THÉÂTRE – MIROIR Etre adolescent

 THÉÂTRE – MIROIR Etre adolescent Textes : paroles anonymes d’Eaubonnais Mise en scène : Léa Dant Compagnie Théâtre du voyage intérieur Saviez­vous que… «la constitution a été écrite sur une feuille de chanvre»? Que «pour draguer une fille on lui demande son 06» ? Qu’… «à Eaubonne­plage il n’y a rien à faire…» et que «tout est de la faute du système» ? Que tous les ados ont le même conseil à donner aux adultes et que tous les adultes ont été des ados? Comment est né ce spectacle ? C’est munie de mon petit enregistreur numérique que je suis allée vers des adolescents et des anciens adolescents d’une même commune (Eaubonne, dans le Val d’Oise), pour les interroger sur cette période particulière de la vie. Aux adultes j’ai demandé de me raconter l’événement de leur adolescence qui les avait le plus marqués, de me dire comment ils avaient vécu cette époque et ce qu’ils auraient envie de dire aux ados d’aujourd’hui. De la même manière, j’ai échangé avec les adolescents sur leurs plaisirs, leur vision de la société, ce qu’ils font de leur temps libre et j’ai demandé à chacun d’entre eux : « qu’aurais­tu envie de dire aux adultes actuellement? ». Léa Dant Ces témoignages oraux ont ensuite étés retranscrits, sans qu’un seul de leurs mots n’ait été modifié. Puis cette matière vécue est devenue matière première du spectacle où paroles d’adultes et d’adolescents se répondent, se confrontent, se rencontrent et s’échangent. Les points de vues de personnes de différentes générations et de divers milieux sociaux, qui ne se croisent pas habituellement, sont ici réunis dans une réflexion commune et intime sur l’adolescence. Ces paroles peuvent alors devenir un miroir de nos propres réflexions et émotions. Contenu et mise en scène Le spectacle aborde plusieurs thèmes : les nouvelles technologies, la sexualité, l’injustice ressentie parfois par les adolescents, les bagarres de cité, la politique, la consommation d’alcool… Ces propos nous permettent de mieux réaliser ce que traversent les jeunes aujourd’hui et de nous souvenir de la difficulté, mais aussi de l’exaltation et du besoin de liberté que nous avons nous‐mêmes ressentis à l’adolescence. Le dispositif scénique est sobre : une table, des bouteilles d’alcool. Au sol une question inscrite à la craie : « Qu’avez‐vous envie de dire au monde aujourd’hui ? » qui s’adresse au public. Le principe de jeu est la proximité. La salle reste éclairée tout le long de la représentation et s’il y a une séparation trop importante scène – salle, nous proposons que le public puisse assister au spectacle sur le plateau avec les comédiens, pour retrouver un principe d’agora. Les comédiens démarrent le spectacle en théâtre invisible, en entrant dans la salle comme spectateurs, puis prennent la parole peu à peu, soit depuis leur place dans le public, soit sur scène, le principe étant de toujours représenter des citoyens venant s’exprimer publiquement. L’adresse au public est directe, sans quatrième mur, spectateurs et comédiens deviennent symboliquement partenaires de jeu tout au long de la représentation. Un dialogue spontané peut naître au cours du spectacle. Lors de représentations scolaires, les jeunes spectateurs sont généralement très réactifs, ce qui permet aux comédiens d’intégrer ces prises de parole et de rebondir à partir de leurs interventions et attitudes. En établissement scolaire : possibilité d’animer un échange avec les élèves d’environ 30 minutes à l’issue de la représentation avec les classes présentes. Extraits du spectacle Sur l’avenir Une ado : vivre chaque moment! Sans se soucier de ce qui peut s’passer. Vivre au jour le jour et… voilà! Que vous soyez jeunes ou vieux, vivez quand même intensément votre