COLLOQUE
GASTROENTÉROLOGIE
Conférencier
Frédéric P. Gaschen, DMV, Dr.habil, DACVIM, DECVIM-CA
Une présentation de
Dimanche 7 février 2010
Programme de la journée
08h00 – 08h30 INSCRIPTION
08h30 – 10h00 Dysphagie et régurgitation
10h00 – 10h30 PAUSE
10h30 – 12h00 Approche des vomissements
12h00 – 13h15 BRUNCH – Remise du prix Damase-Généreux
13h15 – 14h45 Les pancréatites
14h45 – 15h00 PAUSE
15h00 – 16h30 Les diarrhées chroniques
16h30 FIN DE LA JOURNÉE
FRÉDÉRIC P. GASCHEN
DMV, Dr.habil, DACVIM, DECVIM-CA
Dr Gaschen, diplômé de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Berne
(Suisse), est actuellement professeur de médecine interne des animaux de compagnie et
membre du corps enseignant de l’école vétérinaire de l’Université de l’Etat de Louisiane.
Spécialiste en médecine interne des petits animaux du Collège Américain de Médecine
Interne Vétérinaire (ACVIM), Dr Gaschen est un membre fondateur du Collège Européen de
Médecine Interne Vétérinaire (ECVIM-CA) et a fait partie de son premier comité exécutif. Il a
suivi une formation post-grade au Canada (Collège vétérinaire de l’Ontario) et aux Etats-Unis
(Université de Floride), puis a enseigné à la Faculté vétérinaire de Berne pendant 13 ans,
avant d’accepter son poste actuel en Louisiane. En plus de son intérêt clinique marqué pour
la gastroentérologie canine et féline, il a dirigé plusieurs projets de recherche axés sur cette
spécialité, en particulier les entéropathies chroniques et la motricité digestive du chien. Il est
un auteur et un conférencier reconnu en Europe comme en Amérique du Nord. Enfin, au
cours de sa carrière, Dr Gaschen a présidé la Société Européenne de Médecine Interne
Vétérinaire (ESVIM) et la Société Américaine de Gastroentérologie Comparée (CGS). Il a été
membre du bureau de l’Association Suisse de Médecine des Petits Animaux (ASMPA) ainsi
que de différentes commissions des collèges américain et européen. Dr Gaschen est aussi
président du comité scientifique de la WSAVA, qui tiendra son 35e congrès annuel à Genève
en juin 2010, pour la FECAVA/ FAFVAC / ASMPA.
Pour joindre Dr Gaschen
School of Veterinary Medicine Veterinary Clinical Studies
Louisiana State University
Baton Rouge, Louisiane, USA
70803
Courriel : [email protected]du
DYSPHAGIE ET REGURGITATION
Frédéric Gaschen, Dr.méd.vét., Dr.habil.
Dip. ACVIM et ECVIM-CA (médecine interne des petits animaux)
Louisiana State University, Baton Rouge, Louisiane, Etats-Unis
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Les affections de l’appareil digestif supérieur sont plus rares que celles de l’estomac et de
l’intestin chez le chien comme chez le chat. Toutefois, elles revêtent une importance particulière
en raison du grand risque de complications qui les caractérise (particulièrement la pneumonie
par fausse déglutition).
DYSPHAGIE
Le mot «dysphagie» est dérivé du grec et signifie la difficulté à manger, particulièrement à
déglutir. Ce terme est étroitement lié à l’odynophagie, qui décrit la douleur qui survient lors de
la déglutition.
Rappel physiologique
Une compréhension fondamentale de la physiologie complexe de la déglutition est
importante pour comprendre la physiopathologie de la dysphagie. La déglutition est composée
de 3 phases principales :
La phase oro-pharyngée se compose des étapes orale, pharyngée et cricopharyngée.
o Pendant l’étape orale qui est volontaire, un bol alimentaire est formé dans
l'oropharynx et passé en direction aborale. Le contact avec le pharynx provoque des
contractions du pharynx qui propulsent le bol dans le laryngo-pharynx.
o Ces événements stimulent l’étape pharyngée. Afin de propulser les aliments dans
l'œsophage supérieur, le passage séparant la cavité buccale du pharynx est fermé par
la contraction de la musculature orale et linguale. De plus, passage vers le naso-
pharynx est bloqué par élévation réflexe du voile du palais. L’ouverture de la trachée
est protégée par la fermeture de la glotte et la bascule de l'épiglotte après le
déplacement rostral du larynx. Cette série complexe d'événements est synchronisée
par des stimuli sensoriels des nerfs crâniens V (trijumeau) et IX (glosso-pharyngé),
les noyaux du tronc cérébral dont le centre de la déglutition, et les voies efférentes
vers les muscles effecteurs différents (nerfs crâniens V, IX et X vers le pharynx, VII
vers la musculature striée orale, X vers le larynx et l'œsophage, et XII vers la langue).
