Des invertébrés aux vertébrés, de

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Des invertébrés aux vertébrés,
de -800 millions d’années à nos jours :
Evolution de l’Immunité
et Immunité dans l’évolution
Marie-Nathalie Kolopp Sarda
MCU PH d’Immunologie
CHU Lyon Sud
Université Claude Bernard, Lyon
Angel of the West (2008) de Julian Voss-Andreae
• Quelques rappels immunologiques
• Evolution du système immunitaire
• Immunologie dans l’évolution
– L’hypothèse hygiéniste
Souvenirs… La réponse immunitaire
• Système de défense contre tous les éléments
du non Soi
• Tolérance du Soi :
– Notion développée dans le cadre pathologique de
maladies auto-immunes (1950-1960)
• Physiologie du système immunitaire :
Homéostasie
• Maintien de l’intégrité de l’organisme
MALT
Rate
Les muqueuses
Un vaste territoire : 600 m²
= 3 terrains de tennis
• Porte d’entrée des antigènes environnementaux pathogènes,
non ou potentiellement pathogènes
• Abrite une flore microbienne  tolérance/pathologie
sphère
ORL
bronches,
poumons
glandes
mammaires
 Un système immunitaire dans le système immunitaire
– Structures Organisées
– Tissu lymphoïde diffus dans la lamina propria
de toutes les muqueuses
tube digestif
appareil
génito-urinaire
– Réponse innée ou non spécifique
• Existe depuis plus de 600 millions d’années
• N’intéresse vraiment les chercheurs que depuis quelques
décennies
• La base de notre survie dans l’environnement
– Évolution parallèle de la RI et l’environnement
• Evolution entre les besoins et la réponse immunitaire, sa
complexité, sa spécialisation
– Réponse adaptative ou spécifique
•
•
•
•
•
Premiers éléments apparus il y a 500-450 millions d’années
« Big bang » immunologique chez les vertébrés à mâchoire
Hominidés : 7 Ma
Homo sapiens apparait il y a 200 000 ans
Les problèmes liés à l’environnement sont décrits au XXème
siècle : moins de 100 ans
La réponse innée chez l’homme
du XXIème siècle
• Reconnaissance des pathogènes
– Des signaux de dangers (PAMPs, DAMPs)
– Leurs récepteurs : Toll Like Receptors (1990), autres
récepteurs…
• Activation de mécanismes d’élimination
• Synthèse de peptides anti-microbiens : défensines,
cathelicidines, REGIII (peau et muqueuses)
• phagocytose
• des cellules effectrices
• Complément (voie alterne et voie des lectines)
• Elimination rapide
• La phagocytose : élimination de particules
– Macrophages
– Monocytes
– Polynucléaires neutrophiles
– À leur surface récepteurs de reconnaissance
tq TLR (Toll Like Receptors)
• Superfamille des Ig
• Les cellules NK : cellules Natural Killer
– À leur surface des récepteurs de reconnaissance
– Activateurs
– Inhibiteurs
Le Système du Complément
• 3 voies d’activation
– La voie classique : complexes
Ag-Acs
– La voie alterne : surfaces
activatrices, LPS…
– La voie des lectines :
polysaccharides bactériens
 Lyse de la cellule cible
La réaction inflammatoire
• Brèche tissulaire, infection d’un tissu
La réaction inflammatoire
– Elle est rapide, transitoire
– Ses rôles : limiter la dispersion des pathogènes, inactiver des
protéases, éliminer des micro-organismes
– Fait intervenir
• des éléments humoraux : Complément, cytokines, chemokines,
protéines de la phase aiguë (CRP, SAA, α2M orosomucoïde…)
• puis des cellules : recrutement de PN neutrophiles,
monocytes/macrophages pour éliminer ou isoler l’agresseur par
phagocytose, action d’enzymes et d’anions superoxyde…
– Phase de réparation
– Elle précède la réaction spécifique
Elle peut devenir chronique =
Pathologie inflammatoire chronique
La réponse adaptative
CPA
IL-1
Lymphocyte T CD4+
Hématopoïèse
IL-1, IL-6, TNF
GM-CSF, G-CSF,
M-CSF
IL-3, IL-6
IL-7, GM-CSF
Lymphocyte B
Lymphocyte
B activé
IL-6
Lymphocyte
T activé
IL-2, IFN
Cellule NK
Prolifération clonale :
plasmocytes et B mémoire
Prolifération clonale :
cellules T effectrices et mémoire
Lymphocyte T
cytotoxique
(CTL) effecteurs
et LT mémoire
Caractérisée par
Production d’IgM
Production d’IgG
Nb de lymphocytes spécifiques de l’antigène
• Spécificité : récepteurs de l’Ag, reconnaissance spécifique
• Mémoire : rapidité et efficacité de réponse secondaire
Ag
Réponse
primaire
Rappel Ag
• Réponse sophistiquée et raffinée
 Evolution : depuis 450-500 Ma
Réponse
secondaire
• Complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) : présentation de l’Ag
Superfamille des Ig
• Des lymphocytes T (TCR) et B (BCR)
• TCR et BCR : récepteurs de l’Ag
– Génération de diversité
• Réarrangement du gène des Ig : RAG-1 et RAG-2
• Hypermutations somatiques
• Mais….
