Le Contrat d’avenir pour la Wallonie en 1999 et son
actualisation en 2005 témoignent de la volonté des
pouvoirs politiques wallons de mettre en œuvre de
nouvelles politiques visant à remettre la Wallonie
sur un chemin durable de croissance. Les actions
prioritaires pour l’Avenir wallon, mieux connues
sous le nom de Plan Marshall, marquent clairement
la rupture par rapport aux politiques passées en
opérationnalisant et en budgétisant les actions
prioritaires nécessaires au redéploiement écono-
mique wallon.
Le contexte socio-économique
Un grand nombre d’études ont été réalisées sur la
situation économique de la Wallonie.2Nous pré-
sentons ci-dessous une brève analyse de la situa-
tion socio-économique de la Wallonie comparée
avec la Flandre et les moyennes européennes.
Même si des améliorations sont perceptibles, la
Wallonie présente encore, à différents niveaux, un
retard important par rapport à la moyenne euro-
péenne.
Jusqu’en 2000, le taux de croissance du PIB wallon
était inférieur à celui de la Belgique. Depuis lors,
cette croissance est relativement comparable. La
Wallonie a donc enrayé son décrochage en matière
de taux de croissance par rapport à la Flandre. En
effet, au cours de la période 1955-1975, l’écart de
croissance entre la Wallonie et la Flandre s’élevait à
1,7%. Il ne s’élevait plus qu’à 0,8% sur la période
1975-1995 pour se replier à 0,54% de 1995 à 2003.
Sur la période 1999-2003, le différentiel de crois-
sance se limite à 0,37%.3
En 2003, le PIB par tête a progressé de 1,6% en
Wallonie, soit un peu moins que la moyenne bel-
ge (1,8%) ou flamande (1,8%) mais plus que la
moyenne européenne (0,8% pour l’Europe des 15
et 1% pour l’Europe des 25). Même si le PIB par tête
wallon est en constante progression depuis 1999, il
se situe toujours sous la moyenne européenne en
2003 (indice de 84,7 par rapport à l’UE 25 et indice
de 77,4 par rapport à l’UE 15).
En termes de taux d’emploi, la Wallonie (55,4% en
2003) se situe sous les moyennes belge (59,6%),
flamande (62,9%), européenne (64,4 pour l’UE des
15 et 63,0 pour l’UE des 25) et donc largement sous
l’objectif de 70% fixé à Lisbonne. On peut néan-
moins noter une amélioration du taux d’emploi ces
dernières années puisque le taux d’emploi wallon
se situait à 52,1% en 1996. On note un écart plus
marqué pour le taux d’emploi féminin que pour le
taux d’emploi masculin par rapport à la moyenne
européenne.
Même si on constate une amélioration depuis 1999,
le taux de chômage wallon est de 12% en 2004, soit
un taux supérieur aux moyennes belge (8,4%), fla-
mande (5,4%) et européenne (9,2% pour l’Europe
des 25). La Wallonie apparaît plus affectée par le
chômage de longue durée.4De plus, l’analyse des
taux de chômage par genre indique que la Wal-
lonie se situe au-dessus des moyennes nationale et
européenne tant pour le taux masculin que fémi-
nin. Elle se caractérise en outre par un écart parti-
culièrement marqué entre ces deux taux. On peut
toutefois noter que le taux de chômage féminin a
connu en Wallonie, au cours des dernières années,
une décrue plus marquée que le taux masculin, et
plus marquée qu’au niveau des taux de chômage
féminin belge et européen. Le chômage des jeunes
reste également à un niveau relativement supérieur
à la moyenne belge. Cependant, sur le marché du
travail, l’emploi salarié en Wallonie a augmenté de
9% entre 1996 et 2002, soit une croissance de 9,9%
pour le secteur privé et 7,1% pour le secteur public.
Depuis 1997, le rythme de progression de l’emploi
privé est comparable en Wallonie et en Flandre.
Il existe des disparités importantes entre les provin-
ces wallonnes. Selon les dernières données dispo-
nibles, le Hainaut, connaît un niveau de PIB par ha-
bitant inférieur à 75 % de la moyenne des quinze.
Le Brabant wallon est la seule province wallonne à
se situer au-dessus de la moyenne européenne
pour cet indicateur. En termes de taux d’emploi, le
Hainaut connaît le taux le plus faible. Seul le Bra-
bant Wallon se situe au-dessus de la moyenne
belge. Les disparités régionales apparaissent parti-
culièrement marquées au niveau du taux de chô-
mage. Trois provinces wallonnes se situent au-des-
sus de la moyenne européenne en 2003: Namur
(9,5%), Liège (11,2%) et le Hainaut (12,6%). C’est
cette dernière province qui a enregistré la baisse la
plus marquée depuis 1999. Les provinces wallon-
nes présentant les taux de chômage les plus élevés
sont celles qui sont également touchées par la pro-
blématique du chômage de longue durée.5
18 OVER.WERK Tijdschrift van het Steunpunt WAV / Uitgeverij Acco 4/2005