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changer notre comportement. Limiter la consommation n’est possible que pour ceux qui ne manquent de rien, 
mais on peut être heureux avec une existence frugale.   
Le 10 février, nous avons abordé un sujet différent de notre thème d’année : Une éthique universelle est-
elle possible ? Peut-on se référer à une loi naturelle ? Ce débat introduit par François Euvé fait suite à un 
rapport de la Commission théologique internationale. L’idée est que « les personnes et les communautés 
humaines sont capables, à la lumière de la raison, de discerner les orientations fondamentales d’un agir moral 
conforme à la nature même du sujet humain et de les exprimer de façon normative sous forme de préceptes ou 
commandements ». La nature est celle de la nature humaine, qui n’est plus en harmonie avec la nature tout court 
mais cherche à la dominer par la science depuis Descartes et Bacon. Au départ, la loi suit la coutume, mais 
comme les coutumes varient, on peut chercher des lois plus universelles, mais qui soient aussi acceptées par la 
conscience personnelle (cf. droits de l’homme). Ainsi on peut dire que l’action bonne contribue à rapprocher les 
personnes, à resserrer les liens de communion. C’est l’attitude évangélique du don, qui va bien au-delà de la loi 
vers la démesure même de Dieu. La discussion fait apparaître l’idée que la nature humaine n’est pas fixée, mais 
se construit en fonction d’une visée dont la figure n’est pas définie à l’avance. Mais comment utiliser cette idée 
dans des problèmes concrets à résoudre, en bioéthique par exemple ? On rappelle la faiblesse de l’argumentation 
d’un texte comme « Humanae vitae », et aussi le souci du pape d’éviter tout relativisme en matière d’éthique.   
Le 10 mars, nous sommes revenus au changement climatique : controverses sur l’effet de serre, 
importance de la déforestation, mesures à prendre pour limiter nos émissions de gaz à effet de serre, sur les 
plans collectif et individuel. La discussion a souligné la difficulté de la tâche : réduire d’un facteur 4 les 
émissions des pays développés, modérer la croissance de celles des pays en développement, avec le fait que la 
croissance démographique et industrielle concerne surtout ces derniers pays. Comment faudra-t-il changer notre 
mode de vie ? 
Le 14 avril, nous avons abordé les aspects éthiques et religieux se posant à propos du changement 
climatique, à partir des comptes rendus d’un colloque qui s’est tenu sur ce thème et particulièrement de la 
position du philosophe Jean-Michel Besnier. Pour Besnier l’incertitude des modèles climatiques laisse le champ 
libre à des décisions en matière d’éthique : Pour lui il n’y a plus de recours extérieur scientifique ou religieux 
pour imposer des normes universelles, le seul recours possible est un travail de discussion collective pour 
élaborer des normes. Mais un système démocratique fondé sur l’éthique de la discussion prend du temps, un 
système autoritaire irait plus vite mais a beaucoup d’autres inconvénients. Il n’est pas sûr qu’on ait envie de 
faire quelque chose, mais la meilleure manière de mobiliser les gens est de rejoindre leur quotidien. Dans la 
discussion on rappelle que l’éthique est la recherche du bien vivre ensemble mais y a-t-il dans nos sociétés 
culturellement diverses une définition consensuelle du bien vivre et de l’éthique ? A défaut de grand projet 
mobilisateur qui ne peut plus fonctionner dans l’idéologie actuelle, il faut retrouver un autre genre de société 
plus sobre et plus égalitaire à l’échelle mondiale. 
Le 12 mai, nous avons abordé avec encore François Euvé le thème En quoi l'écologie questionne-t-elle la 
théologie de la Création ? La crise écologique met en cause une certaine vision du monde et de l’humain, ce qui 
débouche sur un questionnement de type théologique. Lynn White en 1967 a mis en cause le christianisme dans 
un article de la revue Science à cause du texte de Genèse 1 : Croissez et multipliez, dominez la terre et 
soumettez-la.  Dès le Moyen-Âge, le christianisme aurait favorisé l’essor des techniques et l’exploitation sans 
retenue de la nature. Les réactions des théologiens à ces critiques ont été modestes. On peut citer Joseph Siter, 
Thomas Berry, Adolphe Gesché, Jürgen Moltmann et Douglas Hall. La discussion fait apparaître l’originalité du 
christianisme dans lequel le Logos créateur est en même temps une personne historique concrète, Jésus de 
Nazareth : l’humain est associé à l’origine du cosmos. On remarque que les associations chrétiennes s’occupent 
peu d’environnement. L’héritage biblique fait de l’homme une entité à part, et cette séparation homme-nature a 
été radicalisée par la tendance moderne. Pourtant dans la vision chrétienne l’humain est appelé à continuer la 
création en collaboration avec Dieu et en harmonie avec la nature.  
Le 9 juin, Marcelle L’Huillier nous a présenté « Les nanotechnologies. Quels enjeux pour la société et 
pour l’homme ? ». J’ai le texte de Marcelle qu’elle nous a envoyé en juillet mais pas le CR de la discussion : 
présentation des nanosciences et des nanotechnologies, enjeux économiques, enjeux et interrogations pour la 
société, questions éthiques et philosophiques sur les relations homme-nature, pour une parole ecclésiale de 
confiance et d’espérance. C’est un texte très intéressant et bien documenté qui complète très bien la présentation 
qu’elle nous en a faite oralement. Il mérite d’être repris dans une discussion plus générale que celle de juin 
2009.