• Longue à se mettre en place
Production d’IgM
Production d’IgG
• Notion de mémoire
Nb de lymphocytes spécifiques de l’antigène
• Réponse perfectionnée et complexe
Ag
Réponse
primaire
Rappel Ag
Réponse
secondaire
Pourquoi étudier l’évolution du SI ?
Comprendre nos origines et le pourquoi de la multiplicité des
mécanismes de défense
• Début de vie sur terre il y a 3,7 Mda : êtres unicellulaires procariotes
• 2,1 Mda : Êtres pluricellulaires – eucariotes :
– interactions continues entre les différentes espèces :
coopération et violence dans la nature
 Besoin d’auto-défense pour la survie des espèces
 intérêt d’une approche comparative pour comprendre
l’immunité comme un processus évolutif intégré
• Intérêt de l’immunologie comparative : découvertes
influençant le champ de l’immunologie
– Metchnikoff (1891) : observation de la phagocytose par des cell
mésenchymateuses d’échinoderme (starfish et oursin)
 conceptualisation de la reconnaissance du Soi et du non-Soi
• Réalisée chez des invertébrés !!!
– Cooper et al (1965) : chez l’oiseau, réponses cellulaires et humorales
liées à 2 types cellulaires : lymphocytes T et B
• Bien avant la génétique de leurs récepteurs et leurs phénotypes
– Reynaud et al (1987) : chez l’oiseau, conversion de gène = alternative
stratégique pour la diversité des Ig
– Jules Hoffmann et al (2003) : TLR = médiateurs cruciaux de l’immunité
innée chez la drosophile
• Intérêt pour les mécanismes de l’immunité innée
• Génome des requins vivants : ni ancestral ni plus vieux que
celui de l’homme  leur comparaison peut révéler des
structures existant chez leur dernier ancêtre commun
Pressions de sélection ayant aboutit au
système immunitaire
• 2 grandes hypothèses
– Résistance aux microorganismes devenus de plus en
plus divers et pathogènes
– Préservation de l’espèce : compétition pour l’espace,
lutte contre le parasitisme intra-espèce : lié au mode
de reproduction
– Intérêt de l’alloreconnaissance, décrite depuis plus de
800 millions d’années : récepteurs ????
• Chez l’homme : rôle des molécules du MHC (Major
Histocompatibility Complex) : apparition ????