o L’étape crico-pharyngée se compose de la relaxation du sphincter œsophagien
supérieur (muscles crico-pharyngé et thyréo-pharyngé), afin que le bol alimentaire
puisse être propulsé dans l'œsophage supérieur. La fonction normale du sphincter est
de prévenir le reflux œsophago-pharyngé et l'aspiration du contenu œsophagien.
la phase de œsophagienne: l’onde péristaltique primaire générée dans le pharynx se
propage à travers l'œsophage et propulse le bol alimentaire jusqu’au sphincter œsophagien
caudal (SOC). Si l'onde primaire ne suffit pas, une onde secondaire est rapidement générée
par la distension œsophagienne.
la phase de gastrique est caractérisée par la détente du SOC et par le passage du bol
alimentaire dans l'estomac.
Troubles de la déglutition
En conséquence, la dysphagie est traditionnellement divisée en plusieurs formes:
La dysphagie orale décrit une difficulté de préhension des aliments et de formation du bol
alimentaire. Elle peut compliquer la plupart des maladies orales et dentaires. De plus,
l'atrophie ou la paralysie de la langue, les maladies de la musculature masticatoire et de
l’articulation temporo-mandibulaire peuvent également conduire à une dysphagie orale
La dysphagie pharyngée est caractérisée par une anomalie du passage des aliments dans
l'oropharynx. Elle peut accompagner les maladies du pharynx comme l'œdème du pharynx,
les traumatismes et les corps étrangers. Les lésions proliférantes intraluminales ou
extraluminales (p.ex. hypertrophie marquée des ganglions lymphatiques, abcès
rétropharyngé, hypertrophie des glandes salivaires) peuvent également la provoquer. Enfin,
elle peut résulter d’anomalies dans la séquence neuromusculaire complexe contrôlant le
réflexe de déglutition (voir ci-dessus). La symptomatologie est caractérisée par une
dysphagie avec de nombreuses tentatives infructueuses de déglutir, une régurgitation
immédiate des aliments, une toux ou un reflux nasal des aliments. La pneumonie par fausse
déglutition est une complication commune. Le diagnostic est confirmé par fluoroscopie –
celle-ci démontre l'échec des contractions pharyngées, et le sphincter œsophagien supérieur
pour se détendre. En l'absence de cause évidente, il est important d’exclure la rage. Si
aucune cause ne peut être identifiée, le pronostic de la dysphagie pharyngée est
généralement médiocre.
La dysphagie ou achalasie cricopharyngée: l’achalasie est un mot grec qui signifie
"absence de relâchement". La dysphagie cricopharyngée est caractérisée par une défaillance
dans la relaxation du sphincter œsophagien supérieur (SOS) ou un manque de coordination
entre la contraction du pharynx et la détente du SOS. Cette affection est rare, et on l’observe
habituellement chez les chiots au moment du sevrage. L'inspection détaillée de l’oropharynx
est sans particularité. Le diagnostic est confirmé par une étude radioscopique de la
déglutition qui démontre que la nourriture reste bloquée dans le pharynx en dépit d’une
motilité pharyngée normale en raison de la fermeture permanente du SOS. On soupçonne
une affection neurologique congénitale. La myotomie du muscle cricopharyngé peut
soulager les symptômes. Alternativement, l'injection de toxine botulique (Botox) dans le
muscle par une approche orale sous contrôle endoscopique a été bénéfique dans quelques
cas anecdotiques. Cependant, la durée de l'effet du Botox est limitée à 3-5 mois.
REGURGITATION
La régurgitation est un acte d'évacuation passive rétrograde d’aliments non digérés ou de
liquides ayant son origine dans le pharynx ou l’œsophage. Elle se distingue des vomissements
par l’absence usuelle de contractions abdominales.
Diagnostic différentiel de la régurgitation
Parmi les lésions structurelles, on compte des problèmes fréquents comme les corps
étrangers, mais aussi l’œsophagite, les sténoses et diverticules œsophagiens, les anomalies
vasculaires et les néoplasmes situés dans la lumière œsophagienne ou compromettant cette
lumière depuis la cavité thoracique.
Les lésions fonctionnelles peuvent être d’ordre congénital (mégaœsophage congénital chez
les chiots et chatons) ou acquis. Le mégaœsophage acquis peut survenir à la suite d’une
myasthénie grave (focale ou généralisée), compliquer une œsophagite, être associé à d’autres
problèmes telles les endocrinopathies (hypocorticisme), l’intoxication au plomb ou aux
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