
Troubles de la déglutition
En conséquence, la dysphagie est traditionnellement divisée en plusieurs formes:
• La dysphagie orale décrit une difficulté de préhension des aliments et de formation du bol
alimentaire. Elle peut compliquer la plupart des maladies orales et dentaires. De plus,
l'atrophie ou la paralysie de la langue, les maladies de la musculature masticatoire et de
l’articulation temporo-mandibulaire peuvent également conduire à une dysphagie orale
• La dysphagie pharyngée est caractérisée par une anomalie du passage des aliments dans
l'oropharynx. Elle peut accompagner les maladies du pharynx comme l'œdème du pharynx,
les traumatismes et les corps étrangers. Les lésions proliférantes intraluminales ou
extraluminales (p.ex. hypertrophie marquée des ganglions lymphatiques, abcès
rétropharyngé, hypertrophie des glandes salivaires) peuvent également la provoquer. Enfin,
elle peut résulter d’anomalies dans la séquence neuromusculaire complexe contrôlant le
réflexe de déglutition (voir ci-dessus). La symptomatologie est caractérisée par une
dysphagie avec de nombreuses tentatives infructueuses de déglutir, une régurgitation
immédiate des aliments, une toux ou un reflux nasal des aliments. La pneumonie par fausse
déglutition est une complication commune. Le diagnostic est confirmé par fluoroscopie –
celle-ci démontre l'échec des contractions pharyngées, et le sphincter œsophagien supérieur
pour se détendre. En l'absence de cause évidente, il est important d’exclure la rage. Si
aucune cause ne peut être identifiée, le pronostic de la dysphagie pharyngée est
généralement médiocre.
• La dysphagie ou achalasie cricopharyngée: l’achalasie est un mot grec qui signifie
"absence de relâchement". La dysphagie cricopharyngée est caractérisée par une défaillance
dans la relaxation du sphincter œsophagien supérieur (SOS) ou un manque de coordination
entre la contraction du pharynx et la détente du SOS. Cette affection est rare, et on l’observe
habituellement chez les chiots au moment du sevrage. L'inspection détaillée de l’oropharynx
est sans particularité. Le diagnostic est confirmé par une étude radioscopique de la
déglutition qui démontre que la nourriture reste bloquée dans le pharynx en dépit d’une
motilité pharyngée normale en raison de la fermeture permanente du SOS. On soupçonne
une affection neurologique congénitale. La myotomie du muscle cricopharyngé peut
soulager les symptômes. Alternativement, l'injection de toxine botulique (Botox) dans le
muscle par une approche orale sous contrôle endoscopique a été bénéfique dans quelques
cas anecdotiques. Cependant, la durée de l'effet du Botox est limitée à 3-5 mois.
REGURGITATION
La régurgitation est un acte d'évacuation passive rétrograde d’aliments non digérés ou de
liquides ayant son origine dans le pharynx ou l’œsophage. Elle se distingue des vomissements
par l’absence usuelle de contractions abdominales.
Diagnostic différentiel de la régurgitation
Parmi les lésions structurelles, on compte des problèmes fréquents comme les corps
étrangers, mais aussi l’œsophagite, les sténoses et diverticules œsophagiens, les anomalies
vasculaires et les néoplasmes situés dans la lumière œsophagienne ou compromettant cette
lumière depuis la cavité thoracique.
Les lésions fonctionnelles peuvent être d’ordre congénital (mégaœsophage congénital chez
les chiots et chatons) ou acquis. Le mégaœsophage acquis peut survenir à la suite d’une
myasthénie grave (focale ou généralisée), compliquer une œsophagite, être associé à d’autres
problèmes telles les endocrinopathies (hypocorticisme), l’intoxication au plomb ou aux