vie, jusqu’à la mort! Sur la société Une ado : Y a un gars qui vit dans la rue, qui a aucun diplôme, qui a jamais eu la volonté… enfin la volonté, non, plutôt les moyens de s’payer ses études et si ça s’trouve il a une intelligence énorme, si ça s’trouve c’est c’gars là qui va guérir le cancer ou guérir le sida et… Et ben… non… parce que monsieur n’as pas BAC + 100 ou j’sais pas quoi ! Non, mais c’est vrai, quoi! Faut arrêter de s’limiter aux apparences… Faut ouvrir les yeux quoi et écouter ce qu’il a à dire! Une autre ado : C’qui y a de marrant dans les journaux c’est qu’ils disent… « Y paraît que… Y a des rumeurs… Comme quoi… », etc… merde, je sais pas ferme ta gueule! Non mais j’sais pas c’est vrai… qu’est‐ce qu’on en a à foutre que Ribéry se soit tapé une minette de… j’sais pas combien… non mais c’est vrai? Qu’est‐ce que la minette foutait là! C’est complètement bidon quoi! C’est pas intéressant…! Sur les nouvelles technologies Une ado : Comment y z’ont fait nos grands‐parents pour… Pour mieux vivre qu’aujourd’hui quoi? Ils avaient pas internet. Internet à la base, c’est un truc qui a été inventé pour l’armée, j’veux dire c’est… Ok, ça servait mais pour EUX à la base… Après on… bon ben tenez… « Tout le monde a des PC! Eclatez‐vous! » et voilà à force… on fait les cons… y a des satellites partout autour de la planète… on les compte même plus à force… Internet, c’est devenu… notre drogue! C’est vraiment notre drogue! Facebook là… on pense aux devoirs… mais, non! Facebook avant parce que sinon… On pourrait y passer des heures… et ça nous bouffe tellement cette saloperie… Sur les parents Une ado : Bon, y a rien à faire, c’est nul. J’m’ennuie, c’est tout… J’sais pas, j’trouve qu’y a trop de contraintes et puis c’est CHIANT. J’sais pas… les parents y sont chiants… Y sont trop derrière moi, j’aime pas ça… Y m’collent trop… Y stressent plus que moi pour moi quoi… Y stressent pour des choses insignifiantes, ‘fin pour moi… Y stressent pour le bac ! Moi j’stresse pas vraiment en fait… Enfin c’est pas le genre de choses qui m’stresse à la base. Sur la sexualité Un ado : Les filles elles sont pas timides… Y a des filles BIEN qui sont pas timides, et y a des filles… voilà… PAS BIEN qui sont pas timides… Et y a des filles bien qui sont timides. Elles font l’amour et tout… à 13 ans… Moi j’trouve que c’est pas bien… J’aimerais bien faire ça, mais pas à cet âge là. … Moi c’est dans notre religion moi… On dit qu’y faut faire après l’mariage… Une adulte : Je vois au collège, la référence c’est la pornographie… Parce que quand on parle de « vie affective et sexuelle », que je dis « dites‐moi les mots que vous avez »… et ben… Le DERNIER mot qu’arrive c’est amour, c’est affection, c’est… tendresse… Les premiers qui arrivent c’est SODOMIE, FELLATION, CUNNILINGUS… et… et… voilà! Alors on est là à leur dire… mais vous savez… l’amour c’est pas ça… Est‐ce que la pornographie c’est d’l’amour? Sur les bagarres de cité : Un ado : Y a un mec qui m’dit « ouais, ramènes toute ta bande », moi : « ok j’ramène ma bande et on va régler ça ». Nous on était soixante, eux ils étaient quatre, j’ai fait « bon… »… Y en a un qui est resté … il a sorti un poing américain, et il a frappé quelqu’un, quelqu’un de notre bande et on a tous… on a tous sautés dessus… on était dix dessus. On a essayé de lui parler… de lui dire « bon arrête de sortir des armes, on va rien faire ». Après, il voulait pas écouter donc… On s’bat pour le respect. Sinon, on a une sale réputation… Le Théâtre ­ miroir Le principe du Théâtre – miroir a été d’abord conçu pour mener un travail de création dans la commune d’Eaubonne, dans le Val d’Oise (région parisienne). La compagnie Théâtre du voyage intérieur y est actuellement en résidence d’implantation