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Quant au domaine de l’érablière à caryer cordiforme, qui est présent dans le bassin versant, il ne couvre que 0,6 % du 
territoire québécois. Ce domaine écologique possède toutefois la flore la plus diversifiée du Québec, soit 49 espèces 
arborescentes, dont plusieurs lui sont exclusives. Le caryer ovale (Caryer ovata) et le caryer cordiforme (C. cordiformis), 
le  micocoulier  (Celtis  occidentalis),  le  chêne  blanc  (Quercus  alba),  le  chêne  bicolore  (Q.  bicolor),  l’érable  noir  (A. 
saccharum nigrum) et le pin rigide (Pinus rigida) font notamment partie de ce domaine. La plupart de ces essences 
sont d’ailleurs considérées comme rares au Québec (Groison, 2000). 
 
5.3 La déforestation 
La déforestation est un phénomène réel dans le bassin versant de la Yamaska, malgré le fait que 34% du territoire du 
bassin versant est occupé par la forêt. (MAPAQ, 2004). Dans le contexte de développement urbain et agricole, les 
forêts de la région ont presque entièrement été exploitées de façon intensive depuis les débuts de la colonisation. Ainsi, 
les boisés restants se trouvent sur les sites les moins propices à l’agriculture ou au développement. Les érablières ont 
été exploitées pour la production acéricole et pour le bois de chauffage, alors que les autres peuplements ont été 
convertis en pâturages ou en terres agricoles. Les boisés résiduels ont 
aussi  fait  l’objet de  coupes répétées.  Ces  perturbations  ont  modifié  la 
composition des peuplements  forestiers  et  les  forêts de  notre  territoire 
sont majoritairement très jeunes. La forêt du bassin versant est presque 
entièrement constituée de petites propriétés  privées. Les lots forestiers 
sont sporadiques et de petite superficie. La dynamique écologique des peuplements forestiers ne joue plus qu’un rôle 
mineur dans  leur évolution  et  ce sont les facteurs  anthropiques qui  influencent  la présence et la  composition des 
espèces végétales (Groison, 2000).  
Dans le bassin versant, en 2004, les MRC Le Haut-Richelieu, Les Maskoutains et Rouville avaient les plus faibles taux 
de superficie forestière  (Tableau  11).  Ces  MRC  figurent  également  aux  premiers  rangs  au  niveau des  pertes  de 
superficie forestière. La figure 14 démontre bien les pertes des superficies forestières entre 1999 et 2004. En totalité, 
les pertes forestières entre 1999 et 2004 sont estimées à 4 713 hectares, donc 47 km
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. C’est 1% du territoire du 
bassin versant de la Yamaska qui a été déboisé en 5 ans. 
Il est aussi possible de remarquer que plusieurs sites déboisés concordent avec l’emplacement de milieux humides 
(figure  12). Les municipalités  de l’Ange Gardien et de  Sainte-Cécile-de-Milton,  entre autres, sont touchése  par ce 
phénomène. Nous sommes donc à même de constater que les milieux humides du bassin versant de la Yamaska 
sont extrêmement vulnérables et continuent à disparaître graduellement, de petites superficies à la fois.  Il est donc 
extrêmement important de conserver les derniers espaces survivants.   
   
Taux de superficie forestière (2004)
 
Rouville : 16 % 
Les Maskoutains : 17 % 
La Haute-Yamaska : 55% 
 
GéoMont, 2005