Le temps des préliminaires
I
83 %
Redresser le PIB...
LE PIB,
ÇA N'EXCITE PLUS
PERSONNE !
elle
M Belle BIB prend le temps
d'analyser la situation avec son
patient paniqué. Avoir un gros PIB
ne suffit pas pour préserver la
vigueur d'une économie. Il lui
manque le stimulant essentiel : le
bonheur ! Ce bonheur procréateur
de désir, de plaisir et d'envie qui fait
tant défaut depuis la première crise
de 1973...
« Aujourd'hui, M. Gros PIB,
la bandaison,
ça ne se commande pas ! »
M. Gros PIB sait bien que tous voient la
vie en morose. Il a lu des centaines d'études sur
l'état de la société. Il sait que 83 % des jeunes
de 16-29 ans estiment que l'avenir du pays
n'est pas prometteur (Cf. l'enquête 2011
jeunesse du monde, Fondation pour
l'innovation politique-TNS Sofres).
Leur regard est l'un des plus sombres au
monde, il fait d'eux des porte-drapeaux du No
Future ! S'est-on posé la question du pourquoi ?
elle
Bien sûr que non, insiste M Belle BIB,
puisqu'on a toujours évalué la qualité de vie à
partir du pouvoir d'achat. C'est bien cette
jeunesse morose que les systèmes socioculturel
et éducatif ont habitué à se penser eux-mêmes
en niveau d'échec qui va prendre la relève
demain. Combien de chapons vont pouvoir
pousser le cocorico si on continue ainsi ?
el le
Et puis, persiste M Belle BIB, les
media de masse entretiennent la morosité
ambiante pour augmenter leur audience et
« v en d r e plu s d e t e mp s d e c e rv e a u
disponible » à leurs annonceurs. S'ils
pensent émoustiller le quidam en parlant
des gros balèzes du CAC 40, ils oublient que
leurs classements, articles et autres unes
aguicheuses sont en fait des tue-l'envie.
À quoi sert en effet de glorier en
permanence l'inaccessible si ce n'est faire
douter les PME, TPE et artisans de leur
virilité économique ?
En broyant du noir on nit par créer des
millions de pessimistes conditionnés au
marasme. Mais quelque part, répéter que
le monde va mal, ça rassure, on se sent
moins seul. Comme le disait en mars 1968
le sénateur Robert Kennedy « le PIB
mesure tout, sauf ce qui fait que la vie
vaut d’être vécue ».
C’est à un constat semblable qu’est
parvenue la « Commission Stiglitz »
quarante ans plus tard !
des jeunes
de 16-29 ans
estiment que
l'avenir du pays
n'est pas
prometteur
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gLe mook des éditions EntretiensGAGNANTS
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