La mise en place du rideau de fer.........................................................................................2
La fin de la Grande alliance et la rupture .............................................................................2
La première crise de Berlin (juin 1948-mai 1949).................................................................4
L’Europe de l’Ouest sous l’aile américaine ..........................................................................5
Les démocraties populaires d’Europe de l’Est .....................................................................5
La formation du bloc de l’Est ................................................................................................6
La formation des deux Allemagne........................................................................................8
Le temps des deux Europe....................................................................................................9
L’Europe dans l’affrontement Est-Ouest ..............................................................................9
Le modèle soviétique .........................................................................................................12
Les Berlinois et la construction du mur ..............................................................................13
Le projet européen à l’Ouest ..............................................................................................14
L’échec des remises en cause à l’Est ................................................................................15
La RDA, démocratie populaire modèle ..............................................................................16
La fin du rideau de fer..........................................................................................................17
La Pologne sur la voie de la contestation...........................................................................17
La crise du communisme ...................................................................................................18
L’ouverture du mur de Berlin ..............................................................................................19
La fin des démocraties populaires......................................................................................20
La disparition de la RDA.....................................................................................................21
La fin de la tutelle soviétique en Europe ............................................................................22
La nouvelle Europe..............................................................................................................23
La nouvelle géopolitique européenne ................................................................................24
L’Allemagne réunifiée.........................................................................................................25
La transformation de l’Europe de l’Est................................................................................25
La nouvelle place de l’Allemagne en Europe .....................................................................27
L’éclatement de la Yougoslavie..........................................................................................28
L’élargissement de l’Union européenne .............................................................................29
Enseigner la guerre froide...................................................................................................30
Au collège...........................................................................................................................30
Le thème dans les programmes.....................................................................................30
Pistes de travail ..............................................................................................................30
Au lycée..............................................................................................................................31
Le thème dans les programmes.....................................................................................31
Pistes de travail ..............................................................................................................32
En section européenne (allemand) ....................................................................................34
Présentation des sections européennes ou de langues orientales ................................34
Pistes de travail (PDF à télécharger)..............................................................................34
En histoire des arts.............................................................................................................34
Le thème dans les programmes.....................................................................................34
Pistes de travail ..............................................................................................................36
Ressources...........................................................................................................................37
Livres..................................................................................................................................37
Sites ...................................................................................................................................37
Productions SCÉRÉN / CNDP ...........................................................................................37
© SCÉRÉN-CNDP, 2009 1
La chute du Mur de Berlin
Le 9 novembre 1989, l’ouverture du mur de Berlin apparaît comme un moment majeur de l’histoire du
XXe siècle. Il conduit à la disparition du « rideau de fer » qui, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale
et durant toute la période de la guerre froide, sépare l’Europe en deux blocs. La fin de plus de quarante ans
d’affrontement Est-Ouest conduit à une recomposition de l’espace européen qui permet la réunification de
l’Allemagne, l’affranchissement de la tutelle soviétique des démocraties populaires d’Europe centrale et
orientale et l’élargissement de l’Union européenne à l’Est. La collection « Pour mémoire », dans son
neuvième volet, propose aux enseignants et à leurs élèves un dossier qui replace l’événement que
constitue la chute du mur dans un temps historique plus long : celui de la guerre froide et de l’après-guerre
froide. De ce fait, ce dossier est utilisable en classe pour d’autres moments historiques que la seule date de
la chute du mur. Afin de diversifier les possibilités de mise en œuvre, des documents spécifiques pour les
sections européennes sont disponibles en téléchargement et le dossier offre des ressources pour
l’enseignement de l’histoire des arts, reprenant les entrées thématiques et chronologiques proposées pour
le collège et le lycée. La thématique choisie met l’espace européen au cœur de ce travail et nous conduit à
suivre l’histoire, parfois immédiate, de ses États, en particulier de l’Allemagne.
Auteur : Hugues Marquis, docteur en histoire, professeur agrégé à l’Institut universitaire de formation des
maîtres, université de Poitiers.
