Équipes Notre-Dame Ces sacrements qui nous font vivre Introduction Marie-France Bergerault, théologienne, a accepté d’écrire les textes de ce livret sur les sacrements. Titulaire d’une licence canonique en théologie et d’une maîtrise de philosophie, enseignante à l’Institut Catholique de Paris pendant plusieurs années, elle nous fait partager sa vision lumineuse des sacrements en nous donnant envie de « nous y exposer » comme elle le dit si bien. Inutile d’alourdir et de commenter ce qu’elle a écrit dans un style clair, dense, à la fois précis et imagé. Qu’elle soit vivement remerciée pour ce beau thème. Pour chaque réunion, l’équipe Thèmes a travaillé pour proposer un texte de prière, quelques pistes pour le Devoir de S’Asseoir, et plusieurs pistes pour l’échange en équipe. Il est bien certain que celles-ci ne seront pas toutes exploitées, mais cela donne la possibilité de choisir celles qui seront le plus adaptées à l’équipe. Et comme toujours, ceux qui préparent la réunion peuvent bien sûr rédiger leurs propres questions si les propositions du livret ne les satisfont pas. Présentation Ils illuminent et rendent lumineux Ces sacrements qui nous font vivre. Le souhait de ces pages est de conforter ou peut-être susciter une relation vivante à Dieu à travers la vie sacramentelle. Il ne s’agit pas d’un traité théologique, mais de quelques points de repère pour mieux découvrir le visage du Père manifesté par le Fils et que le souffle de l’Esprit nous invite à rencontrer dans nos vies par les sacrements. Imaginons un couple qui dit s’aimer, mais qui, tellement occupé, se contente d’un petit baiser rapide de temps en temps… Plus jamais de moments seuls, plus de partage quotidien ; nous dirions en les voyant, attention, danger ! Et parfois, notre relation avec Dieu ressemble un peu à celle de ce couple, une petite prière, une messe à l’occasion d’un mariage ou d’un enterrement… Outre la prière et le service des autres, l’Eglise1 propose des moments privilégiés appelés sacrements : des rencontres personnelles où le ressuscité se rend présent, agit. Ils dévoilent l’Alliance entre Dieu et les hommes et la réalisent par des paroles et des gestes concrets où sa grâce est donnée en abondance. Une relation qui ne passe pas seulement par la pensée ou l’intelligence, mais qui s’incarne, déplace, où il est question de nourriture, de pardon, d’amour… Jésus le Christ, Fils de Dieu devenu homme comme nous, est venu annoncer que la vie humaine était importante pour Dieu, que tout ce qui touche notre humanité le concerne ; nos joies comme nos peines, nos espérances comme nos soucis sont devenus les siens. Il a montré que son Amour est un Amour passionné, qui l’a conduit à la Passion et à la mort. Cet amour est toujours présent et vivant pour nous. Il s’incarne à travers des gestes et des paroles vécus en Eglise. C’est tellement fort, 1 - Pour parler des sacrements, nous nous situons résolument dans une perspective catholique. 1 tellement inimaginable que nous l’appelons mystère : « Il est grand le mystère de la foi ». Il est comme une lumière qui éclaire et réchauffe, qui fait vivre. Et plus nous nous exposons à cette lumière sacramentelle, plus nous prenons de véritables coups de soleil divin, et plus nous rayonnons à notre tour… Les sacrements, grâce à Dieu, illuminent et rendent lumineux ! Alors, pourquoi se priver de tels rendez-vous avec le Seigneur, qui font vivre, donnent chair à notre amour de Dieu ? Comme une vie de couple amoureuse transforme l’existence, les sacrements, ce n’est pas obligatoire, c’est vital ! Dons de Dieu, les sacrements renvoient au quotidien où nous sommes appelés à travailler à son Royaume, et à l’écoute de la Parole qui nourrit et vivifie notre foi, sous la grâce de l’Esprit créateur. Un quotidien transfiguré et rendu lumineux par la présence du Ressuscité. Les sacrements communiquent la vie divine, réalisant notre vocation de fils du Père, frères en Jésus Christ, animés du souffle de l’Esprit. Dans un premier temps, nous nous laisserons : éclairer par le mystère de l’Amour de Dieu. 1. Dans notre vie, nous rejoint le Vivant : mystère pascal et sacrements. 