triennale (2010/11/12) avec pour objectif d’impliquer les habitants de la commune dans une démarche artistique et citoyenne. Dans cette optique, Léa Dant, auteur et metteur en scène, et sa compagnie, ont souhaité représenter la vie de ces habitants. Cela a donné naissance au principe du Théâtre‐miroir, qui se propose de donner rendez‐vous régulièrement aux Eaubonnais, pour la représentation d’une création née des rencontres faites avec eux et jouée pour eux, chez eux. Une création à la fois sur mesure et miroir de ce qui se vit, se pense et se ressent dans la cité, revisitée par l’univers artistique de la compagnie. Chaque rendez‐vous de Théâtre‐miroir est conçu comme un moment de rencontre, dans une très grande proximité avec le public, et souvent joué dans la rue, pour rester accessible à tous. Le Théâtre‐miroir est un espace d’expression de ce que l’on pense tout bas, de lien, de liberté, de reconnaissance des histoires singulières de chacun, de soupape parfois et de partage entre les gens, permettant de plonger au cœur de l’humain, ensemble. L’écho qu’il fait résonner en chacun de nous va bien au‐delà d’Eaubonne et nous relie au caractère universel de chacune de nos expériences de vie. Léa Dant La rencontre avec Armand Gatti en 1992 initie son chemin théâtral. C’est en jouant pour lui que sa vision du théâtre change. Elle le percevra désormais comme un acte d’expression de l’identité, porteur de nécessité et de sens. Ce changement de regard sur le théâtre sera enrichi en travaillant avec Sophie Legarroy et son collectif « O », qui réunit des artistes pour créer des happenings où l’expérience à vivre prend une place importante. Ce travail est le point de départ de sa pratique de la mise en scène. Deux autres rencontres sont déterminantes dans son parcours d’apprentissage : celle avec Philippe Genty, auprès duquel elle perfectionne son apprentissage de la mise en scène lors de la création « Dédale », conçue pour la cour d’Honneur du Palais des Papes (Festival d’Avignon 1997). Elle abordera ensuite un autre aspect de la mise en scène par son travail au sein de la troupe d’acteurs handicapés mentaux l’Oiseau‐Mouche, pour laquelle elle est assistante à la mise en scène en 1999. Son fil conducteur est l’identité comme noyau de tout acte artistique, tant pour elle dans sa création, que pour l’autre, qu’elle souhaite accompagner dans sa propre expression. Pour cela, elle se forme à la pédagogie afin de pouvoir enseigner par différentes approches : corporelle (Praticienne de la Méthode Danis Bois), d’encadrement d’ateliers théâtraux, par le Jeu Dramatique (Diplôme d’Etudes Théâtrales Spécialisées, Censier Sorbonne Nouvelle). Elle se forme ensuite au coaching scénique (Harmoniques), afin de pouvoir accompagner d’autres artistes. Le Théâtre du Voyage Intérieur Léa Dant crée sa compagnie, le Théâtre du Voyage Intérieur, en 1999. Au sein des spectacles, elle cherche un rapport de proximité au spectateur, au‐delà du rapport de représentation : la création de conditions de partage de moments intimes et vécus entre spectateurs et « personnages ». Cette recherche a comme quête la création de conditions propices à offrir la possibilité d’un « voyage intérieur » à chaque spectateur : retourner en soi, ressentir, redécouvrir le regard singulier que l’on porte sur le monde, revenir à notre identité propre. Au sein des actions culturelles, les participants sont placés au cœur de l’expression de leur identité, dans une expérience d’eux‐mêmes nouvelle, leur permettant de partager leur singularité avec d’autres. Sa compagnie est basée à Paris et subventionnée au projet par la DMDTS, la DRAC Ile‐de‐France et le Conseil Général de Seine‐Maritime, et actuellement implantée dans la ville d’Eaubonne (95) avec le soutien de la DRAC Ile de France, du Conseil Général du Val d’Oise et de la Région Ile de France à travers le Festival Théâtral du Val d’Oise. Extraits de presse (…) Le Voyage en terre intérieure de la compagnie du Théâtre du voyage intérieur est à ce jour l’une des plus belles réalisations de théâtre de rue. (…) (…) Conçu par la franco‐américaine Léa Dant, disciple d’Armand Gatti et de Philippe Genty, ce voyage est d’une beauté inouïe (…) Bruno Masi, LIBÉRATION, 21 juillet 2001 (…) la compagnie du Voyage intérieur a conçu ce qui restera peut‐être comme l’expérience la plus envoûtante et atypique du festival (…) Stéphane Davet, LE MONDE, 22 juillet 2001 (…) Un souffle au coin de l’épaule, un effleurement de doigt, léger, dans les cheveux… elle est là , la voix douce, caressante, (…) (…) Et l’on part, ailleurs, aveugle, en confiance, pour un Voyage en terre intérieure. De passage dans le off du Festival d’Aurillac, le tout premier spectacle du jeune Théâtre du Voyage intérieur a marqué a vif ceux qui l’ont suivi (…) Géraldine Kornblum, L’HUMANITÉ, 28 août 2000 (…) douze personnes, pas d’avantage, se faisaient bander les yeux par des mains inconnues, avant de se laisser entraîner. (…) (…) A la sortie, douze personnes, au départ étrangères les unes aux autres, l’étaient un peu moins, par la grâce du noir, d’une main et d’une voix inconnues. Daniel Conrod, TÉLÉRAMA (…) Nous sortons tous les yeux en pleurs sous nos masques. En une heure nous avons vécu une vie. Non pas seulement vécu mais ressenti, senti. (…) Assia Rabinowitz, LE FIGARO, 23 juillet 2001 (…) Chez moi dans ton cœur (…)L’an dernier, on vivait un rêve, une aventure inconnue. Cette année, avec la même sensualité, on redécouvre quelque chose qui rassure. Assia Rabinowitz, LE FIGARO, 21 juillet 2002 (…) Etre heureux, être bien… Découvrir petit à petit l’Autre, pas à pas (…) Qui ne l’a pas vécu, et pourtant qui parvient à bien en parler ? Avec Chez moi dans ton cœur, Léa Dant donne sûrement la plus belle des réponses possibles à cette question. (…) Antoine Gaveau, LE JOURNAL DANS LA RUE, 19 juillet 2002 (…) Je cheminerai toujours (…) cette balade au rythme des mots a la sincérité et la finesse des spectacles que l’on garde en mémoire. Bruno Masi, LIBÉRATION, 16 février 2006 (…) La réussite de Je cheminerai toujours est l’effet‐miroir assez saisissant qu’il provoque. Selon les spectateurs et selon les scènes, chacun aura l’impression de voir une tranche de vie se jouer sous ses yeux. Et c’est troublant. B.M., LA VOIX DU NORD, 28 décembre 2005 Distribution : Textes : paroles anonymes d’Eaubonnais Recueil des récits, mise en scène : Léa Dant Avec : Frank Baruk, Estelle Kerkor, Alexia Pommerol, Laurent Savalle, Magali Serra Durée du spectacle : 1h15 Fiche technique : Pas de besoins en lumière Un lecteur CD avec une à deux baffles amplifiées Une grande table rectangulaire type bureau Spectacle adaptable à différents espaces de jeu : plateau de théâtre permettant une proximité avec le public, grandes salles d’établissements scolaires, espace public type parvis… Prix de vente : 1 représentation : 4 250 € HT + TVA 5,5% = 4 483.75 € TTC Prix de vente en établissement scolaire : 1 Représentation 1 690 € HT + TVA 5,5% = 1 782.95 € TTC 2 Représentations le même jour 2 000 € HT + TVA 5 ,5% = 2 110.00 € TTC En tournée : 7 personnes, défraiements au tarif Syndéac en vigueur CONTACTS Théâtre du voyage intérieur 12‐14 rue Léchevin 75011 Paris 01 43 71 45 59 ‐ 06 80 89 70 00 [email protected] www.theatreduvoyageinterieur.com Crédit photos et réalisation vidéo : Eve Dufaud lien internet pour visionner un extrait du spectacle : http://vimeo.com/17516376 (il suffit de cliquer sur le lien et ensuite cliquer sur le bouton Autoriser)