vingt-dix en Algérie, la montée du FIS (Front islamique du salut) et de la violence, qui vont lui voler son rêve. En quoi ce personnage, que vous interprétez vous-même, vous touche-t-il ? D’une certaine façon, même si mon parcours personnel n’a rien à voir, je me reconnais en lui. J’ai l’impression, ici en France, d’être son alter ego. Nous partageons le même espoir et la même ambition de devenir une star. Cette histoire entre aussi en résonance avec mes racines familiales, avec mes parents. Ayant vécu en France, j’ai été coupé de l’Algérie et j’avais envie de me confronter à mes origines. S’agit-il d’une pièce plus théâtrale que chorégraphique ? En général, la particularité de mon travail est de se situer à mi-chemin entre ces deux formes d’expression. C’est encore le cas dans cette pièce. Le texte est évidemment très présent. Une voix off ponctue le récit et Moussa lui-même s’exprime au cours du spectacle. Mais la danse, portée par la musique de Omur H., crée des respirations, des moments privilégiés pendant lesquels le spectateur se retrouve totalement immergé dans le rêve de Moussa. Le hip-hop peut donc raconter une histoire ? Ce qui m’intéresse avant tout dans cette création, c’est la force de son propos. La danse, pour moi, est d’abord un vocabulaire plutôt qu’une fin en soi. Adapter un roman sous forme chorégraphique est un défi extraordinaire. C’est le texte, ici, qui suggère toutes les pistes de travail, y compris les plus physiques. Même si ma formation initiale est le hip-hop, je suis nourri aujourd’hui de l’apport de diverses influences, qu’elles soient contemporaines ou même classiques. En témoigne mon duo avec Pauline Geslin, qui joue le rôle de la jeune fille dont Moussa est amoureux. Plus que de langage hip-hop, je me sers du langage des corps. Compte tenu de son thème, cette pièce a-t-elle une importance particulière dans votre parcours de chorégraphe ? À travers la collaboration avec Aziz Chouaki, j’ai pu dénoncer une situation sociale qui me touche particulièrement en adoptant un point de vue non seulement artistique mais aussi politique. La trajectoire de Moussa, qui passe du rêve au terrorisme, est l’illustration d’une situation très dure. Sans pour autant délivrer un message, la pièce porte en elle-même ses propres réponses. Texte et entretien par Isabelle Calabre, journaliste, à l’occasion de la résidence de création au Théâtre National de Chaillot farid ounchiouene companie farid’o Farid Ounchiouene, chorégraphe et metteur en scène, interprète autodidacte originaire de Lille, débute sa carrière en tant que danseur professionnel en 1994 suite à une audition organisée à l’initiative de l’État et de la Région Nord-Pas-de-Calais. En 1996, il est remarqué aux Rencontres de danses urbaines de La Villette. Il travaille ensuite en tant que danseur-interprète aux côtés du chorégraphe Farid Berki pour la Compagnie Melting Spot, et avec Xavier Lot au sein de la compagnie de danse contemporaine Ulal DTO. Attiré par l’interprétation dramatique et désireux avant tout d’ouvrir sa pratique de danseur hip-hop à d’autres disciplines artistiques, il suit de 1997 à 2003 plusieurs stages de théâtre, danse contemporaine et cirque, dirigés par Antonio Vigano au Teatro La Ribalta de Milan, Gilles Defacque au Théâtre international de quartier Le Prato, Julie Stanzak du Tanztheater Wuppertal, Guy Alloucherie, metteur en scène de la Compagnie Hendrick Van Der Zee, et Pippo Delbono. Parmi ces rencontres artistiques, celle de Guy Alloucherie notamment marquera par la suite son travail. Porté par l’envie de développer une démarche de création qui lui est propre, il fonde en 2002 la Compagnie Farid’O. Muni d’un vocabulaire chorégraphique enrichi d’une ouverture vers d’autres disciplines artistiques, il crée en 2003 Syntracks, pièce