2. Entrée dans le secret de l’Amour divin : de Jésus aux sacrements de l’Eglise. 3. Un Amour qui déborde : sacrements et sacramentalité. Puis nous aborderons les sacrements de façon plus spécifique. 4. Pleinement illuminés par l’amour de Dieu : Baptême et Confirmation. 5. Sacrement de la communion : Eucharistie. 6. Sacrements de la miséricorde : Réconciliation et Onction des malades. 7. Un Dieu qui appelle et fait confiance : Ordre et Mariage. Enfin, nous expliciterons le lien entre les sacrements et toute notre vie chrétienne : 8. Quand c'est fini, tout commence : des sacrements pour vivre... 2 Dans notre vie nous rejoint le vivant : mystère pascal et sacrements Réunion 1 Par le baptême, la confirmation et l’eucharistie, notre vie chrétienne est une plongée dans le mystère pascal du Christ. Elle est comme aimantée vers Dieu. Chaque sacrement nous fait revivre cette démarche. Au cœur de la foi des chrétiens, l’annonce de la mort et de la résurrection du Christ Après la mort de Jésus, sur la route d’Emmaüs (cf. Luc 24, 13-35), deux disciples s’interrogent. Ils ont bien entendu dire qu’il était apparu à certains, mais comment en être sûr, comment le reconnaitre ? Cette question est souvent la nôtre. « Ils le reconnurent à la fraction du pain ». Ce geste du Christ, repris par l’Eglise, devient reconnaissance de sa présence. Le jour de la Pentecôte, sur la place de Jérusalem remplie de monde, envahi d’une audace soudaine, Pierre proclame avec assurance : « Jésus, le nazaréen… celui que vous avez connu… que vous avez mis à mort… Dieu l’a ressuscité… nous en sommes témoins. » (Ac 2, 14-25). Et Paul dira que cette affirmation est la clef de voûte du message chrétien : si Jésus n’est pas ressuscité, notre prédication est vide, et vide aussi notre foi. Tout s’écroule… (cf. 1 Co 15, 13-14) 3 Nous sommes au cœur de notre foi : • Jésus le Christ, Fils de Dieu fait homme est mort et ressuscité. • S’il est Vivant, il est présent, et donc agissant. • Nous pouvons le reconnaitre à travers des gestes repris par l’Eglise appelés sacrements. Voilà la Bonne Nouvelle : L’amour brûlant, à la Passion, de Dieu pour les hommes est toujours à l’œuvre au cœur du monde : chaque sacrement est un moment privilégié et intime qui transforme la façon de vivre. Un chemin à la suite du Christ Cherchant à répondre aux injonctions du Christ Un chemin pascal « Allez donc, de toutes les nations faites des disà la suite du Christ ciples, ... » (Mt 28, 19), les premières communautés chrétiennes se posent des questions : comment devenir chrétien et en vivre ? Elles vont alors se tourner vers le chemin pascal du Christ. Un chemin que les sacrements de l’initiation chrétienne font vivre une fois pour toutes : le baptême plonge dans la mort et la résurrection du Christ ; la confirmation marque du sceau de l’Esprit, le don de Dieu ; l’eucharistie rassemble les chrétiens pour rendre grâce au Père, pour son Fils, par l’Esprit : ainsi se fait la communauté chrétienne qu’est l’Eglise. Les sacrements nous associent mystérieusement mais réellement à l’acte même de Jésus qui meurt au péché et ressuscite à la vie nouvelle. Ils nous entraînent, nous aimantent pour que nous ne fassions plus qu’un avec Dieu puisque lui-même, en son Fils, ne fait plus qu’un avec nous. La constitution de Vatican II sur la liturgie dit que, par le baptême, les hommes sont greffés sur le mystère pascal du Christ, morts avec