Ce que l’on connait de l’évolution du Système immunitaire
Du Pasquier 1991
Grandes étapes de l’évolution du SI
• -800 Ma = protozoaires/Métazoaires
– reconnaissance allogénique
– phagocytose
• Entre -800 et -700 Ma : Triphoblastiques ou Bilatériens : 3 feuillets
(apparition du mésoderme)
– Origine des vaisseaux et des cellules sanguines
– Réaction inflammatoire
– Lymphocytes (non différenciés B/T)
• Chordés : -600 Ma
– Grande évolution avec très forte diversification
– Hétérogénéité B/T, GALT
• Dont les Vertébrés : -500/-450 Ma
–
–
–
–
Dévonien : sortie du milieu aquatique et 1er pas sur terre
Evolution fulgurante
Agnathes (lamproie et mixine)
Gnatostomes : du requin à l’humain : Réponse immunitaire adaptative
Evolution de la réponse immune
• Reconnaissance allogénique et Phagocytose (Dr Elie Metchnikoff)
• Réponse innée
–
–
–
–
Superfamille des Ig : molécule d’adhésion, molécule de reconnaissance
Complément : voie alterne : activation par « surface activatrice »
Peptides anti-microbiens : défensines, megainine…
Réaction inflammatoire
• espèces avec vaisseaux sanguins
• Protéines de la phase aigue, opsonine
– Récepteurs TLR : reconnaissance de structure bactériennes
• MHC ????
• Réponse immunitaire adaptative : big bang immunologique sur 50 Ma ????
–
–
–
–
–
Lymphocytes T et B, TCR et BCR
Diversité des Ig, RAG1 et RAG2
Isotypes d’Ig
Spécificité
mémoire
•
Travaux chez l’ascidie (protochordée – Tunicié)
– Ampulla : site de réaction d’histocompatibilité fusion ou rejet par action de cellule de la
morulla (mécanisme de nécrose)
– Les colonies doivent avoir au moins un allèle en commun
– Alloréactivité est gérée par un seul gène très polymorphe et co-dominant appelé Fu/HC
(fusibility/histocompatibility) de la IgSF
– Pourquoi ? Éviter le parasitisme intra-espèce
•
Chez l’homme transplantation ou greffe de cellule, système MHC : de nombreux
gènes, très polymorphes (plus de 8000 allèles décrits), co-dominant, Classe I et II
•
Origine du système MHC ?
Current Biology, Vol 23, n°20, 2013
Evolution de la réponse immune
• Reconnaissance allogénique et Phagocytose (Dr Elie Metchnikoff)
• Réponse innée
–
–
–
–
–
Superfamille des Ig : molécule d’adhésion, molécule de reconnaissance
Récepteurs TLR : reconnaissance de structure bactériennes
Peptides anti-microbiens : défensines, megainine…
Complément : voie alterne : activation par « surface activatrice »
Réaction inflammatoire
• espèces avec vaisseaux sanguins
• Protéines de la phase aigue, opsonine : décrites chez les invertébrés
• MHC ????
• Réponse immunitaire adaptative : big bang immunologique sur 50 Ma ????
–
–
–
–
–
Lymphocytes T et B, TCR et BCR
Diversité des Ig, RAG1 et RAG2
Isotypes d’Ig
Spécificité
mémoire
• This comprehensive database for antimicrobial peptides is manually
curated based on a set of data-collection criteria. There are 115 human
host defense peptides, 1019 active peptides from amphibians,
104 fish peptides, 22 reptile peptides, 38 from birds, 472
from arthropods, 138 from chelicerata, 48 from crustaceans, 7 from
myriapods, 275 from insects, 43 from spiders, 67 from scorpions, 35
from molluscs; and more. A Universal Bacterial Peptide Nomenclature;
• http://aps.unmc.edu/AP/main.php
Le Complément
Des requins à l’Homme : activation du C par les 3 voies
chez des invertébrés marins (oursin) : C3 et C2/facteur B-like
Acsidiens (protochordés invertébrés) : GBL (MBL) ficolins, MASPSs, C3 et C3 récepteur
Duplication de gènes
Evolution de la réponse immune
•
•
Reconnaissance allogénique et Phagocytose (Dr Elie Metchnikoff)
Réponse innée
– Superfamille des Ig : molécule d’adhésion, molécule de reconnaissance
– Complément : voie alterne : activation par « surface activatrice »
– Peptides anti-microbiens : défensines, megainine…
– Réaction inflammatoire
• espèces avec vaisseaux sanguins
• Protéines de la phase aigue, opsonine
– Récepteurs TLR : reconnaissance de structure bactériennes
•
•
MHC ????
Réponse immunitaire adaptative : big bang immunologique sur 50 Ma ????
