4- Faune sauvage L’inventaire de la richesse vertébriologique du versant sud du Haut Atlas central et du Saghro, se compose de 115 espèces d’oiseaux, 37 mammifères et 43 reptiles. a. Peuplement des oiseaux Les principaux traits qui caractérisent le peuplement d’oiseaux rencontrés dans la zone d’étude du projet sont les suivants : Bouvreuil githagine, se rencontre dans tous les habitats Huppe fasciée, se reproduit dans les plantations fruitières de moyenne montagne − Les Passereaux constituent le groupe le plus prépondérant. Ils sont représentés par 64 espèces, soit au moins 56,36% des oiseaux de la région. − Les Rapaces se composent de 17 espèces dont, 14 diurnes et au mois trois nocturnes. − Le groupe des oiseaux liés aux milieux aquatiques est formé par une vingtaine d’espèces vivant le long des cours d’eau. Les anatidés, étant considérés comme espèces nouvelles de la région, sont principalement inféodées à la zone de retenue du Barrage. Le statut phénologique des populations d’oiseaux de la zone d’étude est largement dominé par les nicheurs sédentaires. Ce groupe, compte 56 espèces, soit 48,5% de la liste globale. Les migrateurs de passage sont représentés par un groupe de 23 espèces soit 20% du total. Il s’agit le plus souvent des migrateurs transsahariens qui s’observent dans la région au moment de leur passage rapide ou pour un bref séjour avant de continuer leur chemin vers les aires d’hivernage. Le Haut-Atlas constitue un obstacle difficile à franchir par les migrateurs. Les oiseaux considérés comme hivernants stricts, sont peu nombreux. On note la présence de 12 oiseaux (10% du total), dont 8 espèces fréquentent exclusivement la zone du Barrage. Ganga unibande, s’observe dans les plaines Vingt espèces (18%) du fond avien de la région d’étude sont considérées comme menacées. Les espèces les plus rares sont : 1 Le percnoptère d’Egypte est un rapace très connu des régions du Haut Atlas et du Saghro. L'utilisation des cadavres empoisonnés pour lutter contre le chacal a fortement contribué à sa régression. Percnoptère d’Egypte ‘’Merseghsane’’ L’aigle royal, connu sous le nom de Tamedda, représente l’oiseau symbole de la région du Haut Atlas. Sa population régresse à cause du braconnage. Aigle royal ‘’Tamedda’’ Oiseau symbole de la région L’outarde Houbara, l’oiseau symbole des régions arides et sahariennes. L’espèce n’est plus représentée dans la zone d’étude que par un faible nombre d’individus isolés dans des localités des plaines et de plateaux situés à l’Est de Boumalne. Outarde houbara ‘’Ahbar’’ Le Gypaète barbu est un rapace devenu très rare dans la région. Sa disparition n’est pas encore confirmée mais devient de plus en plus réelle. La Sarcelle marbrée, espèce mondialement rare. Sa présence dans le lac du Barrage Manssour Eddahbi ajoute plus de valeur aux potentialités biologiques de la région. D’autres espèces souffrent également de diverses menaces, mais restent moins exposées aux risques de disparition. Aigle botté qui s’alimente sur une cigogne Espèces endémiques : Au Maroc, aucun oiseaux n'est naturellement endémique du pays. Cependant, certaines espèces notamment, la fauvette de l’Atlas, Sylvia deserticola, le Pic de Levaillant, Picus vaillantii et la Rubiette de moussier Phoenicurus moussieri sont des oiseaux endémiques nord africain. Elles sont largement représentées dans la région. b. Peuplement de Mammifères Trente-sept espèces composent le peuplement mammalien vivant dans le versant sud du Haut Atlas central et le Saghro : − Les Chiroptères constituent le groupe le plus prépondérant. Ils sont représentés par 10 espèces, soit 33 % des Mammifères inventoriés ; − Les Rongeurs représentent le second groupe de point de vue importance numérique. Parmi ces micro-mammifères, deux espèces sont de grand intérêt local et national, la petite gerboise Jacullus jacullus et de l’Ecureuil de barbarie espèce endémique du Maghreb ; − Les Carnivores sont représentés dans la région par 8 espèces dont 2 Canidés (le chacal et le renard roux), 2 Félidés (la panthère et le chat ganté) et 2 Mustélidés (la loutre et la belette) et un Vevirridé (la genette) et un Hyaenidé (l’hyène rayée) ; − Les Artiodactyles sont représentés par 4 espèces, la gazelle de Cuvier, la Gazelle dorcas, le mouflon à manchettes et le sanglier en visite sporadique en haute montagne. 2 Deux espèces de mammifères ont totalement disparues de la région d’étude, le Lynx caracal et le Porc-épic. Lynx caracl ‘’Agorzame’’ Les espèces les plus menacées sont la panthère et l’Hyène Rayée, leur présence dans la région reste toujours à vérifier. Les espèces rares (en danger de l’extinction) dans la zone d’étude, sont le mouflon à manchette (présent en petits groupes de 3 à 5 individus dans des milieux très accidentés de la haute montagne), la gazelle de Cuvier (représentée encore par une quinzaine d’individus dans les montagnes d’Iguernane) et la gazelle dorcas dont trois individus ont été observés à Sbaâ Chaâb. Ces trois artiodactyles qui toujours ont fait la notoriété de la région, sont actuellement en danger d’extinction. Gazelle dorcas, inféodée aux régions de plaines et du Saghro 2 Gazelle de Cuvier (moyennes montagnes) Mouflon à manchettes, animal des hautes montagnes Trois espèces