JAN.IMARS
2017
LE THÉÂTRE
DANS LA VILLE
20 THÉÂTRES PARTENAIRES
À PARIS & EN ÎLEDEFRANCE
POUR PLUS DE 100 SPECTACLES PRÉSENTÉS
© JEANLOUIS FERNANDEZ
ÉDITORIAL 3
JANVIER/MARS 2017
Chaque génération,
sans doute, se croit vouée
à refaire le monde.
La mienne sait pourtant
qu’elle ne le refera pas.
Mais sa tâche est peut être
plus grande. Elle consiste
à empêcher que le monde
se défasse.
Albert Camus
Prononcés par Albert Camus en 1957 pour la réception de son prix Nobel, ces mots pourraient
l’être aujourd’hui avec la même pertinence. Refaire notre monde et empêcher quil se défasse. Il y
a quelques années, pour la création de Chantiers d’Europe, nous évoquions la nécessité de mettre
en œuvre une Europe des artistes, alternative aux sempiternelles approches économiques.
Aujourd’hui, face à la généralisation voire la banalisation des discours de repli sur soi et de rejet
de l’autre qui submergent l’Europe et le Monde, l’art et son partage nous apparaissent plus que
jamais indispensables pour réaffirmer notre désir d’être ensemble, construire autant que ques-
tionner, par la force de l’art, un territoire commun à la fois poétique et politique. Humain, tout
simplement.
Le 7 janvier 2015, il y a exactement deux ans, la liberté d’expression était frappée sauvagement lors
des attentats de Charlie-Hebdo. Depuis, au Bataclan, aux terrasses de café, à l’entrée d’un stade,
lors d’une célébration populaire de la Révolution Française, la barbarie s’est jetée aveuglément sur
la liberté tout court, la liberté de mouvement, la liberté d’être ensemble, la plus fondamentale de
toutes. Aucun doute que cela aura contribué à nous diviser plus encore.
Une question nous anime depuis lors: Et l’art, dans tout cela? Quel rôle peut-il jouer face à des
périls aussi terribles que ceux que nous traversons? Ce à quoi nous aurions envie de répondre:
Lart peut nous servir à douter ensemble!
Parce qu’il met en question les certitudes, les conventions, les traditions, les préjugés, quil fait
avancer la pensée, les sciences et la philosophie. La vérité, en somme et non pas les ténèbres. Car
le doute nempêche ni la curiosité, ni la découverte, ni l’enthousiasme, ni la joie. Voilà pourquoi
nous faisons de l’art, non pas pour donner des leçons, ni pour obliger à croire ceci ou cela, ni pour
commander, non plus que pour faire peur, contents de partager nos émotions avec d’autres, mais
aussi pour faire triompher notre espèce humaine des pulsions de mort, exalter les puissances de
la vie.
Inventer des pratiques artistiques nouvelles, accueillir les artistes et les œuvres du monde, imagi-
ner des compagnonnages, forger des partenariats élargis à tous les territoires, à Paris, en France,
en Europe comme à travers le globe. Tout rêver plutôt que se refermer honteusement dans la
débâcle et le catastrophisme.
Ainsi Akram Khan, Londonien originaire du Bangladesh a-t-il convié des voix ancestrales ita-
liennes, des musiciens indiens et des porteurs de la tradition flamenco pour réinventer TORO-
BAKA dans un solo découvert à lespace Cardin. Robert Wilson, né au Texas mais « Citoyen du
Monde » par la pratique quotidienne de son art, invente avec Mikhail Baryshnikov, légendaire
danseur né en Lettonie et naturalisé Américain, une partition intense. Venu de la danse hip-hop,
le Français Sébastien Ramirez invente avec Honji Wang danseuse allemande d’origine coréenne
une danse nouvelle, sans frontières. Et ce ne sont que trois exemples parmi la centaine d’œuvres
artistiques que nous défendons cette saison. Lart comme la vie est ainsi. Fait de rencontres avec
l’autre, de partages, d’échanges, de rêves et d’inventions, il est l’antithèse du repli identitaire.
C’est l’essence même de ce que nous défendons au Théâtre de la Ville. Un Théâtre du monde et
pour la vie. Un lieu où l’autre sera toujours non seulement bienvenu, mais plus encoreespéré.
Car notre désir, nest pas de conserver nos certitudes, mais de partager nos doutes. De chercher la
lumière aussi. Et d’en transmettre le plus possible aux générations à venir.
Alors dans cet espoir, nous vous souhaitons, à tous, une année 2017 pleine de toutes les lumières.
