Ce sont souvent des tumeurs plus volumineuses, de grade 3, avec de fréquentes mitoses, on observe
fréquemment un infiltrat lymphocytaire, des zone de nécrose et de fibrose, des zones avec une métaplasie et
un moindre envahissement ganglionnaire, l’essaimage métastatique se faisant préférentiellement par voie
hématologique.
An niveau de ces cancers on observe souvent une expression des cytokératines 5, 14, 17 et de l’EGFR, ils
sont CD 44+, CD 24 –. Il existe une amplification de la cycline D1, la P53 est très fréquemment mutée. Ce
sont des tumeurs aneuploïdes.
Ce sont des cancers à croissance rapide, des cancers de l’intervalle. Les rechutes locales sont plus
fréquentes (basaloïdes) de même que les métastases cérébrales et pulmonaires. Ce sont des cancers avec
un plus mauvais pronostic et l’on note des rechutes précoces dans les 3 à 5 premières années. Dans une
étude épidémiologique menée en Californie la survie à 5 ans était seulement de 14%. Il existe cependant des
cancers triple négatifs de meilleur pronostic : les cancers adénoïdes kystiques les cancers apocrines et les
cancers métaplasiques.
Imagerie :
A la mammographie ils se présentent fréquemment sous la forme d’une masse dense, ronde, ovale ou
lobulée dans plus de 60% des cas, les bords sont circonscrits dans 25 à 45% des cas, les masses spiculées
sont moins fréquentes (7 à 36%) les microcalcifications sont moins fréquentes. Il peut s’agir d’une simple
asymétrie de densité. A l’échographie la tumeur va se présenter sous la forme d’une masse dans 86% des
cas avec la encore une forme ovale ronde ou lobulée et des contours circonscrits. Il n’y a généralement pas
de halo clair péri-tumoral, l’hypoéchogénicité est très marquée, on peut parfois observer des zones de
nécrose. Dans un bon nombre de cas on a un aspect bénin. L’élastographie est en faveur de tumeurs dures,
peu fibreuses très cellulaires. En IRM on observe la aussi un aspect de masse avec parfois une nécrose
centrale. Les critères morphologiques en IRM sont cependant plus suspects qu’en imagerie conventionnelle
avec dans 47% des cas des bords irréguliers et parfois spiculés. Il peut exister un rehaussement en anneau.
Traitements :
Le traitement loco-régional est inchangé, il n’existe pas de traitement adjuvant standard. Ce sont des cancers
avec une chimiosensibilité importante mais malgré cette chimiosensibilité la survie sans rechute et la survie
globale sont mauvaises. Il a été noté par certains une efficacité plus marquée des taxanes , des alkylants à
forte dose, des platines et du CMF…En cas de chimiothérapie néo-adjuvante il faut noter l’importance de la
réponse histologique complète . Le bevacizumab semble avoir un rôle. On avait mis beaucoup d’espoir dans
les inhibiteurs de PARP mais les essais randomisés ne se sont pas avérés concluants. Des essais sont en
cours avec les inhibiteurs d’EGFR
Sur Saint Louis en néoadjuvant nous traitons les patientes avec des cancers du sein triple négatif par une
chimiothérapie « dose dense » associant du cyclophosphamide 1200 mg/m² et de la 4’epidoxorubicine 75
mg/m² tous les 15 jours six cures. Cette chimiothérapie permet un taux de réponse histologique complète de
60% alors qu’avec une chimiothérapie séquentielle de type EC-T nous n’avons observé que 17% de réponse
complète, ce qui nous encourage à essayer de monter un essai randomisé
Conclusion :
Les cancers du sein triple négatifs forment une entité distincte des cancers RH+ et des cancers surexprimant
HER2 mais ils représentent cependant un groupe hétérogène. Ils sont un défi thérapeutique. Il n’y a
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