sont considérées vulnérables, le chacal doré, la loutre et le chat ganté. Chacal ou ‘’Ouchchen’’ ennemi n° 1 des éleveurs. Espèce en régression alarmante Peau de genette écrasée sur la route Espèce très répandue dans la région Trois espèces sont endémiques du Maghreb, l’écureuil de Barbarie, le macroscélide de Rozet et la Gazelle de Cuvier. Le Mouflon à manchette est une espèce endémique d’une aire de répartition plus large incluant l’Afrique du Nord, le Sahara et le Sahel. Écureuil de Barbarie, rongeur commun dans la région, vit en terrains rocheux Hérisson d’Algérie, mammifère fréquent dans les terrains de culture c. Amphibiens et reptiles La région d’étude a la particularité d’héberger dans sa partie sud certaines espèces typiquement désertiques notamment la vipère à cornes, le Fouette queue et d’autres représentants des régions méditerranéennes comme la couleuvre Vipérine, la couleuvre de Montpellier, le lézard ocellé et l’Eumecès d’Algérie. La haute montagne a le privilège d’héberger trois espèces d’un grand intérêt à l’échelle nationale et internationale, la vipère de l’Atlas, le lézard d’Andreanszky et le gecko à paupière épineuse. 2 Les espèces rares ou menacées sont au nombre de dix, la tortue grecque, le caméléon commun, le fouette queue, le lézard du Haut Atlas, l’Eremias à points rouges, le Scinque officinal, la couleuvre de Schokar, la couleuvre à diadème, la couleuvre vipérine et le cobra d’Afrique du Nord. Agames courantes de la zone de plaine et du Saghro : Agame de Bibron Vipère à cornes (dans les plaines et le Saghro) Agame fouette queue (dans les plaines et le Saghro) Les espèces endémiques sont le crapaud de Brogersma, le Gecko à paupières épineuses, le lézard du Haut Atlas, le Seps montagnard et la vipère de l’Atlas. Les principales espèces des vertébrés rencontrées dans les cours d’eau de la région d’étude sont la loutre, le barbeau, la truite fario et l’émyde lépreuse. 2 La Loutre Aydy N’Ouamane, mammifère aquatique assez commun dans les cours d’eau de hautes et basses altitudes Barbeau, Poisson le plus familier des cours d’eau de moyennes et basses altitudes Truite Fario, hautes altitudes Emyde lépreuse ‘’Fekroune’’ Seule tortue aquatique de la région d. faune domestique Les animaux d'élevage dans la région d’étude sont composés des espèces et des races/populations diverses. 2 Les ovins de parcours sont essentiellement représentés par la population Rahali appelée localement Tibaldiyine. Les animaux sont différenciés par couleur de la robe et les caractéristiques phénotypiques. Les phénotypes distingués dans les zones sont : − Taârabte et Tizoughi ont la couleur de la robe complètement blanche et un visage rouge- brun ; − Taârabte et Tingalte à robe blanche et visage noir ; − Touzrifte à la robe toute blanche ; − Tabphighte à robe noire; − Tamargoulte à robe blanche et orbite noire autour de l’œil ; − Tafarkachte à robe tachetée de noir et de blanc. L'élevage sédentaire ovin est essentiellement dominé par la race D’mane appelée Ticherguiyne. Elevage sédentaire de la race D’mane Les caprins de parcours sont également prédominés par des populations Rahhali (chèvre Tarahhalte). Elle présente une grande aptitude d’adaptation aux parcours faisant d'elle un animal d’une grande rusticité et robustesse dans la zone. Comme pour la population ovine de parcours, les éleveurs adoptent un système d’appellation locale pour différencier entre les animaux. − − − − Tidilite à robe noire ; Tazoumazyinte à robe noire et oreilles blanches ; Tazyamte set Tourghi à robe noire avec lanières jaunes ; Tazyamte et Malli à robe noire avec lanières blanches. La race caprine Rahhali a fait l’objet de plusieurs tentatives d’amélioration génétique par croisement avec les populations de Foum Zguid (grande taille, orteils longs). Actuellement, près de 50% du cheptel présent dans la vallée de M'goun, présentent des caractères similaires aux populations de Foum Zguid. Le cheptel bovin est composé de trois races: la race locale Tidili, présente dans le Saghro et les villages de moyennes et de hautes montagnes; la race croisée 2 dominante en zones de plaines le long de la vallée de M’goune et de Dadès et la race améliorée Pie noire, introduite. Race croisée la plus répondue dans la région En apiculture traditionnelle, deux races d’abeille existent dans la région : 1. L’abeille jaune, originaire de Tafilalt, est très largement répandue dans le Saghro et dans la basse vallée de Dadès. Actuellement, ces populations ont connu une forte régression au cours des quinze derrières années; 2. L’abeille noire, introduite par la transhumance des ruchers en provenance de Béni Mellal et par transvasement des ruches. Cette race est en régression depuis les deux dernières années de sécheresse. Rucher traditionnel presque délaissé Les asins et équins sont représentés par l’âne et le mulet. Le dromadaire est une espèce qui a beaucoup régressée dans la région. Le mulet remplace l’âne, la nature des travaux oblige 2 La race ‘’Aydy’’ ou chien de l’atlas a été aussi présent à l’exposition canine internationale organisée à l’IAV Hassan II en été 2002. Avec la sédentarisation et les déplacements interrégions des nomades, cette race est en train de subir une profonde érosion génétique. 2