–
–
–
–
–
Lymphocytes T et B, TCR et BCR
Diversité des Ig, RAG1 et RAG2
Isotypes d’Ig
Spécificité
mémoire
• Génération de diversité des récepteurs spécifiques des Ag :
– Vertébrés supérieurs (TCR et BCR (IgSF) : Gènes réarrangés permettant
la reconnaissance de 1014 Ag grâce à RAG1 et RAG2 (recombinase)
• retrotransposons d’origine bactérienne, insérés dans l’exon d’un gène
récepteur de la superfamille des Ig
• Que dans les lymphocytes. Pourquoi ?????
– Avant d’en arriver là : génération de diversité des récepteurs plus
« frustre » : réarrangement du gène V, hypermutations somatiques
indpt de RAG, conversions de gènes
– Exemple : Oiseaux, autres mammifères = hypermutations somatiques,
conversion de gènes
les différentes classes d’Immunoglobulines chez l’Homme
IgG2
IgG1
IgG3
IgD
IgE
IgA1
IgA2
IgG4
IgM
Des plus anciens aux plus jeunes
du moins évolué (???) au plus évolué
-800 à -700 Ma
+ 2000 ans
-600Ma
•
•
Immunité innée précède immunité adaptative dans l’évolution de la reconnaissance immunitaire
Clonalité des lymphocytes : invention des vertébrés,
–
–
•
Réarrangements des gènes RAG dépendante : vertébrés à mâchoires
Assemblage au hasard de modules répétitifs RAG-indépendant : vertébrés sans mâchoires
Evidence +++ : récepteurs immunitaires des invertébrés subissent des mutations
somatiques/diversifications somatiques
 Même sans lymphocytes les invertébrés peuvent réaliser une immunité adaptative protectrice !!!
 A permis de répondre aux défis microbiens et relation commensales
• Évolution de la réponse adaptative  environ
500Ma
• Pas un big bang évolutif
• Plutôt une évolution graduelle vers une réponse
adaptative sur 160Ma
– Apprêtement de l’Ag entre les proto et
deuteurostomiens
– Apparition successive de Ig, TCR et BCR, MHC
chaînon manquant : espèces éteintes ayant pu avoir
une immunité intermédiaire
• Evolution et immunité
– Bonne défense
– Bonne adaptation
– Selon les besoins : survie de l’espèce, environnement,
élimination d’agresseur (mort du micro-organisme ou
mort de l’hôte)
– Dynamisme de ces réponses : au niveau des espèces
et au niveau de chaque individu
– Il persiste des mécanismes ancestraux : les plus
efficaces
Co-évolution avec notre environnement
bactérien
• Interactions système immunitaire et microbiote
(MN Sarda, RFL 2016) :
– Flore symbiotique
– évolution au cours du développement
– Rôle dans l’ontogénie du MALT
– Rôles protecteurs et de tolérance dans les muqueuses
– Rôles nutritifs
• Déséquilibre de la flore (diversité et quantité) 
conséquences pathologiques
• Système immunitaire très évolué
• Evolution du mode de vie
• Gell et Coombs en 1963 : Hypersensibilités
pathologies liées dysrégulation du système
immunitaire
Hypothèse hygiéniste
« Old friends hypothesis »
Repose sur l’observation d’une augmentation des
maladies allergiques et des maladies auto immunes
dans les pays industrialisés
• article princeps :
– épidémie post-révolution industrielle
– prévalence allergie continue à augmenter
– Etude épidémiologique d’une cohorte de 17414 enfants britanniques
nés la même semaine en 1958, suivie pendant 23 ans
– Relation significative entre rhume des foins et taille de la fratrie,
position dans la fratrie
– Infections dans l’enfance, transmission intra-familial  protection
contre rhume des foins
Depuis le siècle dernier : diminution de taille des familles, amélioration
du niveau de vie et de l’hygiène ont diminué les infections intra-familiales
• Concept :
– Diminution des infections dans l’enfance responsable d’une augmentation de
maladies allergiques chez l’adolescent et l’adulte
– Maladies auto-immunes et maladies inflammatoires chroniques
• Démonstration et lien de causalité
–
–
–
–
Études épidémiologiques
Études cliniques
Modèles animaux
Mécanismes immunologiques
• Mécanismes
– études contradictoires, difficilement reproductible dans un modèle animal,
multifactoriel, sur une longue période (de in utero à adolescent)
– Intervention de facteurs environnementaux, individuels (sexe, infections),
génétiques et épigénétiques
• Meilleure connaissance de l’immunologie (des muqueuses)
• Meilleure connaissance du microbiote
Etudes épidémiologiques dans les pays
industrialisés
• Augmentation de prévalence de l’asthme, dermatite atopique
dans les pays industrialisés : europe, UK, Nlle Zélande,
Australie ….
