Objectif de la conférence d’Athènes
L’Union européenne (UE) œuvre à la protection du patrimoine natu-
rel de l’Europe depuis trente ans. La directive «Oiseaux», premier texte
législatif portant sur la vie sauvage, est entrée en vigueur en 1979.
En 2001, les États membres se sont fixé l’année 2010 comme date
butoir pour enrayer l’érosion de la biodiversité en Europe et, en 2004,
une conférence historique s’est tenue en Irlande, à l’issue de laquelle a
été délivré le message de Malahide, définissant des politiques et des
objectifs clés. En 2006, la Commission européenne a adopté le plan
d’action de l’UE en faveur de la diversité biologique; il s’agit d’un pro-
gramme de travail détaillé comprenant les mesures à mettre en œuvre
pour atteindre d’ici à 2010 l’objectif visé en
matière de diversité biologique.
Cinq ans plus tard, Athènes représente une
étape aussi importante que Malahide. Les
indicateurs scientifiques montrent que l’ob-
jectif de 2010 ne sera pas atteint bien que
des progrès significatifs aient été réalisés,
tout particulièrement le développement du
réseau de zones protégées Natura 2000,
qui couvre à présent 17 % du territoire de
l’UE. Le rapport à mi-parcours de 2008 sur
le plan d’action en faveur de la diversité
biologique a révélé qu’en raison du rythme
et de l’ampleur du déclin de la biodiversité,
des mesures beaucoup plus énergiques
devaient être prises d’urgence.
L’homme tire des bénéfices énormes et vitaux des biens et services
écosystémiques, notamment les matières premières, la purification
de l’air et de l’eau et l’atténuation des changements climatiques. Leur
valeur réelle n’est toutefois pas prise en compte dans la gestion éco-
nomique classique, et tant que ce défaut essentiel ne sera pas corrigé,
la biodiversité continuera d’en pâtir. Le message d’Athènes définit
huit priorités clés pour l’avenir, résumées comme suit:
1. Une meilleure idée de ce qui fait l’importance
de la biodiversité
Tout notre bien-être économique, social et culturel dépend de
l’existence d’écosystèmes en bon état, et il nous faut mieux prendre
conscience de cette réalité. Il est nécessaire de faire passer le message
relatif à l’importance de la biodiversité avec davantage de force, ce qui
implique d’intensifier les activités de communication et de faire claire-
ment apparaître le lien qui existe entre la conservation de la biodiver-
sité et la lutte contre le changement climatique. L’UE doit se fixer un
nouvel objectif en matière de diversité biologique pour l’après-2010,
assorti de sous-objectifs sectoriels.
2. Une meilleure compréhension de la situation actuelle
et de l’action à mener
Il est essentiel d’avoir accès à des informations précises sur les tendan-
ces actuelles dans le domaine
de la diversité biologique. Il
est nécessaire de mettre au
point des indicateurs plus per-
formants et plus clairs et de
définir une «base de référence
en matière de biodiversité»
au regard de laquelle les pro-
grès pourront être évalués. Le
groupe d’experts intergouver-
nemental des Nations unies sur
l’évolution du climat (GIEC), dont le travail a été récompensé par un prix
Nobel, constitue une source d’inspiration pour renforcer le lien entre la
science et l’élaboration des politiques. Il convient d’accorder une plus
grande priorité à la recherche dans le domaine de la biodiversité.
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La nature est le gage du bien-être
physique et spirituel de l’homme.
Les abeilles pollinisent les plantes, un facteur essentiel
dans le fonctionnement des écosystèmes.