Emmanuel Demarcy-Mota
LE BÉNÉFICE
DU DOUTE
4THÉÂTRE ROBERT WILSONIMIKHAIL BARYSHNIKOV Théâtre de la Ville PARIS
JANVIER/MARS 2017
LE SCEAU DE LA RENCONTRE.
À PARTIR DU JOURNAL DE NIJINSKI, MAGISTRALEMENT DIRIGÉ
PAR ROBERT WILSON, MIKHAIL BARYSHNIKOV TRANSFORME
CHAQUE MOUVEMENT EN POÉSIE.
« Son écriture est si nue, si désespérée,
qu’il brise le moule. Nous sommes face à face
avec la réalité, cest presque insupportable…
S’il nétait pas allé à l’asile, nous aurions eu
avec Nijinski un écrivain égal au danseur »
Henry Miller
ZACHARY STEWARTITHEATERMANIA, OCT. 2016
Baryshnikov est l’interprète idéal pour un metteur en scène tel que Wilson et sa
rigueur poussée jusqu’au moindre détail. La grâce de ses gestes transforme
chaque mouvement en poésie. Son habileté à changer de mimique en un clin d’œil,
à l’unisson avec la musique et la lumière se marie parfaitement à la perfection
visuelle de la création de Wilson.
PATRICIA CONTINOINEW YORK THEATER GUIDE, OCT. 2016
C’est une joie et une leçon de danse à part entière de regarder Mikhail Baryshnikov
traverser le plateau. Wilson étant réputé pour la gestuelle spécifique qu’il a su créer,
notamment au niveau des mains, offre ainsi l’occasion à Baryshnikov de montrer
à quel point il maîtrise les siennes.
PHILIPPE NOISETTEILES ÉCHOS, JUIN 2016
Il ne s’agit que de quelques pas de danse esquissés, mais ils disent l’immense
talent de Mikhail Baryshnikov. Jerk détourné ou valse glissée… Misha Baryshnikov
excelle dans ce petit jeu chorégraphique. Pourtant cette création de Bob Wilson
[…] est surtout du théâtre visuel.
EN RUSSE & ANGLAIS SURTITRÉ EN FRANÇAIS
MISE EN SCÈNE, DÉCORS & CONCEPTION LUMIÈRES Robert Wilson AVEC Mikhail Baryshnikov
INSPIRÉ DU Journal de Vaslav Nijinski TEXTE Christian Dumais-Lvowski DRAMATURGIE Darryl Pinckney
MUSIQUE Hal Willner COSTUMES Jacques Reynaud COLLABORATION AUX MOUVEMENTS & TEXTE PARLÉ Lucinda Childs
LUMIÈRES A.J. Weissbard COLLABORATION DÉCORS Annick Lavallée-Benny ASSOCIÉE À LA MISE EN SCÈNE Nicola Panzer
SON Nick Sagar,Ella Wahlström VIDÉO Tomek Jeziorski ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE Fani Sarantari
PROJET Change Performing Arts Et Baryshnikov Productions. COMMANDE du Spoleto Festival dei 2 Mondi, de la BAM, de Cal Performances-
University of California Berkeley, du Center for the Art of Performance at UCLA. EN COLLABORATION AVEC Teatros del Canal-Madrid
et Les Ballets de Monte-Carlo/Monaco Dance Forum. PRODUCTION EXÉCUTIVE CRT Milano.
À L’ESPACE CARDIN
JUSQU’AU 21 JANVIER
18 € À 36 €
ROBERT WILSONIMIKHAIL BARYSHNIKOV
Leer to a Man
© LUCIE JANSCH
TSIRIHAKA HARRIVELIVIMALA PONS CIRQUEITHÉÂTRE 5
JANVIER/MARS 2017
REVUE DE CIRQUE. ACROBATESACTEURSDANSEURS,
TSIRIHAKA HARRIVEL ET VIMALA PONS COMPOSENT
JOYEUSEMENT UN ART QUI SEMBLE S’INVENTER SOUS
NOS YEUX.
Un plateau comme un studio, un atelier. Des tables chargées
d’objets, d’accessoires, de fringues, de fleurs… Au milieu de ce
bric-à-brac savamment désordonné où la confusion résulte d’une
maîtrise méticuleuse, Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel jouent de
la musique, chantent et orchestrent le spectacle GRANDE , nou-
vel opus magistral d’une collaboration entamée en 2005. Avec
cette chaleur contagieuse d’un art qui semble sinventer sous
nos yeux entre expérimentations, ratages et répétitions pour
vivre à fond la création, dans l’urgence et la joie.