lui, ensevelis avec lui, ressuscités avec lui. Aimanté par le Christ pour connaitre Dieu Le baptême, un plongeon pour la vie Ce chemin est aussi celui qui est proposé au futur chrétien : le baptême, du grec baptizen, plonger, est véritablement un plongeon dans la mort. A la sortie de la cuve baptismale, les poumons s'ou4 vrent pour se remplir du souffle de l’Esprit Saint, souffle d’une vie nouvelle. La forme des baptistères anciens1 le fait vivre symboliquement et physiquement. Une triple immersion accompagnée dès l’origine de trois paroles « Je te baptise, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ». Le nouveau baptisé est alors revêtu du vêtement blanc du Ressuscité. L’onction du chrême et l’imposition des mains (gestes qui par la suite seront séparés du baptême et appelés confirmation), la communion au corps du Christ suivaient aussitôt, signifiant le dynamisme de ces trois moments par lesquels il devient pleinement membre du Corps du Christ. Un chemin de l’ordre d’une initiation : parler de sacreEtre initiés ments de l’initiation, c’est parler de rites de re-naissance, de rites de passage d’une ancienne à une nouvelle identité. Comme dans l’initiation traditionnelle, l’initiation chrétienne s’inscrit dans une dynamique : mort à un état de vie, temps de mise à part, et renaissance, résurrection. Les sacrements de l’initiation font entrer dans le mystère du Christ, dans la participation réelle à sa vie nouvelle. L’initiation chrétienne permet de passer du « je » Du "je" au "nous" individuel au « nous » de l’Eglise. Devenir croyant et dire Jésus est le Christ ne peut se faire que sous l’action de l’Esprit Saint. Ensemble, portés les uns par les autres, nous pouvons dire chacun personnellement Je crois. Etre baptisé, c’est être plongé dans la foi de l’Eglise qui est alors comme une mère permettant à chacun de naitre comme sujet croyant. Baptême, confirmation et eucharistie forment un ensemble où chaque élément n’a toute sa pertinence que dans son rapport avec les deux autres. La confirmation est l’achèvement du baptême. Sans elle, le baptême est « inachevé », mais non pas « incomplet », la confirmation en donne la plénitude. La première eucharistie est le terme de l’initiation ; sa place dit l’adhésion croyante faite une fois pour toutes. Baptême, confirmation, eucharistie, un ensemble 1- Sorte de petite piscine dans laquelle le catéchumène entrait d'un côté, était immergé trois fois et ressortait de l'autre côté. 5 Mais l’eucharistie, sacrement du quotidien, rappelle que c’est chaque jour que nous avons à devenir chrétiens. Elle se répète dans la durée ; elle nous unit au Christ, au don de sa vie, sommet de son existence. L’eucharistie est le sacrement par excellence de la vie ecclésiale, le sacrement qui nous fait vivre du Christ vivant. Baptisé, confirmé, nourri de l’eucharistie, chaque chrétien est pleinement reconnu enfant de Dieu, membre du Corps du Christ, temple de l’Esprit. Il est illuminé, selon la belle expression des Pères de l’Eglise pour qui le baptême est l’illumination. On pourrait dire qu’il n’y a plus rien à ajouter… Les autres sacrements s’articulent tous autour de ce sacrement fondamental … et pourtant, dans notre vie, nous savons bien Devenir chrétien que les choses ne sont pas si simples. Déjà chrétiens, au quotidien nous avons chaque jour à le devenir dans notre existence. Les autres sacrements se déploient, au fil des jours, dans notre réalité humaine marquée par le besoin de nourriture, la demande de pardon, l’accompagnement dans la maladie, la prise de responsabilité et la construction de l’amour : rencontres privilégiées où la grâce de Dieu, donnée en abondance, transforme notre quotidien. - Réconciliation et onction des malades font appel à la miséricorde, au cœur de Dieu