La mise en place du rideau de fer
La Seconde Guerre mondiale marque une rupture dans l’histoire du XXe siècle et dans l’histoire de
l’Europe. La poussée soviétique, l’affirmation de la suprématie américaine et l’affaiblissement des
puissances européennes conduisent à la division de l’Europe. Quelques mois après la fin de la guerre,
deux Europe se font face : une Europe orientale sous domination soviétique et une Europe occidentale
sous influence américaine. Au cœur des nouveaux enjeux, l’Allemagne se divise. Berlin, la capitale déchue
du nazisme, devient le symbole du conflit d’un genre nouveau qui s’annonce.
La fin de la Grande alliance et la rupture
Winston Churchill : « Le nerf de la paix », discours prononcé à Fulton, 5 mars 1946
[…] Une ombre est tombée sur les scènes qui avaient été si clairement illuminées récemment par la victoire
des Alliés. Personne ne sait ce que la Russie soviétique et son organisation communiste internationale ont
l’intention de faire dans l’avenir immédiat, ni où sont les limites, s’il en existe, de leurs tendances
expansionnistes et de leur prosélytisme.
[…] Il est de mon devoir […] de rappeler […] certains faits concernant la situation présente en Europe.
De Stettin dans la Baltique jusqu’à Trieste dans l’Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le
continent. Derrière cette ligne se trouvent toutes les capitales des anciens États de l’Europe centrale et
orientale. Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest et Sofia, toutes ces villes
célèbres et les populations qui les entourent se trouvent dans ce que je dois appeler la sphère soviétique,
et toutes sont soumises, sous une forme ou sous une autre, non seulement à l’influence soviétique, mais
aussi à un degré très élevé et, dans beaucoup de cas, à un degré croissant, au contrôle de Moscou. Seule
Athènes – la Grèce et ses gloires immortelles – est libre de décider de son avenir dans des élections
contrôlées par des observateurs britanniques, américains et français. Le gouvernement polonais dominé
par la Russie a été encouragé à empiéter largement et de façon illégitime sur l’Allemagne, et nous
assistons actuellement à des expulsions massives de millions d’Allemands dans une mesure atroce et
inimaginable. Les partis communistes, qui étaient très faibles dans tous ces États de l’Est européen, se
sont vus élevés à une prédominance et un pouvoir bien au-delà de leur importance numérique et cherchent
partout à accéder à un contrôle totalitaire. Des gouvernements policiers dominent dans presque tous les
cas et, jusqu’à présent, à l’exception de la Tchécoslovaquie, il n’y a pas de vraie démocratie.
[…] Les Russes à Berlin tentent actuellement de mettre sur pied un parti quasi communiste dans leur zone
de l’Allemagne occupée en accordant des faveurs spéciales à des groupes de dirigeants allemands de
gauche. À la fin des combats en juin dernier, les armées américaines et britanniques se sont retirées vers
l’ouest, conformément à un accord conclu préalablement, jusqu’à une distance atteignant par endroits plus
de 200 kilomètres le long d’un front de près de 600 kilomètres, afin de permettre à nos alliés russes
d’occuper ce vaste territoire que les démocraties occidentales avaient conquis.
© SCÉRÉN-CNDP, 2009 2
Si le gouvernement soviétique tente maintenant, par une action séparée, de construire une Allemagne pro-
communiste dans les régions qu’il contrôle, cela va provoquer de nouvelles difficultés sérieuses dans les
zones britannique et américaine, et donner aux Allemands vaincus le pouvoir de se mettre eux-mêmes aux
enchères entre les Soviétiques et les démocraties occidentales. Quelles que soient les conclusions que l’on
peut tirer de ces faits – car ce sont des faits –, ce n’est certainement pas là l’Europe libérée pour la
construction de laquelle nous avons combattu. Ce n’est pas non plus une Europe qui présente les
caractéristiques essentielles d’une paix durable.
[…] Face au rideau de fer qui divise l’Europe, il y a d’autres causes d’inquiétude. En Italie, le parti
communiste se trouve sérieusement gêné parce qu’il doit soutenir les revendications du maréchal Tito,
formé par le communisme, sur l’ancien territoire italien au nord de l’Adriatique. Néanmoins, l’avenir de
l’Italie est en suspens.