– US : augmentation de 38% entre 1980-2003
– Ecosse : augmentation de 38% entre 1964-1990
– Australie : augmentation de 38% entre 1960-1990
• Augmentation de l’incidence des maladies inflammatoires
chroniques :
– Rectocolite hémorragique RCH : de 8 à 14/100000
– Maladie de Crohn : 6 à 15/100000
• MAI : Augmentation de prévalence diabète type 1, SEP…
Gradient Nord-Sud en Europe
• Meilleur diagnostic, meilleur accès à la
médecine  mais cela n’explique pas des
augmentation si rapide !
Hypothèses
• Techniques agricoles traditionnelles vs industrialisées
• Exposition, génétique, profil immunitaire
• Niveau des endotoxines et allergènes, bactéries dans la
poussières de l’air dans les maisons
• Étude de la réponse immunitaire innée et spécifique
• Modèle animal
• Conclusion : l’environnement des Amish protège contre
l’asthme, par stimulations de la réponse immunitaire
innée
Environnement et infections dans la
jeune enfance
• A la naissance : acquisition de la flore
• Jeune enfance
– Contact avec antigènes de l’environnement :
• Poussières
• bactéries
• Endotoxines bactériennes
– Infections
• Bactériennes
• Virales
• Parasitaires
• Dans la jeune enfance
 éducation du système immunitaire
mise en place de la tolérance muqueuse
•
•
•
•
Interaction avec le microbiote
Contacts avec animaux
Environnement, air ambiant dans les maisons
Infections : parasites, bactéries, virus
• Mode de vie : hypothèse « hygiéniste »
– Rural vs urbain
• Air ambiant
• Animaux élevage et domestiques
• Pollution
– Fratrie : diminution de la taille des familles
– Hygiène +++ : alimentation, eau,
– prise en charge médicale et thérapeutique
• Antibiotiques
• Disparition d’infection
 modification de notre environnement bactérien
modification de la composition, biodiversité de notre flore
Diminution de la richesse de la flore
Augmentation de risque de développer des pathologies
allergiques et auto-immunes
Maladies inflammatoires chroniques
La Flore ou Microbiote
• Établissement de la 1ère flore à la naissance :
• Accouchement par voie basse acquisition de la flore vaginale et fécale
de la mère
• Accouchement par césarienne : flore cutanée
• Flore adulte entre 2 et 4 ans : variations phylogéniques en
fonction de l’âge, de l’environnement, de la nutrition…
Anaérobies facultatifs
(streptocoques,
entérobactéries,
staphylocoques)
Anaérobies strictes
(bifidobactéries et
lactobacilles)
104-106CFU/g
109CFU/g
naissance
48H
entérobactéries,
streptocoques,
Clostridiae
Anaérobies strictes
Acquisition d’espèces spécifiques du
colon (Fusobacterium, Eubacterium..)
109CFU/g (iléon)
3 mois
 Caractéristiques de la flore :
 Quantité
 Diversité
 bactéries anaérobies strictes
partie distale du colon
1012CFU/g (colon)
6 mois
2 ans
Mise en place de la flore intestinale et
son rôle dans la maturation du GALT
• Dans les 48 premières heures,
– Colonisation par des bactéries aérobies/anaérobies facultatives
(streptocoques, entérocoques, staphylocoques).
– colonisation indépendante de l’alimentation.
