LE DÉPISTAGE DU CANCER COLORECTAL ii
Résumé
sonnes) est plus élevé chez les hommes (30) que
chez les femmes (19).
D’après son ratio de 0,47 pour le nombre de dé-
cès au nombre de nouveaux cas, le cancer colo-
rectal présente un pronostic passable. Il se dis-
tingue autant du pronostic favorable des cancers
de la prostate (ratio de 0,25) et du sein (ratio de
0,34) que du pronostic sombre des cancers du
poumon dont le ratio se chiffre à 0,81.
Au chapitre des années potentielles de vie per-
dues à cause du cancer, le cancer colorectal se
place au troisième rang avec près de 10 %. Il est
précédé par les cancers du poumon et du sein et
devance le cancer de la prostate qui occupe le
sixième rang.
Pour l’ensemble des cas de cancer colorectal, la
survie relative passe d’environ 72 % après 1 an à
environ 52 % à 5 ans. La survie est fortement
reliée aux stades des lésions malignes au mo-
ment du traitement. Aux stades précoces, lorsque
les lésions sont bien circonscrites, la survie est
d’environ 90 % à 5 ans; elle est inférieure à 5 %
pour les cas de stades tardifs, lorsque les métas-
tases sont disséminées.
Les personnes atteintes de cancer colorectal de-
meurent très souvent asymptomatiques durant les
premiers stades de la maladie. Il s’ensuit que les
cibles du dépistage sont les personnes dont les
cancers sont encore aux premiers stades alors
que la survie est la plus élevée.
Les facteurs de risque d’être atteint d’un cancer
colorectal sont multiples: individuels, familiaux
et génétiques. Les maladies inflammatoires de
l’intestin, la polypose adénomateuse familiale, le
syndrome du cancer colorectal héréditaire non
polyposique et les antécédents familiaux consti-
tuent des risques élevés et expliqueraient entre
10 et 30 % des nouveaux cas chaque année.
Entre 70 et 90 % des cancers colorectaux sur-
viennent chez les personnes asymptomatiques de
50 ans et plus, sans autre risque identifiable que
l’âge. Ces personnes sont considérées à risque
moyen et font l’objet des dépistages décrits dans
le présent document. Le dépistage génétique sera
traité dans un document ultérieur.
Les coûts annuels des hospitalisations pour can-
cer au Québec en 1994-1995 peuvent servir de
comparateur pour les dépenses imputables aux
principaux cancers. Le cancer colorectal se situe
au deuxième rang avec 45,8 millions de dollars
précédé par le cancer du poumon à 59,8 millions
et suivi par le cancer du sein avec 27,1 millions,
les lymphomes avec 25,3 millions et le cancer de
la prostate avec 17,8 millions.
Dans un autre ordre d’idée, en comparant les
cancers les plus importants après le cancer du
poumon en termes d’incidence et de mortalité,
on note que les subventions obtenues au Québec
entre 1994 et 1998 pour la recherche sur le can-
cer du sein se chiffraient à 15,8 millions de dol-
lars, sur le cancer de la prostate à 6,8 millions et
sur le cancer de l’intestin à 4,6 millions, totali-
sant 27,2 millions (Conseil de la Recherche Mé-
dicale et Fonds de la Recherche en Santé du
Québec). Après répartition de ces subventions
par nouveau cas de cancer estimé en 1998, si la
recherche sur les cancers de l’intestin recevait
1,00 $, la recherche sur le cancer de la prostate
s’élevait à environ 1,70 $ et celle sur le sein, à
environ 3,38 $.
Efficacité des traitements
Le traitement à visée curative du cancer colorec-
tal est principalement chirurgical. L’exérèse des
tumeurs sera la seule intervention pour les tu-
meurs de stades précoces (classification TNM):
stades I et II des cancers du côlon et stades I des
cancers du rectum. Dans les cas plus avancés,
chimiothérapie et radiothérapie peuvent
s’ajouter: chimiothérapie pour les cancers du