qui nous rejoint dans nos situations de souffrances. Il ne s’agit pas d’ajouter quelque chose qui aurait manqué, mais de réparer ce qui est détruit par le péché ou la maladie. Sacrements de guérison et de cheminement dans l’espérance, ils puisent leurs racines dans les sacrements de l’initiation chrétienne. Les ministères ordonnés sont la réponse à un appel de Dieu pour la mission et le service d’Eglise. Les diacres, prêtres, évêques, sont consacrés pour annoncer l’Evangile, et conduire le peuple de Dieu sur le chemin de la sanctification. Le mariage, alliance entre un homme et une femme qui met en œuvre la vie baptismale en couple dans la durée, spécifie un chemin de vie dans la relation d’époux et la responsabilité de parents. Il fait vivre l’Alliance entre Dieu et les hommes. Les époux chrétiens, à travers leur oui libre et réciproque dans la fidélité, l’indissolubilité et la fécondité sont appelés à être ensemble un reflet de l’Amour de Dieu, le reflet du « oui » de Dieu pour l’humanité. L’amour humain s’inscrit au cœur de l’Amour divin. Chaque sacrement est une rencontre vivante avec le Vivant qui prend sa source dans celle de Jésus Christ avec ses contemporains et s’appuie sur la promesse, « Je serai avec vous jusqu’à la fin des temps » : une rencontre toujours personnelle mais jamais solitaire, qui concerne l’Eglise toute entière qui en sort transformée ; quand l’Esprit souffle, tous les membres respirent… Une rencontre qui relève, réchauffe, donne à la vie une saveur et une lumière différente. Ephésiens 5, 14 : « Tout ce qui est manifesté est lumière. C’est pourquoi on dit : Eveille-toi, toi qui dors, lève-toi d’entre les morts et sur toi la lumière resplendira ». - Ministères et mariage viennent spécifier ce chemin de vie par lequel nous pouvons vivre notre baptême et sur lequel Dieu nous appelle à la sainteté. Ce n’est pas une grâce qui s’ajouterait à celle du baptême, mais une réponse spécifique à un appel de Dieu : 6 7 Pour aller plus loin : Prière Paul VI : « La participation à la nature divine, donnée aux hommes par la grâce du Christ, comporte une certaine analogie avec l’origine, la croissance et le soutien de la vie naturelle. Nés à une vie nouvelle par le baptême, les fidèles sont en effet fortifiés par le sacrement de confirmation et reçoivent dans l’eucharistie le pain de la vie éternelle. Ainsi, par ces sacrements de l’initiation chrétienne, ils reçoivent toujours davantage les richesses de la vie divine et s’avancent vers la perfection de la charité. ». (Cité dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°1212) « Ignorez-vous que nous tous, baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Par le baptême, en sa mort, nous avons donc été ensevelis avec lui, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous menions nous aussi une vie nouvelle. Car si nous avons été totalement unis, assimilés à sa mort, nous le serons aussi à sa Résurrection. Comprenons bien ceci : notre vieil homme a été crucifié avec lui pour que soit détruit ce corps de péché et qu’ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort est libéré du péché. Mais si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Nous le savons en effet : ressuscité des morts, Christ ne meurt plus ; la mort sur lui n’a plus d’emprise. Car en mourant, c’est au péché qu’il est mort une fois pour toutes ; vivant, c’est pour Dieu qu’il vit. De même vous aussi : considérez que vous êtes morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus-Christ. (…) Ne mettez plus vos membres au service du péché comme armes de l’injustice, mais, comme des vivants revenus d’entre les morts, avec vos membres comme armes de la justice, mettez-vous au service de Dieu. Car le péché n’aura plus d’emprise sur vous, puisque vous n’êtes