alliant danse hip-hop, musique, cirque et poésie. Le texte occupe alors une place de plus en plus importante dans sa démarche de création, faisant entrer en résonnance le geste de la chorégraphie avec la parole du théâtre. Il interprète en 2004 La Nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès, solo de danse et théâtre, qui sera présenté au Festival d’Avignon. Il crée ensuite Être dans la rue (2006), pièce chorégraphique de rue pour trois danseurs et un guitariste. Puis il met en scène les textes Saleté (2006) d’après le roman de Robert Schneider et Mistero Buffo (2008) d’après Dario Fo, mêlant dans les deux pièces le théâtre et la danse. En 2010, il travaille avec Aziz Chouaki, musicien, dramaturge, auteur de romans et de textes pour le théâtre, qui participe à l’adaptation pour la scène de son roman L’Étoile d’Alger. La pièce éponyme, mise en scène et chorégraphiée par Farid Ounchiouene, est accueillie en résidence puis créée au Théâtre National de Chaillot. Parallèlement la même année, il collabore à la création de la pièce Infiniment là, mise en scène par Anne Conti et sa Compagnie In Extremis. En mars 2011, il créée NOBODY, pièce pour cinq danseurs et deux comédiens. Construite autour d’un extrait du texte Les Insomniaques, de l’auteur espagnol Juan Mayorga, la pièce présente pour fil conducteur un dialogue entre deux hommes. Le premier porte un regard inquisiteur sur le second. Il soupçonne ce dernier d’être « étranger » et « sans papier ». À cette rencontre répondent cinq interprètes en quête de leur identité. Cherchant à sortir de l’ombre afin d’acquérir la reconnaissance sociale que l’on peine à leur accorder, ils créent un espace de survie où leurs trajectoires individuelles s’unissent pour faire front et continuer d’exister. Farid Ounchiouene est artiste complice de la Maison des métallos depuis cette année. Il sera présent avec plusieurs propositions artistiques et nous accompagnera pour développer des projets participatifs. autour de l’étoile d’alger PROJECTION à La recherche de l’étoile Ce documentaire de Mehmet Arikan retrace le voyage de Farid’O à Alger en 2010 : avant d’adapter le roman d’Aziz Chouaki, le chorégraphe a décidé de s’y rendre à la recherche de Moussa Massy. En voix off, le texte du roman. Farid Ounchiouene déambule dans les rues d’Alger, à la recherche de l’Étoile. Où est passé Moussa Massy ? Que sont devenus ses rêves ? Au hasard de ses rencontres, le chorégraphe écoute les habitants s’exprimer sur la politique culturelle et l’état du pays... projection en continu 14 > 26 février durée 26 min Rencontre algérie, années 90 avec Aziz Chouaki, écrivain et Rida Belghiat, danseur, comédien et metteur en scène jeudi 16 février à l’issue de la représentation ATELIER / rencontre avec Farid’O et Pauline Geslin Un atelier d’échange autour de L’Étoile d’Alger à travers la pratique de la danse hip-hop et contemporaine. tous publics samedi 25 février 13h > 16h gratuit sur inscription 01 58 30 11 47 PROJECTION Omar Gatlato Un long-métrage de Merzak Allouache de 1976, qui décrit la vie à Alger d’Omar, petit employé, hâbleur et pourtant timide, entre l’appartement surpeuplé où il vit, son bureau, sa musique préférée, sa passion pour une voix inconnue. Un portrait à la fois savoureux, léger et pourtant réaliste de la jeunesse algérienne des années 70. samedi 25 février 17h durée 90 min entrée libre, réservation conseillée atelier HIP-HOP En lien avec les représentations de L’Étoile d’Alger, la compagnie Farid’O propose un atelier d’initiation à la danse hip-hop (break) animé par le danseur Jérémy Orville. 