Les images de l’Égypte et de Méroé sur les sceaux officiels des Achéménides (Svetlana Bersina)
Pendant la fondation d’une grande puissance mondiale, les rois persans de la dynastie des
Achéménides ont envahi l’Afrique du Nord-est. En 525 avant J.C., Cambysus a conquéri
l’Égypte. La campagne suivante à la destination de Méroé a échoué, et le corps d’armée, envoyé
en Libye à l’oasis d’Amon, a peri à la tempête de sable. Les prêtres de l’Égypte ont déclaré
Cambysus le pharaon, ainsi il est devenu le fondateur de la nouvelle, la XXVII-ème, dynastie
égyptienne. Cette dynastie continuait avec Darius I et ses successeurs jusqu’à Artaxerxès I. En
même temps, dans le contexte du systéme politique et administratif introduit par Darius, l’Égypte
est devenu une des satrapies des Achéménides. Parmi le grand nombre des sceaux des
Achéménides, les sceaux des personnalités persans avec des sujets égyptiens attirent l’attention.
Entre ces sceaux sont deux cylindres du Musée Britannique. Le premier, en cornaline, a dans son
centre l’image de Bés de son face, portant des fasceaux des lis dans ses mains elevées. De deux
côtés de Bés il y a des figures carvées des génies en habits royaux persans. Dans leurs mains
elevées ils tiennent un disque ailé du soleil – le symbole d’Ahura Mazda. De côté il y a une
inscription carvée en perse ancien: «Archaka, le fils de Athéabaouchatye». Le deuxième sceau,
un cylindre en calcédoine, porte trois rangs horizontales d’images. Au rang central se trouve
l’image du faucon Horus devant une cassolette, de l'autre côté de la cassolette – un bouc ailé des
Achéménides. En haut et en bas sont les rangs des oudjat. L’apparition de telles images sur les
sceaux officiels dans le contexte de la culture artistique des Achéménides devrait être liée à l’une
des idées principales proclamées par Darius I, qui pourrait être désignée comme ‘l’idée de
l’entente générale’.
Plusieurs sceaux commémoratifs portent l’autre idée des Achéménides – ‘le roi comme le grand
conquérant’. Parmi les sceaux qu’on connaît aujourd’hui trois sont consacrés aux triomphes de
guerre de la vallée du Nil. Le cylindre en agate rubanière, qui appartenait à E.T.Newell,
représente la scéne de triomphe des guerriers persans contre les scythes. Cette scéne est precédé
par un cartouche ovale avec une inscription en perse ancien, qui est couronné par des têtes des
faucons d’Horus tournées de côtés opposés, chaq’un d’eux portant une couronne double des
pharaons. Le nom d’Artaxerxès est inscrit sur le cartouche. L’idée générale de ces images est de
montrer comment Artaxerxès I, ayant ecrasé une grande révolte des égyptiens sous la guidance
d’Inarus (les années 460-454 avant J.C.), a restitué le pouvoir sur cette satrapie et conqueri les
scythes.
En 404 l’Égypte s’est sèparé des Perses, et les rois des dynasties locales sont venu au pouvoir.
L’Égypte n’est devenu une satrapie de nouveau que sous Artaxerxès III, qui en 342 a fondé la
XXXI dynastie égyptienne. Le triomphe d’Artaxerxès III a été representé sur deux sceaux
cylindriques en saphirin, l’un d’eux se trouve aujourd’hui dans la collection du Musée de
l’Ermitage (Saint Petersbourg), et l’autre (une réplique écourté) est au Musée des Beaux-Arts
(Moscou). Le premier sceau représente Artaxerxès III, transperçant avec sa lance le roi égyptien
en fuite avec sa couronne atef, et menant par une corde un groupe des prisonniers soudanais du
type ethnique. Sur le deuxième sceau, au lieu du roi en fuite on trouve une inscription en perse
ancien du nom d’Artaxerxès. Les gemmes reflétent les evenements des années 343-342, où
pendant sa défaite par l’armée persane, le pharaon Nectanebus II a fuit en Éthiopie (Méroé).