plus sous la loi, mais sous la grâce. » (Romains 6, 3-11 ; 13-14) Pape François : « Le baptême est le sacrement sur lequel se fonde notre foi elle-même et qui nous greffe comme des membres vivants dans le Christ et dans son Eglise. Avec l’eucharistie et la confirmation, il forme ce qu’on appelle l’initiation chrétienne, qui constitue comme un unique grand événement sacramentel qui nous configure au Seigneur et fait de nous un signe vivant de sa présence et de son amour. » (Rome, Catéchèse, janvier–avril 2014) B. Sesboüé : « Le baptême est l’entrée du néophyte dans le mystère de la mort et de la résurrection du Christ et la célébration de l’eau fait symboliquement mémoire du baptême de Jésus. La confirmation est le mémorial du don de l’Esprit sur Jésus d’abord, sur la communauté de la Pentecôte ensuite et sur les païens. L’eucharistie est le mémorial par excellence de la mort et de la résurrection du Christ, selon l’ordre exprès qu’il nous a donné. La pénitence ou réconciliation est un second baptême, une nouvelle entrée dans le mystère du Christ. L’onction des malades est le mémorial des guérisons opérées par Jésus et ses disciples, avec leur double valeur de salut temporel et eschatologique. L’ordre est le mémorial de l’investiture des disciples par Jésus. Le mariage unit les époux dans la mémoire de l’union du Christ et de l’Eglise. Le mémorial de l’événement du Christ est donc toujours visé d’une manière originale selon les situations de l’Eglise et du croyant. Le cycle de l’année liturgique nous fait revivre les grands anniversaires de la vie du Christ. Chaque sacrement est une actualisation dans notre vie, sous une forme particulière, d’un don du Christ. Ils jalonnent le cours de l’existence du croyant dans sa longue marche avec Dieu. » (Invitation à Croire, des sacrements crédibles et désirables, Cerf 2009, p. 22 8 Illustration : Baptistère de Saint-Jean à Florence Réunion 2 Entrée dans le secret de l’Amour divin : de Jésus aux sacrements de l’Eglise A la lumière de Pâques est relue Questions pour le DSA l’Incarnation : en Jésus le Christ se réalise pleinement l’Alliance toujours vivante promise par Dieu. Les sacrements, vécus en Eglise, la font vivre. 1. L’aide mutuelle que nous nous apportons chacun pour devenir chrétien dans notre existence. 2. Notre responsabilité mutuelle dans la vie spirituelle de l’autre. Pistes pour l'échange en équipe 1. « Je serai avec vous jusqu’à la fin des temps ». Qu’est-ce que cela signifie pour nous ? 2. « Les sacrements renvoient au quotidien… un quotidien transfiguré et rendu lumineux » : comment le vivons-nous ? Pensonsnous à faire quelque chose avec le sacrement qui nous est donné ? Ne sommes-nous que « consommateurs » de sacrements ? 3. Les sacrements dans notre relation à Dieu, sacrements et rencontre de Dieu. 4. Comment l’équipe peut-elle nous inciter à recevoir les sacrements ? 5. Qu’est-ce qui est le plus important pour nous dans ce chapitre ? 10 Dans la nuit de Noël nous lisons le texte de Luc sur la naissance de Jésus et l’annonce aux bergers. Le 25 décembre, c’est le Prologue de Jean que l’Eglise propose : « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. » (Jn 1, 14). Pourquoi cette différence ? Ces deux textes disent en réalité la même Bonne Nouvelle : - Luc annonce la naissance d’un enfant, le Fils de Marie, descendant de David, appelé à vivre une vie d’homme. Et pourtant, les titres donnés disent aussi sa nature divine, Christ c’est-à-dire Messie, et Seigneur, titre réservé à Dieu. Cette naissance concerne tous les hommes, à commencer par les plus humbles, des bergers : « Il vous est né » (Lc 2, 11) - Jean, de façon plus théologique, annonce qu’en Jésus le Christ, la Parole de Dieu est devenue visible, a pris corps : Le Verbe s’est fait chair. 11