Avec GRANDE -, titre énigmatique qui ouvre large les écou-
tilles de l’imagination et en particulier le trait d’union final -,
les deux acrobates-acteurs-danseurs ouvrent un nouveau cha-
pitre de leur histoire du cirque. Ils rembobinent ce qui fonde
leur métier, leur passion et leur rapport au monde. À l’enseigne
de la revue, ils passent au crible les musiques de la piste, leurs
vêtements, leurs pratiques pour en extraire un nouveau jus
spectaculaire et des numéros inédits beaux à chavirer. Reine de
l’équilibre – elle sait porter une hache sur la tête! –, Vimala Pons
se jette à corps perdu dans un strip-tease délirant en repous-
sant sans fin le poids des objets qu’elle dresse comme des tro-
phées sur son crâne. Silhouette flexible, Tsirihaka Harrivel joue
les boulets de canon lancé sur une piste d’envol jamais vue. Les
deux ensemble, toujours au coude à coude, à l’écoute, maintien-
nent une pression folle, emportés par un compte à rebours.
Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel, passés par le Centre national
des arts du cirque (CNAC) de Châlons-en-Champagne, se sont
fait connaître avec le spectacle De nos jours (notes on the circus),
créé en 2012 par le collectif Ivan Mosjoukine. Après deux ans
de tournée, le groupe explose et chacun part vers de nouveaux
horizons. Vimala Pons grimpe à laffiche du cinéma; Tsirihaka
Harrivel collabore, entre autres, avec le chorégraphe Dominique
Dupuy. Les voilà de nouveau ensemble sur scène parés pour
une revue où « chacun fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait » et
encore davantage. Jeanne Liger
RÉALISATION, CONCEPTION, CRÉATION OBJETS, CRÉATION ACCESSOIRES, DISPOSITIF SONORE, DISPOSITIF LUMIÈRE,
MUSIQUE & ARRANGEMENTS Tsirihaka Harrivel &Vimala Pons
COSTUMES Rémy Ledudal &Vimala Pons RÉALISATION DES CONSTRUCTIONS Mathieu Delangle,
Emmanuel Laeach,Julien Vadet,Florian Méneret,Marion Abeille,
Flavien Renaudon,Tsirihaka Harrivel,Élise Lahouassa
COPRODUCTION Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie, La Brèche-Cherbourg & Cirque Théâtre d’Elbeuf –
La Brèche, pôle national des arts du cirque de Basse-Normandie/Cherbourg-Octeville – Le CENTQUATREPARIS –
Espace Malraux, scène nationale de Chambéry et de la Savoie – Les Subsistances, laboratoire international
de création artistique, Lyon – Le Lieu Unique, scène nationale de Nantes – Théâtre de la Ville-Paris – Institut Français
de Beyrouth (Liban) – Le Quai, centre dramatique national Angers Pays de la Loire – Nuit Blanche 2015, ville de Paris
– Le Manège, scène nationale de Reims – Le Cirque-Théâtre d’Elbeuf, pôle national des arts du cirque – Bonlieu,
scène nationale d’Annecy – La Filature, scène nationale-Mulhouse – Le Prato, pôle national cirque à Lille – Maillon,
Théâtre de Strasbourg-Scène européenne – association Le Point Triple – Film Argent – Argent Éléphant.
AVEC LE SOUTIEN POUR LES RÉSIDENCES Villa Médicis, Rome – La Brèche, pôle national des arts du cirque de Basse-
Normandie/Cherbourg-Octeville – Le CENTQUATRE-PARIS – Les Subsistances, laboratoire international de création
artistique, Lyon – Institut Français de Beyrouth (Liban) – Espace périphérique (EPPGHV-ville de Paris) – Le Quai,
centre dramatique national Angers Pays-de-la-Loire – Le Manège, scène nationale de Reims – Le Cirque-Théâtre
d’Elbeuf, pôle national des arts du cirque. AVEC LAIDE du ministère de la Culture et de la Communication/direction
générale de la Création artistique (aide à la création cirque) et direction régionale des Aaires culturelles
Pays-de-la-Loire (aide au projet), de la Fondation Beaumarchais-aide à l’écriture cirqueet de l’Association géniale.
CORÉALISATION Théâtre de la Ville-Paris – Le CENTQUATREPARIS – Le Monfort. PRODUCTION DÉLÉGUÉE Murailles Music.
TSIRIHAKA HARRIVELI
VIMALA PONS
GRANDE - CRÉATION
SCÈNES PARTENAIRES
AU CENTQUATRE PARIS
DU 7 AU 26 JANVIER
10 € À 25 €
AU MONFORT
DU 18 AVRIL AU 6 MAI
10 € À 25 €
© TOUT ÇA / QUE ÇA
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