Les grandes figures de l'islam
De nombreuses légendes circulent au sujet de Limamoulaye, comme l'impossibilité par exemple de fixer son image.
Plusieurs tentatives de le photographier auraient échoué. Des années après sa disparition, ses disciples
commémorent à Cambérène et dans d'autres villages lébous son appel du 24 mai 1884.
El Hadj Malick Sy
Sur les fresques qui le représentent, il est tout de blanc vêtu, le pare-soleil au dessus de la tête. El Hadj Malick Sy ou
Maodo est né en 1855 à Gaya dans le royaume du Walo, de Ousmane et de Fawade Wélé. Plus tard, il séjournera
dans le Djolof et le Sine pour les besoins de ses études.
Son contact avec le Fouta lui permit de découvrir la Tidianya par le biais de nombreux marabouts qui l'initièrent à
cette doctrine. Il noua également des relations avec la ville marocaine de Fés où repose Sidi Ahmed Al Tidiani,
fondateur de la confrérie.
A l'âge de 34 ans, il se rendit en pèlerinage à La Mecque et à son retour il s'installa d'abord à Saint-Louis puis à
Tivaouane en 1902 où il fit construire une grande mosquée avant de faire de cette cité la capitale de la confrérie
Tidiane. Sa piété exemplaire, son rayonnement spirituel, sa disponibilité et ses contacts simples et directs avec tous
les croyants quelle que soit leur hiérarchie sociale attirent de nombreux disciples venus du Sénégal et d'ailleurs.
La création, à son actif, de nombreuses écoles pour la prise en charge de l'éducation coranique des enfants, favorise
l'expansion de la confrérie. Mais l'on retiendra de lui également l'institutionnalisation du Gamou, la célébration de la
naissance du prophète, faisant de Tivaouane le point de ralliement de nombreux fidèles.
Cheikh Ahmadou Bamba
Né en 1853, celui s'est attribué le titre de Khadim Rassoul (serviteur du prophète) aurait pu être, de par sa
descendance, un aristocrate. En effet son père, Mohamed Ibn Abiballah, plus connu sous le nom de Mor Anta Sali,
était au service de l'aristocratie princière en tant que juriste conseiller, un imam très respecté des rois et des
musulmans.
Bamba se préféra loin des palais et des cours. A ce propos, il dira : ''si mon défaut est la renonciation aux vanités
des princes, c'est là un précieux vice qui ne me déshonore pas''. Admis à l'école coranique, il assimila le Livre saint
et d'autres sciences religieuses, notamment la théologie, le droit musulman.
Jusqu'en 1882, il s'occupa de l'enseignement de son père en se consacrant également à la rédaction d'ouvrages. A
la mort de son père il devient un guide et fonda la tarikha mouride, c'est-à-dire un ensemble de pratiques cultuelles
et de règles basées sur l'imitation du prophète et dont la finalité est le perfectionnement spirituel et l'ardeur au
travail. Ce qui explique sans doute le rayonnement économique de ses disciples.
Cheikh Ahmadou Bamba fit cette ascension en un moment où le colonisateur français étendait son emprise sur le
pays. Aux administrateurs coloniaux, il opposa non pas une résistance armée, mais une résistance culturelle. Son
opposition à l'ordre colonial lui valut une série de déportations, en Mauritanie pendant cinq ans et plus tard au
Gabon. Ahmadou Bamba Bâ mourut le 19 juillet 1927 à Diourbel.
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