[…] J’ai senti qu’il était de mon devoir d’attirer votre attention sur l’ombre qui, à l’Ouest comme à l’Est,
tombe sur le monde.
[…] Jusqu’en 1933 ou même jusqu’en 1935, l’Allemagne aurait peut-être pu être sauvée du terrible destin
qui s’est abattu sur elle et nous aurions peut-être pu échapper tous aux malheurs que Hitler a lâchés sur
l’humanité. Jamais dans toute l’histoire une guerre n’aurait pu être évitée plus facilement par une action
engagée au moment opportun que celle qui vient de ravager de si vastes étendues du globe. […] Nous
devons absolument faire en sorte, Mesdames et Messieurs, que cela ne se reproduise plus. Nous n’y
parviendrons que si nous réalisons aujourd’hui, en 1946, une bonne entente sur tous les points avec la
Russie sous l’autorité générale de l’Organisation des Nations unies et si nous maintenons cette bonne
entente pendant de longues années de paix grâce à cet instrument mondial soutenu par toute la force du
monde anglophone et de toutes ses connections. Voilà la solution que je vous offre respectueusement dans
ce discours auquel j’ai donné le titre « Le nerf de la paix ».
Source : www.britannia.com pour le texte original.
Le discours dit « du rideau de fer » est prononcé par Winston Churchill en présence du président Truman,
le 5 mars 1946, au Westminster College de Fulton (Missouri, États-Unis), cette institution l’ayant fait docteur
honoris causa. Churchill s’exprime quelques mois après la défaite électorale de son parti (le parti
conservateur) en juillet 1945, au lendemain de la victoire des Alliés sur l’Allemagne. Faisant une analyse de
la situation internationale en dénonçant la guerre, la pauvreté et la privation de libertés, Churchill propose
un vaste programme d’organisation du monde sous le titre « The Sinews of Peace » (« Le nerf de la
paix »).
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les relations entre États-Unis et URSS se détériorent. Les
oppositions idéologiques s’affirment et des conflits d’intérêt opposent les deux Grands, en particulier en
Europe. En février 1945, à Yalta, les Alliés se sont engagés à rétablir la démocratie sur la base d’élections
libres dans les pays de l’Europe en voie d’être libérés. Mais l’attitude de l’URSS qui, en libérant des
territoires d’Europe centrale et orientale y favorise l’installation de régimes communistes entre 1945 et
1948, inquiète Churchill.
En mars 1947, le président américain Truman qui veut faire barrage à l’expansion soviétique en Europe,
dénonce les régimes communistes basés sur « la volonté d’une minorité imposée à la majorité », appuyés
sur « la terreur et l’oppression, sur une radio et une presse contrôlées, sur des élections dirigées et sur la
suppression de la liberté personnelle ». Partant du principe que « les semences des régimes totalitaires
sont nourries par la misère et le dénuement », il propose une aide économique, financière et militaire aux
pays qui veulent résister au communisme : c’est le plan Marshall (du nom du secrétaire d’État américain
George Marshall). L’URSS et ses alliés refusent l’aide américaine.
En octobre de la même année, Andrei Jdanov, secrétaire du Parti communiste d’Union soviétique constate
que deux camps s’opposent : « le camp impérialiste et antidémocratique » qui a à sa tête les États-Unis, et
« le camp anti-impérialiste et démocratique » dirigé par l’URSS. Dans cette situation, l’URSS prévoit d’aider
les mouvements communistes (en particulier en France et en Italie) et les États en lutte contre
l’impérialisme américain.
L’Europe se divise alors en deux camps, séparés par un « rideau de fer ». À l’Ouest, les partenaires des
États-Unis et à l’Est, les démocraties populaires qui s’alignent sur l’URSS.
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La première crise de Berlin (juin 1948-mai 1949)
Berlinois guettant l’arrivée d’un avion-cargo ravitailleur pendant le blocus soviétique de la ville en
1948-1949
© Walter Sanders / Time & Life Pictures/Getty Images
Après la rupture de 1947, les États-Unis et l’URSS entrent dans une logique d’affrontement marquée par
des crises internationales, sans toutefois déboucher sur un conflit ouvert.
C’est à Berlin que se déroule une des crises majeures qui marquent les débuts de cette « guerre froide ».