• Consommation de l’oxygène  favorise colonisation par des
bactéries anaérobies strictes au 10ème jour (Bifidobacterium,
Lactobacillus)
– métabolisme anaérobie strict  formation d'acides lactique et
acétique  pH luminal acide favorisant leur propre développement
aux dépends des germes anaérobies facultatifs potentiellement
pathogènes
• Chez le nourrisson nourri au lait maternel, au moment du
sevrage,
– Colonisation de l’iléon par les
Bactéries Filamenteuses Segmentées
– rôle essentiel de ces bactéries dans la maturation du système
immunitaire associé aux muqueuses
– Elles sont retrouvées dans l’intestin de très nombreuses espèces telles
que la souris, le rat, les singes, les poissons (carpe, truite arc-en-ciel),
le cochon d’inde, le cheval, le veau …
– mais également les myriapodes, le termite, le cafard, le scarabée…
• Passage à une alimentation solide vers l’âge de 6 mois
– facteur majeur de diversification du microbiote intestinal :
augmentation du nombre des entérobactéries (Escherichia coli,
80% de la flore aérobie intestinale), et des bactéries du genre
Bacteroides (Bacteroides fragilis) et des Clostridium
• À la fin de la première année,
– très grande augmentation de la flore anaérobie stricte dans la
partie distale du colon : Bacteroidetes et Firmicutes de l’ordre
des Clostridiales, en particulier Faecalibacterium prausnitzii qui
a des capacités immunomodulatrices
• Vers l’âge de 2 ans,
– équilibre des populations bactériennes équivalentes à celle de
l’adulte
• Réponse immune
muqueuse : non
inflammatoire,
immunosuppressive,
tolérogène
• Rôle du microbiote dans
la régulation de la
réponse immune
Homéostasie
Belkaid et Hand, Cell, 2014
Evolution de notre environnement microbien
dans le monde industrialisé
« westernization »
• Urbanisation et migration de population vers les villes
• Mesures de santé publique
– Contrôle de la production alimentaire, eau
– Prévention, médicalisation
– Réduction voire éradication des infections
• Microbiote intestinal dépend de notre environnement, des contacts
microbiens
– Rural vs urbain : diminution des contacts avec animaux, germes
environementaux (bactéries, moisissures…)
– Affecte la diversité de la flore
– Aspect protecteur de grandes familles, d’animaux domestiques
• Autres facteurs : mode d’accouchement, allaitement, antibiotiques,
tabac, pollution
• Dysrégulation du microbiote  déséquilibre de la flore, dysbiose
• Débats autour des mécanismes immunologiques pouvant expliquer
la protection contre les pathologies allergiques du fait de vivre
dans un milieu moins « propre »
 compétition antigénique entre réponse contre pathogène vs
molécules potentiellement pathogènes (allergènes, auto-Ag)
 Changement de profils de réponses immunitaires
– stimulation de réponses de type allergique (Th2),
– excès de réponses inflammatoires (Th1, Th17)
• Moins de contacts, moins de diversification, moins de tolérance,
plus de stimulation de réponses immunitaires effectrices
Hypersensibilités, MAI, inflammation
- Microbiote intestinal
- Environnement bactérien, LPS,
- Infections multiples/helminthes, virus,
bactéries
Peu de changement
Co-évolution continue
Changement radical d’environnement
et de mode de vie
Dim d’exposition aux saprophytes
Disparition des helminthes
Modification du microbiote
Clin Exp Immunol. 2014 Jul;177(1):1-12
Helminthes
• Eradication de la plupart des parasites en Europe depuis la 2nd
guerre mondiale
• Concomitant avec  allergies, MAI
Traitements :
helminthes
derived therapy
D’après
• Evolution des réponses immunitaires depuis 600 Ma
• Vertébrés : « big bang » immunologique
• Principe de la réponse immunitaire
– Tolérance de l’environnement,
– défense contre les pathogènes
• Modifications fulgurantes de notre environnement
 apparition de nouvelles pathologies
• Prise de conscience actuelle
• Beaucoup d’avantages de notre mode de vie
– Confort
– Santé….
• Mais attention aux excès !!!
Laissez les en profiter ….
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