21 > 24 février 14h30 > 17h30 tarif 32 euros tarif groupe 01 58 30 11 47 la maison des métallos, éTABLISSEMENT CULTUREL DE LA VILLE DE PARIS Le projet La Maison des métallos, établissement culturel de la Ville de Paris, allie exigence artistique et préoccupations sociétales. L’artistique est au centre du projet, toutes disciplines confondues, avec une inscription dans la réalité sociale comme voie de création. Programmation et pratique artistiques, formes participatives, expressions urbaines, créations, débats, numérique et relation au tissu social environnant constituent les fondamentaux du projet. Une diversité qui entre en résonance avec celle, si vivante, de Belleville Ménilmontant et quartiers voisins ! Proposer des projets pluridisciplinaire Théâtre, expositions, art numérique, danse, cultures urbaines, slam, musique, cinéma de fiction et documentaire, littérature poésie, etc. : toutes les formes de création se côtoient à la Maison des métallos. Ces formes artistiques se répondent à travers une programmation qui valorise des questions de fond qui traversent la société contemporaine. En adjoignant aux formes artistiques des temps forts de débats et rencontres publiques, la Maison des métallos creuse en profondeur ces sujets de société. Développer les pratiques culturelles Un travail de médiation constant vise à accompagner la découverte de formes contemporaines et ainsi à diversifier les publics. La Maison des métallos propose également des projets portés par des artistes qui impliquent les publics dans le processus même de création. Des ateliers de pratique artistique, souvent intergénérationnels, sont aussi proposés sous forme de stages, notamment pendant les vacances scolaires. Diffuser connaissances et savoirs auprès du plus grand nombre En s’associant à des médias, en intégrant des réseaux de réflexion et de recherches, en multipliant les partenariats avec des éditeurs, la Maison des métallos met en place de nombreux débats et rencontres publiques sur des questions de culture, d’actualité ou d’histoire avec l’éclairage de témoins, d’intellectuels, de journalistes, d’acteurs sociaux. S’ouvrir sur le quartier La Maison des métallos s’appuie sur des structures relais du quartier comme les centre sociaux et développe des liens de proximité avec les habitants : participation aux fêtes de quartier, invitations privilégiées à des spectacles et des débats avec les artistes, ateliers de disciplines artistiques « urbaines » en direction des adolescents, séances mensuelles de cinéma pour les publics en alphabétisation, projets artistiques participatifs comme la récolte de la mémoire d’habitants etc. Elle s’enracine ainsi progressivement dans le tissu social local et se nourrit en retour de la diversité de ses publics. Promouvoir les nouvelles technologies à travers des ateliers et des temps forts intégrant toutes les formes de création numérique (arts visuels, œuvres interactives, spectacles, musiques etc.), la Maison des métallos développe à l’année un chantier numérique qui vise notamment à créer des liens entre cette création et les questions de cohésion sociale. Des ateliers favorisent un rapport plus immédiat entre les possibilités du numérique et le public. DÉTAILS PRATIQUES CONTACTS PRESSE 14 > 26 février du mardi au vendredi > 20h le samedi > 19h le dimanche > 16h plein tarif 14 euros tarif réduit 10 euros tarif «Ami(e)s» 8 euros tarif jeunes 5 euros Contacts presse : 2e Bureau Martial Hobeniche et Flore Guiraud 01 42 33 93 18 [email protected] Responsable communication Maison des métallos Thomas Kopp 01 58 30 11 41 / 06 12 60 07 44 01 48 05 88 27 maisondes metallos.org 94 rue Jean-Pierre Timbaud,Paris 11e m ° Couronne bus 96 velib 11o32 la maison des métallos, établissement culturel de la ville de paris Accès Maison des métallos 94 rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11e Mº ligne 2 arrêt Couronnes Mº ligne 3 arrêt Parmentier Bus ligne 96 arrêt Maison des métallos Station Vélib nº 11032