En juin 1948, les Américains, les Britanniques et les Français fusionnent leurs zones d’occupation pour
bénéficier de l’aide Marshall. Les Soviétiques dénoncent une violation des accords de Postdam et décident
d’isoler les secteurs d’occupation occidentaux de Berlin pour les contraindre à se retirer et faire passer
toute la ville sous leur autorité. Les voies d’accès routières et ferroviaires aux zones d’occupations
occidentales sont coupées. Face à ce coup de force, les Américains adoptent une position ferme : « Nous
sommes à Berlin et nous y resterons » déclare le président Truman. Ils répondent au coup de force
soviétique par un pont aérien qui permet le ravitaillement des deux millions de personnes de Berlin-Ouest,
menacées de famine.
Entre le 25 juin 1948 et le mois de mai 1949, un million et demi de tonnes de marchandises parviennent à
Berlin-Ouest par les airs. Durant l’été 1948, toutes les huit minutes, de jour et de nuit, un avion atterrit sur la
piste de Tempelhof, dépose sa cargaison et repart. Ce pont aérien conduit à l’échec de l’initiative des
Soviétiques qui, le 12 mai 1949, lèvent le blocus.
Dans cette crise, l’attitude relativement modérée des deux Grands l’empêche de déboucher sur une
conflagration générale. Les Soviétiques n’ont pas empêché la circulation aérienne et les Américains n’ont
pas cherché à franchir les barrages soviétiques. Le monopole nucléaire américain et la supériorité
conventionnelle des Soviétiques constituent déjà des éléments dissuasifs.
© SCÉRÉN-CNDP, 2009 4
L’Europe de l’Ouest sous l’aile américaine
L’Europe de la guerre froide
Source : Philippe Rekacewicz, juin 2000. Le Monde diplomatique.
© Le Monde diplomatique.
http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/europeguerrefroide
Les pays européens acceptant l’aide financière et matérielle des Américains se regroupent dans l’OECE
(Organisation européenne de coopération économique), fondée à la demande des États-Unis en 1948. Cet
organisme, dont la mission première est de répartir les moyens prévus dans le cadre du plan Marshall, est
le véritable embryon de la construction européenne occidentale. L’aide Marshall est votée par le Congrès
américain en mars 1948 sous forme de crédits annuels, versés jusqu’en 1952. Elle facilite également la
pénétration des produits américains en Europe. En 1950, les Américains font naître l’Union européenne des
paiements qui facilite les échanges entre les pays de l’OCDE.
Pour contenir l’expansion communiste en Europe, les États-Unis favorisent la création de l’OTAN
(Organisation du traité de l’Atlantique Nord) en 1949. Cette alliance militaire et diplomatique regroupe les
États-Unis, le Canada, la France, la Grande-Bretagne, l’Islande, le Bénélux, l’Italie, la Norvège, le
Danemark et le Portugal, rejoints en 1952 par la Turquie et la Grèce et, en 1955, par la République fédérale
allemande. Les États-Unis placent l’Europe sous leur parapluie nucléaire. En intégrant leurs forces armées
dans un système de défense placé sous un commandement américain, les États d’Europe de l’Ouest
reconnaissent de fait la prépondérance politique et stratégique des États-Unis sur l’aire géographique de
l’Alliance et se placent sous la dépendance américaine. Seul le général de Gaulle critique le système
militaire intégré de l’OTAN qui prive la France de son indépendance en matière de défense et compromet
l’indépendance de sa politique étrangère.
L’Europe atlantique, qui naît au début des années 1950, est ainsi étroitement subordonnée aux États-Unis.
Les démocraties populaires d’Europe de l’Est
a. Extraits de la Constitution tchécoslovaque (1960)
Art. 1 : La République socialiste tchécoslovaque est un État socialiste, fondé sur l’alliance solide des
ouvriers, des paysans et des intellectuels avec la classe ouvrière à sa tête […]. Elle fait partie du système
socialiste mondial.
Art. 2 : Tout le pouvoir appartient au peuple travailleur qui exerce le pouvoir d’État par les Corps
© SCÉRÉN-CNDP, 2009 5
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